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22 déc. 2011

BORDÉLÉ DÉ MERDA!


Boudha dit :  « La vie n’est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter »  Nous avons expérimenté un problème heureusement résolu sans trop y avoir laissé de plumes.
Il y a des agréments à vivre « Up in the air », et il y a aussi des désagréments;  comme quand il n’y a PAS D’ÉLECTRICITÉ dans un immeuble de 30 étages par exemple et que tu loges au 30 ième.  Et martes, le 24 nobiembre 2010 c’était le cas.  Je me suis réveillée à 3 heures, et je n’entendais pas le bruit de la « clim ».  Suspicionnnnnne!  Mi esposo s’est levé pour allumer la luz de la banos, pas de luz.  Vérifie s’il y en a au micro-onda? Bordélé dé merrrrrrda!!!! Pas de luz!



Pas de luz veut dire Pas d’électricité, veut dire surtout pas de cafetière, de toaster, de cuisinière, bref, tu ne peux pas déjeuner.  Nous avons opté pour une Suite que pour ça, prendre le petit déjeuner "chez-nous".  La handicapée qui n’est pas tellement familière avec ses « muletas »  et sa marchette, elle ne peut pas descendre au niveau « A » pour aller manger.  C’est donc su esposo qui va prendre la commande.  – No Room Service Senor!  Mais puisque la Senora « es infermo »  nous allons faire une exceptionnnnnne.  Je note que le petit-déjeuner, très copieux, est à 170 pesos (15$) par personne.  Le prix de toutttttte l’épicerie de la semaine pour ce repas à la W303.  Heureusement il y a un « groupe électrogène » qui fait fonctionner « l’élevator » alors mi esposo peut descendre non seulement pour aller commander el desayuno mais aussi pour se rendre au Bizenessss Centeure là où il travaille con los dos Mexicanos. 


Semble-t-il qu’il y a  la « luz »  à cet étage, puisqu’il ne revient pas et y passe la journée.  Ce qui n’est pas le cas à la W303.  Je reste donc assise sur mon divan avec mes magazines, mon livre et mes prothèses à côté.  Une fois de temps à  autre je me pratique à caminar con mis muletas, de long en large de la Suite. J’ai l’intention de m’inscrire aux Jeux Paralympiques de 2012 à Londres.   J’y mets beaucoup d’efforts porque ce n’est pas facile.  Surtout que la Senora a 4 ou 5 kilos en trop.  Cé lourd à « porter »!   Et en plus il n’y a pas d’air et y fait chaud!  Je sens que l’impatience va me gagner dans peu de temps. 

Heureusement non, porque il y a ELSA (la ménagère) et il y a une petite fenêtre à  gauche de la grande vitrine.  On peut ouvrir pour avoir de l’air.  À 9 h 30 heures, quand ELSA entre dans la Suite, elle va tout de suite ouvrir ladite petite fenêtre.  Elle lève les stores, m’installe le fauteuil devant la vitrine et le « pouf » pour déposer mes pieds.  Elle est vraiment « agradable » cette Elsa.  Elle me dit qu’ainsi j’aurai de l’air et de « la luz para leer mi libro ».  Enfin vient midi, l’heure de comer encore.  J’ai conservé une des deux assiettes de frutas du matin, (on en avait pour deux dans une assiette) et appuyée sur ma marchette, je me fais un sandwich. Et le temps se passe assez bien à faire mes pratiques, mes lectures, à admirer la vue superbe que j’ai du haut de mon W303 sans électricité.  À 17 heures, mi esposo revient du boulot.

Nous prenons notre « cerveza »  que mi esposo appelle « la sopa » (la soupe).  Entre deux gorgée de sopa, je fais le 4 au téléphone porque la Suite s’assombrit petit à petit.  Ce matin, on m’a offert une « emergency light » que j’ai refusée disant que « I have the light from the window ».  Je croyais que c’était pour s’arranger dans peu de temps.  Mais là, la window ne nous donne pas de light, alors je fais et refais le 4 et à chaque tentative, ça sonne occupé.  J’imagine que nous sommes une « gang » qui appelle le 4.  Qu’est-ce qu’on fait?

Nous sortons!  Mi esposo me suggère d’aller souper au Vips.   Je prends non pas mon courage mais « mes muletas à deux mains » et en route pour le Vips.  Advienne que pourra.  Il est 6 heures.  Nous descendons à l’étage A, qui est celle de la réceptionnnne (piscine, spa, fitness, business center, cocina, etc.) je pense que c’est 5e étage.  Mi esposo demande si on peut avoir la « emergency ligth » et aussi demande ce qui se passe avec l’électricité. Le réceptionniste nous dit qu’on n'aura pas besoin de la light en question porque  dans 30 minutes, la luz sera.  Muchas gracias, vamos a Vips!

Reprenons l’elevator pour l’étage L (Lobby) et je n’ai pas fait 4 pas que « OFF » plus de lumière du tout.  C’est la noirceur totale à la Plaza Suite.  Y’a pu rien qui fonctionne!!!!  Ah la la et la pobre Senora qui vient juste de rentrer dans l’elevator quand nous sommes sorti.  Elle est COINCÉE DEDANS!!!!  Putain, 10 secondes et c’était NOUS?  Juste y penser me donne la chair de poule.  Vraiment, si ça avait été le cas, connaissant la suite de mon récit, je pétais un plomb. 

Soulagée d’être dans le corridor et non dans l’élévator, va sans dire, yo soy muy feliz d’être sur la calle.  Ça va certes s’arranger le temps de manger?  c’est ce qu’on se dit.  Je marche, clopin-clopant, jusqu’au Vips.  Là où j’ai eu la frousse, c’est en traversant le boulevard.  Les Mexicains ne sont pas tellement courtois pour les piétons.  Ils partent de la lumière rouge à fond la caisse et toi tu te débrouilles pour traverser.  Et le boulevard est large.  En muletas « cé pas ivident » .  Mais mi esposo s’occupe du trafic, et j’arrive sur le trottoir vivante.

Le temps de manger mon Pollo a la parilla con queso y tomates et papas fritas;   mi esposo son Pescado à la je ne sais plus quoi, je crois bien qu’il est 19 heures.  Mi esposo me dit :  « j’espère que nous verrons l’immeuble illuminée en arrivant au coin ».  On arrive au coin :  « Ah bin chit!  NO luz au Plaza Suites ».  Noirceur totale!  Ce qui veut dire que ça nous est impossible de rentrer à la maison.  Vous me voyez monter 30 étages en muletas?  Moi non plus!  Ça bouge autour de l’entrée :   tout le personnel dehors, et pi quelques résidents sur le trottoir et pi les autos qui attendent pour entrer dans le stationnement.  C’est la cacophonie totale.

Au Lobby, il y a des fauteuils super confortables et personne n’a penser à entrer et s’y asseoir.  Nous prenons place et attendons la suite des zzzzzévénements.  Entre un couple de Mexicanos, les deux parlent INGLES.  Ils nous disent qu’il n’y a plus de « fioul » au groupe électrogène, voilà pourquoi tout est OFF et il s’en vient le fioul. Lui est un Pilote de Aero Mexico à la retraite et il est propriétaire d’un appartement ici.  Le « Capitaine Aero Mexico » va aux nouvelles une fois de temps à autre, et la dernière étant :  le « fioul » est mis dans le moteur pero ils sont incapables de le remettre en marche.   Personne ne panique, nous attendons ensemble la suite et la rentrée dans LA Suite surtout! Viendra-t-elle?

À 8 heures, on vient nous demander de patienter encore 30 minutes.  À 8 h 30 on revient nous dire « Sorry, ça va durer encore une heure»  Je sens qu’il n’est pas certain.  Je pense que j’ai raison, porque El director vient nous voir, mi esposo et moi, et il nous dit en Ingles:  « Nous allons vous installer à nos frais au Embassy Suites por la noche, et nous vous créditerons votre suite payée ici.  Monsieur va aller vous reconduire. »   Je reprends encore une fois mis muletas à deux mains pour me rendre au Embassy Suites.  J’ai «muleté » 20 pas, et « la LUZ fut ».   Celui qui nous accompagne doute encore.  Il reçoit des messages dans son oreille, et cette fois-ci c’est bien la réalité, le problème est résolu :  il nous informe que tout est OK que nous pouvons rentrer chez-nous.  Il viendra même nous reconduire jusqu’à la porte de la W303.

Ah yaille yaille!  QUELLE JOURNÉE!  Mais QUEL SÉJOUR!  Parce que ce n’est pas encore fini.  Nous dormons très bien, jusqu’à 5 h 40 ce matin :  «  – Esposo!  La clim ne fonctionne plus!  Il n’y a plus de luz au midro-onda! »  Bof, on commence à être habitué, on ne bouge pas.  Et la chance est avec nous cette fois-ci :   la luz est revenue 10 minutes plus tard. 

Nous ne prenons quand même de chance :  Vite, mi esposo fait el cafe, los tostados, los huevos fritos.  On va déjeuner d’abord, on verra ensuite.

Il est 11 h 20.  Et la luz et la clim fonctionne.  OH’ALLAH elle sera pour le reste du séjour.  Une semaine encore?  Des jours, quand j’en ai marre de mes muletas, je partirais dans la minute.