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4 déc. 2011

LUNDI DE PÂQUES À L'ÏLE DE N'GOR....


Mardi 6 avril 2010.  À 7 heures, en me levant, geste habituel je regarde par « le rectangle en vitre » de la chambre.  À cette heure là, les pêcheurs en pirogue sont juste devant moi.  Un « fond d’écran »  que mes yeux enregistrent chaque matin.  L’image est très belle. Calme et douce.  Changement de couleur, il y avait ce matin une chose étrange dans le ciel dakarois, sur mon image un ton de gris.  Y paraît que ça s’appelle « nuage ». Je vais donc avoir du temps pour écrire un carnet:  
Le temps du petit-déjeuner et ils se sont dissipés.  De mon rectangle en vitre, je vois maintenant du bleu et vert.  Bleu pour le ciel et vert pour la cime d’un des gigantesques arbres à caoutchouc qu’il y a au jardin.  Mais je tape sur mon iBook d'abord:


Un lundi de pâques sur l’île DE N’GOR

Nous avons fait une belle sortie.  Lundi 5 avril, c’était jour férié, jour de congé pour l’Expert. LE premier depuis son arrivée.   Et l’Expert en question avait du temps pour sortir.  R., celui qui fait le contrat avec lui avait suggéré :   « on devrait aller manger quelque part sur le bord de la mer ».  Soit !   J’ai donc regardé sur ma carte « Dakar à vol d’oiseau » pour trouver un endroit sympa à visiter et puis après j’ai regardé dans mon Guide Sénégal ce qu’il disait sur l’endroit que je convoitais: « La partie nord-ouest de la presqu’île du Cap-Vert et particulièrement la pointe des Almadies est un coin idéal pour prendre un verre paisiblement ou manger de bons fruits de mer.  Je vais donc à la rubrique Ou manger ?    je lis :  « Sur l’Île de N’Gor :  Chez Seck, sur la grande plage, à la pointe est de l’île.  Restaurant situé à un emplacement magnifique, dominant la passe, sa réputation n’est plus à faire !  Que vous ayez envie de crevettes, de poissons fraîchement sortis de l’eau ou de langoustes à prix raisonnables, c’est là qu’il faut aller.   Des pirogues assurent la liaison avec la plage de N’Gor de 7 h à 18 h ;  tarif :  500 fcfa l’aller-retour. 




Téléphone à MAMA de venir nous prendre au Novotel à 11 heures.  Passe prendre R., via l’autoroute, quartier YOFF, et enfin les ALMADIES, un quartier très chic de Dakar.  Là où sont les villas cossues des grands « portefeuille » de la place quoi.  Et puis enfin N’GOR Plage.  Comme le taxi ne peut prendre la ruelle qui mène à la plage, MAMA hèle un Sénégalais qui nous conduit au débarcadère.  Achat des billets;  une photo par-ci, et puis une autre, là sur la plage de N’Gor.  Vous voyez sur la photo que Monsieur et Madame ne sont pas malheureux !   Le guide nous donne les vestes, nous dit d’enlever nos sandales et de retrousser nos pantalons.  Je vois qu’il fait de même et je sais maintenant qu’il ne va pas nous abandonner ici.

« All Aboard ! » les pieds dans l’eau, et c’est les sandales dans une main, la main du guide dans l’autre, tangue sur un bord, et tangue sur l’autre ; que je réussis à me rendre à la poupe de la pirogue et de m’asseoir sur la planche, sur laquelle « le guide » a déposé ses babouches pour que je sois plus confortable.  Je sens que ça va me coûter cher ! 

Il y a plein d’eau dans le fond de la pirogue.  Des jeunes avec une chaudière réussissent à enlever le trop plein.  Mais bon, ça prend 5 minutes se rendre à l’île, elle n’aura pas le temps de se remplir.  La petite ballade est très enivrante.  Le vent, la mer, l’île au loin, ah la la, est-ce l’air iodé qui la grise ?   Madame Dakar est bienheureuse.  Et pi, en plus que son chevalier est avec elle pour toute la journée.  Pas belle la vie ? 

L’Ile de N'gor, (environ 200 x 500 mètres)  se trouve à seulement 800 mètres de la côte.  Aucun véhicule motorisé n’y circule.  Un havre de PAIX ! À l’origine, seuls les villageois venaient y mettre leurs moutons en pâturage et cultiver le mil durant l’hivernage.  À partir des années 50, les dakarois prirent l’habitude de venir y pique niquer.  Ils s’y sont fait construire de petits cabanons, puis des maisons plus confortables.   Aujourd’hui, seuls les bien nantis y ont des maisons et viennent y passer les week-ends.
En débarquant de la pirogue, au premier abord, nous n’avons pas l’impression d’être au Sénégal mais dans une station balnéaire pour Européens.  Et qui dit jour férié dit foule d’européens.  Il y a plein de petits restaurants sur la plage, quasiment dans l’eau. 

Avec not’guide pas gratuit, commence un tour de l’île dans de petites ruelles ensablées qui serpentent entre de belles maisons dont on ne peut pas voir grand chose, car elles se cachent derrière de hauts murs décorés de bougainvilliers. 


Le guide s’avère bien utile, il m’informe que diverses personnalités très connues, comme Peter Gabriel et Touré Kounda pour en nommer deux, y ont une maison.  Il me les montre.   Et France Gall aussi, qui y séjourne à plusieurs reprises au cours de l'année. 


Elle y était ce 5 avril 2010  – Elle est arrivée ce matin que me dit le guide.  Et la visite continue :   - Voici la maison de Madame Pompidou.  Mais c’est son fils Paul qui vient maintenant.   - Et voici la maison que Brigitte Bardot a abandonnée.  Ah bon ? Pourquoi ?  - Parce que nous égorgeons les chèvres pour manger.   – Allo !  Brigitte ? Cé Madame Dakar.    Vous faites  quoi avec votre petite maison sur la falaise ?  Vous me la donnez ?  Ahhhh Merci Brigitte ! 

Au bout de l’île c’est un décor époustouflant qui est devant nos yeux. 


Un décor mais aussi une sensation olfactive qui émane de cette mer tumultueuse.  Elle est bleue foncé, quasiment noir la mer et des vagues immenses avec l’écume blanche qui contraste et tout ça  fait un bruit fort agréable à entendre.  Quelle belle image !  Et les vagues, elles se déchaînent et se brisent sur les gros rochers de pierre volcanique. Volcanique?   Pas de doute, nous sommes sur un volcan.    – Allo Brigitte ?  Laisse faire pour ta maison, j’aime mieux la mienne !   
Le guide me dit que des « surfeurs » s’aventurent là souvent.  Hé bin pas moi !  J’ai peine à me faire photographier sur le bord de la falaise.  Clic clic par-ci, clic clic par là ! C’est magnifiiiiiiiiqueeee ! 


Madame Dakar et ses babouches talon haut réussi à continuer la marche « iodée » océan oblige, sur la falaise et ce de roches en roches jusqu’au retour dans le fabuleux labyrinthe.



Au bout du voyage, la fin du tour de l’île, je l’avais dit, il y a un prix à payer.  Le guide nous dit qu’il ne prend pas d’argent, il n’a pas le droit.  Et je l’écoute me dire qu’à la place, en guise de reconnaissance, il faut arrêter à la boutique ici et acheter un sac de riz là :   « - c’est de l’aide quoi » rajoute-t-il.   Il rapporte ce riz à Dakar, et avec ça des enfants vont manger.  Je sais bien que c’est LUI qui va manger mais ça ne me dérange pas.   Il y a deux sacs :  un à 6 000 et un à 12 000.   R. qui est pas mal plus radin que A. dit au jeune guide que ce n’est pas le prix d’un sac de riz et ne veut pas payer.   A. lui dit « laisse faire, ça ne me dérange pas de payer ».  Et il achète un sac à  5 000 et le donne au guide. 

C’est vrai que ça ne nous dérange pas faire un geste du genre.  On s’en fout carrément !  L’aide, elle est directe !  Elle ne va pas dans les poches d’organismes qui se goinfrent avant de donner.  Qu’est-ce que ça fait un peu de générosité à des gens qui sont cent fois plus démunis que nous ?  D’ailleurs, plusieurs de mes  achats de Dakar sont aussi pour ça :  « donner un peu de pain à mes vendeurs ».  Bon, ok, je n’en ferai pas une thèse, mais le geste de R. nous a déplu quoi ! 



Après le geste de générosité, nous arrivons à bon port...Chez Seck!  Et c’est le temps de commander :  - Ça vous dit de partager avec moi une salade de calamars persillés en entrée ?  -OK  Quand Madame Dakar voit « calamar » sur un menu, elle en commande.  Brochette de Lotte avec riz pilaf en plus.   Les deux autres prennent « Brochettes de crevettes » en plus d’une assiette de frites pour R.   Monsieur une Gazelle va sans dire et pour l’autre un coca parce que de l’alcool « cé péché ».  (Sans commentaire).   Est-ce la nonchalance d’une île ?  mais nous avons été servi après 45 minutes d’attente.  – Excusez mademoiselle…Le chef ?  il nous a oublié ? 


Nous avons tout reçu en même temps sur la table :  entrée, plats, assiette de frites, salades aux tomates, bref la table est pleine, et les trois convives affamés font honneur à tout ce qui se trouve dans les assiettes !   En sourdine la musique des vagues en furie sur les rochers de Chez Seck ! Et des paroles d’une chanson de Céline me traverse l’esprit :  « Mon âme qui s'affole….En prenant son envole…Me laisse inanimée….Siiiiiii Dieu exiiiiiiiiiiiste…et qu’il t’aiiiiiiiime »  Là sur l’île de N’GOR, je suis convaincue qu’il m’aime ! 


La panse ou « ton frère » pour certain, bien rempli, nous reprenons une marche dans les ruelles. 


Et l’heure de rebrousser chemin est arrivé.  Un petit tour de pirogue ;  Allo Mama tu viens nous chercher?  Nous rentrons, la tête remplie de belles images !  Heureux !  Si j’habitais ici, il y a une petite maison qui se ferait louer par Madame et Monsieur.  Je l’ai remarqué, l’ai photographié.  Le guide me dit qu’à 30 000 FCFAO par nuit, je pourrais.



Et la  voici la maison que Madame Dakar louera..."à sa retraite". Minuscule cabane, mais teeeeeeeellement romantique!

  Keep on dreaming my dear Madame Dakar! 
Et retourne à Dakar maintenant!