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21 oct. 2011

Une sortie à TUNIS


Ce n’est pas sous mon parasol, allongée sur ma chaise longue à la piscine du Sofitel Tfeila de Nouakchot que j’ai composé mon coucou.  Eh bien non!  Je suis toujours assise devant ma « tortue » du Publinet de l’avenue H.Bourguiba!   Nous devions quitter le 6 janvier?   Nous quittons le 12.   Nous n’en sommes pas malheureux.  Un mois à Tunis est loin d’être désagréable.  Et pourquoi ce changement de calendrier? 




C’est l’Aïd El Khebir!  La GRANDE Fête du Mouton, les 10 – 11 janvier.  Une grande fête musulmane.  Deux jours de congé!  On pourrait dire quatre.  Un jour pour préparer les deux jours, un autre pour se reposer des deux.  Une semaine de perdue concernant C Inter.   Or, comme c’est aussi 2 jours de congé en Mauritanie, A a préféré « les perdre » ici.   Ça coûte moins cher perdre son temps à Tunis qu’à Nouakchott.  Et comme nous sommes très heureux ici ça fait notre affaire.  Même si moi j'aime bien vivre à Nouakchott...  

C’est incroyable!   Déjà UN mois?  On dirait que ça fait 2 semaines.  Le temps passe tellement vite!  La semaine dernière, nous étions jeudi, on se pensait à mardi. Heureusement que j’ai acheté un calendrier au Dollorama avant de partir.  Je le laisse, bien en évidence sur le pupitre, juste à côté de la flèche qui me montre où est la Mecque au cas ou je veuille faire ma prière quand le muezzin m’y invite.   Chaque jour qui passe, est marqué d’un chiffre.   Ainsi on risque pas de manquer l’avion  J’en suis au numéro 26 ce matin. 

Tant qu’à attendre l’avion, si on allait prendre une marche ? Vous avez marcher à   Casablanca, Nouakchott, Dakar, Bamako, Libreville,  mais pas à Tunis.  Vous connaissez nos décors, nos restos, nos plats, nos  ceci nos cela, mais un tour du quartier pas encore.  Alors, attachez bien vos lacets, nous partons!

Comme le séjour Tunisien n’en est pas un de «chaise longue-piscine- bronzette » je dois faire autrement. Outre lire mon très intéressant bouquin « La Rose Pourpre et Le Lys », écrire mon Carnet de Voyage et en e-partager quelques chapitres avec vous.  Outre tenir le registre des dépenses personnelles et celles de C Inter, pitonner 2 heures au Publinet pour envoyer 3 mails, faire mes petites brassées de lavage, ou des jours carrément rien faire,  tous les jours j’arpente et ratisse de long en large le centre-ville de Tunis. Je musarde de rue en rue, de boutique en boutique.  À mon très grand soulagement, jusqu’à date,  je dois vous dire qu’il n’y a aucun danger à circuler seule à Tunis.  On épie « la gazelle » de la tête aux pieds,  mais on ne l’interpelle pas.   C’est même une gazelle qui m’a dit :  « vous êtes très élégante ». Et une autre m’a dit :  « votre parfum sent vraiment bon » Merci beaucoup!  Donc, la très élégante gazelle aux effluves  d’Armani Mania,  enjolive et parfume les rues de Tunis sans aucune crainte.  Il est 11 heures, nous partons!

Prenons le jour où j’ai eu besoin de mes kleenex rose parfumés à la rose, de déodorant, de dentifrice,  et de grignotages.  Je demande à Aïcha dans son costume de soubrette où je peux trouver tout ça?   -Mais tu vas à Champion, c’est comme à Carrefour, tu trouves tout et c’est pas loin.  Et elle me le montre de la fenêtre de la chambre :  - tu vois, c’est là-bas où il y a 2 arbres.   Oui, je vois bien les 2 arbres et une grande rue qui semble y mener.  Ouais, pas loin? Voyons voir à pieds maintenant.   Sur ma carte de Tunis, je vérifie les rues à prendre et mémorise les principales.  Par prudence,  j’écris sur un bout de papier le numéro de mobile de A. :  xxxxxxx.  J’ai aussi dans mon sac une photocopie de mon Passeport.  Je garde toujours en tête que si je me perds, ma dernière arme sera de m’installer à un coin de rue et de faire comme ils le font : étendre  le bras,  lever nonchalamment la main en pointant de l’index le taxi jaune qui n’a pas de passagers :  Hôtel Africa s’il vous plaît!  Il est donc impératif de me garder quelques dinars en poche.



À la sortie de l’hôtel, 



je tourne à gauche, traverse, saine et sauve, l’Avenue Habib Bourguiba et après 2 coins de rues tourne à droite.   Nous nous trouvons sur  l’Avenue de Paris.  Ma carte m’a indiqué les rues perpendiculaires : Garibaldi, de Ghandi, du Luxembourg,  de Lénine, de Ghana, de Naplouse, de Naplouse?  ooopss je me suis trompée.   Je retourne de Naplouse pour prendre l’avenue Habib Thaneur? Jean-Jaures?  « où je suis là ? »  je demande à un policier où est Champion? –  continue tout droit, prends le passage, tu connais le passage? – Oui c’est le petit passage entre le TGM et le grand immeuble blanc?  (je l’avais remarqué mais n’avais pas osée le prendre)  -  après tu traverses les rails et tu arrives à  rue de Palestine et c’est à 400 mètres.  Je rebrousse chemin et  fais ce qu’il me dit.  Au dit « passage » je suis un peu méfiante par ce que c ‘est un petit trottoir à moins d’un mètre de large, entre un immeuble et une clôture là où sont les rails du TGM.  Je prends une grande inspiration et le passe sans heurt.   Je traverse de l’autre coté des rails,  une pancarte sur immeuble m’indique la rue de Palestine et  voilà!  Champion!   Ahhh mais pas juste Champion, c’est un centre commercial et il y a aussi un Mariannaud.  Une gigantesque Parfumerie.  Justement, j’ai besoin d’un rouge à lèvres.  

J’entre.  Une jolie Tunisienne me reçoit, me conseille et me maquille de crayon et rouge à lèvres qui, selon elle, m’ira très bien :    Rouge Éclipse couleur #24 « Cuivre Troublant ».  Je m’éclipse de cette parfumerie et entre au Champion faire mes achats.  Je fouine  dans les allées tout en inspectant les produits qui y sont étalés.  Et il y a 2 étages à Champion.  J’ai le temps!  J’aime ça faire le tour des épiceries étrangères.  Je manque jamais l’occasion d’y aller.  Les hyper-marché, les pharmacies, les parfumeries, les librairies.   Ahhh les librairies, je voudrais en avoir une à moi toute seule.   L’odeur du livre me donne des frissons.  Revenons à Champion.   Je marche dans toutes les allées.  Contrairement à chez nous, ici, la Poissonnerie a tout un pan de mur.  Et ça me prendrait une page pour vous réciter l’étalage.  Je perds beaucoup de temps au comptoir des crèmes, gel douche, etc…  Bien voilà c’est fait.  J’ai vu ce que mange et dans quoi mange les tunisiens.  Bref j’ai tout vue leur « style de vie »!    Et aussi  trouvé ce que je voulais.   Il est 13 h 15, faudrait bien penser à  rentrer. 

Espérant ne pas trop  « troubler »  de Tunisiens avec mes lèvres fardées de mon nouveau rouge,  cuivre troublant,  je reprends le même trajet.   En passant devant les petits restos, l’odeur du poulet grillé aux herbes me fait saliver.   Faut dire que j’ai pas dîner et j’ai faim.   Comme des gargotes à shawarma il y en a à tous les 20 pas,  je choisis celui qui me paraît le plus propre.   Là où il y a des femmes aussi.   Devinez mon choix?  Hé oui, un  Shawarma poulet, que je mange debout.   Dans une gargote  il n’y a pas de table.  Que des comptoirs au mur.  Mmmmm non mais cé tu bon un shawarma avec des frites dedans!  J’ai mangé, j’ai payé 1 dinars 50, on continue, tout en jetant des coups d’œil au boutiques de « mobiles » (cellulaire)  que je rencontre sur mon chemin.  Je voudrais bien en avoir un.  Un qui me servira partout en Afrique.  Mais, comme je n’ai que 10 dinars en poche, c’est pas aujourd’hui que ça va se faire.  À 14 heures 30, le portier de l’Africa m’ouvre la porte « Bonjour Madame! »  Ouf!  Vivement mon lit, les deux pieds appuyés au mur! 

On s’est bien reposé les pieds?  On repart!  Le lendemain matin c’est toujours vers la gauche, direction sud.  Vers la droite c’est le Port, La Goulette et mon Publinet.  On prends donc les rues Charles de Gaules, de Carthage, de Hollande,  de Yougoslavie, de Russie, du Maroc, d’Algérie mais quelques unes difficiles à retenir du genre :  Abderrazak, Ibn Khaldoun, Farraht Hacheb pour enfin aboutir à la rue Al Jazira.  La rue des marchands ambulants mais aussi celle qui longe la Médina.  C’est là que j’ai acheté mon Hijab.   Le samedi c’est impossible d’y aller tellement il y a de monde.  A. et moi avons rebroussé chemin;  nous étions incapable d’avancer.  C’était suffocant!  Les matins de semaine c’est moins pire.   Mais, contrairement à beaucoup de villes africaines, (et à la Médina) sur Al Jazira, les vendeurs ne vous embêtent pas ni ne vous agressent comme à Dakar disons. On vous laisse regarder, on vous aide à choisir, et on vous demande le même prix payé par les résidents.  On les entends crier en arabe, dieu sait quoi!  Ahhh la la on est loin de la rue Wellington quoi!   Décidément, c’est très agréable la Tunisie!

Comme je ne veux pas me perdre, je fais un trajet en carré.  Du moins je tente d’en faire un.  J’observe là où je passe.  À chaque coin, je remarque et tente de mémoriser quelle boutique ou hôtel pour me repérer au retour.  C’est ça ou faire comme Le Petit Poucet?  Laisser tomber sur mon parcours, non pas des morceaux de pain mais au nombre ou j’en mange, des morceaux de Shawarma! Ha ha ha!   Ce matin, dans le même quartier, carrément perdue,  je suis arrivée au Marché Central.  Oh la la!   En fait c’est le marché où vont les Tunisiens « ordinaires » ceux qui n’ont pas les moyens d’aller à Carrefour, Champion, Monoprix ou Géant pour leurs emplettes.  Je n’entre pas à l’intérieur.  Voir les poissons et les têtes de veaux ou toutes autres cadavres ne m’intéresse nullement.   Une odeur d’épices titille mon odorat!  Je vois des kilomètres de poches d’épices de toutes les couleurs.  Je m’arrête à la première vendeuse. 
– qu’est-ce?  Que je demande à la dame.  – Corète (et un mot en arabe) me dit-elle   - - - Corète?   - Une épice pour le poisson.  Enfin, elle a pas dit la phrase au complet, elle en est incapable.  Elle a dit :  « poisson » et a mimé de ses doigts qu’on en met une pincée dessus.  J’en prends et aussi du carvi.  On verra ce que ça donne de retour dans ma cuisine. Ahhh Mon dieu!  Cuisine!  Quel mot horrible!  Balai, torchon, vaisselle, OUACH!  « quéqua » que je dirais à Marilou!  Ha ha!  Ok Ok on s’égare là.   Il est 13 heures.  L’heure d’aller manger mes amandes, ma poire, mes 2 biscuits Saïda aux 6 céréales et mon yaourt.  Nous grignotons le midi.  Nous nous empifrons le soir.  

Mais par où je passe?  Je marche, et j’aperçois la rue Charles de Gaule, elle aboutit à l’avenue de France et ensuite H.B.  cella-là.   Je la prends souvent pour aller à Monoprix.  Par manque de repère, je ne sais pas si je la monte ou la descends, bof, marchons-là, on verra.  Ooopsss!  Voilà un kiosque à lunettes de soleil eeeee pardon de verres fumés.     Putain!  des Dior, Gucci, Chanel, Armani et j’en passe.  La mode est aux énormes lunettes qui te couvrent quasiment le visage.  À Libreville les « hôtesses de l’air » d’Air France en portaient toutes.  Des Dior surtout.  J’en ai vu à  400$ à l’aéroport CdeG.   Voici que j’en ai en pagaille devant moi.   Des contrefaçons?  So What! Personne sur la rue TG ne le remarquera.  Pas le choix,  perdue pas perdue, j’arrête.  Spécialement à l’étalement des Grosses Dior avec un Gros Dior écrit sur le côté!  - c’est combien?  5 dinars!  Bordel!  J’en prends 2 paires : des marrons et des noires.  –vous pouvez me dire par où je passe pour retourner à Habib Bourguiba?  Il me montre la direction en diagonale, mais j’étais dans le bon sens, c’est déjà ça! Avec mes Grosses Dior qui me protègeront non pas seulement du soleil, mais au volume qu’elles ont, aussi du vent;  je remonte par la rue d’Espagne et le vent me ramène saine et sauve à la porte de mon hôtel.  

Plus je déambule dans mes rues, plus je me questionne:  les Tunisiennes ne s’achètent-elles queeeeee des chaussures?  Il y a un magasin à toutes les 2 boutiques quel que soit la rue, quel que soit le shopping center, quel que soit le quartier.  J’ai jamais vu autant de boutiques de chaussures, ni de chaussures de ma vie.  Je me dis que si elles marchent comme je le fais, je « capiche »!  Je remarque surtout les  bottes à talons hauts et aiguilles,  à bouts pointus, très très très pointus,  assez que le bout retrousse.  Tu chausses des 36 et on dirait que ce sont des 39 avec ça.  Imagine si tu chausses du 39?   Oh la la!   Beaucoup sont décorés de « diamants »,  posées comme un bracelet à la cheville,  sur une boucles, enfin un peu partout sur la botte.  Habiter ici quelques mois, certes j’en porterais avec ma belle jupe paysanne noire pi ma petite robe noire à froufrou.  Mais vous me voyez,  sur la rue TC avec un tel accoutrement?  Moi non plus.

Côté vêtements?  Rien de bien reluisant pour ajouter à ma garde-robe.  Les vitrines ne me montrent que des gilets à col roulé,  en laine (ou acrylique) et de couleur marron, rose, noir ou bourgogne.  Des jupes, pantalons, vestons, manteaux toujours de ces même couleurs. Un jour, au Palmarium, Oh Surprise!  je vois dans la vitrine deux beaux t-shirt:  Un Versace et un Chanel.  J’aurais un penchant pour le Chanel mais il n’est pas de la bonne couleur.   Le beige avec Versace brodé en brillant dessus me plaît bien.  Allons voir.

J’entre et  me dirige vers le t-shirt convoité.   Je demande à la vendeuse de quelle « grandeur » est le Versace?  GRANDEUR?  Me dit-elle,  en me regardant de haut en bas  - Eeeee avez-vous du petit?  du grand?  - Ahhhhh LA TAILLE?  -  Oui oui, avez-vous TAILLE large? grand?  -  c’est TAILLE unique, il faut l’essayer.  Ce que je fais.  Je ressors de la cabine et déçue je remets  le t-shirt de TAILLE unique car il est trop « serré » que je lui dis.  - Serré? –Eeeeee (pensons vite) MOULANT !  Fiou c’est le bon mot, elle a compris.  -Mais madame c’est un BODY (lire bodi) et c’est MOULANT  un bodi.  Je lui explique que ça fait plus que mouler, que le  bodi, il  « aplatit un peu trop les seins » tout en mimant ce que je lui avance.  Est-ce le mime?   Elle a compris « aplatit aussi ».  Alors,  elle me dirige vers  ceux qui ont une TAILLE  S M et L et qui ne MOULE pas ni n’aplatit.  Beurk!  (que je ne lui mime pas) ce sont ceux qui me font horreur.  – Merci beaucoup!  Je suis sortie les mains vide mais quelques termes précis dans mon disque dur :   les vêtements ont une TAILLE et non une grandeur!  Et qu’un BODI ça serre pas mais ça MOULE.  J’ai aussi appris que brun cé pas brun, cé MARRON.   Tiens, tant qu’à parler de la langue froooonçaise, faisons une petite parenthèse de sa DICTION. 

J’ai beau me mettre la bouche en « cul’d’poule » pour me faire comprendre, m’appuyer la langue sur les ddddents pour ddddire mes dddddd, de même pour les Ttttt et ne pas  « dzire  tsu veux  tsu dzu thé » la prononciation du « in » nasillard québécois n’est pas du tout compris.  Exemple :  si on demande « du VIN rouge s.v.p » on se fait répondre :  « Pardon? ». …« du VAN rouge s.v.p. » et arrive une bouteille de Magon!  Ban, cé bian bian difficile, toujours penser à dire :  « Deman matan je mangerai du pan au raisan et avec les van dinars qui me reste je m’acheterai une bouteille de VAN rouge.  Tian toi! »  Il faut y penser à chaque fois. C’est donc une pratique quotidienne qui nous amuse bian.  Par contre, A.  aurait intérêt à prendre des cours de langue allemande.  On lui parle en allemand partout où il passe.  Il dit qu’on le prends certes pour le Président de Daimler Chrysler !

Et le Président de Daimler Chrysler, depuis notre arrivée,  par son  comportement alimentaire, m’étonne et c’est peu dire.  Je suis très surprise de le voir vider son assiette,  de manger des frites et toutes les frites, de s’aventurer dans le choix de ses plats.  Et plus étonnant encore,  il mange du spaghetti bolognaise plus souvent que moi.  Là vraiment j’en suis « bouche la bée »!  Il dit que la sauce est très bonne.  Je suspecte les chefs de les faire avec de l’agneau haché.  Plus encore,   il sauce  son « pan » et sa viande dans le harissa,  la sauce ultra-piquante made in Tunis, et ce,  tout au long du repas.  Un autre homme voyage avec moi.  Mais faut dire, et vous le radoter encore :  nous mangeons très bian et pour pas cher.  Des jours, on se demande sérieusement si on devrait pas aller dans une Agence Immobilière pour voir les Villas et les  aparts à vendre, du moins à louer, à Hammamet tiens.  C’est ça ou demander l’asile politique.  Dire que « Ducon » (l’ineffable Duceppe) le Bloqueux en chef, nous opprime!  OK!   ici on se calme, on inspire….on expire….une deuxième fois…pi encore une autre fois!  C’est pas le moment de faire ta campagne électorale Suzanne!  Avant que je me « gonfle »,  je prends congé de vous!