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4 déc. 2011

Une journée "en ville" en ce 15 mars 2010


C’est le 15 mars et c’est aujourd’hui que je n’ai plus l’âge que j’avais hier. Et ce passage qui me rapproche de l’âge de la retraite me donne quelques frissons.  Mais avant de la prendre, ma retraite, je dois continuer à écrire dans mes carnets.  Ainsi, quand je me bercerai « au foyer »,   je lirai mes aventures.  Je vous raconte les dernières vécues.



J’aime les Librairies.  J’en aime l’odeur et la «sérénité ouateuse » qu’on y retrouve.  J’aime les livres!    Comme partout où je vais, Dakar n’y échappera pas, un tour à la Librairie s’impose.  Dans mon guide, on m’indique qu’à La Librairie Aux Quatre Vents,  55 rue Félix Faure,  «en plus de beaux ouvrages sur l’Afrique, on y trouve également les best-sellers français du moment, la presse de l’Hexagone, des plans de Dakar, des magazines. »  Faut y aller!  J’ai apporté quelques romans, mais j’aimerais bien m’acheter un livre d’un écrivain Sénégalais.  Lire c’est voyager, voyager c’est lire.   C’est Victor Hugo qui écrivait ça.  Et moi je dis que « voyager » avec un écrivain du pays nous apprends beaucoup sur les gens et de la culture du pays.  Aussi, il nous faut une carte des rues de Dakar.  Allons-y!




Samedi, 9 heures, après avoir pris le p’tit-dèj buffet, nous repérons la rue Félix Faure sur la petite carte du guide.  Je crois bien que nous pouvons y aller sans problèmes :  on passe par là et pi par là et pi c’est là.   Sortie porte côté du boulevard de la Corniche.  Et qui je vois de l’autre de la rue?  PACO.  Je fais les présentations à Monsieur. Nous lui disons notre destination.  – Si vous voulez, je vais avec vous, je connais aux quatre vents?   

Il nous fait monter le grand escalier avec ses longues marches. 

Je me rends compte qu’on se serait certes perdu, parce que cet escalier n’était pas dans notre plan.  Et commence un long périple dans les rues du « Plateau », le quartier où nous habitons, en fait c’est le Centre-ville de Dakar. On sent que les Français sont déjà passés par ici, il y a plein de nom de rues qui le prouve :  rue Georges Pompidou, Victor Hugo, Zola, Kléber et ainsi de suite.  Et pi rue Félix Faure;  nous voici à la Librairie.  Je réussis à dénicher un petit roman d’une écrivaine Sénégalaise;  Mariama Bâ -  Une si longue lettre.   Et A. trouve une carte de Dakar.

Mais voilà que je veux faire pipi.  Je demande donc poliment à la Libanaise qui est à la caisse, si je peux aller à la toilette?  - Non, il n’y a pas!  Me dit-elle bêtement.  J’ai eu envie de pisser par terre devant cette Libanaise bête et méchante!  André dit (pour qu’elle comprenne) - Et elle?  Elle chi parterre?    Le temps de payer et nous sortons.  ADIEU la Librairie sans toilette!  Bienvenue l’hôtel Saint-Louis Sun avec toilette.

Note :  J’ai dit la Libanaise qui est à la caisse, parce que Paco me dit que pratiquement TOUTES les bitiks, restaurants, hôtels, échopes, épiceries sont propriété des Libanais. 

Nous pensons que le tour de ville est fini?  Non, Paco nous dit qu’il faut aller par-là, voir la Cathédrale.  Je le soupçonne de vouloir nous amener à un endroit précis.   Et la visite continue et après la Cathédrale, le Ministère de ci et de ça, l’Ambassade des américains, etc…etc…et que vois-je?  « Oh My God » comme disent les Américains, nous sommes au Terminus d’autobus

Sans Paco, jamais nous aurions osé venir ici.  En fait jamais nous aurions réussi à se rendre jusqu’ici.  D’ailleurs nous sommes les seuls « Toubab » (lire blancs) dans le coin.  Mais OH LA LA!  quel coin!

C’est à cet endroit que part et arrive les bus du Transport en commun.  D’abord les Ndiaga Ndiaye, des camionnettes Mercedes blanches à 30 places et les bus les plus folkloriques de la planète à mon sens;   les « Cars rapides », 




des vieilles camionnettes jaune et bleu, à 20 places.  Ils sont incroyablement décorés selon la fantaisie ou les convictions de chaque propriétaire :  dessins multicolores, avec des slogans- prières en arabe genre :  « Amdoullilah ».  Il paraît qu’on les surnomme les « s’en fout la mort » (et que c’est écrit en arabe sur les cars) en raison du danger ambulant que représentent ces vieilles machines qui ont quasiment « rendu l’âme » et qui cause nombre d’accidents grave.  Paco me dit qu’on les remplace de plus en plus par les Ndiaga Ndiaye.  C’est vraiment dommage, c’est tellement typique du Sénégal et ça met beaucoup de couleur dans le décor.   J’ai un magnifique tableau devant les yeux.   A. sort la caméra discrètement et clic clic quelques photos.  Pas évident de prendre des photos ici.



Après avoir traversé le terminus, nous nous retrouvons au MARCHÉ SANDAGA.  J’ai vu bien des médinas, des souks, des bazars de tout genre dans ma vie, mais comme le marché Sandaga?  Jamais! Comment vous décrire ce bazar?  J’emprunte les mots de mon guide :  « Une foule d’échoppes de cordonniers, tailleurs, libraires, de vendeurs de tissus » et j’ajoute de vêtements, de souliers, de cellulaires, de foulards, de verres fumés, de montres, de vaisselle, de bols en plastique.  Et j’ajoute encore :   de poissons, de viande, de légumes, de fruits, d’épices, de céréales, et  j’arrête ici car je pourrais remplir ma page. 



Nous déambulons dans une ruche bourdonnante, (odorante par endroits), et surtout grouillante de monde et c’est très impressionnant.  Je dirais même épeurant tellement « ça grouille ».   Je ne pense pas que nous revenions sans Paco.   Il y a danger ici, les « piques poquets » abondent nous dit-on.

Je ne m'étais pas trompé.  Devinez où nous sommes? À LA FABRIQUE!  Et comme par hasard, juste devant celle de l’ami de Paco.  Et son ami m’invite à entrer :  juste pour le plaisir des yeux.  C’est très sombre dans la fabrique.  Il fait très chaud aussi.  A. a le coco tout en sueur.  Il n'y a pas moins de 15 machines à coudre « à pied » comme celle de ma grand-mère.  Je comprends pourquoi on dit « la fabrique » c’est ici qu’ils fabriquent ce que les « banas-banas » (lire vendeurs) veulent nous vendre :  des nappes, des robes, des sacs à main et j’en passe.

Je me dis qu’il me faut acheter un petit quelque chose.  Des nappes?  - Non merci, j’en ai!    Une robe? Djeredjeuf!   Je vois sur un crochets de petits sacs à bandoulière en tissus africains qui pourraient me servir pour mettre mes lunettes.  Après négociation d’usage, longue et avec humour comme toujours, de 5 000 je suis à payer 1000  « parce que tu es torop gentille ».  J’ai payé 500 de trop je suis certaine, mais je pense que les 500 autres iront à Paco. 

Mais ça ne s’arrête pas là.  À quelques fabriques plus loin, la torop gentille aperçoit aussi les mêmes petits sacs, mais un très joli en jaune.  Le mien est noir et blanc.  Je veux le jaune et j’offre de faire l’échange.  Négociation d’usage.  – Donne ta ferraille!  A. lui remet une pièce de 500 francs.  Le vendeur me remet et mon sac noir et blanc et le jaune. 

Et nous revenons à la maison, après plus de trois heures trente de marche.  Vivement la piscine et La Gazelle bien fraîche avec citron pour madame. 


N’oublions pas que ce soir « nous  n’irons pas danser sans chemise et sans pantalon » comme dit la chanson. Bien au contraire, ce soir on se « chrome » because,   

Tonight IS THZEEEEEEEE NIGHT :

Nous fêtons la torop gentille de Dakar!

 Soirée que je vous raconterai dans un autre chapitre.  Pour le moment, je dois aller au Casino me chercher un sandwich au thon.  600 francs au Casino contre 4 900 au Novotel. 

Parlant bouffe, je me gave de poissons « du jour »  et fruits de mer depuis mon arrivée.  Monsieur aussi.  Elle est pas belle la vie?