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9 juil. 2015

Les hauts de les bas de Madame L.

Mes carnets racontent surtout les hauts.  Les petits faits cocasses, les moments qui, je présume,  peuvent intéresser mes lecteurs assidus.  Enfin, si vous me lisez, vous savez de quoi il parle et à vous de juger si c'est intéressant.  J’avoue qu’aujourd’hui, le spleen m’habite et je n’ai de goût que de raconter les bas de Madame L.  Ça été ?  Non !   Et voici pourquoi ? 

Après 44 jours à composer et organiser mon quotidien comme je le peux et avec les « moyens du bord » que j’ai, assurément, le retour est très Bienvenue. Non pas parce que j’ai épuisé le manque de moyens.  « Prendre le large » me manque. 

 Après un séjour de plus de deux ou  trois semaines, dans un pays africain, compte tenu des restrictions de toutes sortes et du « danger » qui me guette, ça devient une nécessité absolue que d’élargir mon quadrilatère.  « Pousser » les murs de mon parcours et aussi de la 660, parce que ceux de la 660, malgré qu’elle est spacieuse, ils se rapprochent de plus en plus. Mes heures de farniente et de lecture sur mon grabat à la piscine, m’enchantent de moins en moins. Ça fait quatre jours qu'on ne m'y a pas vu.  Il est temps de plier bagages et de rentrer à la maison.  La Liberté me fait défaut. 

Je sais que je ne dirais pas ça si ce séjour avait été effectué durant les longs mois d’hiver de mon pays.  Mon A. aime l’hiver, pas moi.  Alors en "skipper" un bout fait tout le temps mon affaire. Ça l'a fait au Niger.  Un séjour ici en janvier/février, comme on a souvent fait, évidemment que je savourerais, je dégusterais le soleil et les cocotiers jusqu’à la dernière goutte.  Je l'ai fait maintes fois.  Les hauts seraient mon lot jusque dedans l'avion qui me ramène.  

Aujourd'hui, je me sens comme un oiseau en cage.  Ah tiens, je me rappelle avoir déjà été réellement "un oiseau en cage".  Ou la liberté je n'en avais pas un centimètre.  Ou de parcours je n'avais que les corridors de l'hôtel où nous logions.  En plus c'était un séjour de 3 semaines.  Et en Algérie plus précisément...but...c'était au mois de mars.  LE mois le plus plate de mon pays.

 L'hôtel Aurassi était mon Sérail.  La piscine était ma salle de séjour, même que je sentais que je n'y étais pas la bienvenue.  Pas question de sortir.   J'attendais vraiment le retour du guerrier, avec mon roman comme compagnie. Et je ne tenais pas de carnet de voyages à l'époque.  Alors je n'avais pas beaucoup d'activités au programme.  Pourtant, aucun ennui.  

Bon, je m'évade là.  Je ne suis pas en Algérie, je suis au Gabon et ça fait presque deux mois que je suis ici.  C'est d'ici aujourd'hui qu'il est question.  

Faut dire que ce séjour est fait en plein été, la saison des fleurs, du jardinage, des BBQ, de la plage, des lectures sur mon balcon, des marches au parc, bref la seule agréable à vivre au Québec, ma préférée.  Ce n’est pas pareil voyager l’hiver que l’été. Alors on n’a pas le même « feeling ».  

Depuis quelques jours, je coche mon X  sur mon calendrier, à chaque jour qui passe. Courage Suzanne!  Il ne t’en reste que quelques uns encore.  J’avais commencé à faire ma valise.  J’étais quasiment « assisse » dans l’avion.  Je dirais même quasiment rendu à la maison.  Je dirais même plus, j’étais presque au volant de mon Poutpout.  Je suis comme ça, à l’aller et au retour, ma tête prend l’avion avant mon corps. 

Mon ballon s’est dégonflé lundi après-midi. Ou comme on dit dans la langue de chez-nous:  "ma balloune a pétée"  :-)  Ce matin, j’ai ressorti quelques morceaux de ma valise, reposé quelques objets sur les tablettes et dans les tiroirs, parce que j’en aurai besoin pour quelques jours encore.  

Nous ne partons plus le 11 juillet.  Nous partons le 18 juillet. 

Nous sommes le 8 juillet, je dois chercher des moyens pour être débordée durant 10 jours encore.  Déjà que les derniers jours restant n’étaient pas facile à « composer » ayant moins d’intérêt à ratisser mon quartier et à faire mes débordantes activités.  Sans oublier que mon moyen de transport (sandales) est quasiment en panne. 

Je m’arrange pour être débordée !

C’est ce que je dis, à toutes celles qui me demandent « mais qu’est-ce que vous faites pour vivre si longtemps à l’hôtel et toute seule toute la journée ? » Ça m’arrive souvent de me faire poser cette question.  Systématiquement, la réponse est toujours la même - Je m’arrange pour être débordée.   Ailleurs et chez-moi aussi.  La plupart du temps j'y arrive facilement.  Certains jours pas.    Les « jours pas » sont très rares.  Si c’est le cas,  je me mets en mode « fait avec »  et ça marche.  Même qu’il m’arrive de me mettre aussi en mode « rien faire» et ça marche aussi.  Mais aujourd'hui est un jour pas.  Et faire avec ou rien faire, ici et aujourd'hui, m'est-il devenu pénible?  Je vous dirais que oui.   Parce que je PAYE cher, de mes poches, pour composer mon quotidien.  Pas chez-moi.  Je suis payée !  Ha Ha Ha 

Les bas de Madame L

Sur ma demande de Visa à la ligne « Motifs détaillés du séjour» j’écris à chaque fois « J’accompagne mon mari dans son voyage Affaires ». Je ne coche pas  « Tourisme ». Je n’en fais pas, ou si peu.  Je ratisse le quartier de l’hôtel que j’habite. Je tente d'aller le plus loin possible.  Toutefois, sécurité oblige et moyen de me déplacer aussi, je reste plutôt prudente.

R. a dit à A. que ce n’était pas sécuritaire que je me promène toute seule sur la rue.  Mais je ne peux pas rester toute la journée à l’hôtel.  Pas à Libreville.  Je le fais qu’au Niger, parce que je n’ai vraiment mais vraiment pas le choix.  Boko étant mon voisin.   Et le Niger, je ne sais pourquoi, mais ce n'est pas pareil.  Le fleuve m'envoûte-t-il?  

Alors que faire ?  Flemmer à l’hôtel toute la journée?  Lézarder sur ma chaise longue à la piscine et lire mon roman du matin au soir et attendre le retour du guerrier ?  Faire ça, à Libreville, serait signer mon, comment dire, mon coup de grâce qui changerait mes jours en désastre et celui que j’accompagne.  On me rapatrierait en moins d’une semaine.   J’ai donc intérêt à tout faire pour rendre mon séjour agréable, à tout faire pour que mon temps ne fraye pas avec l’ennui.   

Mercredi 9 juillet 2015 

Oh la la!  Ça allait pas hier.  Je viens de relire mon ébauche de carnet, que j'ai écris sur word/mac, hier p.m.  Je me demande si je vais le publier.  Un fouillis d'humeur, d'évasion, presque envie de dire tourmentes.  Ça me fait pas, ne pas aller à la piscine tous les jours.  L'air salin, la brise de la mer dans les cocotiers. L'ambiance me fait certes du bien.  La preuve?  Quatre jours absente et je délire presque.  Ha Ha Ha!  

Bien heureusement ça va beaucoup mieux ce matin.  Ça va même très bien.  Je me requinque en moins de quelques heures.  Et c’est ce que j'ai fait après avoir fermé mon MacBook.  

La couleur grise de mes lunettes s’est changée au rose habituelle.  La fin du séjour sera agréable pour tout le monde.  


Je publie quand même mes élucubrations d’un jour bas.  Y’a des hauts et parfois y’a des bas.  Heureusement, les bas, je fais avec assez facilement.  Je suis une optimiste. 

Je reprendrai la route, le monde m'émerveille,
J'irai me réchauffer au soleil,
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins !  (Barbara)

Et il faut que j'avoue "ma faute":   C’est moi qui ai persuadé  A. qu’il  devait répondre OUI à la demande de K de prolonger son contrat d'une semaine.   

 Alors on fait quoi Madame la Magnifique?  C'est ça,  on assume !  

Durant les 9 prochains jours, vous ne me verrez pas souvent errer sur le boulevard de mer presque nu pieds.  Vous me verrez, sous mon cocotier, sur mon grabat et entrain de lire mon nouveau et 5e roman.  

Grand prix des lectrices ELLE Roman 2013 :   

Arrive un vagabond / Robert Goolrick. 

J'ai feuilleté les premières pages, la musique des mots m'a semblé agréable. Alors je l'ai acheté, hier après-midi,  à la Maison de la Presse.  Aller dans une Librairie, apaise mon spleen.  Juste l'odeur des livres a mis un baume sur "mon jour bas".  :-)  Je le fais chez-moi, je me suis dis pourquoi ne pas le faire ici.