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16 nov. 2015

L'oiseau Fidèle.....

Un oiseau dans sa cage
M'a conté son triste esclavage
Un oiseau dans sa cage
M'a chanté cette chanson

Depuis bien longtemps
Je me lamente
Et pourtant
Cette méchante
Me garde en prison

Plaignez l'oiseau fidèle
Toujours dans sa cage
Plaignez l'oiseau fidèle
Tout seul dans sa prison

(L’oiseau Fidèle / Georges Guétary)

Connaissez-vous cette chanson ?   Elle date de mon enfance. Chaque été, je passais mes vacances à la campagne, chez mon grand-père, et surtout avec ma grand-mère, qui demandait à ma mère si je pouvais lui tenir compagnie.  Je pourrais écrire un long carnet sur mes vacances chez mes grands parents.  Passer une bonne partie de mon été chez eux était pour moi une grande joie.  J’aimais bien être toute seule avec ma grand-mère.  En fait, j’aimais bien être toute seule, point.

Le salon était une pièce spéciale.  La porte était toujours barrée avec une targette assez haute pour qu’aucun enfant n’y ait accès.   Elle s’ouvrait que pour les fêtes ou lors de visite importante comme par exemple,  celle de « monsieur le curé ».  Mon grand-père me permettait d’y entrer en toute occasion, je n’avais qu’à lui demander et autant de fois que je le souhaitais.  Mes grands parents devaient certes s’amuser de m’entendre, parce que j’y allais pour une raison aussi spéciale que la pièce.  Je voulais chanter.  Je m’y appliquais comme si je me donnais en spectacle.  Il y avait un gramophone et des disques 33 tours.  Il y avais celui de Doris Day dans mes choix mais mon préféré était celui de Georges Guétary, et ma chanson favorite était celle-là :   L’Oiseau Fidèle.   Je m’en rappelle encore.  Et de mes étés, et de la scène dans le salon et de la chanson.  

Et ce matin, après avoir fait ma nouvelle activité, prendre ma marche dans les jardins du Grand Hôtel, l’Oiseau fidèle m’est revenu en tête.  Assignée à résidence depuis 5 semaines, ne suis-je pas un oiseau en cage à Niamey ?  Contrairement à Georges, je ne chante pas mon triste esclavage ni ne me lamente et ne me plaignez surtout pas. J  Je suis bien dans ma prison. 


La vie et un long fleuve Niger tranquille depuis 5 semaines. 

J’ai lu 6 romans. J’ai fait mes 6 tours de piscine tous les matins.  Je suis allé manger au très chic et beau restaurant italien Le Pilier.  En fait, j’ai tout fait, chaque jour, pour ne pas que l’ennui me tienne compagnie.  J’ai réussi.  Il me reste 6 jours encore, et je ne dis pas « Enfin ! ».  Au contraire, j’attends le prochain séjour.  En janvier, si la tendance se maintient. 

C’est mon dernier chapitre.  

J’ai relu mes carnets, et je vois bien que je n’ai rien de bien trépidant à raconter.  Je farfouille dans les petits riens pour tenter de me faire intéressante et je ne suis pas certaine d’avoir réussi.  Je ne vais pas encore décrire mes sorties au supermarché Hadad avec « mon ami Moussa ».  Même si, grande nouvelle,  Hadad a augmenté sa superficie.  Il y a de nouveaux rayons.  Ce qui me permet d’y passer un peu plus de temps.  Et ça ne me coûte pas plus cher de taxi, puisque Moussa et moi…on est ensemble.  Il m’a dit « Avec Suzanne pas de discussions ».  Il dit que je suis « trop gentille » il dit même « que tout le monde à l’hôtel dit que madame Suzanne elle est trop gentille ». 

Je l’ai dans ma poche mon vieux grognon.  C’est mon chauffeur de taxi favori.  Il m’a offert d’aller voir les Girafes au Park je ne sais lequel.  C’est à 60km d’ici.  « Pour Suzanne, Girafes à petit prix » qu’il ma dit.  L’oiseau fidèle aimerait tellement y aller « en brousse ».  Bien malheureusement, mon cher Moussa, je ne peux pas sortir de ma cage.  Et je lui expliqué à propos des assurances, de notre voisin Boko, de l’insécurité, etc. etc.   On verra en janvier ?

J’imite tellement bien le « froooonçais » que le Barman m’a dit l’autre matin, alors qu’il venait me porter mon Youki soda water + citron, à mon « spot » habituel de la piscine, à l’ombre du palmier :  « Vous êtes canadienne ?  Mais madame Suzanne, vous ne parlez pas Canadien ! »  Semble-t-il que mon français est « très bon ».  Il croyait que j’étais une froooonçaise.  Je lui ai dis que c’était par déformation professionnelle, vu le nombre d’année que je bourlingue en Afrique.  Et que si je parlais canadien, ça sonnerait comme du chinois à ses oreilles. 

La table des V.I.P.

C’est ainsi que mon tout charmant Ibrahim appelle la table du « Grand Boss » (le surnom qu’il donne à A.).  Tous les soirs il met une nappe rouge.  Les autres en ont une bleue.  Et il met une carte « Réservé » sur la table.

Au séjour précédent, c’est lui qui s’occupait de la table V.I.P. du Grand Boss et durant les 3 semaines que nous avons mangé ici.  À notre arrivée, en octobre dernier, déception pour nous,  il était en congé pour 3 semaines encore.  Ce qui a fait le bonheur des autres Serveurs va sans dire.  Hussein d’abord et Abdoulaye l’a « détrôné » ensuite.  Faut avouer que le pourboire que donne A. est très alléchant.  On se disputait la table du Grand Boss,  Yaye le Barman compris. Tellement qu’ils nous avaient pris en otage.  Malgré le retour d’Ibrahim, ils continuaient à réserver « leur » table.  C’était gênant pour nous de dire:   On déménage chez Ibrahim !   Évidemment, ça n’a pas été bien long,  « Il y a eu dispute et discussion ! » que m’a dit Ibrahim.   

Et qui a gagné ?  Vous voyez les V.I.P. assis à la table 30 depuis déjà 8 jours.  Et Ibrahim il est content.  Pi nous avec.  On l’aime Ibrahim.  C’est lui qui a gagné le concours du « Meilleur Serveur » et aussi « Meilleur vendeur » du Grand Hôtel.  Il est « très classe » mon Ibrahim. Il vient me saluer sous mon palmier tous les matins. 

Perso, je le gâte à souhait.  Je lui ai apporté plein de petites bricoles pour sa moto par exemple.  Je lui ai aussi donné une montre rouge, comme celle de mon cher Gaétan du Méridien.  Mieux encore, je lui ai aussi donné une jaune en plus.  Ce sont des « chinoiseries » les montres, mais elles sont remarquables.  Elles ne passent pas inaperçues.

Je pense que je vais terminer ici mon carnet de voyage « Niamey octobre-novembre 2015 ».   

À moins qu’un événement super spécial arrive d’ici le 18 novembre. 


15 novembre 2015

Pour un événement spécial, ça en est TOUT UN. 

On a passé une partie de la journée « scotché » devant la télé.  L’horreur !  La Barbarie !  était au programme avec des CRÉTINS comme acteurs.  Je vais taire mon opinion.  Mais ça bourdonne dans ma tête.  Mes mots ne sont pas beaux à écrire.  Pour éviter de dire des bêtises je vais faire un « chapitre silence » en hommage à tous ces pauvres innocents mort certes pas parce que « Dieu est grand » mais POUR RIEN ! 

Nous quittons mardi à minuit, 2 dodos pour ma chérie Marilou.


J’anticipe d’avoir des problèmes à Paris, au passage de la sécurité.