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16 nov. 2011

La BLANCHE!


« Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page » St Augustin

Continuons donc à lire et à voyager dans notre « Gabon d’abord »!
La Blanche Jeudi dernier, « en BM double pied » sur le boulevard de bord de mer,  oh surprise, elle voit au moins une quinzaine de BCR (Brigadier du Contrôle Routier) les ennemis jurés de tout automobilistes Librevillois. Moi qui croyais ne pas en voir de mon séjour, voici qu’ils sont de retour. Du nouveau cette année, ils sont bien « poncés » avec leurs nouveaux habits. Avant ils étaient vêtus de costume couleur « armée style camouflage » soit avec des rayures vert foncé. Cette année? 

HEY! LAAAAAA Blanche!  Et Laaaaa blanche, de se retourner voit un Brigadier avec sa Kalachnikov « BONJOUR! » lui dit-il. Oh la la! LA Blanche se sent toute petite. « Bonjour! » Et elle pense : que fera-t-il d’elle? Elle n’a pas « de plaque bleue étampée dans’l’front »! Hé bien rien, il ne l’a que salué, comme ça pour faire son Macho devant ses collègues qui comme lui empochent le « miang » comme l’écrit mon éditorialiste préféré Makaya. La Blanche, je vous l’jure, elle a continué son chemin en retenant son souffle et quasiment sur le bout des pieds pour ne pas trop faire de bruit.

C’est tout en « camouflage » de ton bleu avec rayures foncées qu’ils se pavanent. Ah vraiment, ils font les importants. Je marche donc plus lentement et savoure le fait d’être en BM double pied. C’est plein de gros 4X4 garés sur le bord de la rue et est-ce nécessaire de l’écrire, ce sont des « blancs » de pauvres conducteurs « étrangers » (Yesssss même des Chinois) que je vois se faire verbaliser. Sans oublier les Taximen qui n’y échappent pas.

Au travers des coups de sifflets, ça gueule de tout bord tout côté. Dans ce brouhaha , j’entends haut et fort :   


Parapluie Biénergie

Parlant de marcher, j’vous l’ai dit, tous les matins, je vais prendre ma marche. Et de retour, le midi à Libreville, c’est très très chaud. C’est autour de 36° probablement plus si je savais mesurer le « facteur soleil humidité ». Mais mon corps lui le mesure. Surtout au centre-ville ou la brise de la mer se cogne sur les « bildings » et ne s’y rends pas. L’air manque quasiment. Le soleil me tape sur la tête et j’ai CHÔÔÔÔ! la sueur me coule sur la colonne, le front, le menton. Comme le disait ma mère «,’ je suis tempe en lavette ». Vous me voyez la face rouge comme une tomate. Qu’à cela ne tienne, dans une boutique de Libanais (je boycotte celles des Chinois Y’en a marre d’eux) je me suis acheté un parapluie « biénergie » qui me sert surtout d’ombrelle et m’évite une insolation.

À San Miguel de Allende, au Mexique, j’en avais vu une vraie, une belle ombrelle en coton blanc et de la vraie dentelle tout autour. Un chef d’œuvre d’une dentellière mexicaine. Si j’habitais là-bas, c’est sûr que j’en aurais une. Mais à Libreville, l’ombrelle en question, c’est un grand parapluie, quasiment un parasol, (parapluie de golfeur disons) payé 2900 francs. Une aubaine. La coquette a choisi une de couleur qui va bien avec son sac à main et son sac de magasinage. Elle (puisque nous parlons d’une ombrelle) est dans des tons de jaune, vert pâle, lime et marron.

C’est bien pratique, mais j’avoue que c’est assez encombrant et embarrassant pour marcher sur le trottoir (enfin ce qui fut à une époque un trottoir) sans accrocher les passants, les kiosques à cigarettes ou pendent les cartes de téléphone et les voitures stationnées sur le trottoir et non pas sur l’accotement. Encore ici je me vois obliger de faire mes exercices de musculation « lève les bras, baisse les bras! » « Tasse à gauche, tasse à droite »; je réussis à me frayer un chemin sans trop crever d’yeux’d’Gabonais, ni faire trop de dégâts aux petits kiosques.  Je rentre donc "à la maison" les bras bien musclés et Vivement un grand verre d'eau bien fraîche! 

 Le chat de la 572

Jadis, j’avais un chat, un beau Persan noir du nom de Timothée. Ceux qui connaissent bien les chats savent les longues heures qu’ils passent, assis sur le bord de la fenêtre, en « mode contemplation » les yeux rivés sur la vie extérieure à laquelle mon Timothée n’avait pas droit. Sa maîtresse le gardant en captivité. Nous avions une mangeoire à oiseaux, Timothée salivait des heures devant les moineaux, les roselins, les geais, Etchenda…Etchenda! Ahhhhh siiiii! se disait-il. La semaine dernière je me suis dit que j’étais exactement comme Timothée. Il m’arrive, de retour de la piscine en attente « du combattant », d’être juste là, sans bouger, bien assis sur mon fauteuil, à épier la nombreuse famille qui habite sous mes yeux.

Contrairement à Timothée qui certes rêvait de manger un des oiseaux de la mangeoire, LA Blanche à la vue de ces bizarres oiseaux blancs sur longues pattes et au curieux bec long et plat, ne salive pas et ne convoite pas de mettre l’étrange dans son assiette. Mais elle se demande bien comment il s’appelle l’oiseau? J’ai trouvé et il a tout de même un rapport avec la cuisine. Dans le « Gabon Magazine » , j’ai vu que le grand oiseau blanc c’est une « Spatule d’Afrique ». Ma culture ornithologique faite, la contemplation se poursuit sur la vie de mes voisins d’en bas. Une vraie fourmilière. Bon, voici pour la faune et la flore du Gabon, un petit peu de not’vécu?

Ça été? Ça ira!

Nous sommes dimanche 16 novembre. Comme ils disent ici : « Ça été? » Hé bien vendredi dernier, (le 7) non, ça pas été du tout. Ils nous disent alors : « Ça ira » ou « ça va aller ». A. est revenu du combat malade et il m’a trouvé malade aussi. Il faisait 39° de fièvre et il toussait à s’arracher les poumons et pi moi avec un 38°, j’avais mal dans tous les os mêmes ceux des doigts et des orteils. Je soupçonnais une crise de « palu» (paludisme). J’avais donc passé la journée au lit pour voir l’évolution de mon mal. Ah la la!

On dirait que nous sommes encore plus malade dans une chambre d’hôtel et loin de chez-nous. La déprime te « pogne » très vite. Les deux malades clopin-clopant se rendent donc à la Pharmacie de Glass qui se trouve à deux pas du Méridien. Ici le pharmacien n’a pas besoin de prescription pour donner des médicaments, puisque la médication, c’est son affaire quoi. Après consultation et diagnostique de la Pharmacienne A. est sortie avec un très bon sirop Eucalyptine Le Brun et des antibiotiques : une boîte pour lui et une boîte pour moi. Pour moi c’est au cas où. Et ce n’était pas une crise de palu. Après 6 jours de médicaments, « Ça été ». A. va très bien. Et moi? La fièvre m’a quitté dès la nuit et quelques jours plus tard la toux « par alliance » m’a rattrapée. Mais ça ira. On nous dit que c’est la saison. Tout Libreville tousse et LA Blanche avec! Comme les deux nous avons rendez-vous avec nos médecins respectifs le 10 décembre, on ne s’énerve pas avec notre état grippal.

La Gabonophonie!

Avez-vous remarqué les nouvelles expressions que je glisse dans mon roman? Outre le « ça été? » qu’on nous demande à tout vent, et le « Ça ira’ , l y a des expressions que j’aime bien. Elle image bien la parole. Je vous mentionne mes préférés :

Faut pas trop pousser le talent : (faut pas trop en faire)
Tu me brouilles les fréquences : (tu m’empêches de penser)
Depuis kala kala : (depuis longtemps)
Tu es à quel niveau?: (Tu te trouves ou en ce moment?)
Il est poncé : (il est bien habillé)
En BM double pied : marcher
Riz popo : vous avez tout compris

Et il y a le « là-bas » et le « d’abord » qui termine beaucoup de phrase. « Je vais d’abord te voir là-bas » que me dit la ménagère au téléphone, pour me dire : attend je descends te voir à la chambre.

Et la meilleure, la plus marrante qu’A. a entendu dans son groupe là-bas;

« Lorsque tu veux courtiser une fille, il ne faut pas te fier à la bite de ton frère »

Riz popo : il ne faut pas se fier aux autres si nous voulons avoir quelque chose d’abord :
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Lundi 17 novembre

On dirait que ça fait depuis kala kala que nous sommes là-bas d'abord. Et pourtant je vois sur mon calendrier à cette date « 26 ». Ça fait 26 jours que nous vivons au Gabon d’abord et bien rentrés dans notre routine là-bas. Mais depuis samedi matin, un nouveau compagnon la partage avec nous. Il vient terminer les audits et clore le Séminaire avec A. et G, n’a jamais voyagé en Afrique.

Nous l’initions à la vie Africaine et la pénible vie au Méridien. Hier soir, au Jardin de Bambou (hé oui nous avons renoué avec notre chouchou chinois) nous lui avons manifesté notre contentement d’avoir enfin quelqu’un qui désormais pourra témoigner de notre triste sort; de la dure réalité de la coopération canadienne en Afrique.  Il nous dit : « l’Afrique en 5 étoiles comme vous la vivez amènes-en! ».  Il sympathise avec nous quoi!

Vous voyez ici que comme nous deux, il souffre beaucoup! À date, il semble bien apprécier les restos où nous l’amenons. En deux jours; il a mangé le spagate bolo le meilleur au monde du Dolce Vita, (Nous avons menacé le Chef de le kidnapper s’il ne nous donnait pas sa recette) ensuite un espresso sur la jolie plage privée du tout charmant Baraduca. Le lendemain midi, une bonne Paella du Papa Union et hier les petites brochettes spéciales au poulet du Jardin de Bambou accompagné d’un riz au poisson fumé et citronnelle fraîche. Je ne cesse de supplier la Chinoise d’ouvrir un Jardin de Bambou à Sherbrooke : au coin de LG et CB, elle ferait fortune juste avec nous deux.

Revenons au nouveau Gabonais. Ceux qui connaissent G auront certes un rapport complet de ses expériences et dégustations. On sent qu’il s’est fait dire plein de cliché sur l’alimentation en Afrique. Il ne met pas la feuille de salade et la feuille de menthe avec les nems du J.de B. Un crime selon nous! Mais bon, c’est son affaire. La personne qui vous écrit se rend compte qu’il est enchanté de sa venue. Demain soir, il nous accompagnera au traditionnel « Cocktail de Direction » du Directeur Général Roger Cherubini à 19 heures à la piscine du Méridien. Un petit moment de bonheur que ce cocktail et surtout si la marrée est haute. Le bruit des vagues, la brise dans les palmiers, la petite musique d’un chanteur Gabonais au Eliwa, un gin tonic en main un p’tit four dans l’autre. Ahhh vraiment; la somme du tout m’enchante j’vous dis pas!!!!

J’espère vous avoir convaincu encore une fois que cé pas facile not’vie! Nous sommes certes « maso » parce qu’on veut puuuuuu retourner chez-nous. On aime la misère quoi! Et DRABE sera la couleur de notre première semaine!!!!

Scène de la vie hôtelière

Depuis notre arrivée, à deux ou trois reprises nous nous sommes cogné le nez sur la porte de la 572. La carte clé ne nous permettait plus d’entrer dans la chambre. Mais la plupart du temps c’est l’Expert de retour du boulot qui s’est cogné. Nous reprenons la longue marche du long couloir qui mène à l’ascenseur (la 572 est à la queue du M du Méridien) et marchons le long couloir en marbre pour nous diriger à la réception en vue de faire réactiver nos cartes « clés ». Les réceptionnistes ont beau reprogrammer la chambre jusqu’au 30 novembre, rien n’y fait; ça recommence quelques jours plus tard. Mystère et boule de gomme! Que disait le professeur Norton.

Mercredi dernier, non seulement on se cogne le nez et l’on reprend la route pour réobtenir le droit d’entrer, on constate au retour que la chambre n’est pas faite, les serviettes pas changées, bref la femme de chambre n’est pas passée et il est 17 heures 30. Drame à la 572! Que se passe-t-il? Je dis à A. que demain Ariane « aura de mes nouvelles ». Comme je la soigne aux petits oignons, je ne vois pas pourquoi elle néglige la chambre de « Madame Suzanne ».

Or, le lendemain de retour de ma marche sous ombrelle, Apollinaire, mon réceptionniste favori me dit : « Madame, vous ne pourrez pas rentrer dans la chambre, Monsieur n’a pas acquitté la note de la chambre ». Je lui réponds : « Mais il faut d’abord demandé à Monsieur s’il y a une facture à payer pas à moi ». Excusez-moi mais une Princesse ne paye pas de facture!  L'argent n'est pas sa tasse de thé.  Arrive le Chef Réceptionniste, Théophile Nzengue et il en rajoute ; il me fait tout un blablabla comme quoi Monsieur n’a jamais payé la note depuis son arrivé d’abord. « Pardon Monsieur, d’abord c’est votre machine qui ne fonctionnait pas et le 27 il a payé 1 millions 700 mille ce qui couvre une grande partie du séjour!» « Ah mais il doit encore 1 million 700 mille 775 ».  La vraiment je n’y comprends rien, et je râle encore à qui mieux mieux sur le fait qu’hier Monsieur a été incapable de prendre une douche après une journée au bureau Etchenda…Etchenda… (Makaya). Je lui ordonne de me donner ma clé, que je ne vais pas poireauter à la réception toute la journée » S.V.P. régler ça d’abord avec Monsieur à son arrivée j’ajoute : « Attention! Il va vous chauffer les oreilles ».

De retour dans la 572, Ariane, la toute charmante femme de chambre est à faire le ménage et me dit, bien peinée : « Madame, Madame, il ne faut pas me disputer, ce n’est pas moi, c’est Monsieur Nzengue qui ne voulait pas que je fasse la chambre hier. Quatre fois je suis allée lui dire que vous quittiez fin de mois et qu’il fallait que je fasse la chambre. Il n’a pas voulu ». Ah bin TABARN……. !  C’est ainsi que Monsieur Nzengue fonctionne? Il barre la porte si il PENSE qu'il y a une note à payer? Je suis « en boule » et ch’peux’tu’vous’dire’que’j’ai’la’stime qui me sort par les zoooreilles?

En moins de deux, je retourne voir le Théophile. Je lui montre notre contrat, lui refait ma salade qui démontre bel et bien que nous avons amplement couvert les frais du séjour et il me dit : « mais je n’ai jamais vu ce contrat! »  - «Monsieur, quelqu’un l’a vu, on en a fait une copie à notre arrivée » Et je répète à Théo que Monsieur en a vraiment marre de ces embêtements. J’avais un bloc note de la grande société de A. en main. Je lui remets le bloc note et lui dit : Tenez, vous ferez vos calculs avec! Connard! (pas dit juste pensé).

Ce qui devait arriver arriva! De retour d’une longue journée à l’Auditorium du Lycée Basile Odimba, l’Expert a « chauffé les oreilles » du Théophile Nzengue en question et pi pas à peu près et sans se gêner devant tout le personnel de la réception y compris des clients assis au petit salon. Monsieur, il parle fort quand il n’est pas de bonne humeur. Le Théophile lui dit qu’il a tout réglé avec Madame et il s’excuse, il sort la formule que je déteste : Je suis désolé! Comme si être désolé excusait un comportement inexcusable. Théophile J’suis désolée, va te faire fout........! Depuis ce jour, c’est le redoublement du Grand Service. TOUT, je vous le dis, tout le personnel demande à Monsieur « Monsieur, est-ce que tout se passe bien? ». Bonjour, Monsieur L par-ci et Bonjour Madame L par là. Madame L comment allez-vous ce matin? On se garoche devant nous pour nous rendre la vie plus agréable.  Et que ça continue s'il vous plaît!

Et ma bonne relation avec mon ami Apollinaire est reprise. Avec lui, quand j’ai un petit problème, j’obtiens résolution sur le champ. Et ma petite Ariane continue à recevoir chaque jour de petits cadeaux de Madame Suzanne. Elle a une garde-robe bien remplie, des bijoux, du maquillage, des sandales. Elle m’a dit : « vos enfants doivent être très heureux avec vous! » Et la vie a repris son cours.

C’est sur cette belle « histoire des pays du sud » que je vous quitte. Vous ai-je dit qu’il était passionnant mon roman? Bof! Pas tant que ça. C’est long, très long. Un peu ennuyant par bout. J’ai donc traversé le boulevard bord de mer et ce sans me faire écraser et je suis allée à la Librairie pour m’acheter des magazines, comme le « Inside » un magazine féminin made in Gabon, dans lequel j’ai lu ce reportage : Polygamie…Au pays des mille et une femmes. « Chantal, comptable, confirme : C’est vrai, la polygamie ne fait plus fuir les jeunes femmes aujourd’hui. Au contraire, les hommes mariés les attirent car le fait qu’ils soient mariés fait supposer qu’ils sont plus responsables et n’ont pas peur de l’engagement. Elles préfèrent donc s’accrocher à un homme déjà marié qui leur apporte un sentiment de sécurité que s’attacher à un célibataire endurci allergique à la notion de mariage »