Ma liste de blogs

Nombre total de pages vues

26 oct. 2011

RETOUR À NOUAKCHOTT


Depuis 25 ans que nous ratissons le continent africain parfois sur des compagnies aériennes de pacotille et jamais nous n’avons perdu un seul morceau.   Enfin ; il y a eu le tout premier voyage, la première fois que nous y avons mis les pieds.  C’était en Algérie, mai 1981.  Les nouveaux mariés que nous étions, avaient expédié par bateau une armada d’effets personnels empilés dans un immense container.  Nous ne l’avons jamais revu.  Votre virtuose correspondante y a d’ailleurs perdu son violon.  Hé oui, il fut un temps où j’étais « premier violon » dans l’orchestre symphonique de Fleurimont plus précisément à la salle  du chemin G.  Pendant deux ans,  une foule sélecte  mes deux chats Timothée  et Toc me « miaulissaient ».  Malheureusement ma carrière fut écourtée au courant de l'été 1981, par la perte de mon instrument au Port d’Alger la Blanche.  Dommage,  je jouais « il était un petit navire » aussi bien que mon « homonyme » Menuhin

.  Or voilà que 25 ans plus tard, dans un court trajet entre Tunis, correspondance à Casa vers Nouakchott, une valise ne suit pas.    







Une valise et des vêtements ça se remplace facilement.  Mais dans la valise il y avait, vous savez, des objets qui nous tiennent à cœur et qu’on a peine à remplacer comme notre premier « bécique », notre premier char, ici c’est le premier Mac de monsieur. Il y portait un petit attachement particulier.  Pi moi avec : il était devenu, au fil des voyages, mon compagnon.  C’est avec le vieux Mac que j’écrivais mes carnets.  Sans lui je deviens muette !  C’est la responsable du Centre d’affaires du Novotel qui m’a sortie de mon mutisme et m’a redonnée le clavier ce matin.  Je lui ai donnée un sac à main lundi.  Un magasine « Femme actuelle » hier.  Des échantillons de parfum aussi. Et ce matin je lui ai demandé si je pouvais taper à la machine.  C’est combien ?  -d’habitude on charge mais toi tu peux le faire gratuitement.   Comment on appelle ça ?  Du trafic d’influence ?  Non non de la débrouillardise en cas désespéré ! 

Parlant désespéré, je l’étais devant la perte de mon bouquin.  Comme il était très lourd (1146 pages) mon roman « La rose pourpre et le lys » était dans la valise.  William Rackam, Sugar, Henry Rackam et Mrs Fox ne m’accompagnent plus.  Allah sait ce qu’ils font et où ils sont rendus.  Je le dégustais « à grande gorgée » ce roman.  Perdre un livre dans un pays d’abondance n’est pas un drame je le remplacerais à l’instant.  Je ne peux vivre sans un livre !  Mais dans un bled au milieu du Sahara, perdre un morceau qui meuble agréablement ton existence est dramatique. Il n’y a pas de librairie à Nouakchott.  Sauf une qui n’offre que des corans.  Je n’avais pas le moral les premières heures de mon arrivée disons.   Heureusement que je suis brillante et que mes idées le sont doublement (et que l’humilité ne me dépeigne pas que vous me diriez): j’avais mis dans ma valise cabine un petit roman de poche « Tout ce que j’aimais » (mon dieu un titre de circonstance).  Il semble à première lecture  intéressant.  Mais Sugar et William occupent toujours mes pensées.

Toutefois n’allez pas croire que ce désagrément assombri notre séjour.  Pas du tout.  « On est fait fort » comme l’Expert me dit.  Dès le premier regard en ouvrant les rideaux, le 13 janvier, 9 heures, Nouakchott nous est apparue inchangée. La personne qui vous parle en ce moment a ressenti le même enchantement devant le très beau tableau, sur le balcon de la 406 du Novotel.  Rien n’a bougé : les villas, les arbres, les palmiers, le soleil. 

 Là-bas à l’horizon, derrière la ville,  des dunes de sables!  Image bien appréciée de la personne qui vous parle.  Elle a tourné la tête vers la droite, focussé son regard vers le bas, et en l’espace de, bof disons 2 ou 3 secondes, a décidé de son emploi du temps pour les dix jours qu’elle passera à Nouakchott : Dolce farniente au bord de piscine sur sa chaise longue en dessous de le pergola.  William et Sugar n’y seront pas mais Bill, Erica et Léo et j’en oubli les autres lui tiendront compagnie.

Je dis que rien n’a bougé, rien n’a changé ?  Je dois vous dire qu’une chose n’est pas pareil : la luminosité.  En avril dernier c’était éblouissant.   Nous sommes dans la saison de l’harmattan la saison des vents et ici qui dit vents dits sable dans l’air.  Du sable et du sable et encore du sable il y en a tellement qu’on en a sur les lèvres, sur la peau.  La ménagère me dit que ça donne la toux.  Tiens a-t-elle raison ?  L’expert a mal à la gorge ce matin. 

Je dis rien n’a changé, mais la température si.  La nuit c’est 14 degré et le jour 22 ou autour de.    Ici c’est froid, très froid 14 degré.  Pour eux je veux dire.  Ils s’en plaignent comme nous à des moins 20° ils disent qu’à 14 ils sont « à la limite ».    Le chauffeur de M. qui vient reconduire A. lui dit hier, parce que sa voiture ne partait pas  -c’est parce qu’il fait froid.  A. lui dit : mais non c’est parce que tu l’as noyé.  -  Non non patron, c’est le froid qui fait ça !  Bon ok, il a fait semblant de le croire.  Le boy piscine, nettoie tous les matins la dite piscine, le fonds est couvert de sable.  Il a une tuque, un manteau d’hiver comme s’il allait faire du ski après.  Il me voit, coquettement vêtue de mon « maillot de barbie » rose  (n’ayant d’elle que le maillot), - mais madame tu n’as pas froid ?  Il ne le sait pas mais 22 degré chez-nous c’est chaud.  Et je lui explique.  A son tour de faire semblant de me croire ?

Pendant que j’y pense, je vous raconte un petit fait cocasse.   Le premier jour, comme A. voulait avoir des vêtements propres le dimanche, nous les donnons à la blanchisseuse de la blanchisserie de l’hôtel.  Si on donne le sac avant 9 heures on  nous le remet le jour même.  Les très précieux vêtements reviennent bel et bien l’après midi mais Ohhh drame ohhh désespoir ;  avec une autre chemise dans le sac!  Où est MAAAAAA chemise ?  Heureusement nous étions les premiers à recevoir le lavage.  Quand même, ils ont fouillé tous les sacs pour retrouver SA chemise !  Ah yaille yaille !  

 Une autre encore ?  Comme tous les jours nous devons aller à l’aéroport au « Litige bagages » voir si la valise est revenue, nous prenons un taxi.  Vous vous rappelez ?   Les vieux taxis Mercedes ?  Hier c’était non pas un vieux mais une très vieille baraque en décomposition qui jadis était une Renault. Des parties attachées avec des broches, les phares avant et arrière cassés,  une épave quoi !  Le siège avant où A. est assis n’est pas attaché. Moi en arrière j’ai le toit gondolant qui me tombe presque sur la tête.  Ce que je décris semble invraisemblable, mais c’est vraiment une épave.   Mais on le prend quand même.  Ces moments nous amusent quoi. 

En route le taximan doit  à maintes reprises « restarter » et on avance clopin-clopant.  Le moteur arrête une dernière fois et rends l’âme.  Il nous reste encore disons 1 km à faire.  Le chauffeur débarque et nous hèle un autre taxi.  On lui dit de laisser faire nous finirons à pieds, nous y sommes presque.  A. paye quand même la course 500 ouguiyas (2$) et nous faisons…bof…10 pas ? Voilà qu’une une belle Mercedes arrête et nous invite à monter.  On pense que c’est par courtoisie, mais non, il nous dit avant de sortir : -tu me donnes ce que tu veux !  Et il dit qu’il nous attend.   Tiens voilà 500 !  Et la valise n’est toujours pas arrivée !  Non seulement ça ils ne l’ont pas encore localisée.  On aura certes à en faire notre « deuil » de nos affaires.  Snif ! Snif !

Tant qu’à vous parler de l’aéroport.  Voilà un autre endroit inchangé.  Les bagagistes qui nous embêtent jusqu’à épuisement y rôdent toujours.  Dès qu’ils nous aperçoivent  la junte et les chariots nous attendent de pieds ferme pendant que nous passons les douanes. Un a réussi à nous gourer à notre arrivée.  A lui disait NON Merci !  La navette du Novotel est là !  Il est revenu avec la pancarte de la navette en main.  Je me suis laissé prendre : j’ai dit OK.  Grave erreur.  Il prends nos tickets, s’occupe de récupérer les valises.  C’est lui qui nous a annoncé que la « valise verte » n’y est pas.  Lui qui est allé  eeee non lui qui a dirigé A. au kiosque « Litiges Bagages » enfin bref, une heure plus tard, avant de prendre place dans la navette, avec le vrai chauffeur,  le bagagiste demande à A. rien de moins QUE 50 Euros !  70$  Non mais ça ne va pas !  Je te donne 2000 c’est très bien payé !  Vous ne le croirez pas : il refuse les 2000.    On est fatigué, tanné, écoeuré, on veut aller dormir !  On le laisse sur le pavé du stationnement !  Les négociations y’en a marre que dit l’Expert.  La dernière qu’il a subit est à Tunis.  Deux stagiaires qui non seulement voulait les 8 dinars la page, mais demandaient le montant des frais de banque en plus.   Et le comble ?  Un montant pour le taxi ! Sous prétexte que leur salaire arrivait directement au travail ; ils devaient se déplacer  pour aller chercher leur chèque au W. Union.  Ils se sont effectivement déplacer.  A. leur a dit qu’il n’y avait plus de modules pour eux.  Dégage !  

Parlant de se faire gourer : les grands bourlingueurs que nous sommes, familiers avec les négociations internationales de tout genre, se sont fait prendre pi pas à peu près.  Je vous raconte : Nous sommes au Marché Capitale, les souks de Nouakchott.  C’est dimanche, on est à la recherche de caleçon XL et je mime des shorts au vendeur parce qu’il nous montre des slips bleu royal fluo sur le bord de s’appeler slip bikini. - Non non mon mêri ne porte pas ces horreurs.   Dans les Souks, c’est comme chez Jean Coutu, on trouve tout, et même  « un banquier ».  C’est AZIZ.    Il change les euros contre des ouguiyas.  Nous avons en poche 60$ can.  Et on négocie…ah la la….encore une fois, négociation !  Aziz nous dit que le $ américain vaut 180.  Pourtant à l’hôtel on a échangé nos Euros à 305 pour 1 euro.  L’équation était très simple : nous n’avions qu’à soustraire 37% de 305 et on aurait eu le montant exact.  Sapristi, Allah sait où on avait la tête, on s’est fait « fourrer » comme deux imbéciles et calculatrice en main s.v.p. !  Aziz nous a donné  7000 ouguiyas pour 60$.  Je vous laisse faire le calcul, je suis trop gênée pour vous le dire.  On y comprend rien ! Pourquoi ce manque de sagacité certains jours ? Je ne sais pas, des fois on dirait que notre cerveau est séché par le vent ? Le soleil ? La nonchalance ? Ou comme le dit A. : trop de sable dans l’engrenage ?  

Par contre je me suis reprise quelques pas plus loin.  Un joli sac à main couleur argent m’est sauté en pleine face. – C’est combien ?  -3500   - je te donne 1000   - donne 2700 et de négo en négo je fini par – 1500 ou rien !  et fais mine de partir.  –OK donne « l’agent » !  Quelques pas plus loin, trois kiosques plus loin, me saute encore en pleine face le même sac mais doré, couleur que je préfère.   Je demande :  - je peux échanger ?  -donne 200.  Je lui donne 100 et deux stylos C..... !  Et suis repartie avec mon beau sac en or !  C’est ainsi que j’ai donné mon petit sac noir à ma gentille responsable de Centre d’Affaires.  Voilà, des fois on fait de mauvaises affaires et d’autres, j’ose dire la plupart du temps, de très bonnes…Inch’Allah !  Je suis rendue comme eux, à dire Inch’Allah à tout propos.  Et prononcé en narabe s.v.p.  le HHHhhhh bien HHHHaspiré et le RRRRAAAh bien gutural !  Je vous mentionne les stylos C....  Je « beurre » le continent africain des stylos C... depuis des années.    « Madame Stylo » a un compétiteur au Novotel de Nouakchott.  L’autre jour, à la caisse du resto, je donnais un stylo au caissier et je vois dans le hall d’entrée un Australien qui donnait aussi des stylos.  WOE monsieur chose !  Il m’a vu, avec un grand sourire,  je lui en ai donné un et en retour lui aussi.  Il est cheap le sien.  Le caissier regardait le mien et l’a mis dans sa poche et laissé le cheap australien au bord de sa caisse. 

Je reviens aux vêtements que nous avons achetés dès la première journée.  C’est pas facile faire « du shopping » ici.  Il n’y a pas Carrefour ou Marjane. On a donc demandé à la réception où on pouvait réhabiller monsieur ?   Il y a en face de l’hôtel une  mercerie Wrangler qui s’enrichi avec les clients du Novotel « pognés tout nus » comme celui de la 406. C’est là que nous avons revêtu l’Expert.   Le voici donc habillé comme un sous neuf : un pantalon gris un peu trop grand qui a plutôt l’allure d’un Saroual que d’un jeans, une belle chemise,  un t-shirt, avec ironie du sort, inscription:  « quick match » sur le devant, un caleçon à l’élastique un peu trop serré ou est-ce le bedon qui est un peu trop « prononcé » et des chaussettes un peu trop minces.  Des bas de nylon que dit l’ancien tout nu.  Vêtu de son nouveau « costume » l’Expert quitte vers les 8 h 45 pour le bureau.  Il l’a bien jonglé cette mission durant celle de Tunis.  Un casse-tête qu’était devenue ce projet.  Surtout à cause de la GT, vous vous rappeles d'elle ?  Elle n’est plus là au grand soulagement de l’Expert.  Et ça se passe à merveille !   Depuis lundi il fait ses présentations power point sur l’APC version l’Expert.   Tous lui disent qu’ils n’ont jamais vu une telle version.  Ils en veulent tous une copie.  Ce que A. refuse toujours.  Il dit : -derrière chaque diapo il y a un discours vous ne pouvez pas avoir juste les diapos.  Ce qu’il ne dit pas c’est que cette présentation est un travail ; un labeur de nombreuses années qu’il a monté lui-même, les soirs ; les week-ends, les congés et il ne veut pas donner gratuitement le résultat.  Il dit que  - c’est comme si on demandait à un mécanicien de donner son coffre d’outils.  IMPENSABLE !   Et bien sûr, va sans dire mais je le dis : avec son « coffre d’outils » il fait « un tabac ». Tous les formateurs, directeurs, Nouakchott en entier réclame sa présence.  Je le gonfle et j’exagère bien sûr, mais reste qu’il est très apprécié et il en est très content.   But, il doit poursuivre sa mission.  Aller semer la « bonne parole » au Maroc.  Et moi parfumer ses rues ! Nous quittons, valise arrivée ou pas, samedi à 03 :35 le matin.  Nous serons à CASABLANCA pour 5 ou 6 ou ??? semaines.  Inch’Allah !

 Entre temps nous allons tous les soirs prendre quelques bouffées de sable avant de bouffer au charmant resto de l’hôtel.  Tiens, c’est bien la première fois que je ne vous décris pas ce qui « orne » nos assiettes et réjouit nos papilles gustatives !  Et ce n’est pas ici que je le ferai.  Nous mangeons très bien.  Très très bien.  On est très bien au SOFITEL.  Le personnel est sympa, super gentil.  Et les jours, malgré les petits embêtements du premier et les petits fait cocasses s’écoulent doucement.   Bon, je crois bien avoir raconté un peu de not’vécu du moment.  Je retourne à la piscine.  Erica et Léo m’y attendent.  Il reste queeeee je voudrais bien savoir ce que font Henry et Sugar !  Hhhhhhhhhh (soupir un peu triste je vous dirais). 

A’s’lemaaah et à la prochaine ! Probablement de l’Hôtel Farah de l’Avenue des Forces Armées de Casa ! 

24 oct. 2011

Un BALLET sur la rue Habib Bourguiba!


J'ai un spectacle à vous décrire, j'y ai assisté tous les après-midi depuis que je suis à Tunis.  Un spectacle extraordinaire, que dis-je, un spectacle époustouflant que j’observe tous les fins d'après-midi dans la vitrine de ma chambre :  C’est un Bal d’oiseaux!.  Ce bal existe depuis toujours, du moins depuis que l’Avenue Habib Bourguiba existe. Personne ne peut dire le pourquoi du comment.  Mais le spectacle est vraiment stupéfiant.  Je vous le décris. 


21 oct. 2011

Une sortie à TUNIS


Ce n’est pas sous mon parasol, allongée sur ma chaise longue à la piscine du Sofitel Tfeila de Nouakchot que j’ai composé mon coucou.  Eh bien non!  Je suis toujours assise devant ma « tortue » du Publinet de l’avenue H.Bourguiba!   Nous devions quitter le 6 janvier?   Nous quittons le 12.   Nous n’en sommes pas malheureux.  Un mois à Tunis est loin d’être désagréable.  Et pourquoi ce changement de calendrier? 

BALADE à KORBOUS...et...HAMMAMET


TOUT D’ABORD BONNE ET HEUREUSE ANNéE 2006 À VOUS!
J’ai mis du temps à vous raconter notre sortie du 25 décembre.  Nous sommes le 3 janvier, je devrais vous raconter Le Jour de l’An à Tunis, mais, voyez-vous, j’avais commencé un long récit dans lequel je vous décrivais à peu près chaque village jusqu’à destination. Et puis en le relisant, je me suis dit que tout le monde a un jour vue de petits villages pittoresques dans un pays quelconque. À quoi bon vous décrire les miens.  Cé bin beau la Tunisie, mais on va pas faire d’une ballade dans sa campagne l’événement du siècle! Ni le dictionnaire de ses noms de villes et villages. J’ai donc recomposé mon carnet de voyage…que voici :

En mars 2002, La Tunisie avait eu le grand bonheur de nous accueillir pendant 3 semaines.  Merveilleux séjour qui nous avait permis de visiter et revisiter et encore visiter :   CARTHAGE et ses Musées, LA MARSA, LA GOULETTE, SIDI BOU SAID, GAMMARTH, SOUSSE, PORT EL KANTAOUI, sans oublier Tunis.   R.  tenait donc à  nous faire découvrir autre chose.  Son choix s’est arrêté vers le CAP BON :   KORBOUS à 50 km d’ici. 

Une charmante petite ville déjà réputée à l’époque romaine et qui était, dit-on, une destination prisée des Carthaginois. « La ville thermale aux sept sources » n’est pas tellement  fréquentée par les touristes mais surtout par les tunisiens.  J’ai lu que chaque  source a sa particularité.  Par exemple, la source Aïn Chiffe est indiquée pour les troubles digestifs et gastriques.  Celle d’Aïn Thalassira soignent l’eczéma.  Une source pour un bobo.   C’est une eau naturellement sulfurée, légèrement chlorée et naturellement chaude.  Dans les Thermes de la ville, on y fait aussi des cures : de relaxation, d’amaigrissement et remise en forme.  La Tunisie n’est-elle pas devenue le paradis des Thalassos?  Selon un reportage à TV5 OUI!

Or, ce 25 décembre 2005, R., Hajer  (son épouse), et leur fils de 2 ans et nous les  deux « canadiens errants » sont en route vers Korbous.   Et pas par l’autoroute. 

Notre chauffeur préfère sillonner les petites routes  étroites qui longent la mer.  Tellement étroite que rencontrer une voiture en sens inverse, immanquablement, on se ramasse non pas dans le champs de patates, mais bel et bien dans le champ’d’olives. On aurait un méchant problèmes si ça nous arrivait, par ce que tout au long du trajet, il est fréquent de voir une famille bien installée sous un olivier,  pour y faire le BBQ dominical.  Certains endroits sont aménagés comme des « rest area » chez-nous.  La famille ici, ça marche!  Le papa, la maman, les enfants, la tata, le tonton, le papi, la mamie, les cousins et cousines, ils sont une « cellule » indissociable. La petite famille qui nous sort aujourd’hui,  habitent présentement chez les parents de Hajer et comme dit R. :  un petit studio où tout le monde circule!  J’ai l’impression qu’il veut dire un corridor où la famille circule.  Il nous avoue aussi, que rendu au Québec, une semaine ne se passe pas sans qu’il téléphone à sa mère.   Cela dit, revenons sur la route de Korbous, et roulons, en toute sécurité,  vers notre destination.

La canadienne errante  assise en arrière côté gauche aime bien les images qui défilent de sa fenêtre.  Pour un 25 décembre, berger, moutons, oliveraies, palmiers, mandariniers, ouais avouons que c’est de circonstance.  Et très agréable à observer.  Règne une atmosphère  paisible, une image de douceur et de sérénité,  à peine troublée par les bergers et leur troupeau de moutons qui circulent en plein milieu de la route. Un régal de dépaysement! D’autant plus dépaysant quand je vois les gros cactus qui font clôture entre le chemin et les champs.  R. me dit que les fruits que je vois sur les cactus ce sont des figues berbères (je suppose qu’il veut dire figues de barbaries). Hej. ajoute que c’est succulent des figues berbères.  J’en demanderai au végétarien.  Juste pour faire ma fraîche!  

Nous circulons, à petite vitesse, sur la route quand soudainement, PAF! Ça nous saute « en pleine face » on ne s’y attends pas du tout : nous voici en haut d’une falaise. R. stationne sur l’accotement. Le « fond d’écran » a subitement changé.  Le Golfe de Tunis est devant nous!  Apercevez, au loin, des taches blanches.  Ce sont Carthage, Sidi Bou Saïd, Gammarth (là où nous habitions en 2002) de l’autre côté de la Baie. Des taches brunes et jaunes avec des points vert?  Ce sont les montagnes, les cyprès et autres végétations inconnues de votre humble correspondante.  Des petits points noirs?  Ce sont des amoureux, assis sur les rochers en bas de la falaise au bord de mer.   Et le bleu, à l’horizon?  C’est la Méditerranée.  Entre ciel et mer!  Oh la la!   

Ici j’ouvre une parenthèse :  Comme je veux vous écrire que c’est « très beau » ce que je vois,  permettez-moi une fois encore, d’employer un terme favori des québécois et qui m’interpelle à chaque fois que je l’entends. Il m’égratigne les oreilles.  J’arriverai jamais à comprendre d’où vient  cet amoncellement de mots pour exprimer le mot « beau ».  Il y a eu l’époque du « Supaêre ».  Élaborons le terme qui le remplace :  Dans une émission télé-réalité, Occupation Double pour la nommer,  Bérengère revenait d’un séjour à Venise, avec Maxim, un des participants.  Elle voulait dire à ses copines qu’elle avait été enchantée par son séjour. Que Venise l’avait séduite. Bérengère n’a pas dit que c’était beau Venise. Non, elle a dit et je la cite : « c’est, genre, comme, tsé, t’as pas idée » fin de sa phrase.  J’en suis jamais revenue!  Et devant mon panorama elle me revient.  Attendez que je copie-colle   « c’est, genre, comme, tsé, t’as pas idée »!  le fond d’écran que j’ai devant moi! Fermons la parenthèse et retournons en haut de notre falaise.

  Je ne sais pas à quelle altitude nous nous trouvons, mais j’ose pas trop m’avancer.  Au sentiment de bonheur que je ressens en ce moment, nous sommes près du ciel!  Je vois des petits sentiers qui nous mèneraient non pas en enfer, mais au bord de belles plages. Séance de  3 ou 4 photos.  Une très belle où moi pi mon tchum nous sommes en premier plan. ( Malgré la vitesse tortue de mon publinet, j’essaierai de vous l’envoyer.) Nous sommes veinards, il fait un temps superbe et mieux encore il fait chaud! Ce matin, j’ai mis un t-shirt manche longue  et mon manteau, et mon beau Hijab acheté au marché de la rue Al Jazirah et que je porte, non pas sur la tête, mais bel et bien enrouler autour du cou, en guise de foulards, et mes gants, et mes bottes et pi j’ai CHAUD!  J’en profite pour m’effeuiller. Ne vous méprenez pas sur  « l’effeuillage » j’ai enlevé mon hijab et mes gants!

Comme à chaque voyage, non seulement je photographie avec ma toute nouvelle Canon, mais avec mes yeux :  j’ouvre grand, je ferme, et je scanne dans mon disque dur ces images grandioses que j’ai là devant moi et je réouvre et je referme. De retour à Sherbrooke, je me fermerai les yeux et elles me reviendront, une à une.  Une chance que j’ai beaucoup d’octects dans mon disque dur! Car j’ai beaucoup de fichiers d’ouvert depuis le temps que je voyage avec monsieur L.   Ici,  je ne peux m’empêcher de m’exclamer (comme ils le font à tout propos ici ):  Allah’hamdou’lilah!  

Alors, on va manger?  OK,  nous rembarquons dans la petite Fiat et en serpentin nous descendons la côte, là où il y a La Source el Arraka, et les bicoques transformés en restaurants.  Il y a juste ça.   Six ou sept cabanes construites au-dessus de la plage  et en bas le Sauna.   Et si nous allions d’abord au « sauna »?  quand même, c’est pas tous les jours qu’on a devant soi une source d’eau minérale thermique! Je dirais même plussss, miraculeuse!  


Un souvenir me revient à la vue de cette source et au mot miraculeux . Je vous raconte?   Naguère, quand j’étais petite, ma grand-mère m’amenait à LA Source miraculeuse du Québec.  Vous la connaissez?  Celle du Cap de la Madeleine?  Chaque été, j’accompagnais mes grands-parents au pèlerinage de  « Notre-Dame-du-Cap ».  Du mieux que je peux me souvenir, il y avait une source. Et beaucoup de malades.   Et on disait que l’eau de cette source accomplissait des miracles.  Ou était-ce la sainte vierge du cap? Ou le curé de la cathédrale?  Reste en tout cas, que j’y croyais à leur patente.  Je remplissais de cette eau de source une petite sainte vierge en plastique, que mon grand-père m’avait d’abord achetée à la boutique des souvenirs.  Après, le curé, dans une cérémonie à la cathédrale bénissait la bouteille et son eau, pi moi avec en passant.   De retour à  Martinville, même si j’étais en très bonne santé, je m’aspergeais de cette eau, comme du parfum tiens, en faisant des incantations pieuses à la très sainte notre dame.  Ma grand-mère me disait qu’elle exaucerait mes vœux.  J’y croyais donc à fond la caisse :  j’implorais la petite bouteille de plastique avec son eau miraculeuse de me donner un « bon mari » imaginez-vous.  Sainte-Suzanne-des-Cantons-de-l’est était bien naïve.  Bien pas tant que ça.  À bien y penser, ne rions pas,  mes prières n’ont-elles pas  été  exaucées?  SI…  Le « bon mari » tant imploré,  je le vois monter les escaliers de  la source el Arraka.  Il est ici, avec moi, en ce 25 décembre 2005!  Et j’en suis follement amoureuse!  Ahhhh « Notre’dame’du’cap’hamdou’lilah »!  Ha Ha!  Ok, une page de mon histoire sainte racontée, comme ça pour rigoler, maintenant retournons à la page de 25 décembre 2005.

Nous descendons les marches jusqu’au  bord de la petite plage, non pas de sable blanc, mais de roches arrondies et usées par les vagues. Et pas des petites, des…bof…disons des moyennes.  J’ai eu la brillante idée de porter mes bottes à talons, inutile de vous préciser que ça marche mal.  Ce désagrément ne m’arrête nullement, au diable les talons.   Du bout des doigts, je touche l’eau de la mer.  On pourrait s’y baigner tellement elle est chaude.  D’ailleurs il y a quelques baigneurs.  Dont un, au loin, qui pêche des oursons de mer.  Je reviens sur mes pas. Direction le sauna.  Ils ont bien raison de l’appeler sauna, on voit très bien la vapeur au dessus des bassins Je me dirige vers le premier, juste en bas de la falaise, là où arrive le fameux jet d’eau minérale.  Bien,  ma foi je dis un jet, le trou d’où sort la source a environ 20 cm et elle coule à flot, depuis le début des temps. Un méchant jet quoi.  Une forte odeur de souffre s’y dégage.  Je me trempe la main.  Elle est bouillante?   Je vois aussi  de la lave qui recouvre de grosses roches dans la falaise! Montagne? Lave? Eau bouillante?  Il me vient le mot Volcan à ce constat.  - R., dit-moi, il y a déjà eu des tremblements de terre dans le coin?  Non non, c’est en Algérie qu’il y en a.  R., dit-moi, l’Algérie, cé loin?  À 180 km environ.  R., dit-moi, il y  a un bateau qui fait Korbous, Tunis?  Non non, il n’y a pas de problèmes!  OK|

Un homme « blanc » est assis au bord du bassin.  Il s’y trempe les pieds  et il a une serviette sur la tête.  Il doit être bien malade, car il y reste assez longtemps.  À me voir m’approcher, il lève la tête et en même temps sa serviette et ma parole, il a l’air d’un homard.  Il se fait cuire ou quoi.  Je me demande comment elles font, les femmes assises autour du deuxième bassin, juste à côté, pour se tremper les pieds dans une eau si chaude.  Une m’invite à m’asseoir. Même si j’aurais intérêt à le faire avec mes callosités aux talons…. Eeeeeeee non merci! Une autre m’offre d’acheter une étoile de mer, en beau corail rouge.  Non merci!  Un monsieur, en bas des marches m’offre d’écrire mon nom en arabe sur une assiette en plâtre, peinte à la main.  Non merci!  Bon, On va manger? Oui merci!  

Nous remontons la quinzaine de marches.  Juste en haut, à droite, se trouvent les 6 ou 7 petits restos.  Des bicoques à BBQ je vous dirais.  Mais, tout d’abord, il faut franchir la meute de « crieurs du menu ».  Je m’explique :  Chaque bicoque à son crieur, menu en main.  Chacun  essai de « charmer » le client au passage.  R. passe le premier, va au deuxième, se fait expliquer le menu je suppose.  Ça n’empêche pas les autres de se regrouper autour de lui et c’est la « tempête verbal » qui commence.  Je vous décrirai pas les menus, j’y comprends rien à l’arabe.  R., lui, comprends et fait un choix : c’est le deuxième qui l’a remporté! On entre, c’est tout petit. Très charmant!   5 ou 6 tables, avec des nappes fleuries en vinyle . Des rideaux de dentelles (toujours en vinyle) pour faire chic.   En entrant, à droite il y a au mur le petit four à charbon de bois et une  belle grosse tunisienne aux joues roses qui y fait rôtir des brochettes.  Au fond une petite cuisine et son cuisinier.  Certes le mari de la dame.  C’est lui qui fait les frites, les salades, sert le coca ou l’eau.  Jamais de vin!  Dommage, nous mangeons des côtelettes d’agneau absolument délicieuses!  Et des salades à plus finir : olives, méchouia (poivrons,ail,piment), carottes à l’huile d’olive, chou, tunisienne, et une grande assiette de frites extrêêêêmement savoureuses , du harissa et une corbeille de pain aux olives!  Comme nous mangeons notre viande avec les mains, je dirais même que nous grugeons les os des côtelettes jusqu’à l’ossss tellement c’est bon, on est un peu « beurré jusqu’aux oreilles » quoi.  Alors, à cet effet, il y a au bout de la bicoque, un petit lavabo pour nous « débeurrer » avant de partir.  Pour 4 personnes + 1 enfant qui ont bouffer comme des gloutons, Ridha a payer  32 dinars. Question de faire digérer un peu, nous prenons une petite marche.  Cinq minutes plus tard, la p’tite famille doit nous dire de rebrousser chemin si nous voulons aller à Korbous centre-ville.  Il faut m’arrêter, je suis capable d’y aller à pieds.  Oublions pas que je suis habituer de ratisser Tunis tous les matins.  Marcher des heures ne me fatigue guère!  

Korbous est une très petite ville.  Il y a quelques grands Centre de Thalassothérapie. Tous les bâtiments sont en blanc et bleu. Couleur de la Tunisie.  Ça y est! nous voilà pris en plein trafic, dans ce petit centre-ville,  impossible d’avancer ni de reculer. Et c’est le concert de Klaxon, comme si klaxonner nous déprendrais du bouchon. Mais, Allah sait par quelle manœuvre,  on s’en sort enfin.  R. nous dit qu’à Kourbous il y a encore « quelques naïfs qui vendent leur villa pas cher. »  C’est pas aujourd’hui que de telles transactions se feront!  Nous n’avons pas le temps, il nous offre d’aller à notre deuxième destination :  HAMMAMET.  Okééééééééé!

On passe des villes comme Menzel Bou Zelfa, Grombalia, Hammam Lif, et  Nabeul, la cité des potiers.  Des vignobles aussi.  Comme c’est pas moi qui conduit, on y fait pas d’arrêt.  À la sortie de Nabeul,  celui qui conduit,  achète 6 kilos de mandarines pour une « bouchée de Shawarma ».  (au nombre ou j’en mange je ne peux pas dire « de pain »).  La campagne est magnifique  avec sa terre rouge, ses vignes,  ses oliveraies à perte de vue et ses orangers, mandariniers, citronniers et ses cyprès. On bouffe quelques mandarines, juteuses et sucrées.  Hajer me fait goûter à une orange non acide.  Spécialité de la Tunisie me précise-t-elle. 

Il est 15 h 45, nous entrons à HAMMAMET;   la plus célèbre station de Tunisie. Qui fournit 25% des revenues touristiques. (dixit mon guide Tunisie). « Ville prestigieuse située au bord de la mer, anguleuse, rectangulaire et encore anguleuse.  De temps en temps, du haut du mur d’enceinte, on vous lance un regard » cé pas de moi, cé de Paul Klee. 




Il y a des paysages qui vous accrochent à première vue.  C’est le coup’d’foudre au premier regard.  Celle qui est présentement sur l’esplanade, en bord de mer, est sous le choc! Un GRAND CHOC!  Séduite sur le coup!  A. aussi!  R. nous explique qu’il y a Hammamet Nord, et le tout nouveau développement :  Yasmine Hammamet.  Là où se trouvent les 4 et 5 étoiles et des touristes en pagaille.  R. semble préférer les endroits plus pittoresques, nous nous trouvons présentement à  « vieux Hammamet » et détrompons-nous,  c’est aussi un endroit très prisé des touristes. J’en aperçois une meute à la terrasse du bord de mer. Une autre qui circule sur la rue.  Ils parlent allemand surtout.   Ouain!  Pi!   Cé pas grave! Touristique pas touristique, il reste que : genre-comme…..non non ….  C’est mirobolant!  Et que nous sommes bien, très bien ici!  Comme nous sommes stationné juste à côté, même si toutes les médinas sont à peu près pareils, on y fait un tour.  Celle d’Hammamet est nouvellement aménagée.  J’aime bien l’ambiance feutrée à l’intérieur de ses remparts de pierres.  J’y passerais bien du temps! Mais l’heure avance.  Un jour ça viendra…inch’allah!   On traverse la rue, direction des restaurants..  Nous prenons un peu le pouls de la place en marchant dans de petites ruelles.  R. nous montre le restaurant où il a fait « des promesses », un soir, à Hej.!  Ils sont charmants ces deux-là!  On retraverse. Nous marchons sur la promenade au bord de plage. C’est pas une grande plage, mais c’est magnifique.  Propre, très très propre.  Il est 17 h 00, on s’attable à la terrasse bondée de touristes et juste à côté de la médina.  Mais à cause de la foule, le serveur ne vient pas.  On se relève, prends quelques photos, c’est l’heure de rentrer.

 Nous circulons dans le centre de Hammamet sur une rue d’un nom qui nous est familier : Habib Bourguiba. Et la tête me tourne de tout bord tout côté :  de belles villas, des immeuble à appartements.  R. me « fait une promesse », il me dit qu’il se fera construire une villa non pas à un étage mais à deux.  Ainsi  il nous louera le deuxième étage.  Je suis prête à tout meubler si tu veux.  Et on monte la côte, et je vois une très belle villa toute blanche, de style mauresque, mes préférées : Ahhh la la  J’aime ça! J’en veux une!  Une avec des moucharabiehs bleus à la fenêtre de ma chambre!  Une avec deux grosses urnes de Nabeul et fleuries de chaque côté de ma grosse porte de fer peinte en bleu. Une avec des palmiers dans mon jardin. Un mandarinier dans un coin.  Une avec des bougainvilliers en fleurs dont des grosses branches sont suspendus sur le mur du devant. Une avec une cuisinière qui est à me préparer un couscous poisson pendant qu’un bonne nous sert le thé avec des amandes dedans. Tiens, j’en vois une justement.  À Louer!  Bien c’est celle-là que nous louerons….À NOTRE RETRAITE!  HAN  André?


Comme tout le monde est un peu fatiguée, et que le soleil se couche à 17 h 30, nous prenons l’autoroute pour le retour. Les passagers sont silencieux.  Chacun doit se faire son cinéma. Le mien?   La construction, la décoration d’ une belle villa blanche à Hammamet!  Voilà, c’était une très agréable balade à la campagne, le jour de noël 2005!  Ridha dit que la température était exceptionnelle pour une journée d’hiver en Tunisie.  Allah’hamdou’lillah!  Ahhhhhhhh vraiment, ils sont bien loin les deux canadiens errants!  Mais très heureux de l’être :  canadien, loin et errant! 

4 JANVIER 2006

Notre Jour de l’An 2006? Tranquille!  Très tranquille!  Le 31….Souper à notre « salle à dîner » notre resto où nous allons tous les soirs.  On y est comme chez-nous.  A la fin du repas, à la vue des assiettes vides le serveur nous offre tout le temps :  tu en veux encore?  - non.  Il nous apporte quand même une assiette de son délicieux fromage et une avec du fenouil.  – du Pastis qu’il nous dit.  Revenons au 31.   Le proprio nous avait réservé la petite place, au bord de la fenêtre.  Il n’y en a qu’une.  Et le Menu était, excusez-moi de vous le radoter encore, mais qu esse vous voulez, nous mangeons tellement bien!  Entrée :  salade de poulpes (la meilleure que j’ai mangé de ma vie! après celle du Vénezuela disons) et salade de calmars dorés.  Dinde farcie pour moi et Gigot d’agneau pour André. Accompagnait ces délices un Magon rouge.   Tarte Tatin à la pomme comme dessert.  Pi quoi? Bin oui, l’incontournable Thé à la menthe et Espresso pour monsieur L.   

LE jour de l’an, comme c’était jour férié et que tout était fermé, nous avons marché dans la Médina.  




On s’est fait achaler, pi pas à peu près, par les « spotter », vous savez ceux qui sont aux aguets à l’entrée, et veulent nous amener dans le souk…. des parfumeurs….disons, et que c’est leur mère qui fait le parfum, et qu’il y a une fête présentement et que ça se termine à midi. Il faut faire vite il est 11 h 30!  Ahh yaille yaille!  Il y en a à tous les 20 pas!   NON MERCI! Qu’on répète à chacun.  On a beau les ignorer, ils insistent :   entre, juste pour le plaisir des yeux!  Non Merci!  Je ne veux RIEN.  Rien?  - A., regarde un t-shirt Chanel beige!  -c’est combien?   -27 dinars   – je te donne 20   -  24    - 20    - 23   - 20  -ok, donne l’argent.  Il le sait pas, mais je l’avais vu au Palladium à 28 dinars.  

Il fait chaud, le soleil brille, il est 11 h 45?  L’heure de la Celtia (bière tunisienne) à la terrasse à côté de la Porte de France. La porte de la médina.  


 « Ahhh bonne année la belle Gazelle » que me dit le serveur! Il fait tellement beau et chaud, que la belle gazelle elle pourrait s’étendre et faire la bronzette.  Bof, je le ferai en masse en Mauritanie. Notre prochaine destination.  Mais d'abord...  On va dîner? Et on a mangé quoi?  Bin voyons donc…un Shawarma Poulet!.  Le reste de la journée on l’a passé dans la 909,  à lire et faire la flemme!   Le soir, on a préféré Room Service.  Spagate Bolo et Magon S.V.P.  Jour de l’An tranquille que je vous disais!


Bon, je vous reviens avec une autre page de mon Carnet de Voyage plus tard.  S’bah’Alkir!

20 oct. 2011

NOËL À TUNIS décembre 2005


 Nous avons vu à TV5 ce matin que la neige et la pluie ont agrémenté le Noël en terre québécoise?  Pas en terre Tunisienne!  c’était le contraire, il a fait beau comme jamais.   De très  belles journées chaudes et ensoleillées!   M A G N I F I Q U E!   Mais laissons la température de côté, je vous raconte notre soirée du 24 et du 25.  Les deux mémorables.  Une gastronomique l’autre panoramique! 
Je vais commencer par  la gastronomique du : Samedi, 24 décembre :
20 h 15, monsieur vêtu de son habit « du dimanche » et madame de sa jolie robe et  boléro brodé de perles noires, les résidents de la 909 de l’Africa se présentent au  Buffet du 1er pour le repas de Noël.  Une table était réservée sur le bord de la fenêtre, là où nous voyons les gens circuler et aussi et surtout les très beaux et remarquables réverbères de l’Avenue Habib Bourguiba.  De par leur style, majestueux, en fer forgé noir, ils donnent à cette avenue, un air rétro 1925.  On a recouvert les grosses boules des lanternes de tissus fuchsia ce qui atténue la luminosité et des « spots lights » colorent en bleu  un arbre sur deux.  Tout ça mis ensemble donne  à ce boulevard une allure très spéciale et aussi très romantique.  N’y manque que les cochers! 




Revenons à notre salle.  Les lumières sont tamisées. Un air de fête au Buffet du 1er :  

sur une table un petit sapin et ses lumières et décorations. À côté,  un Tunisien avec son orgue électronique, vous savez celui qui cache un orchestre dedans?  Il chante et l’orchestre accompagne:  « strangeeeeers in the niiiiiiight weeeeere sooooo deliiiiighted wooooonnnndring at fiiiiirst siiiiiiight weeeeeere soooooo exiiiiiiteddddd».   En prenant place, ça nous saute aux yeux, un étal d’argenterie, une panoplie de couverts, rien de moins que 14 ustensiles  :   4 couteaux, 4 fourchettes, et 3 cuillères;   toutes de différentes tailles, voire de styles, posés de chaque côté d’une grande assiette en argent et encore une fourchette, un couteau et une autre cuillère posés devant l'assiette . Ciel!  On se croirait à Versailles?  Les deux châtelains,  se regardent, perplexe, saurons-nous assurer?  On verra bien!

Le Sommelier se présente, Oh la la! il a des gants blancs !  il allume  la chandelle  – Monsieur et madame prendrons un apéritif?  Hum Hum que fait monsieur.  –Oui,un Château Saint-Augustin Impérial Magnus (S.V.P. ne pas prononcer Sin togustin mais SAN TOGUSTAN.) –C’est le meilleur! Nous dit-il, Une grande ou une petite?  -Une grande s.v.p.  Il revient, présente la bouteille aux deux convives, montre que c’est un Premier Grand Cru, mais les deux convives voient surtout ses beaux gants blancs et qu’il tient la bouteille des deux mains en versant un doigt du jus divin dans la coupe de monsieur André XIV.  Ce dernier, en tenant sa coupe par le pieds,  fait tourner la sève divine de quelques tours, hume et goûte.  D’un léger signe de tête, il signifie au sommelier qu’il daignera bien en boire et que sa dame aussi.   Un autre serveur rempli nos coupes d’eau gazeuse.   Il porte aussi des gants blancs.  Je dirais même plus, les quatre serviteurs aussi en portent.  Monsieur Dame affiche alors un air de pas impressionnés, mais pas du tout.  –N’est-ce pas ma chère?  -Vous avez entièrement raison, mon cher André, il est sublime ce San Togustan!   Ici,  on se place  le dos bien droit, la tête haute , et madame la tête encore plus haute pour afficher son air hautain, que dis-je? Son air princier, les lèvres un peu pincées, vérifie si les autres convives sont de sa « caste ».  
Il y a à notre droite, une tablée  d’africains. Un homme, 4 femmes, 3 ados, une jeune fille et un bébé.   Certes un riche Ministre, ses épouses, les enfants et les nounous pense madame de Sherbrookepadour.   À notre gauche une vieille dame anglaise et à ce qu’il semble sa fille. Une amie de la Duchesse d’Edimbourg?
Un peu plus loin un couple de français. En tenue plutôt disons un peu simple à mon goût.  Le frère du Comte de Chépaou et son épouse j’ose espérer!  Rassurée, pas de roturier en notre présence, voyons voir ce que nos cuisiniers ont concocté. 

Sur la carte du Menu « Joyeux Noël, Merry Christmas, Buon Natale, Frohe Weihnachten » (on voit ici les nationalités qui résident à l’Africa et surtout qui visitent la Tunisie) nous remarquons tout d’abord  que nos hôtes n’ont écrit que les mets;   aucun prix n’apparaît.  Rien qu’à voir la panoplie d’ustensiles, « ça va nous coûter un bras »!  Bof!  C’est le soir de Noël?   Mangeons! Buvons!  Festoyons! Et Tchi-que-Tchi-que la carte Visa!

MENU
Assiette Fine Bouche
Crème d’Artichaut frais à l’Essence de Caille
Filet de Loup Denier sur  coulis de tomate
Duo de sorbet à la menthe fraîche
Paupiette de Dinde aux Marrons
Et au Saumon Fumé
Pomme Château
Légumes du Jardin
Parfait glacé sur coulis d’orange
La bûche de Noël

Ici débute la leçon d’étiquette et la comédia del arte .  Nous savons que nous débutons avec les ustensiles du bout et ainsi de suite jusqu’à l’assiette.  Bon, ça va pour le premier service. Passe aussi la crème et sa cuillère.  Un pur délice soit dit en passant.  Tout se déroule bien jusqu’au Filet de Loup Denier.  Il nous reste deux couteaux :  d’abord un couteau ordinaire, de grande taille et un couteau d’une forme particulière, on dirait un couteau à beurre, mais en plus grand.  L’étrange est placé après le couteau ordinaire.  Si on déduis bien et si on respecte l’ordre :   c’est donc l’ordinaire qu’il faut choisir. comme nous savons qu’après Le Loup vient La Dinde, l’étrange couteau, malgré sa place,  ne conviendra certes pas pour manger de la viande.  L’énigme persiste toujours, lequel convient?. 
Comme on veut donner l’image de gens super à l’aise devant tant de chi-chi; on prend le grand couteau, n’est-il pas le suivant dans l’élimination? Et on mange le Loup Denier.   Mais madame reste sceptique, dans une de ses vies, ou de ses nombreuses lectures, elle a déjà vu qu’on mange du poisson avec le couteau bizarre.  Monsieur lève la tête, et discrètement, il regarde non pas à droite, la tablée du Kenya (Ministre ou pas, on risque de manger avec les mains), mais à gauche celle de la dame du United Kingdom.  Effectivement, elle mange son poisson avec le fameux couteau en drôle de forme.  Mine de rien, la non moins aristocratique mais néanmoins comédienne que je suis, très très discrètement, essuie le couteau avec un morceau de pain, espérant que personne aux gants blancs ni les convives ne l’a remarquée, le repose sur la table et fini ses dernières bouchées de Loup Denier  d’un naturel déconcertant!  -Délicieux ce Loup Denier, n’est-ce-pas mon cher?  Entendre ici, le fou rire des deux.  Vraiment on se bidonne! comme le dit mon amie la Princesse Monique de Cotonou!

Au fil des plats, servis par nos 4 serviteurs, je dois vous dire que le service est impeccable.  Il n’y a plus d’eau dans ma coupe?  Vite, on la remplie.  La coupe de vin n’a pas le temps de se vider, le sommelier en remet. Et on admire toujours le style qu’il a, à nous servir en tenant la bouteille des deux mains.  Un serviteur à gauche, un à droite, les plats se succèdent, une fourchette par-ci un couteau par là, bref, nous nous régalons royalement. L’orchestre nous fait toujours un charmant concert « whaaaaaat aaaaa wonderfuuuuuuul woooooorld ».  Le Bonheur est à Tounès! (tunis en arabe) Le Magnus Impérial étant égal à son appellation de Premier Grand Cru, « Le paradis en bouche  »!   Trinquons  à LA BARAKA!  Nous sommes vachement chanceux de vivre de si beaux moments et……  Joyeux Noël à G.! 

Nous sommes au 6 e service, celui du Sorbet.  Ici, aucune question ne se pose, il vient avec sa cuillère, ou plutôt sa petite pelle.  C’est vraiment à quoi elle ressemble.  Puisqu’il n’y a plus d’ustensiles des deux côté,  on se demande bien à quoi serviront les 3 autres en haut. En cas de doute, on est pas inquiet, un bref coup d’œil à Londres à côté et notre honneur sera sauvé.  C’est à ce moment qu’avec une assurance déconcertante, le sommelier nous les place à gauche et à droite et qu’il enlève les graines de pains avec un p’tit truc que nos serviteurs de la rue TC n’utilisent jamais.  Ai’je dit graines de pains?   Nous avons des graines de pains sur la table?  A., toujours avec discrétion,  vérifie si la Dame du United Kingdom en a.  Aucune graine. Bof, notre pain était certainement plus sec que le sien. 

Et on  nous sert le Parfait glacé. L’assiette est très joliment décorée : des petits ronds de coulis d’orange, de la menthe fraîche et tout autour de l’assiette on dirait des mots écrits en arabe et ce en chocolat.  Queeeee c’est beau!   Il reste queeeeee nous commençons à être « bourrés » et que le Festin n’est pas à sa fin!  Le Sommelier et les serviteurs pour les autres,  arrivent  avec LA Bûche de Noël qu’il nous présente, en se penchant.  Admirons le chef d’œuvre du pâtissier :  des petits sapins sur le dessus avec « ma cabane au Canada » à côté, un croissant de lune décoré de chocolat, et une décoration qui fait office de feu d’artifice au milieu!   Ahhh yaille yaille!  Il y en a pour 6 en plus.  Il nous sert une tranche, avec ses 10 cm de crémage!  OUF!   JE N’EN PEUX PLUS et Monsieur  André XIV non plus. Mais quand même, nous honorons le dessert d’une bouchée ou deux  et  gardons espoir de sortir de table vivant! 
        Dites-moi, ma chère, prendrez vous du thé?
–    Non mon cher, j’irais bien me coucher! 

Voilà!  Notre soirée du 24 décembre 2005.  Dans un mois, nous payerons la modique somme de  190$  (de la « p’tite bière » comme on dit)  Pas cher,  pour ce gargantuesque repas et une si charmante sortie.  En entrant dans la chambre, qu’est-ce que nous apercevons?  Hé Oui!  Une autre Bûche de Noël!  Gracieuseté du Directeur!  On la donnera à R. et H. demain.  Nous sortons avec eux.  Ils nous amènent à Kourbous et Hammamet!

Je vous reviens plus tard avec le récit de ce JOUR de NOËL!


Bis’lê’maaaa! Qui veut dire Au Revoir en arabe.