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16 nov. 2011

Faits Divers et DEMANDE EN MARIAGE!


Dimanche 2 novembre 2008 

Je pense avoir terminé mon message sur un projet d’aller souper au Ding Ding. Le Buffet chinois du vendredi soir. On l’a fait. Pi? C'était comment?  
Fini les restaurants chinois. J’ai presque envi de dire : fini les restaurants. On s’est « fait fourré » quoi. 85$ pour un buffet bin ordinaire. Étonnamment les prix ont doublé depuis notre dernier séjour. C’est ahurissant! Exemples? Au Médidien : Pizza 26$ - Spaghetti bolo 21$.   Un quart de vin Chenet 14$ + une Régab 9$ + une pirogue d’ananassssssssss 5$ l’addition est hallucinante quand on la reçoit.   Et à l’épicerie, il faut compter à chaque article acheté,  le double voire le triple du prix de chez-nous.

Bref notre minable dollar canadien nous fait filer bin tcheap. Un dollar canadien = 397 francs CFA. 1 Euro : 655 CFA Cé pas pareil quand vient le temps de payer en canadien ou en français. Nous, les pauvres de l’Afrique, sommes pratiquement à un cm au-dessus du seuil de la pauvreté.

Passons aux faits-divers. 

Ce matin, A. et moi et nos passagers les bébites (on n’oublie pas celles-là elles sont toujours présentes malgré le poush-poush) NOUS sommes allés « au quâââtier » Charbonnage pour faire laver la 4X4. Un coin bien folklorique que le lave-auto. C’est très animé aussi. Nous allons chez l’oncle de SG. Il a l’air plus jeune que lui mais bon, il nous a dit ça. Ce matin non seulement l’oncle mais le frère de Blanche, l'épouse de SG y était. Enfin, je m’interroge si les laveurs sont, comme Makaya l’écrit dans mon journal préféré : « le petit frère du neveu du cousin du grand frère de la tante de ma bonamie »? En arrivant, un me dit : « Ahhhh Bonjour maman! ». Une entreprise familiale quoi. Me voici promue mère d’un laveur de chaaaaar à Charbonnage?

Pendant que les laveurs font leur job : lavage extérieur, intérieur, tapis et « poush-poush » déodorant, nous sommes assis sur un banc de planches à une buvette en tôle rouge, peinturée coca-cola propriété de l’oncle. L’oncle s’excuse, il n’a pas encore l’électricité. Il ne nous offrira pas de sandwich. Il a demandé, mais il est sur la liste d’attente. Pour l’avoir, il doit aller à 400 mètres pour se brancher. C’est dimanche, jour de repos.  Mais quand même il a dans une glacière du coca, du d’jino ananas ou pamplemousse et de la Castel. L’Expert prend une bière Castel et je prends un d’jino pamplemousse. Ma liqueur préférée. Fait avec du jus de pamplemousse, au Gabon, à Libreville même.

Et là, assis sur not’banc fabriqué à partir de vieilles planches, au carrefour du quartier charbonnage, nous causons. 



D’abord des chinois qui dérangent les Gabonais. Ils sont en trop grands nombres et l’on en rencontre de plus en plus. Ils envahissent l’Afrique. Ils sont comme des fourmis que dit l’oncle. À l’aéroport de Paris effectivement nous avons compris ça. Il y en avait une trentaine qui attendaient avec nous à la porte 58. Ils ne sont pas bienvenus parce qu’ils ne font travailler que les Chinois et non les Gabonais. Nous causons encore, et des Arabes qui sont en trop grands nombres. Ils achètent tout. Celtel (compagnie de sans fil) appartient aux Saoudiens. Ici on dit « BenLaden télécoms ». Et bien sûr les Lybiens qui achète les hôtels au bord de mer. Moi j’ai remarqué qu’il y avait aussi des Marocains. À la piscine, je les entends parler au téléphone. Ils font dans l’informatique les Marocains. Et les Canadiens?  - Il n’y en a plus, il y a vous deux et une québécoise qui a marié un Libanais, à Montréal, et il l’a amené vivre ici.

Et pi arrive une Gabonaise, qui passe là tous les dimanches, elle s’en va à la messe. Elle arrête à la buvette de l’oncle. Smouch à droite, smouche à gauche resmouch à droite et resmouch, fiou, 4 fois pour la bise, et ils causent en dialecte gabonais. On y ne comprend rien, jusqu’à ce qu’ils discutent de « l’égalité des femmes ». Et bien là, on s’est bidonné! J’vous dis pas. L’oncle dit : 
« ce n’est écrit nulle part dans la bible que la femme est égale à l’homme. Non mais, je ne suis pas fait d’une partie de ta côte, tu es faite de ma côte, donc tu es inférieure à moi. Tu vois, au Gabon, les femmes ne payent jamais rien. Les hommes payent tout. Alors si elles disent qu’elles sont égales, elles devraient payer aussi. Elles ont un bébé? C’est l’homme qui paye le trousseau. Non Non Non! Vous n’êtes pas égale à nous! Y’a que les Arabes qui ont compris ça »

Il continue ainsi sa version de l’égalité de la femme. Il nous dit : « nous ici ont fui les intellectuelles. Une bonne villageoise et puis on est bien. Elles ne savent rien alors comme ça tu lui dis fait ça et elle le fait. Sans rouspéter. Les intellectuelles, ça arrive que c’est pratique. Elles savent nous dépanner pour l’ordinateur. » Nous sommes su’not’banc de planche et rions aux larmes. Ahhhh vraiment, c’est un pur plaisir que d’aller au quartier pour faire laver la 4X4. – Monsieur, c’est prêt! On a mis un tapis pour Madame, pour s’essuyer les pieds avant d’embarquer. Pi ça ne coûte pas cher. Le lavage, la bière, le d’jino : 2500 (6.30$) et l’Expert laisse 500 francs à chaque laveur. S’affiche « la banane » à leur visage!

LE MAJOR BOUKAMBA

Vous ai-je déjà parlé du Major Boukamba? Je pense que non. Alors je vous raconte son histoire : Il était une fois deux Canadiens qui habitaient le Gabon pour la première fois. C’était en 2002. Un soir qu’ils sortaient pour aller dîner au resto Tivoli, à la sortie de l’hôtel Rapotchombo, se présente un Gabonais : « Bonsoir! Vous vous rappelez de moi? Il nous serre la main; Je suis le Major Boukamba. C’est moi qui vous ai accueilli aux douanes à l’aéroport. C’est grâce à moi si vous n’avez pas eu de problèmes. Bla bla bla…..» Non, nous n’avons aucun souvenir de cet homme. Il continue pour enfin sortir de sa poche un papier tout fripé. Et il dit : « - ma femme est malade et souffrante et elle a besoin de médicaments. Voici la prescription. J’aurais besoin de 12,000 francs… .bla bla bla… » Le Major ne sait pas que nous sommes des « vieux routiers ». L’arnaque est bien astucieuse, mais elle sent fort la « tentative d’extorsion du blanc ».  Alors,bien gentiment, nous lui disons que nous ne pouvons pas l’aider, qu’il y en a trop qui nous demande de l’aide. Enfin, nous nous en débarrassons poliment.

Nous revenons au Gabon deux ans plus tard. En 2004. Nous voilà au Méridien. Un soir que nous allons prendre notre marche jusqu’au Super Glass (épicerie), sur la rue, juste au coin de l’entrée du Méridien arrive un homme : « - Bonsoir! Vous vous rappelez de moi? Je suis le Major…. » et il n’a pas le temps de continuer…André lui dit que nous le connaissons et qu’on a déjà donné. Bonsoir! Il reste planté là avec sa vieille prescription en poche.

Nous revenons encore une fois, toujours au Méridien. En 2006. Un soir, dans le garage, alors que nous nous apprêtons à embarquer dans notre chaaaaaar, on voit un homme. « – Bonsoir! Vous vous rappelez de moi? » - Oui et nous ne sommes pas intéressé. Bang! Ferme la porte et on se barre!

Enfin en 2008, au volant de la 4X4, en se baladant au quartier Louis, l’Expert s’est trompé de direction au bord de mer, il a tourné à droite au lieu de gauche. Impossible de faire un « llou-turne » Le seul endroit pour tourner est chez Mouammar Kadhafi, au Laïco Okoumé Palace. Juste à la sortie de l’hôtel, en attente de traverser le boulevard de l’indépendance, on voit un Gabonais qui nous salue comme si nous étions de bons amis. Il nous fait signe d’arrêter. Il a vraiment l’air de nous connaître. Nous pas encore. Comme André dit, ils se ressemblent tous, c’est peut-être un participant au séminaire?  Je suis sceptique, je n’ouvre la fenêtre qu’au tiers. – « Bonjour, vous me reconnaissez? Je suis le Major Boukamba…. » Ah bin bordel! LUI encore? il n’a pas eu le temps de finir, j’ai fermé la fenêtre et nous sommes parti. Le Major en question, c’est un truand, et sa profession est d’escroquer les blancs. Chose bizarre, il semble LE seul Gabonais à ne pas nous reconnaître.

Les Gendarmes

Je n’écrirai pas long sur le sujet. Pas de contrôle! Le nouveau Directeur de Police a décidé que c’était assez d’embêter les gens. Par contre, SG dit que ça dépend s’ils sont affamés ou pas, en fin de mois. Ce mois d’octobre, il faut croire qu’ils ne l’étaient pas. Nous roulons en paix et c’est tellement agréable!

Chronique littéraire

Je suis à lire « Le cœur glacé » d’une auteure Espagnole; Almudena Grandes. Roman désigné la meilleure lecture de l’année 2007, par les libraires. 1072 pages. Coup de cœur de la plupart des magazines féminins achetées à CdeG et coup de cœur de la liseuse itou. J’en suis qu’à la page 225 et j’avoue que c’est une lecture passionnante! Une foultitude de beaux mots et de belles phrases. Mes heures de lectures, sur ma chaise longue, sont des moments de grands plaisirs.

Demande en mariage!

Hier matin, comme à chaque matin, vers les 10 heures, Madame L. va prendre une marche. Depuis toujours, je tourne à gauche, vers le centre-ville. Changement au programme, je tourne vers la droite. Je veux aller chez les couturiers en vue d’acheter un pagne. Un pagne c’est un paréo que portent les Gabonaises. Mais moi je veux en faire une nappe. À l’hôtel, on me dit de prendre le taxi et d’aller au Marché Ouloumi. Ah non! je ne vais pas là toute seule. Voyons voir sur le Boulevard de l’Indépendance communément appelé « Bord de mer ». Je marche. J’arrête chez un Libanais pour l’achat d’un gel douche Ushuaia et un dentifrice Signal. J’arrête dans une boutique de couturier, mais les pagnes ne m’intéressent pas. La couleur ne me ferait pas une belle nappe. Et pi, le prix est trop élevé. 3 yards – 5000 francs ou 6 yards – 15000 francs. Bizarre, ce sont des « yards » et non des mètres. J’avais jamais remarqué. Et je marche encore. Je vois une affiche « Perle d’Orient » tiens? Des chinois.

J’entre et c’est un fouillis de chinoiseries. J’ai besoin de vernis à ongle, de dissolvant et pi tiens voyons cette jolie nuisette sur le cintre. En effet, elle très jolie et elle me sera très pratique puisque Je n’en ai apporté que deux. J’en reviens bien de laver la mienne à la main, dans le lavabo de la salle de bain avec du savon Omo. Ça assèche mes mains et détériore mon vernis. 5000 francs? J'en prends deux.

Après arrêt infructueux chez deux couturiers, j’entre chez « Étoile Couture ». Cheik me reçoit. Je lui fais ma demande d’un pagne, et lui dit qu’un yard, ça ferait mon affaire. Pas moyen de moyenner, que disait ma mère. C’est 3 yards et 5000 francs. J’insiste et ça marche. J’achète 3 yards pour 4000. Je suis bien consciente qu’une peau de couleur différente de la mienne payerait 2000. Je veux une nappe! Et pendant qu’il cherche un sachet pour mettre ma nappe, il me dit : « tu voudrais correspondre avec moi? On s’écrit, on se visite et on sait pas, peut être c’est le mariage ». Ça alors! J’en suis « bouche la bée ». Une demande en mariage? - Mais tu as quel âge toi? 30 ans. – Je suis désolée, mais je suis déjà mariée. Ah non, je ne lui dis pas que j’ai quasiment le double de son âge. Je préfère lui laisser l’illusion que je suis une jeune mariée! Surtout Jeune!  Ha Ha! Cette fois-ci c’est moi qui ai la banane sur le bord de mer.

Tradition Gabonaise

Parlant mariage. L’autre jour, alors que j’étais chez Blanche, entre dans le salon un beau, grand, costaud Gabonais dans la trentaine. Blanche me le présente « c’est mon p’tit mari » dit-elle. En voyant mes sourcils en circonflexe elle m’explique : Ici au Gabon, si l’homme meurt, les oncles te donnent un mari pour la sécurité de la famille quoi. Les enfants restent dans leur maison, la femme continue à bien vivre, il y a un homme pour s’occuper d’eux. Moi, j’ai déjà choisi le mien. C’est lui. Mais tu sais, c’est pareil pour l’homme. Si la femme meurt, les oncles lui donnent une femme. On peut même donner ma sœur à JC. Il ne me dit pas s’il a déjà choisi. Il est mieux de ne pas me le dire. S’il a choisi ma jeune sœur, je serais déjà jalouse. Alors il ne dit rien. Et je vois SG le sourire en coin. Blanche est pas mal belle. Sa jeune sœur l’est certes. Je suis certaine qu’il a aussi déjà fait son choix.

Je lui ai dit que chez-nous les oncles sont remplacés par le « gouvernemaman ». C’est l’État qui te donne une pension « de veuve » pour toi et tes enfants. Si je ne me trompe, les enfants aussi, dépendant de l’âge, ils ont une pension d’orphelin. La tradition chez-nous c’est le « chèque du bonheur social » si tu n’as pas les moyens.

Retour sur l’économie

Je dis que c’est cher? Pire encore! J’ai envoyé quelques vêtements de l’Expert au Pressing. Voici la liste : 4 chemises + 1 t-shirt + 7 caleçons + 2 pantalons. Combien ça coûte? 38,700 CFA divisé par 397 = 97.48$ et ce n’est que la première semaine. Il en reste 4 autres. Oh la la!!! Heureusement que j’ai lavé ses chaussettes. Ça aurait coûté 1200 de plus pour chaque chaussette. J’en ai lavé 6 paires. Une facture de 115$ pour un petit lavage. Inbeleivable!!!! Que diraient les têtes à claques!

Évidemment, le Pressing je n’ai pas le choix. Les chemises, les pantalons, les caleçons pas question de laver ça au lavabo, comme je le fais pour mes slips par exemple. Si je ne lavais pas mes slips, j’ajouterais encore 1500 (3.78$) du slip.  Ça me revient donc plus économique Mieux d’acheter une ou deux bouteilles de vernis à 1500 francs chez les chinois et qui va me durer pendant tout le séjour!

La modération a meilleur goût

Tous les matins, de retour de ma longue marche de plus de 2 heures, j’arrête à la tabagie du Méridien pour m’acheter mon journal préféré « l’Union ». La page « Société & Culture » me plaît plus que les autres. Je vous glisse une nouvelle du « Faits Divers » :  "En état d’ébriété, elle meurt à la suite d’une morsure de serpent. Une jeune compatriote vivant à Ndendé, chef-lieu du département de la Dola, partie pour une partie d’agapes chez son ami à Lébamba, est décédée à la suite d’une morsure de serpent. Elle ne se serait pas rendu compte de cet accident, tout simplement parce qu’elle était en état d’ébriété très avancée. Une mort subite qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive dans la contrée. Lors de la découverte du corps sans vie de l’infortunée, la famille est en émoi. L’ami en question est interpellé. La défunte ayant au préalable informé ses parents de sa randonnée avec celui-ci à Lébamba. Les spéculations avancées ici et là, faisant croire à un empoisonnement, et des effluves d’alcool émanant du corps, les parents ont exigé une autopsie au Centre médical de Ndendé pour en avoir le cœur net. Les conclusions du médecin légiste ont été catégoriques :  l’infortunée est morte à la suite de la « morsure d’un serpent venimeux » et « malheureusement elle ne s’est pas rendu compte vu son état second » Ce verdict, en dépit de la douleur de la perte de la jeune fille, est venu calmer les ardeurs menaçantes des parents envers l’ami de la défunte. Peut-être que si le couple avait consommé l’alcool avec modération, le pire ne serait pas arrivé.

À cette lecture, je me rappelle en 2006, une invitation à sabler le Champagne chez E. et j'ai souvenir de la conversation au travers des bulles concernait les serpents, entre autre les Mambas verts, qui venaient sur sa terrasse. Heureusement que jamais aucune « effluve d’alcool émane de mon corps » et que je bois tout le temps avec modération! Hum hum!  Sinon…Bienvenue le ciel! Je suspecte ici les personnes qui me connaissent bien se dire que je suis menteuse.  A beau mentir qui vient de loin! lol!

Oh la la, je vois 8/8 en bas de mon Word. 8 pages? J’arrête donc ici. C’est l’heure d’aller à la piscine. J’y fais de l’exercice : monte le dossier de la chaise, descend le dossier de la chaise, répétez 15 fois chaque mouvement. LOL!