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14 juin 2015

Dimanche 14 avril 2015

Tour de Taxi au qua’tier

 A. avait prévu louer une voiture pour les 2 mois.  Et puis il a changé d’idée.  Primo parce qu’on vient le chercher à l’hôtel QUAND il va à son boulot et on le ramène à la maison.  Je pèse fort sur le QUAND, parce que contrairement à tous les contrats fait en Afrique, le début de celui-ci est « cool » on ne peut plus.  Les premiers jours, la plupart de son boulot s’est fait dans la 660.  Quelques conférences par-ci par-là, quelques rencontres avec K. ou Madame Nd... et voilà.  Soit dit en passant, les conférences en question étaient assez surprenantes.  Alors qu’il s’attendait à avoir une centaine de participants,  c’est plus de 300 participants qui étaient dans la salle. "Cé pas petit affaire" comme le disait mon jardinier Comorien.  

Aussi, la venue de MVI et sa délégation marocaine a en quelque sorte perturbée le début de ce contrat.  Quand ce dernier arrive ici, c’est comme si Dieu « descendait parmi nous » et Libreville arrête de tourner.  R. devait même faire le chauffeur pour un marocain et ça ne faisait pas son affaire.  Mais bon, ce carnet n’est pas sur le sujet de Dieu VI  vs C….

Je disais donc qu’on n’a pas de véhicule pour se déplacer en ville, on le fait en TAXI et c’est très bien.  Faut dire qu’à Libreville, les Taxis ne manque pas.  Tu te pointes sur la rue, et même pas besoin de héler, c’est le Taxi qui klaxonne pour te prendre.  Et des taxis il en passe à toutes les secondes.  C’est LE principal transport en commun de Libreville.  Il nous suffit de négocier la course.  Je dis négocier, mais ce n’est pas tellement compliqué.  On dit notre destination  et aussi le prix qu’on veut payer.  Si on ne le dit pas, le Taximan le fait lui-même et bien sûr c’est 2 à 3 fois le prix.  Donc, avant d’ouvrir la porte il faut dire par exemple   - Restaurant Émir 1500 francs ?  Le Taximan fait signe que oui, ou il passe son chemin.  Très rare qu’il passe son chemin.  La seule raison d’un refus c’est si il ne va pas dans notre direction.

Or, mardi soir, de retour justement du restaurant "de la semaine" au Émir j’ai eu quelques frissons au retour en taxi.  Et voici pourquoi.


Je dois d’abord écrire ce que j’ai lu samedi matin dans le journal L’Union, à la rubrique « Faits divers & Justice ».

Association de malfaiteurs.  Démantèlement du vaste réseau de la bande à Parisien.  Deux chauffeurs interpellés à leur tour.

Deux éléments de la redoutable bande à Parisien, viennent d’être pris par les agents de la Brigade anti-criminalité (BAC).  Le groupe était spécialisé dans le vol et l’arnaque sur des clients à bord des taxis, en endormant leurs victimes à l’aide d’une poudre magique hypnotisant importée du Cameroun. Les deux mis en cause ont révélé le manège qu’ils étaient chargés de monter, en association avec les « calleurs » spécialisées dans le dépouillement des victimes……  Le mode opératoire de la Bande à Parisien,  consistait dans un premier temps, à repérer des cibles…...  Une fois les clients à bord, les malfrats usaient de la fameuse poudre pour endormir leur victimes, avant de les détrousser et de les abandonner en chemin.

Or, avec cet article en tête, revenons à ce samedi soir. 

Je choisis tout le temps un taxi qui n’a pas de passager.  La course est plus coûteuse, mais on s’en fout.  Ce samedi, exception à la règle, le taxi qui s’arrête il a un passager en avant.  C’est un « blanc » ou plus précisément un libanais.  « Méridien 1500 francs ? ».  Ça marche, on prend place.  La course entre le Émir et la maison n’est pas tellement longue, disons pas plus de 10 minutes.  Et la route est simple, c’est tout droit sur le boulevard du bord de mer.   Mais samedi soir, la direction change.  Soudain, le taximan tourne à gauche et prends une petite rue et monte, et tourne et monte encore….la passagère en arrière est un peu inquiète.  Serait-ce deux autres membres de la Bande à  Parisien et nous les 2 victimes ?

Je vérifie si le passager avant n’a pas un sachet de poudre.  Je ne vois rien.  Enfin le taxi s’arrête sur l’accotement de la rue du qua’tier dont je ne sais nullement où nous trouvons.  OUuu la la…qu’est-ce qui va nous arriver ? 

Le « blanc » sort son argent pour payer, et suit une dispute entre lui et le taximan, à tue tête, le blanc surtout, il crie presque.  On ne comprend pas tellement ce qui se passe, mais on dirait que le taximan ne remet pas la monnaie exacte.  Je le vois avec un billet de 500 francs en main et disant au blanc « je ne vais pas te donner ça, je n’ai plus de monnaie » et il répète son refrain plusieurs fois.  Et l’autre de lui crier « tu m’as dit 1500 francs et tu dois me donner la monnaie » et il compte son pognon et il lui aussi chante le même refrain et ajoute « je vais appeler les gendarmes, je prends ton numéro, etc. » 

Et vous voyez les deux « Méridienois », en arrière, qui ne disent pas un mot.    Qu’est-ce qui va suivre ?  La scène est trop surréaliste.  Est-ce là la mise en scène de ladite Bande à Parisien ?  Je regarde en arrière si les « calleurs »  n’arrivent pas pour ouvrir notre porte.  Qu’est-ce qu’on fait ?  On ne sait même pas où on est.  On ne va pas tout de même pas débarquer, comme ça, au milieu de nulle part, et attendre un autre taxi?  Il fait noir, danger !


Toujours en criant, le blanc descend, mais on ne l’entend plus, le taximan en lui criant lui aussi « c’est ça, prends le numéro » et il quitte sur-le-champ la pédale à fonds.  Il chiale, mais je ne l’entends plus.  Vous voyez la passagère soulagée de ne pas être une victime de la Bande à Parisien et de retourner à son cher Méridien et « en vie ».