Ma liste de blogs

Nombre total de pages vues

4 déc. 2011

LA TAXI SISTER DE DAKAR....


Lundi matin, 15 mars, en sortant du Novotel pour aller prendre ma marche matinale, j’entends « Taxiiiiiiiiiii ? » et mon répondeur automatique dit :  Non Merci !  Mais, la voix féminine et la toute jolie mini-voiture m’ont interpellée.  Je reviens sur mes pas et dit :  - Une femme chauffeur de taxi ?  



Et la jolie Sénégalaise me raconte l’histoire du « Taxi Sisters ».  Elle me montre des photos de « la remise des clés » par Madame Wade (la femme du Président).  Sachant que Monsieur se cherche « un beau taxi »,   j’explique son cas et elle me dit : - Mais je connais Monsieur, c’est moi qui l’a conduit ce matin ! Lui et l’autre là.   Et je vais les chercher ce soir.  -  Ah la vous avez fait un Heureux ! que je lui dis.

Depuis lundi matan, 15 mars 2010,   Monsieur a une
ChauffeurEEEEEE   Privée !

Avant de vous parler d’elle, je vous fais lire cette chronique ;   l’histoire concernant les   TAXI SISTERS.   Il n’y en a que neuf à Dakar.  Et selon Monsieur, il a LA meilleure.  Lisez d’abord :




Depuis tout juste un an, neuf femmes sillonnent Dakar au volant d’un taxi flambant neuf. Intronisés par le président Wade à travers un projet d’entrepreneuriat féminin, ces « Taxi sisters » expérimentent un nouveau métier jusque-là dévolu exclusivement aux hommes. Bilan.

Ça tient presque du miracle lorsqu’on en aperçoit une dans le capharnaüm automobile, place de l’Indépendance, à Dakar. Des hordes de vieux taxis jaune et noir, âgés en moyenne de 15 ans, débouchent des quatre coins de cette artère centrale et crachent des volutes de fumée qui s’évanouissent dans la moiteur de l’air. Quelques scooters teigneux ouvrent une percée dans ce dédale de véhicules, tandis que quelques piétons se fraient courageusement un chemin au milieu de cet enchevêtrement de tôle.

Sélectionnées par le Fonds National pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Féminin

C’est dans ce joyeux foutoir automobile qu’une « Taxi sister » surgit pleine de grâce. Aérienne. Apparition presque surréaliste, tant elle détonne avec l’environnement brouillon urbain. C’est une Chery QQ, pimpant petit véhicule chinois d’à peine quatre mètres de long, nouvellement introduit sur le territoire sénégalais. Sa conductrice Mama Sakho n’est pas peu fière. Il faut dire que la vie de cette jeune femme a radicalement changé depuis l’inauguration en grande pompe par la Première dame du Sénégal, Viviane Wade, du projet Taxi Sisters, le 18 septembre 2007. Ses yeux pétillent encore lorsqu’elle se remémore l’événement et quelques dreadlocks espiègles s’agitent autour de son visage : « C’était fort, on était comme des stars. Les gens se penchaient pour s’assurer qu’on était bien des femmes. »
Dans cette aventure, elles sont neuf à avoir étés sélectionnés par le Fonds National pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Féminin, en partenariat avec le concessionnaire Espace Auto (Groupe CCBM), pour devenir les premières femmes taxis au Sénégal et futures propriétaires de leur véhicule. Avec un but : rembourser en cinq ans le prêt de 7 350 000 FCFA qui leur a été consenti par le fonds, pour acheter leur taxi. Cette initiative soutenue par le Ministère de la famille espère « favoriser l’insertion des femmes dans le tissu socio-économique » précise M. Abdoulaye Seck, chargé de mission auprès du FNPEF. Formation à la conduite, cours de gestion et même leçons d’auto-défense organisée par le fond et Espace Auto, elles n’ont reculé devant rien pour mettre toutes les chances de leur côté et réussir ce pari. « Je veux prouver à tous les taxis hommes qu’une femme est capable d’être au volant d’un taxi, et d’être son propre patron », ajoute Mama Sakho.

Les confrères des Taxi sisters grincent des dents

Changer les mentalités, améliorer la condition et la perception de l’emploi féminin, c’est aussi ça, le projet Taxi Sisters. Alors qu’est-ce qu’en pensent les hommes ? Pour Aliou N’Diaye, responsable des taxis stationnés devant le Novotel du plateau, « les Taxis sisters nous ont fait perdre la moitié de nos courses car elle bénéficient de places privilégiées devant le hall de la sortie de l’hôtel. Nous, nous sommes derrière la barrière… C’est de la concurrence déloyale ! ».
Ce que ne conteste pas le superviseur d’Espace auto, Monsieur Ousmane qui répond : « Les femmes sont plus vulnérables et nous ne voulions pas les lâcher dans la nature. Alors, nous avons conclu des accords avec quelques grands hôtels de la capitale pour qu’elle puissent exercer leur activité en toute sécurité auprès d’une clientèle ciblée, mais il reste plein d’autres endroits et elles ne sont que neuf ! ».



La Taxi Sisters de Monsieur, elle s’appelle  MAMA. 
Et oui, c’est son vrai nom :  Mama
–    Original que lui a dit Monsieur. 
–    Torop qu’elle lui a répondu.  


Dans son joli petit PoutPout  jaune, elle vient chercher Monsieur le matin à la porte de Novotel, ramasse R.  au Farid et va les reconduire à la porte du Centre de Formation.  À 15 heures, Monsieur lui téléphone (ou c’est elle qui le fait si elle est dans le coin) et elle revient les chercher pour les redéposer à la porte de l’hôtel.  Et il en sera ainsi pour tout le séjour.  Inutile de vous dire que Monsieur, il est très content. 

Primo parce que c’est une jolie Sénégalaise et qu’elle est torop gentille ; « super sympa » pour employer encore ici ce que j’entends à la piscine.  Pour parler comme chez-nous : « elle a du Pep ».  Secondo parce que la petite Chevy QQ de la « Peppée », elle est climatisée, propre et confortable.  Monsieur ne peut demander mieux. 

Inutile de vous dire que TOURE pi sa vieille baraque et la gang de Taximan ne sont pas ravis de cette initiative. Et Maman, quand elle passe devant eux le matin, elle klaxonne et leur fait « des byes byes » !    André dit qu’elle est très taquine.  Elle lui demande « Tu as pensé à moi hier ? »  Il lui répond :  Oui, toute la nuit ! 

Et c’est ainsi que chaque matin Monsieur quitte la 428 pour aller au bureau avec sa Maman.  Je rigole, mais le rôle de « maman »,   elle l’a joué hier :

Monsieur a encore une fois une extinction de voix.  Il a la « voix cassée » comme ils disent ici.  Alors, de retour du boulot, Maman tourne à droite, arrête devant une Pharmacie et dit à Monsieur :  - Allez !  va te chercher des médicaments !    L’ordre est exécuté, voilà que Monsieur suce aux heures, 2 comprimées de  HOMEOVOX.   On dit que c’est très efficace.  On verra le résultat dans deux jours. 


LE WOLOF

J’ai ajouté trois  mots à mon vocabulaire Wolof.

Il y avait le premier :  Djeredjeuf  pour Merci.

Il me manquait le NON :  Dèdèt

Le OUI :  Wao

Comment allez-vous ?  NéNèDèf ?

Mais Dèdèt Djeredjeuf !  je le répète toujours et encore  aux 5 pas.  Et s’il y avait un mot Wolof pour « crisse moé la paix ».  Je vous jure que l’aurais appris dès le premier matin.  Et je l’aurais utilisé hier midi.  Je vous raconte ma sortie ?

Il est 11 h 45, je prends mon courage à deux mains, et je décide d’aller manger un Chawarma au Ali Baba de la rue Georges Pompidou coin Mohammed V.  Depuis quelques jours, le trajet Novotel-Supermarché Casino sur l’Avenue Hassan II  il se fait sans trop d’histoire.  On connaît bien Madame Non Merci.  Alors on la salue gentiment, tout en lui offrant quand même la marchandise, mais sans harcèlement des premiers jours.   Même qu’on l’appelle :  Madame Dakar ! 

Reste toujours « les étrangers » qui me prennent encore pour une touriste française et qui m’aborde : Française ?  qui veut toujours dire « viens à la fabrique là-bas ».  Je réponds à ceux-là, lentement et fermement :  Merci je ne vais pas à la fabrique, je prends une marche santé !   S’ils insistent, parce qu’ils le font, l’automatisme se met en marche.  Je répète ma formule jusqu’à ce qu’ils me fichent la paix.

Hier, c’est la première fois que je m’aventurais plus loin que le Casino.  Le cauchemar commence juste après.  Surtout quand j’ai traversé, je devrais dire quand je réussis à traverser l’Avenue du Président L. Sédar Senghor saine et sauve.  Une grande avenue et il y a un trafic fou.  C’est bien dommage que je ne puisse pas prendre de photos.  Surtout sur les avenues de fouillis.  Je pense que ça serait indécent de sortir mon appareil.  Peut-être qu’un jour, avec Maman, lors d’une balade en taxi, je réussirai à capter la « ruche grouillante » dans laquelle je circule.  Mais le faire toute seule sur la rue ?  Dèdèt !

De l’autre côté de la Place de l’Indépendance, je suis sur l’Avenue Georges Pompidou.  Je suis justement dans ladite ruche grouillante et dans un fouillis total.  Il y a tellement d’échoppes de tout genre sur le bord du trottoir, sur le trottoir, à terre sur le trottoir et aussi tellement de banas-banas (vendeurs ambulants), que je suis obligée de marcher dans la rue pour ne pas me faire agresser.  Et dans la rue il y en a encore.   En plus que je n’avais pas mon cellulaire, disons que je me sentais toute seule à Dakar. 

Et voici un vendeur de « ticheurte » qui m’aborde : 
- Bonjour Madame Dakar !  tu te souviens de moi ?  C’est moi qui t’ai échangé ton petit sac samedi matin.
Je sais très bien que ce n’est pas lui et je suis très surprise je me demande comment il se fait qu’il sait ça.  Alors je lui sors ma formule de marche de santé et j’ai le malheur d’ajouter que je vais manger un Chawarma.  OH  L’ERREUR   – Ali Baba c’est par là.   Et bordel de meeeeerde pour ne pas dire Crissssssssse il me suit jusqu’au Ali Baba, m’offrant mille fois de le suivre « à la fabrique qui est juste là de l’autre côté ». Pire encore, avant d’entrer au resto ;  il me dit :  Tu m’achètes un hambourgueure !  et me baragouine je ne sais plus quoi, j’ai les oreilles bouchées.  Je n’en peux plus de l’entendre.  Je crois que c’est le pire rencontré à date.  Lui et le vendeur de tableau fait avec des ailes de papillons et qui veut que je « le nourrisse parce qu’il a faim ».  Ah yaille yaille ! 

Je rentre au Ali Baba, me commande mon Chawarma et un coca light.  Le serveur m’indique une table, et il s’occupe de ma commande, même qu’il me donne mon chawarma tout prêt à manger, me verse mon coca dans le verre, place le verre devant moi, me défait la serviette, je n’ai plus qu’à m’ouvrir la bouche.  Jamais eu tant de service dans un Snack chez-nous. 

Mais je ne mange pas tranquille.  Dans la porte, l’autre « maudit faTiquant » qui me fait signe me montrant il attend son hambourgueure.  Alors je prends mon temps.  Je me dis qu’il va partir.  Il ne part pas.  Je sors par l’autre porte, il est là. Et il ne me lâche pas jusqu’à la place de l’Indépendance.  J’ai répété tout le long « Je marche tranquille JE NE VAIS PAS À LA FABRIQUEEEEEEEEEE »  Il commence à me taper sur les nerfs et il me gonfle de pas en pas.  Ma marche de santé devient de plus en plus stressante.  Demain je MANGE À LA PISCINE !

Et puis j’entends derrière moi une douce voix féminine :  Madame, Madame, tu veux des bracelets.  C’est une jolie Sénégalaise, comme ma vendeuse Mariama.  Elle vends les mêmes bracelets, colliers et la elle a une calebasse de poupées sur la tête.  Il me reste 2 400 francs.  Je n’apporte jamais beaucoup de pognon sur moi.  D’ailleurs c’est ce que je dis : -  Mon mari, il part avec le pognon, il me laisse juste assez d’argent pour manger.  Et le pognon en question, je le porte dans le petit sac-bandoulière acheté au marché Sandaga.  Elle me dit :  combien tu as acheté ?  - 500 francs.  - Je te fais à 400. 

Ils sont très beaux ses petits sacs de toute les couleurs.  Mais les poupées itou.  Je lui dis quand même que « j’en ai merci et je suis fauchée ».  Elle me dit :  Hé, Madame, toi et moi nous sommes des femmes, il faut s’entraider.  Touchée !  Je négocie. 

Elle installe sa calebasse sur le capot d’une voiture, à l’ombre.  J’achète 4 sacs et choisi dans le tas de poupées une très jolie qui comme ma vendeuse, porte une calebasse sur la tête et est vêtue d’un joli Boubou rose et noir.   Mais il me manque 1 000 francs.  – Tu me les donnes quand on se revoit, me dit-elle.  J’ai donc un crédit avec DIARRA.  (Ce matin, AMI TOP, la ménagère de la 428 m’a dit que j’avais payé très bon prix.  Ça me console !)

Ahhhh elle m’a dégonflée la jolie Diarra.  Je continue ma route, mais ce bout de chemin est moins stressant que l’Avenue Georges Pompidou.  Madame Dakar, elle a marché dans bien des rues grouillantes dans sa vie.  Mais à Dakar c’est vraiment, mais vraiment différent.  Différent dans le sens "cé pas facile".  Ça prend beaucoup beaucoup beaucoup de patience, de courage, d’humour, de que vous dirais-je ?  C’est vraiment pas pareil.  Je dois me conditionner mentalement chaque fois que je sors.  Mais, comme je n’ai pas l’intention de « faire banquette » (lire rester plantée à l’hôtel)   Je compte bien affronter la junte et un jour réussir à déambuler sur les Avenues dans une sorte de tranquillité.  Je dis ça, mais je suis certaine que je vais avoir à répéter et répéter et répéter ma formule.  Bof, je me tairai bien assez quand je prendrai ma marche de santé dans mon quartier.  Je surprends les gens, quand  je dis « Bonjour » en les croisant sur la piste du boulevard Lionel Groulx.  On me regarde, et du bout des lèvres on me salue. Ça me fait rire.

Et bien voilà, je ne vais pas faire banquette non plus aujourd’hui.  Je dois aller chercher une bouteille d’eau minérale, j’en profiterai pour acheter mon déjeuner :  sandwich dinde et crudité à 700 francs.  Au fait le généreux chawarma et coca light me coûte  2 100 francs.

Et tant qu’à vous parler bouffe, nos dîners au Côté Jardin sont encore et toujours un pur plaisir.  Nous avons hâte chaque soir.  Hier Monsieur a pris Gigot d’agneau et moi Piperade de calamars et c’ÉTAIT délicieux. On a aussi mangé une Marmite de fruits de mer façon bouillabaisse avec une pince de crabe géante dans chaque marmite.  Et il était 17 h 45. 

Quel bonheur que la vie au NOVOTEL !  On se croyait bien au Méridien Libreville.  Ce n’était que de la petite bière à comparer à ici.  Ahhhhh vraiment, je le répète :

 Y’en aura pas d’facile sur la rue C.Baudelaire en mai prochain !