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18 oct. 2015

Une semaine de faite!

C'est samedi le 17 octobre 2015  

Une semaine de faite + Un roman de lu +  3 nouvelles robes dans mon placard + Deux sorties « en ville ».    Une grosse semaine quoi !

J’ai lu le dernier chapitre de mon roman avec la nostalgie de quitter Rachel, la fille du train qui m’a tenue en haleine toute la semaine.  Quel suspense génial !

Quoi de neuf ? 

Trois robes dans mon placard.  Je n’ai pas fait appel à « mon assistant » pour me dénicher un Tailleur,  parce qu’il est sur le « chiffre de nuit ».  Il dit « Je suis comme la terre, je tourne autour du soleil ».  Alors, hier matin,  j’ai demandé à mon tout charmant  Ysouffou.
-   Tu connais un Tailleur ? 
-                    -       Mais bien sûr madame, mon ami d’enfance est un Tailleur. 

Je passe donc ma commande.  Je lui montre les deux morceaux de tissus et le modèle de robe que je veux.  C’est la fameuse mais très jolie robe qu’Ibrahim m’a fait en mars dernier et qui m’a fait suer durant plusieurs jours. (Pas la robe mais Ibrahim.)  Et puis aussi, j’aimerais que le Tailleur me raccourcisse ma superbe Djellaba noire brodé de bleu, que j’ai achetée à Libreville. Elle est trop longue, je ramasse la poussière tellement elle est longue.  Je la mets (par dessus ma robe bien sûr, qu’aviez-vous pensé ?) pour lui montrer quelle longueur je veux.  Je sens que la Djellaba plaît beaucoup à Ysoufou.  Avec raison, elle est splendide et me va à merveille !   




Ibrahim m’a fait attendre plus d’une semaine pour une robe.  Et j’ai dû lui envoyer je ne sais combien de SMS pour la récupérer.   Ce n’est pas le cas de mon cher Ysoufou.  Dès ce matin, de retour du petit déjeuner (et en compagnie de mon A. puisque c’est samedi) je vois sur mon lit le sac et dedans mes robes et ma Djellaba.  ET mes robes elles sont superbes, exactement comme je l’espérais ;   chic et très belle.  J’en mets une, et je sors retrouver Ysoufou pour le payer. 

-       -  C’est combien ?
-       -  Ahhh madame, mon ami il m’a dit que ce n’est rien.
-       -  Ahhh  non, je ne peux pas, je dois le payer! 

Au fil de la discussion, je comprends ici que c’est à moi de juger et de fixer un prix.  Ils n’en sont pas capable (sauf Moussa bien sûr). 

Primo,  je suis très surprise de la rapidité à me les remettre.  Secundo,  elles sont plus que très belles.  Tertio,  j’aime bien mon cher Ysouffou.  Alors je sors de mon porte-monnaie un billet de 10 000 francs.
- Tu crois que c’est assez ?   Je vois son grand sourire.  Je sais que c’est plus que ce qu’il escomptait.  Non seulement ça, j’ajoute 5 000 « pour mon cher Ysoufou » c’est ce que je lui dis.  Quesse’vous’voulez, l’amour n’a pas de prix!   

Voilà, j’ai mes 3 robes.  Ça m’a coûté à peu près 30$ et je suis contente !  À chaque fois que je dis ça « je suis contente » je pense tout le temps à Bâ, le chauffeur Mauritanien que j’avais à Nouakchott. Il me disait tout le temps : 
-Tu es content ?
-Oui, très contente
-Alors je suis content !

Une semaine, 2 sorties

Sortie numéro 1 :
Contrairement à chez-moi, sortir à Niamey devient un événement, même si c’est juste pour aller au supermarché.  Voilà que ça devient un « sujet » sur mon blogue.  Mais bon,  on a toujours en tête l’espace du temps, qu’il faut étirer au maximum, pour ne pas faire de l’ennuie sa compagne de route.  Et on a encore cinq semaines à "remplir".

Ma première sortie de la semaine, c’est hier après-midi, pour aller au Supermarché Hadad avec le « Taxi Moussa ».  En fait ce n’est pas la sortie qui fait l’événement, c’est Moussa.  Je suis d’abord allé le voir toute seule,  en matinée, pour lui demander si il était disponible.  Sachant que c’est compliqué avec lui, j’ai laissé le plaisir de la négociation du prix à A. 

On a failli ne pas y aller.  Il voulait 5 000 pour la course + 5 000 pour l’attente.   A. referme la porte du taxi et lui dit qu’on n’y va pas.  Précisons que le Supermarché Hadad est à dix minutes d’ici et que ce n’est pas un Wallmart ou un Maxi&Cie.  On y fait le tour en peu de temps.  Payer 10 000 francs pour aller acheter des bouteilles d’eau et quelques produits pour madame, c’est cher payé.

Revenons à Moussa.  Vous me voyez fort désolée de « rentrer à la maison » sans avoir fait MA sortie de la semaine.  Je le regarde et dit simplement – Ahhhh Moussa, je ne pourrai pas sortir ?  C’est gagné !  Il dit à A.  – D’accord pour 5 000, mais c’est pour madame que je le fais.  OUF !   C’est un vieux grincheux Moussa.  Il n’est pas facile.  A. lui dit qu’il lui faudra un reçu pour la course. 
-       -  À 5000 il n’y a pas de reçu.
-       -  Moussa, c’est pour moi le reçu.  Il faut me le donner.
-       -  Ah, pour madame Suzanne c’est bon !

Vraiment pas facile le Moussa.  Je comprends maintenant pourquoi A. l’évite.  Il m’a raconté ce qu’il lui a dit l’aut’matin :

-       Toi tu manges.  Moi je ne mange pas.
-       Toi tu as de l’argent.  Moi je n’ai rien.
-       Je te vois au restaurant, manger pour 15 000 francs, moi je ne mange pas au restaurant.

Et ainsi de suite sur les lamentations de Moussa.  Il n’aime pas les Français, il dit qu’ils devraient tous quitter le pays.  Tout le long du trajet, il chiale sur tout ce qu’il voit.  Les passants, les motos, les camions, les vendeurs, bref, tout l’embête quoi.  Le vieux Diallo il est pas mal « plus smouth » que lui.  Nous n’avons juste pas trop confiance en son vieux tacot.  Le taxi cassera-t-il en chemin ? 

Tout de même, je compte bien le « mettre dans ma poche » le Moussa.  Voilà une occupation à mettre à mon Agenda!  J'ai déjà commencé mon trafic d'influence.  Au supermarché je lui ai acheté un paquet de biscuits.  Il a dit:  Ahhh tu vois?  Madame Suzanne elle pense à moi!  À suivre ! 

Sortie numéro 2

C’est samedi.  A. ne travaille pas.  Enfin, il travaille à son rapport.  Et le samedi et le dimanche je ne vais pas à la piscine. Je reste avec lui « à la maison ». 

- Si on allait manger un chawarma au resto du rond-point ? me suggère-t-il.  Qu’ai-je répondu vous pensez ?   -Bonne idée !  Surtout qu’on peut y aller à pieds. C’est à deux pas d’ici.   Pas de chance, il n’est pas ouvert le jour.  Qu’est-ce qu’on fait ? 
Le vieux Diallo est là, et avec lui, pas d’histoire, le prix est fixé à l’avance.  5 000 francs l’heure.  Et il nous attend.  Et il est gentil, il ne chiale pas.  On ira donc manger un Chawarma à La Cabane. 

Voilà ! Je suis comme une prisonnière qui a droit à ses sorties hebdomadaires, en récompense de sa bonne conduite !