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19 oct. 2011

40 jours en AFRIQUE


MARDI LE 17 MAI :




40 jours que nous sommes en Afrique et ce matin, en
 ouvrant l'oil, à 6 h 30, je me lève la tête, (le lit
 est devant la grande vitrine) et je vois que le ciel
 était gris pour la première fois.  Il a plu cette
 nuit. Enfin ,  il est 8 h 30, et le ciel  se dégage. 
Je pourrai donc aller à la poste cette après-midi. 
Avant de sortir, je vous raconte un peu « notre vécu »
gabonais et  nos petites aventures de certains jours,
depuis notre arrivée.  Mon « journal de bord » que je 
partage avec vous depuis le premier jour.   



Départ de Brazzaville, 

Un petit tour au Congo et puis s'en vont à Libreville!

Allô  ici  « Papa » et Madame,  comme on nous appelle
 ici. Ici étant Brazzaville. ENFIN internet m'est
accessible.  Comme je suis la secrétaire très
particulière (et exceptionnellllle) de « Papa » j'ai
comme tâche d'écrire les Rapports de Mission au DG de 
C....  Le clavier sur les genoux, assise sur un gros
fauteuil en cuir à la réception de l'hôtel, en plein 
coeur de toutes activités hôtelières, vivement
l'inconfort.  Ça me prends donc presque 1 heure pour
faire les messages de A.  Pas à l'écrire, mais à
 réussir d'abord à accéder à « mon yahoo mail ».  C'est 
hyper-lent!    Il ne me reste plus de temps pour mes 
mails.  Je continue quand même à écrire mon carnet sur
 mon portable.  
Voici donc le TOME II du Carnet de voyages de « Julie
Vernes » faisant son tour d'Afrique en.90 jours. 




MAURITANIE...suite...



LUNDI 18 AVRIL :  Tout va toujours et merveilleusement 
bien sous le sable de Nouakchott! 

Et parlant sable, on en a fait notre première «
dégustation ».  Un soir, avant le dîner, nous sommes
 allés prendre une marche.  Il ventait, c'était
 couvert, non pas comme chez-nous, quand on dit que
 c'est couvert et qu'il y aura de la pluie, non non, il
 y avait du sable dans l'air à la place de la pluie.  Tout avait la même
 couleur, le ciel comme le sol :  beige.  C'est très 
beau à voir, moins à vivre.  Nous avons du sable 
partout : dans les yeux, dans les cheveux, dans la
 bouche, dans les poches.  Ce  qui  n'a pas embêté les
 Canadiens -Nomades que nous sommes par la force des 
choses et des voyages.  Nous avons quand même  arpenté les rues 
sur ce qu'on pourrait appeler de trottoir, soit une 
large bande de sable très fin et très chaud, de chaque
côté du goudronné et aussi large que ce fameux
 goudronné.  Je vous avoue que ça marche très mal,
comme quand on le fait sur une plage de sable fin, les 
pieds qui s'enfoncent dans ce sable. Chose étonnante
 aussi, il y a plein de coquillages.  Nouakchott, 
jadis, était une mer. L'océan, du temps où elle
recouvrait la région, a laissé derrière lui des 
amoncellements de coquillages.  L'origine du nom 
Nouakchott veut dire étymologiquement :  « le lieu où,
 quand on creuse un puits, l'eau apparaît à un niveau
 où abondent les coquilles ». 





Pour en revenir à notre marche;    


PREMIER CARNET DE MADAME L: PREMIER SÉJOUR EN MAURITANIE! AVRIL 2005



«  Premier choc?   La lumière.  De la lumière partout!
 Intense, vive.  Du soleil partout.  Hier encore,
Paris dégoulinant sous une pluie d'automne, un avion
 ruisselant d'eau, un vent froid et les ténèbres.  Ici,
dès le matin, Nouakchott baigne dans le soleil, nous 
baignons tous dans le soleil.  Autrefois, lorsque les 
gens traversaient le monde à pied, à cheval ou en 
bateau, ils avaient le temps de s'accoutumer aux 
changements.  Les images de la terre défilaient sous 
leurs yeux lentement, le film du monde tournait tout
doucement..le climat aussi changeait par étapes. 
Avant d'atteindre la fournaise équatoriale, le
 voyageur venu du froid avait déjà traversé la douceur,
la canicule et l'enfer.  Que reste-t-il aujourd'hui de 
cette gradation?  Rien!  L'avion nous arrache
 violemment de la neige et du gel pour nous plonger le
 jour même dans le gouffre des flammes tropicales. 
Nous avons à peine le temps de nous retourner que nous
 nous retrouvons au cour..du désert!  Sur la
passerelle de l'avion nous sommes accueillis par un 
parfum nouveau : celui des tropiques. »   

Page 1, paragraphe 1, du livre  « Ébène -  Aventures 
africaines » Auteur Polonais R.Kapuscinski



LUNDI LE 10 AVRIL 2005 : 

 Si je n'avais pas lu, j'aurais écrit la même chose. 
Après un départ de Montréal sous la pluie et le froid
, après une journée « hivernale » grise, pluvieuse, moche et ténébreuse  à Paris, ou plutôt à Roissy parce 
que justement beaucoup trop froid et trop légèrement 
vêtue pour sortir,  J'ai eu la même impression, au
 sortir de l'avion, sur la passerelle :   La lumière! 
La chaleur!  Le sable, le sable blanc, partout! Et je 
me suis dit :   Ahhhhh Suzanne, ENFIN, te voilà dans
 ton Afrique bien aimé!  dans ton désert bien aimé! 
Ici, il fera CHÔÔÔ! Et je humais mes premières 
bouffées de chauleur  tropicale!   Contrairement à
 Kapuscinski le parfum des tropiques ne m'est pas
 nouveau.  Celui de la Mauritanie est pareil à celui du 
Mali.    D'ailleurs depuis que je suis ici, je 
n'arrête pas comparer Nouakchott à Nioro du Sahel.  
Ma première impression?  La vraie Afrique, celle que
 nous avons « vécue » en 1982.  Rien n'a changé.  Pas
 même les gens.  Encore moins les rues, les arbres, les
fleurs, les bâtiments, les maisons, le sable surtout, 
qui nous brûle les pieds quand nous marchons en
 sandale sur la rue.  Vraiment, tout est identique. 
Comme si rien n'avait bougé en 23 ans!     


Mais revenons à notre arrivée.  Jour 1, Heure 1 :
après le « premier choc » et ce sentiment de bien 
être, ce petit bonheur qui s'est installé en
 descendant les escaliers de l'avion.  Nous
 franchissons  la porte de l'aéroport, et c'est la 
junte des porteurs  qui se disputent leur place.  À
 nous de choisir le chanceux, qui sera retenu, avec son
 chariot, pour transporter nos bagages et nous faire
 passer aux douanes sans histoires, mais bien sûr,
moyennant quelques ouguiyas, la monnaie du pays! 
Cette cérémonie terminée, typiquement africaine et
 vécue à maintes reprises nous concernant, les douanes
 passées, voici une autre java et encore ici, dans sa
 plus fidèle tradition : les chauffeurs de taxis, qui
 se  bousculent tous, pour nous amener à notre hotel. 
Malheureusement pour eux, ici, pas de chanceux.  C'est 
nous qui avons de la chance, nous n'avons pas eu à
 discuter ni à négocier, nous (étant A, E.T. et moi) sommes accueillis par 
deux Mauritaniens : Un grand, un géant,  en Jellabah
bleu royal,  monsieur Thierno et le chauffeur 
Bâ. Direction Hotel Marhaba, de la chaîne Mercure,
chambre 204.  

À première vue, c'est bien, c'est 
propre, c'est Africain.  Un 3* 1/2 disons.   De la petite 
fenêtre, nous avons une vue sur l'avenue Gammal Abdel
Nasser, sur la Poste et sur le ministère de ? je ne
 sais pas lequel et vue aussi sur les gens, qui marchent,
 les hommes vêtus de Jellabah, bleues ou blanches et 
les femmes en Voiles de toutes les couleurs.  Y
 passent en pagaille,  les nombreux taxis vert et 
jaune, de vieilles Mercedes,  qui circulent partout
 dans la ville avec leur concert de klaxons. On dit que 
ce sont toutes  des Mercedes volées en Europe et
 revendues aux Africains.  "On dit" je n'affirme rien.    Et si nous regardons 
juste en face, de l'autre côté de la rue de 
l'Indépendance,  il y a un gros arbre,  est assis en
dessous, sur une petite chaise, un homme avec une
 longue branche où pendent au bout d'un fil, des cartes 
d'appels pour les mobiles (téléphone).  On dirait qu'il pêche. 
Il y passe toute la journée, du matin au soir.   Une 
image de la patience, du temps qui est de l'espace en
 Afrique.  Image très reposante en fait, parce que 
tellement calme!  On ne voit pas ça, sur la rue
 TC.  On ne verra jamais!!!  





Premier geste en entrant dans la chambre?  Se
 défaire des vêtements qui nous rappelle « les ténèbres
» !  J'ai hésité à mettre les miens à la poubelle! 
C'est le souvenir de la facture qui me les a fait
 mettre en haut de l'armoire, sur l'étagère que je ne 
peux pas atteindre.  Ainsi je ne les verrai pas du
 séjour et je ferai pas de cauchemar.    



Dès que nous
 avons défait nos valises, je suis allée vérifier mes
 quartiers généraux :  le jardin et   la piscine.  Elle est bien là,
 dans un beau jardin de bougainvilliers, de jacarandas,
d'acacias et de palmiers .  Et je « spotte » tout de
 suite la chaise longue que j'occuperai, pendant mon
séjour, là, au fond, avec  ma petite table pour y 
déposer ma crème et mon bouquin et sans oublier  mon 
parasol, juste en dessous du manguier.  Reste à voir
 de quelle à quelle heure j'occuperai les lieux, je
 ferai mon horaire demain! 

    




Il y a aussi dans mon
 beau jardin (tiens tiens déjà il m'appartient?), une 
immense tente comme celle de Kadafi, avec son
 toit intérieur en courtepointe et le plancher couvert
 de tapis de toutes les couleurs.  On y fait les   réceptions.  C'est pas mal beau!  Hé bien OUI,
Suzanne, tu seras très au Marhaba!!!



Et c'est ainsi qu'a commencé l'aventure 
mauritanienne 
de monsieur C...., (mon nnnnépous) et madame L.. 

On a fait
 quelques petits ajustements.  Par exemple nos petits
déjeuners que nous prenons, certains matins, à la
 chambre, non seulement prenons mais faisons.  Il nous 
en coûte 15$ chacun pour ce repas au resto de l'hotel.
 Alors, nous avons fait l'acquisition d'une cafetière,
deux tasses et soucoupes, deux couteaux et deux
 cuillères.  Le plus difficile fut de dénicher une
 cafetière.  Les Mauritaniens boivent du thé, sans
 arrêt à toute occasion et 
avec tout son élégant cérémonial.  Trois verres sont servis : 
le troisième moins fort que le deuxième, moins fort 
que le premier.  On dit ici :  « le premier thé est
 âcre comme la vie, le deuxième doux comme l'amour et
 le dernier, suave comme la mort ».  D'ailleurs, ici,
on ne va pas au « Cybercafé » mais bel et bien au «
Cyberthé ». Quel joli nom!  

Cet arsenal nous a coûté le prix, ou presque,  d'un
 seul p'tit déjeuner.  Mais même si ce n'était pas si
 cher, on ferait pareil.   Partout ou ça nous était 
possible, nous l'avons fait.  On se crée un petit 
chez-nous.  Je reste en nuisette, les
 cheveux ébouriffés, pas maquillée. tiens, comme
Charlebois le chante :  .les deux yeux farmé'bin
dûûûûre..les culottes pas zipppppéééééés.. ha ha ha 



Dimanche,  première sortie!  Bâ est venu nous 
chercher.  Nous sommes allés au Marché des Femmes, un 
genre de centre commercial, un bazar.  Je me suis
 acheté de jolies sandales.  Et on a fait un petit tour
 au Marché Capitale, le grand marché.  Je me suis aperçue qu'il n'y avait pas beaucoup de « blanches »
sur les lieux.  J'ai aussi compris qu'il n'était pas 
question que je sorte seule.  C'est un monde d'homme,
 je me sentirai plus en sécurité sous mon manguier ! 
Je devrai donc me trouver un guide.  

Juste avant de revenir à l'hotel, arrêt aux Galeries
TaTa, une supérette, pour l'achat de bouteilles d'eau,
de yaourt et des grignotines pour calmer la faim, le
 souper n'étant qu'à 19 heures, et qui lui aussi nous 
coûte assez cher :   *70$  pour un plat principal et
 une bouteille de vin.  Sans vin :  30$  pas d'entrée,
 ni dessert, ni thé (*prix pour 2)  Nous sommes mardi,
et songeons aller manger à l'extérieur demain soir. 
Parce que ce soir, c'est Sole sauce aux crevettes et
 ses tagliatelles aux beurre et échalotes.  J'en ai déjà l'eau à la bouche.  Au diable le pognon! 

 

MERCREDI LE 13 AVRIL



Un pur délice, la sole et son tralala.  Cela
 dit, j'ai fait ma première sortie en solo, hier matin,
 avec mon Guide, Daouda, le Chef de la Piscine, enfin 
un genre de « jack of all trade » du Marhaba, 
puisqu'aujourd'hui il est peintre.  Pendant une heure,
nous avons déambulé dans ce fouillis  qui me rappelle
 surtout ceux de Conakry, de Bamako, voir même de Yaoundé en
 1981.  Décidément, c'est vrai, rien n'a changé !  Même
 odeurs, même achalandage, même « madame madame vient
 voir » Au départ, Daouada m'a dit de bien tenir mon
 sac à main.  Rassurant se faire dire ça non?  J'ai compris
 pourquoi.  En marchandant un bracelet-chapelet que les
 Maures portent, quelqu'un a tenté d'ouvrir mon sac. 
C'est Daouda qui l'a vu faire.  Un attroupement
 d'hommes autour de moi, et la voleuse a eu intérêt à 
disparaître. 



J'ai acheté un Voile que les Mauritaniennes portent,
de la même manière que les Indiennes.  Fait  main, en
 batik.  Le choix est difficile, il y en a tellement,
et de toutes les couleurs, plus éclatantes les unes 
des autres.  Après maintes palabres je me suis arrêtée
 sur le jaune-rose-lime, ça ira bien avec le sable... ha
ha ha .   Aussitôt acheté, aussitôt porté. Va sans 
dire, ainsi vêtue, j'ai provoqué des embouteillages ! 
😆



Et monsieur C.... ?   Il quitte le matin, 8 h 50,
avec « la T » et à mon avis: .  Un doit s'adapter à l'autre mais je
 peux vous dire que  la vie de monsieur C.... est assez 
relax.  Au retour du boulot, chaise longue et piscine,
 tout en travaillant un document bien sûr, en sirotant
 une Heineken bien fraîche, (à 10$ la canette) et en 
grignotant des arachides.  Entre 16 h  et 18 h, l'heure
 d'internet au cyberthé de l'hotel pour son compte
 rendue  à G.  C'est la secrétaire très
 particulière qui lui écrit les mails.   Cette lourde
 tâche effectuée, petite sieste à la chambre et douche 
avant d'aller dîner. 



JEUDI 14 AVRIL



On arrête pas de se dire  « ahhh que c'est difficile
 la Mauritanie! » ou comme nous le disait dernièrement 
nos nos amis de Cannes  « dire qu'on pense qu'on se la 
coule douce »!  dur dur le métier de consultant et
 bien plus pour l'accompagnante. 

Hier, on a fait un dîner en ville.  Au K'Sar, le seul
 resto qui a du vin et de la bière.  Un resto-bar quoi.
 C'est moitié moins cher qu'à l'hôtel.  Une carte plus
 variée aussi.  Le chauffeur nous attends, dans une
 petite salle à part, on lui paye son repas, son coca 
et il regarde le foot à la télé.  Pendant ce temps, «
les blancs » mangent une délicieuse  Pizza 4 saisons
 et boivent du Nicolas de Bourgueil, dans une très 
jolie sale au décor typiquement africain. Va sans dire,
 dépaysement au rendez-vous.   Le patron était
 tellement content d'avoir de nouveaux clients qu'il
 nous a offert une glace pour le dessert.  Il m'a dit :
 ici c'est chez-vous!   

Et la tête de madame a encore
« enflée » de quelques centimètres. on lui a aussi dit
 qu'elle était « très classe »  Décidément, la tête de
madame Suzanne aura beaucoup de peine à passer la 
porte de l'avion avec tous les compliments qu'on lui fait!😇   

Parlant  de bière  et de vin, impossible d'en acheter
 au super marché.  C'est même défendu d'en vendre au 
Mauritanien.  A. a demandé à Bâ de lui en trouver, 
sans succès.  Le coût de la vie est excessivement cher 
ici.  Juste envoyer un fax, lui a coûté 9$ et au
cyberthé c'est 3$ du 15 minutes.  Une bouteille de vin 
à l'hotel et au K'Sar coûte  33$.  On dit que ce soir
 on en prendra pas . hum hum !  On retourne au même 
resto qu'hier.  Les poissons et fruit de mer sont 
frais du jour.  J'ai lu  GAMBAS grillées. Mmmmmmmmmmm 



Hé bien, voilà un p,tit aperçu de la vie à Nouakchott.
 Je crois que nous restons ici encore deux semaines. 
Il semble que du 2 au 6 mai prochain, nous serons au 
CONGO - Brazzaville.  Si tout fonctionne bien sûr : 
Obtenir un VISA sera probablement toute une affaire. 
Je vous en reparle.  Entre temps, moi,  j'ai mon 
activité Piscine à faire,  je suis en retard, il 9 h 50, 
elle débutait à 9 h 30 lol!

 Je vous fais donc mes salutations,  et si mon cerveau 
ne fait pas aussi la chaise longue, d'ici quelques
 jours, je vous reparle de ma lointaine contrée
désertique!  

Bye Bye









Écrit par suz.lem le Samedi 16 décembre 2006