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13 févr. 2016

Française ou Canadienne?



Je ne parle pas « canadien » qu’il m’a dit le marocain qui est venu terminé son café à ma table, au petit déjeuner. Je devrais plutôt dire l’hurluberlu qui a pris son café à ma table ce matin. 

Qui est-il? 

Depuis que j’habite ici, je l’ai vu à quelques reprises.  Le soir au Barbecue par exemple et au petit déjeuner aussi. Il vient, il part, il revient et repart.  La plupart du temps il est accompagné d’une « jolie demoiselle » du Niger.  Ce matin, il est seul à sa table.  Dès que je suis rentré il m’a dit, non, je devrais dire il a crié de sa table  - Madame, je te vois à la piscine, toujours la piscine !  Je lui jette un regard mais ne dit rien.  Il cri encore plus fort. 

Je te vois, à 10 heures  et tu es sur ta chaise longue. Tu te fais bronzer et tu fais la lecture et je te vois échanger avec le Maître nageur bla bla bla, bla bla bla, bla bla bla.    Enfin, il défile dans les moindres détails, tout ce que je fais depuis que j’habite ici.  Et les petites-déjeuneurs du restaurant en sont témoins.

Vous m’épiez ?   
- Ah mais je suis à la fenêtre de ma chambre et je vous regarde. (Et avec ses mains il dessine un corps bien moulé.) Des jours j’ai eu envi de vous saluer de ma fenêtre.

Il a un accent très prononcé que je reconnais très bien.  Il est arabe voire marocain etje mangerais ma tasse si il n’en était pas un.   

Il me demande si je veux une Omelette espagnole, comme celle qu’il mange.  –Je te l’offre. Je lui dis que je préfère mes Toasts. Que je commande à Amadou. Deux Toasts.  Ce dernier voit bien que je suis prise au dépourvu par ce drôle de pistolet.  Alors il vient à ma table et me dit - C’est un client, il fait trop la fête.  Je viens donc de comprendre l’exubérance du personnage. C’est un oiseau de nuit et elle vient de se terminer « sa nuit ».  Mais que fait-il au Niger ?

Il est assis de l’autre côté de la table du Buffet.  Je vois qu’il fait tout pour que je le regarde.  Je fais tout pour ne pas le faire.  Je garde le nez dans mon assiette.  Soudain, le marocain qui a fêté toute la nuit, vient me demander si il peut prendre place, en déposant sa tasse d’expresso sur ma table.  Il m’offre d’en prendre un avec lui.  Je le remercie, je préfère un café au lait.

Ça y est, je sens qu’il va me draguer !

Je suis quand même rassurée. Je vois que tous les Serveurs « me tchèquent » pendant que l’hurluberlu me fait la conversation. Je dis hurluberlu parce que sa façon de se comporter est des plus extravagantes.  Et il parle très fort.

- Ça fait dix ans que je vis ici. 
– Vous travaillez ici ?
- Non je demande la charité et on m’offre le couvert.
- Et vous faites quoi de vos journées à part m’épier de votre fenêtre ?
- Je fais beaucoup la fête.  Je voyage beaucoup.  Au Burkina, Guinée, Sénégal. Bla bla bla, bla bla bla,  

Enfin, je vois qu’il me barratine n’importe quoi, ce qui ne me dit rien sur lui réellement. Quand même, il est pas mal, je dirais qu'il approche la quarantaine, bien « friqué » comme on dit ici pour bien vêtu.  Il a une Rolex au bras. Il s’adresse aux Serveurs comme si c’était lui le propriétaire du Gaweye.  Il connaît tout le personnel et je vois que tout le personnel le connaît aussi. Malgré mes questions, je n’arrive pas à savoir ce qu’il fait vraiment dans la vie.

  Et il te drague ?  Mais bien sûr qu’il le fait.  Vous connaissez un arabe-marocain qui ne le fait pas quand une jolie femme (présomptueuse La Boutique ?) est assise toute seule à une table dans un restaurant ?  Je l’ai même vu vérifier le numéro de ma chambre, puisque la clé est sur la table, et on le voit très bien « en gros ».  Il me dit, entre autres : 
- Et ton mari il n’est pas jaloux ? 
- Mais pourquoi le serait-il ?
– Une belle femme comme toi, toute seule à l’hôtel et toute la journée… bla bla bla….. 
Je sens que vais devoir m’éclipser en douce du restaurant à la fin de cette « rencontre » de peur qu’il me suive. Mais avant, testons encore le personnage ?   

- Vous êtes marocain ?
- Ah tu as vu que je suis marocain.  Tu connais le Maroc ?  - Oui, très bien. - Tu connais Mohammedia ?  Oui j’ai mangé au resto sur le bord de la mer, je ne sais plus comment il s’appelait. Je connais mieux Casablanca.   

Bon, ok, je ne vais pas tout écrire la conversation. Elle a durée quoi. Passons toute suite à LA question :

Vous êtes françaises ?  
Non je suis canadienne 
- Ah non, ce n’est pas vrai. Tu n’as pas l’accent canadien.  Les canadiens ils parlent pas comme vous.  « Tabarnak, hostie ! » ( les baguettes en l’air) et répète encore….

Désolation à la table #20.  Tabarnak, hostie, câlisse ? C’est ça que nous laissons comme « image » à l’étranger ? C’est ce qu’il reste de « nous » ?  C’est pourtant bel et bien ce que j’entends ce matin et que j’ai entendu je ne sais combien de fois dans mes voyages. Ça m’écoeure royalement !  Hostie ! J Lol

 Alors je dis à celui qui ne cesse de prendre plaisir à sacrer, puisqu’il répète encore et encore « tabarnak, hostie d’câlisse cé pas d’même que ça marche ». Je lui dis :

- C’est tout ce que vous avez retenu des québécois que vous avez connus ? Vous avez rencontrez que les brutes, ce sont qu’eux qui parlent comme ça.

- Mais non, j’ai entendu ça de la bouche des Ingénieurs dans les Mines. 

Ah ?  Ingénieur ?  Mines ?

Après avoir tenté de le convaincre que les canadiens français ne sont pas tous des brutes, il persiste à me dire que je suis française.  Il me demande de le lui prouver, que je suis canadienne.  Que lui dire ?  Je cherche.  Non seulement que lui dire, mais comment le dire.  J’ai perdu mon accent ?  Ouais, un peu.  Je lui dis même ça, que c’est « par déformation professionnele que j’ai cet accent ».  Sur la table il y a mon petit sac dans lequel je mets mon iPhone, rouge à lèvres, etc.  Alors je m’applique bien à le dire le plus « ticoune » possible :

-Tu sé tu commin on appelle çaaa un naffffaille de maême ? Onnnnappelle çaaaa un sacooooche.

Et je le dis très vite.  Et il n’a rien compris.

- Ah mais non, tu imites bien là.  Tu es française.  Tu parles vraiment pas canadien.
- Et bien tu as raison, j’imite bien les canadiens !

Je le laisse faire son cinéma. Là, il a fini son café.  Moi aussi.  Je ne veux absolument pas prendre l’ascenseur avec lui.  Absolument pas.  Je me lève donc avec ma tasse, lui montrant que je vais m’en chercher une autre.  Ma troisième.  Et je lui dis -  Bonne journée ! 

Je suis chanceuse, deux jeunes femmes sont assises pas loin de ma table.  L’Hurluberlu va donc tenter de les séduire.  Ça n’a pas marché à la Table 20.

Comme je n’ai pas réussi à savoir qui il est vraiment et que ça m’intrigue,  en signant la facture, je demande au Maître D :  Qui est-ce ?

- C’est un bon client.  Il travaille dans les Mines d’OR.  Il a beaucoup d’argent.  Ça fait dix ans qu’il loge ici quand il est à Niamey. 

J’étais certaine qu’il avait du pognon.  Juste à le voir commander et donner ses ordres à tout le monde.  Et à se faire servir comme si il était le Roi du Maroc. J’étais certaine que l’hurluberlu était bien nanti.

Je croyais m’en être débarrassé.  Hé bien non.  À 10 heures, je regarde par ma fenêtre si « mon spot » est bien préparé par mon tout charmant Yao.  Qui vois-je ?  La « Mine d’OR » qui est assis sur une chaise longue de la piscine.  Putain !  Il va encore me déranger ? 

Peut-être pas.  Il y a des jeunes femmes avec lui. Dont une juste à côté de lui.  Me sauvera-t-elle ?  OUI.  Je suis descendu, je ne suis pas passé devant lui mais de l’autre côté de la piscine.  Et ne l’ai pas regardé. Enfin, avec mes verres fumés je le faisais.  Juste pour le voir faire avec les Nigériennes. Et commander ses bières.

De 10 heures à 11 h 45, il a bu 7 bières.  Et il a fait « suer » à peu près tout le personnel en poste à la piscine.  Le Barman surtout. 

J’ai donc eu la paix pour ma dernière matinée sous ma Paillote.  


Amen !   



10 févr. 2016

Déjà terminé?

Les nouvelles Robes/Plage-piscine de La Boutique

Elles sont vraiment belles mes robes, je les aime beaucoup.   Le Tailleur voulait faire "plus de  la fantaisie" c’est-à-dire mettre de la broderie autour du cou.  Cheybou "on est ensemble"  lui a dit :  Fais ce qu’elle te demande de faire. On verra plus tard.   Plus tard, c'est à mon retour.  Le Tailleur a déjà un contrat avec La Boutique.  Si nous revenons, je pèse bien sur le Siiiii....c'est certain que je vais apporter encore du tissus, et cette fois-ci il y aura en plus « de la fantaisie ».  

Et ça t’a coûté combien ?  La modique somme de 5 000 francs pour les deux. = 11$.    Pas cher.  Vraiment pas cher.  Impensable payer un tel prix « dans mon pays ».   Je pense même apporter un modèle de chemisier que j'ai à la maison et que j'aime bien et m’en faire confectionner un en tissu africain avec de la fantaisie bien sûr.  Enfin, bon, on n’y est pas encore.  On traversera le pont rendu au fleuve Niger qu’on dit ?  Bien voilà, on fera comme tel.    





Note:  Le sac de plage a été confectionné spécialement pour Madame DAKAR.  



L’enfant perdu.

Le Doyen me disait hier que le petit fils d’une Nigérienne de son groupe était perdu.  On ne savait pas où il était.  Personne ne l’avait vu au village.   Ça fait deux jours qu’on est à sa recherche. 

Bonne nouvelle.  Aujourd’hui, l’enfant a été retrouvé.  Ce qu’en pense la Mamie ? 

Nous sommes à quelques jours des Élections. (21 février)  Il arrive, qu’on enlève un enfant, pour le « sacrifier » dans le but d’obtenir ce qu’on demande.  En l’occurrence ici,  les villageois veulent « gagner » leurs Élections.  Elle croit que l’enfant avait été enlevé pour cette raison, mais qu’il devait y avoir un « autre choix » puisqu’il est revenu. 

À entendre cette histoire, je me dis que je suis loin.  Très loin.   Et à voir cette photo aussi, je me dis que je suis très très très loin.  Le Trafic sur l'autoroute, ce matin:





La deuxième femme

Le jeune frère de Z. (Z. travaille avec A et il le voyage aussi tous les jours)  vient de prendre une deuxième épouse.  Non sans problème.  Z. est le « Conseiller principal » de toute sa famille.  Il est seul de la famille, à avoir « fait des études » et pas n’importe lesquelles.  Universitaires.  Alors, Z. il sait tout et il peut tout régler.  Même si il est le plus jeune, c’est lui l’Avocat et le Juge en quelque sorte.

Son jeune frère lui raconte que c’est très difficile pour lui en ce moment.  Sa première épouse n’accepte pas du tout la deuxième.  Cette dernière n’habite pas encore avec « le couple »  mais il voudrait bien « l’introduire » dans sa maison au plus vite.  Ça coûte cher la loger ailleurs.  Qu’est-ce que je fais ?  Voici ses conseils.

Elle va te faire du trouble c’est inévitable.  Mais ça ne va pas toujours durer.  Tu vas être obligé de tout lui donner ce qu’elle te demande.  Elle va même te priver de « relations ».  Tu n’auras pas le choix d’attendre.  Il faut être patient.  

Quand elle va voir que tu persistes et que la deuxième épouse est bien là, elle va se rendre compte qu’elle n’a plus de choix.  De toute manière, elle ne peut pas partir.  Elle va aller où ?   Ça va changer ne t’en fait pas.   Pour rivaliser avec ta deuxième épouse, Elle va se maquiller, se coiffer, être plus « sexy » pour bien t’aguicher.  Pour que tu l’aimes autant que l’autre.  C’est à ce moment que tu auras gagné. 

D’abord, tu auras une première épouse plus belle qu’avant et plus sexy.    Et une deuxième aussi.   Tu seras gagnant ! 

Commentaire très personnel :    J’irais me faire belle AILLEURS !   J 

Le Manequin de La Potinière

Parlant d'aller se faire belle...je parade tous les matins au restaurant La Potinière, lorsque je vais prendre mon petit déjeuner.  C'est vraiment drôle.  Dès que je franchis la porte, on entend le Maître D s'exclamer:  Ahhh la Boutique ce matin elle est tout en noir.......   Et le matin que je portais le "tout en noir" avec mon très beau collier que Myriam de Dakar m'a vendu, là vraiment, c'était "la folie furieuse" enfin presque  ha ha ha!  Mais je les comprends, c'est vrai qu'il est très beau et très particulier ledit collier.  Même ma belle amie Luce me l'a dit.    Pour une dame de "mon grand âge" faire la mannequin au petit-déjeuner et entendre autant de compliments sur son "humble personnage", ça lui fait beaucoup de bien quoi!  


Le cimetière

Hier nous avons invité Malham et son épouse Bintou au Buffet du soir de « notre résidence ».  Malham a une maison d’Édition.  Il travaille de concert avec A. puisque des « manuels techniques » seront édités……un jour.  Je pèse bien sur le un jour.  Rien n’est coulé dans le ciment….dans l’encre…. encore.

Or, Malham est aussi un farceur.  En nous présentant son épouse, il dit « elle est mon cimetière ».  Inutile de préciser que l’Hôtesse a sourcillé, les yeux grands ouvert.  Cimetière ? 

Il m’explique :   La femme fait « fondre » l’homme de jour en jour.  Jusqu’à la fin de sa vie.  Alors je dis qu’elle est mon cimetière.

J’ai compris que faire « fondre l’homme » voulait dire qu’il doit travailler pour lui donner tout ce qu’elle veut, toute sa vie, alors de labeur en labeur, l’homme fond de plus en plus jusqu’à la fin de sa vie, jusqu’au cimetière. 

Pas sûr que je la trouve drôle ! L 

Et Vous,  Madame La Boutique ça été ? 

La sooooolituuuuude….ça n’eeeeexiste paaaaas ....Chez moi il n’y a plus que moi….et pourtant ça ne me fait pas peur… (Gilbert Bécaud).

C’est le cas de La Boutique.  La solitude ça ne lui fait pas peur.  Et je ne suis pas du toute seule.  D’abord j’ai ma lecture qui meuble agréablement mon « activité piscine ».  Et au salon de la Suite j'écoute la Radio au poste R.F.I que j’aime bien écouter.  Quand je reviens à la maison, la radio me paraît insipide à comparer à RFI.  Et faut dire encore, que Le Doyen rentre à la maison vers 14 heures.  Mes journées ne se sont pas bien longue, sans compagnie.  Ça se passe donc assez bien.

Sans oublier que j’ai « ma Cour » au Gaweye, et tout autour de moi.  Ça m'occupe à temps plein!  D’ailleurs ils m’ont tous dit que « ahhh madame vous allez nous manquer ».  Je n’en doute pas, ça fait 40 jours que je « fais parti des meubles ».  Ceux de la piscine, du restaurant, du Barbecue de la piscine, bref on me voit partout.   Chez les Militaires compris.  Je leur ai donné des « caches yeux »  Tsé ? Ceux qu’on nous donne pour dormir sur l’avion ?  Ceux du Bizenessss sont particulièrement de bonne qualité.  Comme je les voyais aller dormir par alternance sous la Paillote « chambre » dans le sous bois, et que le soleil est au zénith à l’heure ou ils ferment les yeux,   et que surtout je ne sais que faire des ces « trucs », j’en ai fait cadeau et ils étaient très contents.  Elle est très généreuse La Boutique.


Aux petits OGNONS

Quand je mentionne la piscine, j'ai un petit pincement au coeur.  On me traite vraiment aux petits oignons...même que je peux écrire OGNONS maintenant, selon la nouvelle orthographe française.  Je l'ai entendu sur RFI.  

Bon, je disais?  Ah oui, à la piscine, je suis plus que bien.  D'abord, Yao le "piscinier" me sert le Thé tous les matins.  Le troisième bien sûr.  Quand il n'y est pas, c'est Issiya qui le fait.  Il est le Garde de Sécurité, posté à la porte d'entrée.  Et ensuite,  Soulay, le Barman, m'apporte la "potion magique" au gingembre + mon sempiternel  Youki Sodawater + citron pressé et un petit bol de délicieuses arachides.  TOUS les matins que Allah fait.  Et J'Aime Ça!     Ensuite, c'est Cheybou, qui vient me faire la conversation.  Je n'ai pas le temps de le trouver long ledit temps.  

Voilà !  Je crois que c’est mon dernier carnet.  Je suis surprise d’avoir composé quelques carnets.  Au début du séjour, je me disais, que dire quand tu es assignée à résidence ?  Que dire que tu n'as pas dit?  Bien j'ai trouvé semble-t-il.  À vous de juger si c'était intéressant.  

Aujourd’hui je remets la boutique dans les valises. 

Samedi minuit....je REPRENDS LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ!  






1 févr. 2016

La Boutique!


Lundi 1er février 2016


Je pense que je vais devoir porter mes jolies « cagoules » que j’ai achetées au Dollars King avant de partir.  J’en ai de toutes les couleurs.  Je savais que c’était la saison le L’Harmattan, celle « du sable dans l’air ».  Et paraît que ça va durer encore une semaine ou deux.   Mes séances de farniente à la piscine sont passablement écourtée parfois même je reste « à la maison ».   

Ce qui est le cas ce matin, si on regarde par la fenêtre, on dirait qu’il y a du brouillard, de la brume à l’horizon, mais c’est bel et bien du sable.  Super fin.  Je ne vois même pas les Collines de l’autre côté du fleuve.  D’ailleurs c’est mon baromètre de sortie.  Si je vois de l’autre côté du fleuve, je vais à la piscine.  Si le fleuve m’apparaît floue, je ne sors pas.  Ce matin,  c’est tout juste si je le vois le fleuve. 

Tous les matins, après le petit déjeuner, question de prendre l’air, je fais le tour de « ma salle de séjour » et du jardin.  Ce matin, de l’air je n’ai pas pris mais j’ai pris un bon grand bol de sable.  Le Garde de Sécurité me dit « ce n’est pas bon pour toi ».    En effet,  ce n’est pas bon pour les deux enrhumés de la Suite 426/427 que de se "suiffer" du sable.  Pas bon pour les poumons.  Je suis grippée.

Bien sûr que j’ai contaminé monsieur Le Doyen.  Le Doyen ? C’est ainsi qu’on appelle A. au Niger.   Vous entendez donc toute une symphonie de « rhumeries » dans la 426 et la 427.  Plus que jamais nous sommes assignés à résidence.  

Il nous reste 14 dodos avant le retour à la réalité, au froid,  + neige, et l’éternel question :   Qu’est-ce que je fais pour souper ?  

Mais d’ici là, allons lire ce que « La Boutique » pourrait raconter?  

La Boutique ?

J’ai eu bien des surnoms au fil de mes séjours africains.  La plus belle des gazelles, La plus belle, Madame Dakar, Madame non merci, Madame Bling bling,  La Première, La Magnifique, Princesse, et j’en passe et d’autres encore.  Au Gaweye,  cette fois-ci c’est La Boutique. 

C’est le Maître d’Hôtel de La Potinière, là où je prends le petit déjeuner chaque matin qui me surnomme ainsi.  Il m’accueille tous les matins.  Et derrière le comptoir, il y a aussi la réceptionniste qui voit à ce que les clients signent la facture avant de quitter la salle. Moi, avant de la quitter, je fais la conversation avec elle.  Je lui donne des petits cadeaux.  Bref, on s'aime bien elle et moi.  Chaque fois que je franchi la porte, je sens les regards se jeter sur moi. On examine madame Suzanne.

Je pense l’avoir déjà écrit.  J’ai à mon bras des montres de toutes les couleurs. Des « chinoiseries » mais très belles.   Elles s’agencent avec les vêtements que je porte.  Une rouge/noir, jaune/noir, bleu/noir, rose/noir, noir, noir/blanche, et une en Or, toutes du toc bien sûr.  À noël, Le Doyen m'a donné un armada de petites « boules brillantes » boucles d’oreilles aussi de toutes les couleurs, et qui s’agencent aussi avec ce que je porte.  Que voulez-vous, madame est coquette !  En écrivant ce mot, je me rappelle une chanson que ma mère chantait :  Y’a des loups Muguette, y’aaaaaa des loups, quand on est coquette, y’aaaaaa des louuuuups paaaaartout…. !   

Bon revenons à La Potinière.

Or, tous les matins, je me fais belle en agençant robe et bijouterie.  Après deux semaines, la réceptionniste me dit :  tout ce que vous portez s’agence bien.  Les boucles, la montre, la robe, j’aimerais bien que vous me donniez des leçons.  Et voici que le Maître D. ajoute :  Ce matin c’est noir et blanc.  Madame Suzanne c’est La Boutique quoi !  Un jour c’est rose avec les boucles roses et un autre c’est une autre couleur et tout va bien ensemble.  Vraiment je me dis que elle est une boutique !  

Depuis,  vous entendez le Maître D. dire :  Bonjour La Boutique !   Mieux encore.  Vous n'y échapperez pas, voici venu le moment de me vanter.  Samedi matin, je prends le petit-déjeuner avec Le Doyen.  En signant,  le Maître D. ajoute à mon grand plaisir :  Ahhhh vraiment, monsieur il a bien choisi quand il a choisi madame.  C’est une belle boutique !

Voilà.  C’était l’histoire de Madame La Boutique. 

Le Gingembre

Saviez-vous que le gingembre c’est bon pour le rhume ?  Je l’ai appris à la piscine.  Un matin, en allant m’installer à mon spot favori, Yao le jardinier, celui qui m’installe et le coussin et les 2 serviettes dès que j'arrive (contrairement à 1 pour les autres clients) il me demande « Maman, ça va ? ».  Parce qu’il m’appelle maman et papa pour Le Doyen.  (Le Serveur du soir lui c’est « Papi et Mami ») .

Je lui dis que - non, j’ai mal à la gorge.  Au petit déjeuner, un Serveur m’a fait une tisane avec citron et miel.  Ça m’a fait du bien.   

Après m’être bien installé sous ma paillote, mon livre sur la petite table, mes lunettes à côté,  la routine s’installe aussi.  Le Barman vient me porter mon Youki Soda water + citron pressé dans mon verre.  Mais ce matin il y a un verre en plus.  C’est la potion magique de Yao :   Un verre de jus de citron + eau minérale + gingembre.  Il me dit que pour la gorge c’est très bon.  Pi ?  Ça été ?  Hé bien oui.  Le mal était anesthésié.  Mieux encore, le lendemain plus de mal du tout.  Magie!

J’ai donc demandé à Yao de m’acheter la poudre magique.  Le gingembre.  C’est fait.  J’ai 2 sachets de gingembre dans ma valise.

Le camp militaire



J’ai l’impression de me faire bronzer dans un Camp militaire.  Il y a des soldats armés tout autour de moi.  Je suis sur ma chaise longue, et juste derrière de moi il y a en a deux qui sont assis, Kalachnikov déposé sur leurs genoux.  Et pi dans le bosquet, derrière moi encore, il y en a six autres.  Ils sont installés sous une Paillotte.  Le DG m’a dit qu’ils y seraient 24 h sur 24.  Il y en a aussi à l’entrée de l’hôtel.  Un est posté de l’autre côté de la route.  Sur la petite colline.  C’est rassurant.  Pi ça l’est pas.  Comme la chanson dit :  It’s not always right when everybody’s wrong.   On est scotché tous les soirs, à compté de 16 h 30, sur France 24, pour voir ou entendre si pas loin de nous il n’y a pas des horreurs qui nous inciteraient à quitter plus vite que prévu. J'espère que le mektoub sera clément pour nous.

Mais pour le moment nous sommes rassuré de toute part.  Certains nigériens du groupe du Doyen sont très bien pistonnés au gouvernement.  Je dirais même plus, même pire, chez les Bokos.  (Je vous raconterai de vive voix).  


Chronique littéraire !

« N’oublier jamais » de Michel Bussi. 

Note :   Il n’y a pas de faute de ma part, c’est bel et bien écrit oublier avec un rrrrrrr. 

Yport... l'hiver, la mer, la falaise, les mouettes nous servent de décor et accompagnent Jamal dans sa course quotidienne... Soudain une tâche rouge attire l'attention de Jamal, c'est un foulard rouge attaché à une clôture. Le danger qu'il avait pressenti vient de se matérialiser sous ses yeux. Au bord de la falaise, à seulement quelques tout petits mètres du précipice, une jeune fille se tient debout, l'air absent, le regard vide, les vêtements déchirés... Jamal tente de la persuader de ne pas se jeter dans le vide et lui tend ce foulard... trop tard ?


C’est le cinquième et dernier livre apporté, je viens de le terminer.  C'est LE meilleur lu ici.  Un thriller émouvant !  C’est le 3e roman que je lis de cet auteur.  Dans celui-ci, j’ai trouvé tous les éléments que j'aime dans un policier. Il nous tient en haleine, nous interpelle, nous surprend...vraiment jusqu'à la dernière page!

On se prend vite d'affection pour Jamal, un jeune homme volontaire mais un peu naïf qui va se retrouver pris dans un engrenage infernal !
On suit, on lit avec attention ou impatience, le fil de ses aventures...
Il ne sait plus où il en est : nous non plus !)
Vous croyez avoir trouvé le coupable ?j
Pas si sûr...

Que de suspense !

Le sujet captive, l'intrigue est bien menée, l'écriture moderne, le rythme soutenu.

Je n’ai plus de livre papier.  Heureusement que j’ai mon Kindle.    Je ne me verrais pas passer un jour sans un  livre.  Catastrophe pour La Boutique.   


Le Maître Nageur / Cheybou

Lorsque je logeais au Grand Hôtel, j’avais mon « Assistant » Petit Hassane.  Je voulais?  Je demandais,  j’avais.  Evidemment, à cause de mon déménagement, je devais m’en dénicher un autre.   Ça été facile, étant donné que je passe une grande partie de mon temps à la piscine, le Maître Nageur aussi, depuis le premier jour « on est ensemble » comme y dise.  Et c’est ce que Cheybou me dit aussi.    Je lui ai donc donné quelques petits cadeaux :  montre, etc.   Alors, Je veux ?  Je demande à Cheybou et j’ai. 

Ce que j’ai fait samedi dernier.  

 Lors de mon séjour à mon Tout Inclus mexicain, LE jour où je suis allée magasiner sur la 5e Avenida de Playa del Carmen, je me suis achetée du tissu.  En fait ce sont des paréos, mais pour moi je savais déjà que ça allait me servir de tissu pour me faire confectionner des robes de plage/piscine.  Et en même temps, ça m’occupe et du même coup ça fait marcher l’économie en quelque sorte. "Une pierre deux oiseaux" comme le disait mon cher Nourredine.

-       -  Cheybou, tu connais un Tailleur ?
-       -  Bien sûr, mon ami c’est lui qui a confectionné les habits pour les Olympiques.
-       -  Tu crois qu’il peut me faire deux robes de ce modèle (je lui montre ma robe de plage que l’ami de Issoufou m’avait fait).
-       -  Pas de problème.  Apporte-moi le tissu demain ?

Et demain, c’était hier.  Je lui ai donné et le modèle et les deux paréos + 2000 francs pour le Taxi.  Je lui ai spécifié -  J’espère que ça ne sera pas trop cher.    Il me dit que ça ne sera pas trop cher  - parce que si c’est cher je vais lui dire que Suzanne elle ne paye pas.

J’attends donc mes deux robes.