Ma liste de blogs

Nombre total de pages vues

20 oct. 2011

NOËL À TUNIS décembre 2005


 Nous avons vu à TV5 ce matin que la neige et la pluie ont agrémenté le Noël en terre québécoise?  Pas en terre Tunisienne!  c’était le contraire, il a fait beau comme jamais.   De très  belles journées chaudes et ensoleillées!   M A G N I F I Q U E!   Mais laissons la température de côté, je vous raconte notre soirée du 24 et du 25.  Les deux mémorables.  Une gastronomique l’autre panoramique! 
Je vais commencer par  la gastronomique du : Samedi, 24 décembre :
20 h 15, monsieur vêtu de son habit « du dimanche » et madame de sa jolie robe et  boléro brodé de perles noires, les résidents de la 909 de l’Africa se présentent au  Buffet du 1er pour le repas de Noël.  Une table était réservée sur le bord de la fenêtre, là où nous voyons les gens circuler et aussi et surtout les très beaux et remarquables réverbères de l’Avenue Habib Bourguiba.  De par leur style, majestueux, en fer forgé noir, ils donnent à cette avenue, un air rétro 1925.  On a recouvert les grosses boules des lanternes de tissus fuchsia ce qui atténue la luminosité et des « spots lights » colorent en bleu  un arbre sur deux.  Tout ça mis ensemble donne  à ce boulevard une allure très spéciale et aussi très romantique.  N’y manque que les cochers! 




Revenons à notre salle.  Les lumières sont tamisées. Un air de fête au Buffet du 1er :  

sur une table un petit sapin et ses lumières et décorations. À côté,  un Tunisien avec son orgue électronique, vous savez celui qui cache un orchestre dedans?  Il chante et l’orchestre accompagne:  « strangeeeeers in the niiiiiiight weeeeere sooooo deliiiiighted wooooonnnndring at fiiiiirst siiiiiiight weeeeeere soooooo exiiiiiiteddddd».   En prenant place, ça nous saute aux yeux, un étal d’argenterie, une panoplie de couverts, rien de moins que 14 ustensiles  :   4 couteaux, 4 fourchettes, et 3 cuillères;   toutes de différentes tailles, voire de styles, posés de chaque côté d’une grande assiette en argent et encore une fourchette, un couteau et une autre cuillère posés devant l'assiette . Ciel!  On se croirait à Versailles?  Les deux châtelains,  se regardent, perplexe, saurons-nous assurer?  On verra bien!

Le Sommelier se présente, Oh la la! il a des gants blancs !  il allume  la chandelle  – Monsieur et madame prendrons un apéritif?  Hum Hum que fait monsieur.  –Oui,un Château Saint-Augustin Impérial Magnus (S.V.P. ne pas prononcer Sin togustin mais SAN TOGUSTAN.) –C’est le meilleur! Nous dit-il, Une grande ou une petite?  -Une grande s.v.p.  Il revient, présente la bouteille aux deux convives, montre que c’est un Premier Grand Cru, mais les deux convives voient surtout ses beaux gants blancs et qu’il tient la bouteille des deux mains en versant un doigt du jus divin dans la coupe de monsieur André XIV.  Ce dernier, en tenant sa coupe par le pieds,  fait tourner la sève divine de quelques tours, hume et goûte.  D’un léger signe de tête, il signifie au sommelier qu’il daignera bien en boire et que sa dame aussi.   Un autre serveur rempli nos coupes d’eau gazeuse.   Il porte aussi des gants blancs.  Je dirais même plus, les quatre serviteurs aussi en portent.  Monsieur Dame affiche alors un air de pas impressionnés, mais pas du tout.  –N’est-ce pas ma chère?  -Vous avez entièrement raison, mon cher André, il est sublime ce San Togustan!   Ici,  on se place  le dos bien droit, la tête haute , et madame la tête encore plus haute pour afficher son air hautain, que dis-je? Son air princier, les lèvres un peu pincées, vérifie si les autres convives sont de sa « caste ».  
Il y a à notre droite, une tablée  d’africains. Un homme, 4 femmes, 3 ados, une jeune fille et un bébé.   Certes un riche Ministre, ses épouses, les enfants et les nounous pense madame de Sherbrookepadour.   À notre gauche une vieille dame anglaise et à ce qu’il semble sa fille. Une amie de la Duchesse d’Edimbourg?
Un peu plus loin un couple de français. En tenue plutôt disons un peu simple à mon goût.  Le frère du Comte de Chépaou et son épouse j’ose espérer!  Rassurée, pas de roturier en notre présence, voyons voir ce que nos cuisiniers ont concocté. 

Sur la carte du Menu « Joyeux Noël, Merry Christmas, Buon Natale, Frohe Weihnachten » (on voit ici les nationalités qui résident à l’Africa et surtout qui visitent la Tunisie) nous remarquons tout d’abord  que nos hôtes n’ont écrit que les mets;   aucun prix n’apparaît.  Rien qu’à voir la panoplie d’ustensiles, « ça va nous coûter un bras »!  Bof!  C’est le soir de Noël?   Mangeons! Buvons!  Festoyons! Et Tchi-que-Tchi-que la carte Visa!

MENU
Assiette Fine Bouche
Crème d’Artichaut frais à l’Essence de Caille
Filet de Loup Denier sur  coulis de tomate
Duo de sorbet à la menthe fraîche
Paupiette de Dinde aux Marrons
Et au Saumon Fumé
Pomme Château
Légumes du Jardin
Parfait glacé sur coulis d’orange
La bûche de Noël

Ici débute la leçon d’étiquette et la comédia del arte .  Nous savons que nous débutons avec les ustensiles du bout et ainsi de suite jusqu’à l’assiette.  Bon, ça va pour le premier service. Passe aussi la crème et sa cuillère.  Un pur délice soit dit en passant.  Tout se déroule bien jusqu’au Filet de Loup Denier.  Il nous reste deux couteaux :  d’abord un couteau ordinaire, de grande taille et un couteau d’une forme particulière, on dirait un couteau à beurre, mais en plus grand.  L’étrange est placé après le couteau ordinaire.  Si on déduis bien et si on respecte l’ordre :   c’est donc l’ordinaire qu’il faut choisir. comme nous savons qu’après Le Loup vient La Dinde, l’étrange couteau, malgré sa place,  ne conviendra certes pas pour manger de la viande.  L’énigme persiste toujours, lequel convient?. 
Comme on veut donner l’image de gens super à l’aise devant tant de chi-chi; on prend le grand couteau, n’est-il pas le suivant dans l’élimination? Et on mange le Loup Denier.   Mais madame reste sceptique, dans une de ses vies, ou de ses nombreuses lectures, elle a déjà vu qu’on mange du poisson avec le couteau bizarre.  Monsieur lève la tête, et discrètement, il regarde non pas à droite, la tablée du Kenya (Ministre ou pas, on risque de manger avec les mains), mais à gauche celle de la dame du United Kingdom.  Effectivement, elle mange son poisson avec le fameux couteau en drôle de forme.  Mine de rien, la non moins aristocratique mais néanmoins comédienne que je suis, très très discrètement, essuie le couteau avec un morceau de pain, espérant que personne aux gants blancs ni les convives ne l’a remarquée, le repose sur la table et fini ses dernières bouchées de Loup Denier  d’un naturel déconcertant!  -Délicieux ce Loup Denier, n’est-ce-pas mon cher?  Entendre ici, le fou rire des deux.  Vraiment on se bidonne! comme le dit mon amie la Princesse Monique de Cotonou!

Au fil des plats, servis par nos 4 serviteurs, je dois vous dire que le service est impeccable.  Il n’y a plus d’eau dans ma coupe?  Vite, on la remplie.  La coupe de vin n’a pas le temps de se vider, le sommelier en remet. Et on admire toujours le style qu’il a, à nous servir en tenant la bouteille des deux mains.  Un serviteur à gauche, un à droite, les plats se succèdent, une fourchette par-ci un couteau par là, bref, nous nous régalons royalement. L’orchestre nous fait toujours un charmant concert « whaaaaaat aaaaa wonderfuuuuuuul woooooorld ».  Le Bonheur est à Tounès! (tunis en arabe) Le Magnus Impérial étant égal à son appellation de Premier Grand Cru, « Le paradis en bouche  »!   Trinquons  à LA BARAKA!  Nous sommes vachement chanceux de vivre de si beaux moments et……  Joyeux Noël à G.! 

Nous sommes au 6 e service, celui du Sorbet.  Ici, aucune question ne se pose, il vient avec sa cuillère, ou plutôt sa petite pelle.  C’est vraiment à quoi elle ressemble.  Puisqu’il n’y a plus d’ustensiles des deux côté,  on se demande bien à quoi serviront les 3 autres en haut. En cas de doute, on est pas inquiet, un bref coup d’œil à Londres à côté et notre honneur sera sauvé.  C’est à ce moment qu’avec une assurance déconcertante, le sommelier nous les place à gauche et à droite et qu’il enlève les graines de pains avec un p’tit truc que nos serviteurs de la rue TC n’utilisent jamais.  Ai’je dit graines de pains?   Nous avons des graines de pains sur la table?  A., toujours avec discrétion,  vérifie si la Dame du United Kingdom en a.  Aucune graine. Bof, notre pain était certainement plus sec que le sien. 

Et on  nous sert le Parfait glacé. L’assiette est très joliment décorée : des petits ronds de coulis d’orange, de la menthe fraîche et tout autour de l’assiette on dirait des mots écrits en arabe et ce en chocolat.  Queeeee c’est beau!   Il reste queeeeee nous commençons à être « bourrés » et que le Festin n’est pas à sa fin!  Le Sommelier et les serviteurs pour les autres,  arrivent  avec LA Bûche de Noël qu’il nous présente, en se penchant.  Admirons le chef d’œuvre du pâtissier :  des petits sapins sur le dessus avec « ma cabane au Canada » à côté, un croissant de lune décoré de chocolat, et une décoration qui fait office de feu d’artifice au milieu!   Ahhh yaille yaille!  Il y en a pour 6 en plus.  Il nous sert une tranche, avec ses 10 cm de crémage!  OUF!   JE N’EN PEUX PLUS et Monsieur  André XIV non plus. Mais quand même, nous honorons le dessert d’une bouchée ou deux  et  gardons espoir de sortir de table vivant! 
        Dites-moi, ma chère, prendrez vous du thé?
–    Non mon cher, j’irais bien me coucher! 

Voilà!  Notre soirée du 24 décembre 2005.  Dans un mois, nous payerons la modique somme de  190$  (de la « p’tite bière » comme on dit)  Pas cher,  pour ce gargantuesque repas et une si charmante sortie.  En entrant dans la chambre, qu’est-ce que nous apercevons?  Hé Oui!  Une autre Bûche de Noël!  Gracieuseté du Directeur!  On la donnera à R. et H. demain.  Nous sortons avec eux.  Ils nous amènent à Kourbous et Hammamet!

Je vous reviens plus tard avec le récit de ce JOUR de NOËL!


Bis’lê’maaaa! Qui veut dire Au Revoir en arabe.