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9 juin 2015

Ça alors!

Et que fais-tu d’autres que de visiter des « Flat Plate » et de « nonchalancer » sous les tropiques ?  Depuis le temps que j’y séjourne, j’ai beaucoup raconté, j’ai beaucoup dit sur Libreville.  Que dirais-je encore ?

Mon « récit du jour » raconte une découverte inopinée.  Mais avant de la raconter, jasons un peu.

On dit qu’il est bon de s’échapper de la routine. J’avais oublié de le mentionner dans ma chronique immobilière, qu’échapper à ma routine est une des raisons majeures d’un choix de vie à l’hôtel.  Dans un appartement, que ferais-je ?  Ma routine comme cuisiner par exemple ? Surtout que ce n’est pas ma routine préférée.  Je ne dis pas que je ne suis pas une bonne cuisinière.  « I manage » comme on dit en anglais.    Mais si j’avais le choix, si je gagnais des millions à la Loto je ne dirais ni ne ferais pas comme beaucoup répondent à la question :  Que ferez vous avec tout cet argent ?  Voyager, m’acheter une maison, une voiture etc.  Moi ?   Je m’engagerais un Cuisinier.   

Forcément, j’en profite au max quand je voyage avec mon A.  Je n’ai de questionnement que celui de décider auquel restaurant nous irons et quel sera le choix sur le Menu à la carte.  C’est un peu comme si j’avais gagné la Loto.  Et à Libreville le choix de bons restaurants ne manque pas.  Mais nous aimons bien le ELIWA du Méridien, (le restau de « l’espace » piscine).  On y va, les soirs ou nous ne voulons pas sortir « de la maison ».  Depuis le temps que nous venons ici, nos petites habitudes sont connues.  Je n’ai qu’à dire au Serveur :  « Devinez ce que nous mangeons ? »  Réponse de ce dernier :  « Un bolo ».  Et deux généreuses assiettes de spaghettis bolognaise arrivent.  Mais je dois dire qu’on ne va pas au ELIWA que pour ledit bolo, on y va aussi pour son ambiance.  Et quelle ambiance !  

Je dis que c’est le plus bel endroit de Libreville.  Le soir, ma salle de séjour, est d’un exotisme inouï.  La piscine illuminée, les palmiers et cocotiers aussi illuminés, la brise de la mer, le « CHhhhhhhhhhhhhssssssss » des vagues, les chandelles aux tables, tout cet exotisme en rajoute aux délicieux « bolo »  + la bonne Regab (bière locale) et du Coca Zero de madame.  Je savoure ces soirées à fonds.  De retour chez-moi, souvent j’y pense.  Même quand je vais à ma petite plage de Deauville, et que je m’installe sur le bord du lac pour lire mon livre et que les toutes petites vagues me font une douce musique.  Bon, je m’égare.  Revenons à Libreville ?

Parlant des bienfaits de changer de routine, comme partout où je vis, je garde ma routine matinale, celle d’une marche santé, question de bouger, c’est essentiel à ma « bien être » physique et mental.  Et marcher à Libreville est très différent de Dakar où les derniers séjours, prendre une marche était s’exposer au danger à cause des voleurs et des vendeurs aussi.  

Ceux et celles qui lisent mon carnet se souviennent-ils qu’on a attaqué mon A. en pleine sur la rue ?  À Libreville, j’y vais en toute sécurité.  Enfin, à date, je n’ai pas de problèmes.  Pas de vendeurs harassants et insistants qui attendent à la sortie de l'hôtel et qui comme des mouches, me suivent tout au long du chemin pour me vendre ses « bricoles ».  Il n’y en a pas.  Et si il y en a un, comme à l’entrée du Géant Casino ou du Centre Affaires,  il m’offre, je réponds la formule magique « non merci ».  Et voilà !  Rien de plus.  Le seul « dérangement » que j’ai est de répondre à tous ceux qui me disent « Bonjour » comme ça, en passant. 

Donc, « slowly but surely » de bonjours en bonjours,  à tous les matins je vais au centre-ville.  Faut dire que je n'ai pas le choix de sortir.  Je dois aller à la boulangerie pour la baguette ou les croissants du petit déjeuner et aussi me chercher à déjeuner (diner chez-nous).
.    

Alors, cela étant dit,  voici venu le moment de raconter ma découverte inopinée. 


Ça alors !!!

Depuis notre arrivée, à plusieurs reprises, nous allons régulièrement souper au « AMIGO » le petit restaurant Libanais juste à côté du Méridien.  Je dirais à 2 pas d’ici.   




Il n’y a que des hommes, des libanais, qui fréquentent ce restaurant.  Toujours les mêmes.  Il me semble en quelque sorte un restaurant familial, et nous nous sommes ajoutés à « la famille » mais petit à petit. 

Vous le voyez sur a photo, le restaurant est tout petit, je pense qu’il y a six ou sept tables.  On prend place à la table du coin, devant la fenêtre. (À gauche sur la photo).   Le premier soir, personne ne nous regarde. Enfin, devrais-je dire ils nous regardent en rentrant, mais ensuite, tout le monde a le nez dans l’assiette.  La télé est sur un poste libanais, et tous parlent en arabe mais un arabe qui me semble différent me semble-t-il.  Seul le Serveur nous fait un peu la causette alors que nous avons le menu et que nous nous demandons « qu’est-ce qu’on mange ? ».  Et à chaque choix, chaque soir, je dis que la cuisine est bonne, etc.  Et c’est vrai, c’est pas mal bon. 

Le deuxième soir, celui qui est au comptoir, et à le voir diriger tout le personnel derrière son comptoir, il me semble gérer la place.  Ce soir il nous salut du bout des lèvres mais sans plus.   Le troisième soir, ce dernier, qui je dois avouer est un jeune et bel arabe, oh surprise, il commence à être plus démonstratif avec nous.  « Bonsoir madame-monsieur » + un beau et grand sourire.  Hé bien!   

Le quatrième soir, j’ai mangé une brochette de poisson, et elle était servie avec une sauce aux tomates.  Mais alors là, LA sauce aux tomates fraîches comme je l’aime, c’etait un pur délice.  En la mangeant, je me dis que ça serait un repas de reine si je la mangeais avec un spaghetti.  Que voulez-vous, j’AIME les spaghettis, et avec cette sauce aux tomates, ça serait un régal.

Ne reculant devant rien pour manger un spaghetti, je demande au serveur si

-       -  il y a des « spaghetti » au menu ? 
-       -  Non.  Mais parfois il y a des tagliatelles au poulet, sur le menu du jour le midi, mais si tu veux qu’on te fasse, tu appelles avant de venir et il me donne la carte du restaurant.   

Entre temps, il va porter les plats à la cuisine, revient avec le dessert, et le suspense continue favorablement pour moi.  Voilà que mon bel arabe, vient à notre table et me dit : 

-       - Demain, si tu veux on t’en fais mais comme accompagnement avec une brochette viande.  Qu’ai-je répondu vous pensez?  
- - Le rendez-vous est pris, nous serons ici.   

    Nous voilà donc invité à souper au Amigo.
-        
On s’est pointé à 18 h 45 le lendemain.  Quelqu’un était attablé à notre place.  Mon bel arabe lui a dit de changer de place et l'a installer au fond du restaurant.  Et comme escompté, nous avions dans nos assiettes des spaghettis avec à côté un grand plat de cette délicieuse sauce tomates fraîche…une brochette de filet de boeuf…va sans dire,  ce fut un régal.  Mieux encore, il a changé le poste qui parle arabe pour un poste qui parle français.  Juste pour nous.

Je ne me surprends pas de cette attitude.  Je pense que c’est « culturel ».  Ils agissent comme le chat qui en premier nous craint, et qu’à force de rapprochements, il se colle à nous.  Nous, on dit bonjour, comment allez-vous, c’est très bon ce que je viens de manger, bonsoir, à demain, etc.  On leur parle quoi.  Et petit à petit…ils sont dans not’poche ! J   

Nous avons expérimenté cette attitude que je qualifie de "culturel" la première fois que nous sommes allés en Algérie.  La première fois de ma vie que je vivais à l’étranger et en terre arabe.  Nous avons vécu 3 mois, À BouSaada à l’hôtel Caïd. 

Au bar, les premiers jours, le Barman ne regardait même pas A. et il lui servait une bière « tablette » lui disant qu’il n’y en avait pas de fraîches.  Pourtant, on en voyait passer sur le cabaret et qui sortait direct du frigo.  Après quelques jours, et de bons pourboires bien sûr,  c’était les autres qui n’avaient plus de bière fraîche mais c’était A. qui était le premier à être servi ET une bière bien froide AVEC un verre bien froid en plus ET un sourire ET un Bonjour Monsieur L. ça va ?  Et la conversation en plus.   C’est comme ça.  Petit à petit l’oiseau fait son nid.  Et un coup tu entre dans le nid, c’est le paradis. 

Bon, je m’égare encore.  Revenons à Libreville.

J’ai dit que tous les matins je vais faire ma marche matinale ?  Un matin, en passant devant le Amigo, qui est fermé le matin, la petite fenêtre s’ouvre, et qui vois-je ?  Mon bel arabe et son grand sourire et qui me dit :

-       BONJOUR MAMAN !  Tu vas bien ? 

Ça alors ! J’ai un fils à Libreville ?  Pourtant je n’ai aucun souvenir ni du père qui à voir le fils devait être pas mal beau et  bien malheureusement pour moi, ni du souvenir des  « plaisirs de l’avoir conçu »  lol lol lol J   Maman a tout oublié!


Mais non, je blague.  C’est très affectueux de me dire ça.  Il m’aime bien quoi.