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5 juin 2015

Visite du "PLATE Hôtel no. 1"



Chronique immobilière

« Tous nos rêves repose sur un espoir :   celui de se retrouver, même temporairement, dans un environnement bien plus agréable que notre cadre de vie habituel » (D.Kennedy/Mirage)

Cette citation, tirée du roman que je suis à lire,  est très à propos car  j’ai failli « me retrouver dans un environnement beaucoup plus désagréable que mon cadre de vie habituel » je dirais même,  plus désagréable que le cadre de vie choisi pour Libreville.  D’abord faut dire que mon habituel, il est des plus agréables, je n’espère pas ni  ne rêve de vivre dans pire.  Si on accepte de vivre à l’étranger mon A. et moi, une des principales conditions est d’être logé convenablement.  On l'a toujours exigé.  Si A. n’obtient pas ça…je reste chez-moi…si je reste…A reste aussi. 

Cela étant dit, allons faire la visite du « cadre de vie » qu’on nous avait choisi.

Le Méridien

Comme à chaque séjour, dès que j’ai eu les billets d’avion, je me suis occupée du logement.  Le choix n’est pas compliqué, à Libreville, c’est le Méridien.  Il y avait aussi le tout nouveau et chic Park Inn, mais c’était un peu plus cher.  Et le Park Inn, c’est près de l’aéroport, c'est beaucoup trop loin de tout donc inintéressant pour moi.   

Le Méridien, on le choisi primo parce que l’environnement est très agréable.  C'est à proximité de tout.  À ça s’ajoute la chambre supérieure qui est spacieuse et confortable.  Sans oublier un point fort important ;  nous sommes en sécurité, ce qui est primordial quand tu vis à l’étranger.  Il ne faut pas courir après le trouble quoi.  Et pour « Madame Première »,  partout où elle doit habiter la préférence va "avec piscine" puisque c'est en quelque sorte « ma salle de séjour ».  J’y passe une grande partie de mon temps, presque tous les après-midi.  J'aime l'ambiance, j'aime son luxe, j'aime la végétation, j'aime le décor, j'aime les cocotiers, les palmiers, la brise de la mer, avec en sourdine la musique des vagues qui déferlent.  Bref, tout ça meublent et agrémentent mes heures de lecture et de rêveries.  Que demande le  peuple ? (Comme le dit mon amie Pauline.)

J’ai donc contacté le Dir.Com par mail et négocié un très bon prix.  Pour moi, c’était réglé.  Point barre!

Hé bien non, ça ne l’était pas. 

Quelques jours avant de partir, voilà qu’on nous suggérait de vivre en «appartement meublé » disant qu’on en avait même trouvé un moins cher qu’au Méridien spécifiant même "de haut standing".  Vous me voyez très suspicieuse de la suggestion.  Mais politesse oblige, je n’avais pas le choix de « les laisser aller » mais pas de « les laisser décider ».  Alors, jouons le jeu!  

Par simple curiosité, j’ai pitonné sur Google appartement meublé grand standing Libreville.  La liste n’était pas longue, et ce qu’on offrait était loin du centre-ville sans aucuns services autour et pas de chance ;   sans piscine.   Aucun n’arrivait « à la cheville » du Méridien.  Donc, abandon de mes recherches.   Je persiste et signe dans mon choix ;  Le Méridien.

De son côté, A. plus chanceux que moi, a contacté quelqu’un qui est recommandé par quelqu’un du bureau et qui loue des appartements meublés à Libreville.  À voir les photos sur le site, c’était un semblant de « mon cadre de vie habituel » c’est-à-dire un très beau logement de « grand standing » et franchement très à mon goût.  Moderne, bien meublé, bien décoré, spacieux et au centre-ville.  Malheureusement c’était plus cher de quelques dollars  que le prix que j’ai obtenu au Méridien.  Déjà que le prix du Méridien semblait faire des vagues, nous avons abandonné les négociations.  Retour à la case départ :   Le Méridien.  J’ai réservé  pour 51 nuitées, A. a signé le contrat de location et puis Basta !

L'Apart hôtel de Libreville au quartier Bas de Gué Gué
(Voir les photos fin récit)

Surprise, ce n’est pas Basta!

Le samedi suivant notre arrivée, voilà que R. est venu nous chercher pour visiter la trouvaille que lui et K. avait déniché pour nous.  Dois-je préciser que ça ne fait pas mon affaire?  Je le précise, ça ne la fait réellement pas.  Mais bon, je ne manifeste pas mon désappointement.  Je l'ai dit;  je joue le jeu...jusqu'au bout.

 Je n’ai pas tellement compris pourquoi il fallait habiter un appartement.  Ça fait + de 10 ans que nous habitons ici, personne n’a jamais questionné ce choix ni le prix. Semble-t-il que c’est une question  de faire des économies et les dépenser pour autre chose ou pour un autre poste.  Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre.

On va voir la trouvaille?

Je connais bien Libreville, mais je connais bien aussi les africains.  Le temps c’est de l’espace et la distance, ce n’est pas la même « longueur »  que nous.  Pas loin pour eux c’est loin pour nous.  Je pose donc ma

Première question  - Est-ce loin du centre ville ? 
Réponse : - Non, c’est pas loin d’ici. 

L'espace et la distance nous ont amenés loin du centre-ville comme prévu. 

Tout au long du trajet, j’espérais, "je'm'voyais déjà....." (sur un air d'Aznavour) non pas au haut de l'affiiiiiche...mais  su mon balcon au bord de mer...." enfin LA Perle de Libreville quoi.  Mes rêves se sont évanouis quand j'ai vu que nous étions près de l’aéroport.  Je connais ce quartier, J.C. y habitait.  E. aussi.  C'est loin.  Nous sommes sur la route nationale je ne sais laquelle, la circulation est dense et bruyante.  Nous sommes au quartier « Bas de Gué Gué » aussi bien dire "en brousse".  

Il tourne à droite et je vois l'affiche:   Les Studios.... votre Flat Hôtel no. 1.  OUUUU la la!  Vous ne voyez pas le regard que j’ai fait à A. mais lui l’a vu et il a tout compris.  Le Flat Hôtel, c’est l’HORREUR !  C'est "le PLATE Hôtel"!

 R. il est certain que nous quitterons le Méridien, parce qu’il a dit en chemin que dès ce soir on pourrait prendre les valises et s’y installer.  Qui ne dit mots consent ?  Je ne dis mots mais je suis à des années lumières de consentir. Nous sommes dans une situation fort désagréable.  Je déteste ça me "faire organiser".  Que faire d’autre que d’utiliser un de mes nombreux talents ?  Ici on fera l’actrice.  Je vais  me montrer intéressé par l’horrible endroit où je me trouve.  Que la visite commence!

Le premier appartement, enfin, ce que eux appellent appartement et moi j’appellerais « case «  est  triste, sombre, minable et tout petit.  Un seul point à donner, c'est très propre.  En plus, il n’y a pas de moustiquaire dans LA petite fenêtre.  Bienvenue les moustiques !   Il n'y a pas de balcon, la porte d'entrée du studio donne sur le stationnement où sont garer de Grosse 4x4.  Voilà pour ta vue madame la Princesse.  Je vois bien qu’il n’y a pas de piscine, même pas un petit jardin pour m’asseoir…il n’y a que le stationnement du Flat no 1 et tu feras avec.   

On entre dans la minuscule, la toute petite mini chambre qui n’a qu’un petit lit ¾.  Même toute seule je ne dormirais pas dans un si petit lit.  Quesssssse’vous voulez une Princesse ça dort dans un grand lit!   C’est d’ailleurs avec ça que je tente de m’en sauver.  Je dis : - Ah la la, le lit il est beaucoup trop petit. 
Hé bien devinez la bonne idée de R ?   Il demande au propriétaire : 
-       Y a-t-il moyen de mettre un matelas par terre ?  
     
Mais pour qui on nous prend ?  Mon Dieu…sortez-moi d’iiiiiiiciiiiiii ! Je ne sais quel péché j'ai fait, mais mon dieu, il ne m’écoute pas je dois continuer la visite.

Voyant que nous n’étions pas trop enthousiastes par ce studio, le propriétaire dit à R. qu’il y en a d'autres, dans un autre bâtiment.  Ah la la!  Cé pas fini?  On passe par un petit sentier, derrière le Flat hotel, entre deux murs de ciment, passe la grande porte en fer, et « tadaaaaa » on est « au qua’tier » comme on prononce en gabonais.  Les rues sont en « dur » (en terre).  C'est le calme plat.  Je ne vois rien d’autres que des gabonais assis juste en bas de l’immeuble en question. "Ils tiennent le mur" comme on dit.   Juste devant il y a un petit champ de broussaille d'herbes hautes, voilà un bon « nid » pour les serpents.  RIEN, pas de supermarché, pas de magasins, pas de restaurants.   Qu'est-ce que je ferais, toute la journée, dans ces petites cases, à attendre?  Pas une lecture ne me sauverait de l'ennui.  Cauchemar au quartier Bas de Gué Gué!  

Et que dire des « flats » qu’on nous fait visiter ?  

Le disponible est au deuxième étage, dans le fond d’un petit corridor.  On entre dans la même genre de « case » que la première visitée.  Bof, disons un peu plus spacieux, mais toujours aussi horrible, avec un « beau » divan noir en cuirette dans le salon.  Enfin, c’est le « salon-salle à manger-cuisine-bureau » dans la même petite pièce.  Et encore, minuscule chambre meublée d’un lit  ¾ .  Je passe les salles de bain, ce sont des salles de bain.

La scène est désolante, mais l’actrice continue de jouer son rôle et répète son scénario « le lit est tellement petit…...... ».  Nouvelle et brillante suggestion de R?  Il montre le divan noir et invite A. à y dormir.  

Le propriétaire en rajoute, ce qui ne nous donne pas des points,  il nous dit  que « des canadiens québécois vivent ici quand ils viennent à Libreville ».  Hé bien je regrette, mais pas la canadienne à qui vous faites visiter monsieur.  J'lai'pas'dit. 

Ce que je pense à l'instant dans le Flat ne s'écrit pas.  Mais ça bouillonne dans ma tête je vous jure.  

 L’actrice, scène 2 :  Et je vais faire le marché où?  

Réponse de R.  – Je viendrai vous chercher à tous les 3 jours. 

L'actrice a un visage de statut, elle ne doit montrer aucune émotion, 

FIN du film d'horreur au  Plate Hôtel  de Bas de Gué Gué!

- Merci beaucoup monsieur pour la visite ! Et des salutations de toute part, et « on décrisse » comme l’a dit une fois la petite Marilou de 4 ans à son papa.

Fin de la visite, mais pas fin du supplice puisqu’au retour, R. semble encore convaincu que ça nous a plu et qu’on va aménager ce soir, car pour lui le M’PLAZA est « super ».  A. lui explique que nous devons donner un avis 2 semaines avant de quitter l’hôtel.  Moi je sais que dans sa tête, il a une idée ;  en parler sérieusement avec K.  Et c’est ce qu’il a fait dès le lundi.

De retour dans mon Palais, j’ai dit à A.

 – Si il faut déménager là, il me reste 2 jours à vivre.  Le premier pour déprimer et le deuxième pour me supprimer.   

Je n’aurai pas à quitter ce monde, puisque mon récit se termine bien.  Dieu ne m’a pas oublié, mes péchés sont pardonnés, et il m’aime encore !      Le lundi soir, A. avait une rencontre avec K.   Après cette rencontre, K. est venu dans la 660 pour « me saluer ».  R. y était aussi.  Soit dit en passant, K. je l’aime bien.  C’est un beau et très élégant gabonais.   Après son départ, A. me dit qu’il n’a pas eu à discuter.  K. a tout simplement dit « il n’y a aucun problème ».  Je pense que A. lui a suggéré un autre moyen de « récupérer de l’argent ».  Mais ça, ça ne me regarde pas.  Moi ce qui me regarde c’est comment je vais faire pendant les semaines qui suivent pour « être débordée ».  Mon seul et unique souci.  Et c’est au Méridien que je devrai trouver les moyens de l’être…débordée.  Elle est pas belle la vie ?

Une image vaut mille mots ?  Voici quelques photos du « super » Plate :