Ma liste de blogs

Nombre total de pages vues

9 déc. 2011

THIÈS....last call!


Sortie 1 :   Super Marché Sen

Maintenant que je me suis remise de mes émotions, je suis capable de sortir.  Or, ce mercredi matin 15 septembre, mes babouches Sketchers aux pieds, une robe à manches courtes, au cas où le sans manche n’est pas de mise,   j’ai pris le large.  Dans la salle de bain d’une Auberge en brousse, on ne retrouve pas les produits de soins comme le gel douche, le shampoing, la lotion, des papiers mouchoirs, etc.  On retrouve uniquement un petit savon, pas plus gros qu’un bouton.  Je dois donc m’en procurer.  J’ai demandé à Madame Claire s’il y avait une Superette pas loin.  = Vous prenez la grande route au bout de celle-ci, vous tournez à gauche, et vous marchez tout droit jusqu’à la poste.  Le Super Marché Sen est de l’autre côté de la rue. C’est loin me dit-elle, mais si vous aimez marcher, c’est faisable.  La grande route en question, c’est « la nationale » c’est LA seule rue goudronnée.  Le reste, c’est de la terre battue.




J’ai quitté à 10 h pour revenir à 11 h 40.  Il  était temps.  Plus l’heure avance, plus il fait chaud, très très chaud.  Je suis revenue la face rouge comme une tomate, et mouillée en lavette.   Et mes maudites babouches Sketchers mis dans ma valise spécialement pour marcher, ce n’était manifestement pas une bonne idée.  Mes « compensées Kadel de Dakar » m’auraient moins blessée.  La courroie de la babouche gauche a frotté jusqu’à me faire « un bobo » et plus j’avance plus ça me blesse.  Qu’est-ce que j’ai fait?  Ou je vais nu pied ou je trouve une pharmacie.  Étonnamment j’en ai aperçu une sur un coin de rue.  Je suis allée m’acheter quoi?  Hé oui, des « plasters » bordel de merde.  Comme si j’en avais besoin.  Mais le problème c’est comment demander des « plasters » dans une pharmacie africaine.  Le mot ne me venait pas.  Alors j’ai montré mon « bobo » au pharmacien et fait des signes pour qu’il comprenne que je veux recouvrir le bobo et il dit :  Ahhhh des pansements adhésifs!    Me voilà donc avec une boîte de 24 pansements adhésifs à ajouter aux autres 72 de ma « trousse médicale ».   De retour à la maison,   j’ai donné les 23 autres à la femme de chambre.  On ne va pas en rajouter dans la trousse quand même!

C’est bien difficile raconter une marche.  Plus facile vous l’imager avec les photos que j’ai prises avec ma nouvelle Canon Power Shot SD1300 IS DIGITAL ELPH.  Elle est toute petite, fort pratique en voyage, parce que je la sors vite vite et clic clic sans problème.  Voici donc les images de la « Route vers le Super Marché Sen ».  Et j’ai tout trouvé ce qu’il me fallait.


Je sors donc de ma cage:



 Et je prends la route national...direction Marché Sen


 Vous voyez le banc en fer?  C'est dessus que j'ai déposé le pied et que j'ai scotché mon pansement adhésif...





Et sur le trottoir de Thiès je me suis fait une amie, dans ses plus beaux atouts.  Inutile de vous dire qu'après je marchais en RADAR...regarde en avant, à gauche, à droite, et ainsi de suite jusqu'au SEN où je suis rendue:


Et au retour je n'ai pu résisté à sortir ma caméra pour capter cette  scène, ils étaient trop mignons:


 Et voilà que la marche est terminée.  Je rentre au Massa par la Salle à manger, ou Mme Claire compte ses francs CFA, je prends la porte qui mène aux chambres, et ensuite l'autre porte qui mène à "mon" toit terrasse.  


 






Et Monsieur?

Et Monsieur il est au travail?  que le personnel me demande.  =  Oui, il travaille tout le temps.      Les premiers matins, il se levait tôt et partait tôt.   Le rythme a changé après deux matins.  Dorénavant il se lève quand ça lui tente et part après avoir pris le café en ma très agréable compagnie sur le non moins agréable toit terrasse.  Mardi dernier,   il « a voyagé » comme y’disent.  Il avait une mission à LOUGA, village supposément à 70 Km de Thiès.  On voulait qu’il dorme là-bas.  Monsieur a décliné l’offre :  70 Km, à peine 30 minutes d’ici, ça se fait aller-retour?  Je dors au Massa Massa dit-il.

Les kilomètres sont comme l’heure au Sénégal;  plus longs que ce qu’on te dit.  LOUGA est à  plus de130 Km de Thiès et c’est plus d'1 h 45 de route.  Ajoute à ça les nombreux arrêts de un et de l’autre, (un étant M. et l’autre le chauffeur)   Monsieur est rentré à 20 h 30, fatigué de sa longue journée qui s’est déroulée en WOLOF  du début à la fin.  Le reste de la mission se passe assez bien.   Il dit qu’il attend plus qu’il ne travaille.    Comme toujours, je lui laisse la parole pour vous raconter ses exploits. 


L’heure

En Afrique, l’heure est différente de chez-nous.  Par exemple, si quelqu’un te dit, je vais te chercher à 10 heures et qu’il arrive à 10 h 45, c’est ok, il n’est pas en retard, il est toujours 10 heures.  Il sera en retard s’il arrive à 11 heures +, puisqu’il ne sera plus 10 heures.  Vous pigez?  10  heures c’est jusqu’à 10 h 59.  À l’avenir, quand vous nous inviterez, précisez bien l’heure ha ha!   Et A. arrive au boulot à 8 heures – 8 heures 50.  Et il est le premier sur place.

News de la Résidence Lat Dior

Juste devant l’Auberge il y a un kiosque où un Artiste vend ses œuvres. 
 Il croit que je parle Wolof, à cause de mon « djeredjeuf n’djénouma » il ne le sait pas mais je ne sais que ces mots.  Mais avec ces mots il ne m’embête pas.  Sauf le jour où il m’a demandé de le prendre en photo, ce que j’ai fait, bien innocemment.  J’aurais du savoir que ça avait un prix :   « c’est dur ici, nous les artistes on ne gagne pas beaucoup, bla bla bla,  je dois boire le café » ,    j’avais un peu de « ferraille » dans mon petit sac et je lui ai donné.  150 francs je crois bien.   Or, hier matin, en revenant de ma sortie numéro 2 et toujours au marché Sen, j’entends :  Bonjour, tu ne me reconnais pas? – Non – C’est moi l’artiste!  -   Je ne le reconnais pas par contre je sais qui il est.     Il me montre une pièce de monnaie que je lui ai donnée hier (20 centimes d’euro) et il me dit qu’il a marché 5 Km pour l’échanger à la banque, et qu’on lui a refusé l’échange.  Et les litanies de misère commencent :  il n’a pas déjeuné, il est fatigué,  pour lui c’est encore le ramadan, il doit gagner de « l’agent » parce que la famille est grande,  sa mère, elle s’occupe des handicapées, bref c’est la misère noêre dans sa vie d’artiste et il n’en finit pas de me la raconter.  Je lui remet le change et il est content.

Comme la route de retour est longue, nous causons, enfin il me cause et vient le sujet des hôtels de Thiès.  Il me dit que le MEILLEUR hôtel de Thiès c’est lequel vous croyez?    J’en ne crois pas mes oreilles, il prononce LE LAT DIOR  et il ajoute fièrement « qu’il n’y a pas alcool là-bas».  Un artiste ne voit pas le monde avec les mêmes yeux que la « réaliste » qui marche à côté de lui.  Je n'ai pas fait de commentaire, juste un dans ma tête :  CCCCrisssssssse et en plus qu’il n’y avait pas de vin? 

LA BROUSSE DE MADAME PRIORITY

Hier, en mangeant notre *Assiette Parthénon partagé à deux, dans notre romantique salle à manger....je racontais, au convive assis devant moi l’essence de mes « récits de brousse ».  Le convive s’est moqué de moi au mot « brousse ».  Il dit que je suis « en ville ».  À Thiès, il y a une Université, une École Polytechnique, (où il bosse tous les jours),  des Lycées de tout genre voire même, que dans la « ville » il y a DEUX Usines de montage de voiture :  une Chinoise et une Indienne.  Les voitures TATA sont montées à Thiès?  Oui!  Et il y a aussi une Mine de Phosphate pas loin.  Ah bon?  Et moi qui me croyais en brousse?  

Mon savoir sur « la ville » était différent :  faut dire que je n'en ai pas vu grand chose.  Je tourne autour du Massa Massa et de mon toit je ne vois que le quartier.  Je n'ai rien vue de la ville où j'habite.  Je visiterai à mon prochain séjour.  En rentrant à Thiès dimanche, au cours de mes marches j’ai vu circuler des charrettes tirées par un âne, et des moutons, et j'ai aussi vue que toutes les rues perpendiculaires à la route nationale sont en terre rouge,  je me suis cru nulle part ailleurs qu’en brousse. C’est vrai que j’ai vu des Ministères de ci et de ça un peu partout.  La Gendarmerie Nationale.  Un gigantesque Bureau de Poste.   J’ai même passé devant une ÉGLISE CATHOLIQUE :  Marie Reine quelque chose.  Mais à quelques pas de là j’ai vu un « cochon errant », un vrai, un PORC qui s’alimentait des cochonneries dans un des parcs qui longent mon chemin.  Et une montagne de melons d’eau, sous un fromager.  Je ne le savais pas, mais j’ai le bonheur de vous dire que jai habité une VILLE toute la semaine.

Demain c’est notre dernier jour « en ville ».  À moins d’événements majeurs dignes de récit, je vous reparle de ma nouvelle destination.  SAINT LOUIS DU SÉNÉGAL.  J’aimerais bien avoir une Michelle comme j’ai ici. 

Michelle?  C'est ma très charmante femme de chambre, et elle est exactement le genre de personne que ça me prendrait chez-moi.  Pourtant, c’est exactement le genre de personne que je n’aurai jamais chez-moi; à moins de déménager à Thiès.  Je vous jure, je vis comme si on me l’avait assignée pour moi toute seule.  On dirait que c’est ma « dame de compagnie ».  Vraiment, elle est toujours au-devant de moi, à tout faire pour me rendre service, jusqu’à prendre ma clé quand je reviens de « mon » toit terrasse et à débarrer la porte de la chambre.  Dès que je monte au toit terrasse, voilà que Michelle apparaît pour vérifier si tout est ok pour moi.  Dépoussière mon fauteuil, nettoie la table, enfin, je ne vais pas tout énumérer, mais je suis vraiment bien.    

*Assiette parthénon :  Brochette de bœuf, côtelettes d’agneau, merguez, riz rouge, frites, salade grecque avec fromage feta de chèvre.  (Pour 2)