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24 nov. 2015

On the road again.....

J'ai refait mes valises.  Je repars en voyage.

Avant j'ai tout lavé...enfin ma laveuse à linge a tout lavé les vêtements "nigériens".   Cette après-midi je me rends au Marriott de l'Aéroport Trudeau.  J'y passerai la nuit...et mon char y passera la semaine.  Virginie voyage avec moi.

  Tu vas où?

Je suis invitée à un Mariage!

J'ai un neveu.  Il se mari vendredi prochain.

Sa fiancée et lui ont choisi le Mexique pour unir leur destinée. Riviera Maya plus précisément.

 Il est en brouille avec sa mère.  Pour les mêmes raisons que les miennes.  Son père n'a pas les moyens de voyager quelle que soit la destination.  Il se voyait donc sans famille à cet événement marquant de sa vie.  Alors sa fiancée m'a invitée.  Et j'ai accepté, parce que lui et moi, alors qu'il était "jeune" nous étions très proches.  Je l'appelais "mon chéri".

Je serai au côté de mon chéri pour son mariage.  Et c'est moi qui ferai "sa maman" lorsque viendra la  "Father & Mother Danse"  Il me l'a demandé.  Et ça me touche énormément.

Notre chanson thème était:  Love me Do des Beatles.  On va la jouer à son mariage.  En notre honneur!   Ça me touche encore!

Je passerai donc la semaine qui vient...à compter de demain...au Grand Sunset Princess Riviera Maya -  Platinum Suite - en Classe Élite Plus sur les ailes de je ne sais quelle "Air Line". Rien de trop beau pour La Princesse du Niger!

La vida es bella!

23 nov. 2015

Faits Divers......

Depuis quelques jours, dans "mon pays" on parle des "réfugiés".  On chiffre à 25 000 le nombre qui entreront.  Je dis bien entrerons, pas ce qu'il me semble qu'on ne dit pas encore que "le flux" est commencé.

Juste une petite anecdote;  lorsque nous étions au Terminal E à la Porte 46.  Nous étions en ligne au "Sky Priority".  À côté, dans l'aut'ligne, il y avait un attroupement de jeunes gens africains-nes voire même deux avec un bébé dans le dos.  Et deux dames  africaines d'un "certain âge" aussi.  Tous étaient muni d'un sac en plastique blanc avec inscrit dessus:  O.M.I.   Organisation Mondiale de l'Immigration.

On pouvait aussi lire, écrit au crayon feutre noir:  N'Djamena et des chiffres sur chacun des sacs.  (N'Djamena c'est la capitale du TCHAD.)  Fait surprenant, (du moins pour celle qui observe le groupe), ils étaient habillés de vêtements tout neuf, de la tête aux pieds.  Et pour s'occuper de groupe, une "blanche" me semblait être la Chargé de l'OMI.

Curieusement, je me suis dis:  Ah bon?  C'est déjà commencé?  Bizarre qu'on en parle pas!


21 nov. 2015

L'Horreur à la télé!

Nous sommes arrivés à CDG à 6 heures mercredi matin.  On se serait cru en Afrique parce que, je ne sais pour quelles raisons,  on nous a débarqués sur le tarmac, je ne sais où à l'Aéroport CDG.  Mais nous étions loin du Terminal, puisque un Bus nous a conduit au 2E.  Inutile de dire que j'ai commencé là, à geler.  Il faisait je crois 10°C qui me paraissait - 20°.  Heureusement, j'avais mon manteau "pliable" Calvin Klein dans ma valise.  

Après une longue route, mais vraiment un long trajet jusqu'au Terminal, nous voilà au 2E.  On indique sur le tableau que le vol AF0544 de 14 h 05, il partira de la Porte K.  On se rends donc à la dite porte et ensuite au "Service Clients de Air France".  Pourquoi?  Pour obtenir un surclassement en Business.  C'est impératif!  Nous devons dormir. On a pas réussi à le faire sur le vol de nuit, malgré la Premium. Et soit dit en passant, le menu servi était infecte.  Méchant comme je n'ai jamais mangé en vol.  De fait, on n'a rien mangé.   Mais c'est A. qui doit absolument dormir, puisque en arrivant à Montréal, nous louons une voiture pour se rendre chez-nous. Nous préférons ce moyen que "La Charrette" à G.T.

La chance nous sourit, il reste 2 places.  Money is no object!  Nous achetons les 2 places à un assez bon prix + des miles.  Direction Salon Air France maintenant.  Que du bonheur!  Un bon petit déjeuner, un délicieux café, des magazines, des fauteuils super confortables.  Incontestablement, les 7 heures d'attente seront agréables.  

Et puis nous voilà "éfouêrés" dans les fauteuils du Salon Porte L maintenant.  Il y a eu un changement. Ce n'est plus de la K mais de la L que nous quitterons la ville de l'horreur:  Paris.   Ça ne me surprends pas, c'est pas la première fois que ça arrive.  Rebelote la fouille aux Douanes.    

Là ou nous sommes, il y a la télé devant nous.  Vraisemblablement, il y a l'HORREUR...LA FOLIE..LA BARBARIE...L'INCROYABLE...L'INDICIBLE...qui se déroulent devant nos yeux.  Et juste à côté de nous, à St-Denis. Tout ça au "nom de Dieu"!  Dieu est grand...scandent-ils!  Il n'y a plus RIEN de grand...sauf LA PEUR!

QUEL FLÉAU!  NON MAIS QUEL FLÉAU QUE CET IS..M DE MERDE!

Je n'en dis pas plus.  Je suis écoeurée, je suis en colère, je suis en rogne contre TOUTE cette bande de malades, de crétins, de barbares!  

Et j'ai PEUR!  On a beau entendre qu'il ne faut pas avoir peur, que la vie continue, etc.  

J'AI PEUR. ET C'EST PAS PRÊT DE ME QUITTER!!!! 

16 nov. 2015

L'oiseau Fidèle.....

Un oiseau dans sa cage
M'a conté son triste esclavage
Un oiseau dans sa cage
M'a chanté cette chanson

Depuis bien longtemps
Je me lamente
Et pourtant
Cette méchante
Me garde en prison

Plaignez l'oiseau fidèle
Toujours dans sa cage
Plaignez l'oiseau fidèle
Tout seul dans sa prison

(L’oiseau Fidèle / Georges Guétary)

Connaissez-vous cette chanson ?   Elle date de mon enfance. Chaque été, je passais mes vacances à la campagne, chez mon grand-père, et surtout avec ma grand-mère, qui demandait à ma mère si je pouvais lui tenir compagnie.  Je pourrais écrire un long carnet sur mes vacances chez mes grands parents.  Passer une bonne partie de mon été chez eux était pour moi une grande joie.  J’aimais bien être toute seule avec ma grand-mère.  En fait, j’aimais bien être toute seule, point.

Le salon était une pièce spéciale.  La porte était toujours barrée avec une targette assez haute pour qu’aucun enfant n’y ait accès.   Elle s’ouvrait que pour les fêtes ou lors de visite importante comme par exemple,  celle de « monsieur le curé ».  Mon grand-père me permettait d’y entrer en toute occasion, je n’avais qu’à lui demander et autant de fois que je le souhaitais.  Mes grands parents devaient certes s’amuser de m’entendre, parce que j’y allais pour une raison aussi spéciale que la pièce.  Je voulais chanter.  Je m’y appliquais comme si je me donnais en spectacle.  Il y avait un gramophone et des disques 33 tours.  Il y avais celui de Doris Day dans mes choix mais mon préféré était celui de Georges Guétary, et ma chanson favorite était celle-là :   L’Oiseau Fidèle.   Je m’en rappelle encore.  Et de mes étés, et de la scène dans le salon et de la chanson.  

Et ce matin, après avoir fait ma nouvelle activité, prendre ma marche dans les jardins du Grand Hôtel, l’Oiseau fidèle m’est revenu en tête.  Assignée à résidence depuis 5 semaines, ne suis-je pas un oiseau en cage à Niamey ?  Contrairement à Georges, je ne chante pas mon triste esclavage ni ne me lamente et ne me plaignez surtout pas. J  Je suis bien dans ma prison. 


La vie et un long fleuve Niger tranquille depuis 5 semaines. 

J’ai lu 6 romans. J’ai fait mes 6 tours de piscine tous les matins.  Je suis allé manger au très chic et beau restaurant italien Le Pilier.  En fait, j’ai tout fait, chaque jour, pour ne pas que l’ennui me tienne compagnie.  J’ai réussi.  Il me reste 6 jours encore, et je ne dis pas « Enfin ! ».  Au contraire, j’attends le prochain séjour.  En janvier, si la tendance se maintient. 

C’est mon dernier chapitre.  

J’ai relu mes carnets, et je vois bien que je n’ai rien de bien trépidant à raconter.  Je farfouille dans les petits riens pour tenter de me faire intéressante et je ne suis pas certaine d’avoir réussi.  Je ne vais pas encore décrire mes sorties au supermarché Hadad avec « mon ami Moussa ».  Même si, grande nouvelle,  Hadad a augmenté sa superficie.  Il y a de nouveaux rayons.  Ce qui me permet d’y passer un peu plus de temps.  Et ça ne me coûte pas plus cher de taxi, puisque Moussa et moi…on est ensemble.  Il m’a dit « Avec Suzanne pas de discussions ».  Il dit que je suis « trop gentille » il dit même « que tout le monde à l’hôtel dit que madame Suzanne elle est trop gentille ». 

Je l’ai dans ma poche mon vieux grognon.  C’est mon chauffeur de taxi favori.  Il m’a offert d’aller voir les Girafes au Park je ne sais lequel.  C’est à 60km d’ici.  « Pour Suzanne, Girafes à petit prix » qu’il ma dit.  L’oiseau fidèle aimerait tellement y aller « en brousse ».  Bien malheureusement, mon cher Moussa, je ne peux pas sortir de ma cage.  Et je lui expliqué à propos des assurances, de notre voisin Boko, de l’insécurité, etc. etc.   On verra en janvier ?

J’imite tellement bien le « froooonçais » que le Barman m’a dit l’autre matin, alors qu’il venait me porter mon Youki soda water + citron, à mon « spot » habituel de la piscine, à l’ombre du palmier :  « Vous êtes canadienne ?  Mais madame Suzanne, vous ne parlez pas Canadien ! »  Semble-t-il que mon français est « très bon ».  Il croyait que j’étais une froooonçaise.  Je lui ai dis que c’était par déformation professionnelle, vu le nombre d’année que je bourlingue en Afrique.  Et que si je parlais canadien, ça sonnerait comme du chinois à ses oreilles. 

La table des V.I.P.

C’est ainsi que mon tout charmant Ibrahim appelle la table du « Grand Boss » (le surnom qu’il donne à A.).  Tous les soirs il met une nappe rouge.  Les autres en ont une bleue.  Et il met une carte « Réservé » sur la table.

Au séjour précédent, c’est lui qui s’occupait de la table V.I.P. du Grand Boss et durant les 3 semaines que nous avons mangé ici.  À notre arrivée, en octobre dernier, déception pour nous,  il était en congé pour 3 semaines encore.  Ce qui a fait le bonheur des autres Serveurs va sans dire.  Hussein d’abord et Abdoulaye l’a « détrôné » ensuite.  Faut avouer que le pourboire que donne A. est très alléchant.  On se disputait la table du Grand Boss,  Yaye le Barman compris. Tellement qu’ils nous avaient pris en otage.  Malgré le retour d’Ibrahim, ils continuaient à réserver « leur » table.  C’était gênant pour nous de dire:   On déménage chez Ibrahim !   Évidemment, ça n’a pas été bien long,  « Il y a eu dispute et discussion ! » que m’a dit Ibrahim.   

Et qui a gagné ?  Vous voyez les V.I.P. assis à la table 30 depuis déjà 8 jours.  Et Ibrahim il est content.  Pi nous avec.  On l’aime Ibrahim.  C’est lui qui a gagné le concours du « Meilleur Serveur » et aussi « Meilleur vendeur » du Grand Hôtel.  Il est « très classe » mon Ibrahim. Il vient me saluer sous mon palmier tous les matins. 

Perso, je le gâte à souhait.  Je lui ai apporté plein de petites bricoles pour sa moto par exemple.  Je lui ai aussi donné une montre rouge, comme celle de mon cher Gaétan du Méridien.  Mieux encore, je lui ai aussi donné une jaune en plus.  Ce sont des « chinoiseries » les montres, mais elles sont remarquables.  Elles ne passent pas inaperçues.

Je pense que je vais terminer ici mon carnet de voyage « Niamey octobre-novembre 2015 ».   

À moins qu’un événement super spécial arrive d’ici le 18 novembre. 


15 novembre 2015

Pour un événement spécial, ça en est TOUT UN. 

On a passé une partie de la journée « scotché » devant la télé.  L’horreur !  La Barbarie !  était au programme avec des CRÉTINS comme acteurs.  Je vais taire mon opinion.  Mais ça bourdonne dans ma tête.  Mes mots ne sont pas beaux à écrire.  Pour éviter de dire des bêtises je vais faire un « chapitre silence » en hommage à tous ces pauvres innocents mort certes pas parce que « Dieu est grand » mais POUR RIEN ! 

Nous quittons mardi à minuit, 2 dodos pour ma chérie Marilou.


J’anticipe d’avoir des problèmes à Paris, au passage de la sécurité.  

3 nov. 2015

Mardi 3 novembre 2015

Les « Canadiens errants »* au SAFEM

*Petit Hassan, « mon assistant » à chaque fois qu’il nous voit, nous dit « Les canadiens errants ». 

Quand j’ai du temps libre J  Je regarde les nouvelles sur France 24.  On ne parle que de EUX, tsé?  les fouteurs de trouble de la planète?  Je dois avouer qu’à force de voir les horreurs qui se passent en ce moment autour « de chez-nous », disons que ce n’est pas une dame rassurée qui sort de son cloître pour aller au SAFEM.  J’avoue que j’ai vraiment la trouille.  Je n’oublie pas ce que Issa nous avait dit, au Méridien :   - On ne peut même plus faire confiance à son voisin !   Vous imaginez deux canadiens errants dans un Stade maintenant ?  Et dernièrement, deux femmes se sont fait "sauter".  J’ai la chance de voir autre chose que « mon territoire » actuel, alors je la force la chance ! 

Z. a d’abord acheté les 3 billets, 200 francs chacun.  Ensuite il a demandé à un des  Soldats armés de leur kalachnikov qui font "barrière" en plus de la réelle barrière à porte d’entrée,  si on pouvait passer tout de suite.  – Il faut faire la file!  C’est un peu rassurant de voir l’Armée à l’entrée  et ça ne l’est pas en même temps.  C’est signe qu’il y a danger non ?  

Il fait extrêmement chaud et on est collé-serré dans la longue file surpeuplée.  Z. est obligé de me prendre la main, sinon je vais me faire écraser ou encore faire du surplace tellement on se fait bousculer, pousser, tasser.  Je vois des jeunes filles m’examiner de la tête aux pieds.  Malgré le bronzage acquis depuis deux semaines,  je suis LA seule blanche dans la foule.

J’avoue qu’il ne faut pas être agoraphobe pour faire cette file.  A. est derrière moi il suit tout près.  Je dois maintenant m’agripper après la chemise de Z. parce qu’il doit tasser tout ce monde qui s’agglutine autour de nous.  Forcément, il a besoin de ses deux bras.  À un moment donné, A. me dit qu’il sent un homme le collé un peu trop près.  Effectivement, je le vois il est quasiment sur ses épaules.  Mais le pauvre, il n’aura pas ce qu’il convoite, si il en a l’intention, A. n’a rien dans sa poche.  C’est moi qui ai tout dans mon très chic petit sac « Barbara Rhill ».  Et il a mis son iPhone dans le fond de sa poche avant. 

Est-ce que j’ai déjà dit dans ce blogue qu’il fait chaud à Niamey ?  Je le répète encore ;   Il fait extrêmement chaud à Niamey.  Ce matin particulièrement, dans le « line up » ou nous sommes entassés les uns sur les autres, c’est étouffant.  La visite n’est pas commencée que nous sommes déjà tout en sueur.  Ça y est, c’est à notre tour.

 Avant de franchir la barrière, une Soldate me passe le « scanner ».  Mais il y a que moi et Z. qui avons réussi à passer.  Un Soldat a bloqué le passage juste après moi.  – C’est fini !  A-t-il crié en arrêtant le flux de son bras.   Et A. est « enfoui » dans le tas en arrière.  Il ne me suivait plus, plusieurs l’avaient dépassé.  Il devait quand même voir que LE seul blanc à part moi c’est lui et qu'on risque d'être ensemble?  Je dis donc, je devrais dire je crie donc au Soldat  - il faut laisser passer mon mari avec moi quand même !   

Ils me rassurent que par leur présence, les Soldats.  Pas par leur amabilité et gentillesse. Comme on dit dans "la langue de chez-nous" ils ont tous une "face'de'beu"!

Il est environs 10 heures, on commence la visite.  Nous circulons, de kiosque en kiosque tout plus colorés les uns des autres.  Je m’arrête, je discute avec les exposantes.  J’adore circuler dans les bazars africains.  Je ne vais pas énumérer tout les kiosques où j’ai fait un arrêt, ni toutes les discussions qu’il y a eu, ni tout ce que j’ai acheté, mais je dois dire que Z. semble très surpris de me voir si à l’aise dans tout ce bazar.  Il ne sait pas que madame, de par son grand âge, en a fait et refait das « bazars » et des « souks ».  Même que le voilà encore plus surpris :   a un kiosque du Mali, Z. dit  (je vais écrire au son ce qui se dit)  
- A ni soho’ma !  C’est le « Bonjour »  du Mali.  Alors vous voyez l’ex « Fatimata Koulybali » (ainsi qu’on m’appelait à Nioro du Sahel) continuer la conversation :

-       I ka kene ? (comment ça va ?)
-       So moho be di ? (comment va la famille ?) 
-   Mbaaaaa  ( bien).

Voyant les sourcils du malien en accent circonflexe, je lui raconte qu’il y a des années, je résidais à Nioro du Sahel et que j’apprenais la langue Bambara.  En fait, il n’y a pas que Z. et A. et le malien qui sont surpris, je me surprends moi-même de me rappeler cette litanie de salutations.  Faut dire que je l’ai répété durant + de 24 mois.  Il y a de quoi ne pas l’oublier.

Bon, on revient au SAFEM ?

J’apprécie Z. de plus en plus. J   Lorsque je veux faire des achats, avec « la couleur de ma peau » indéniablement  on l’associe à « l’épaisseur de mon portefeuille » et on veut le vider d’un coup.   Z.  se fait volontiers mon avocat.  Et je paye moins cher.  Comme au kiosque du Burkina Faso par exemple.  Un très joli éléphant fait avec des mini calebasses me coûtait au départ 12 000 francs.  J’ai négocié jusqu’à 5 500.  « Objection votre honneur »  mon tout charmant Z. lui dit  - non c’est trop, il faut lui faire à 4 000 !    - Mbaaaaa ! J

Un seul kiosque nous donne du fil à retordre, celui des paniers en paille, et du « village de Z. » en plus.   Ni moi ni mon avocat n’avons réussi à négocier un petit panier à moins de 2500 francs (5,70$).  C’est très cher, ça valait même pas 500 francs, mais bon.  J’avais le panier dans ma main, nous avions négocié, il fallait « nous encourager quand même » qu’a dit la nigérienne à Z.  On ne m’y reprendra plus.  Je ne touche pas avant de négocier.  C’est juste si je vais « zieuter » l’objet convoité.  Tiens, comme ce superbe foulard qu’un marocain a tissé de son volumineux métier à tisser.  Il est à en faire un autre.  Je ne le touche pas, mais je suis tombé en amour dès que je l’ai vu. Je le veux !   La négociation est longue, je vais juste vous dire que de 18 000 francs j’ai payé 5 000 francs et sans l’aide de mon avocat.

Nous sommes « dedans » le Palais, et à l’entrée c’est la place du Maroc.  Semble-t-il que c’est le Maroc qui finance le SAFEM.  Il y a un orchestre de musiciens marocains qui  agrémente la visite.  Avant de sortir, nous voyons qu’il y a un arabe qui, pour 1000 francs,  calligraphie notre prénom en arabe.  J’écris Suzanne sur un bout de papier et c’est vraiment très beau mon prénom calligraphié ainsi.  Et je paye à mon tout charmant avocat ceux de ces 3 enfants.

Voilà.  C’est la fin, il est 11 h 30, Z. doit rentrer. « C’est le weekend, je dois voir les enfants ».   La chance était avec nous, nous rentrons au cloître avec tout nos morceaux + mes quelques achats !  

TOUR DE NIAMEY

Je n’ai pas tout dit.  Avant d’aller au SAFEM on a été obligé d’attendre un peu.  Z. est venu nous chercher à 9 heures pile.  Il est à l’heure Z.  Lorsque nous sommes arrivés sur place, ce n’était pas l’heure encore.  Les exposants s’affairaient à l’installation de leurs kiosques.  – Qu’est-ce qu’on fait ?  On attend ?  On fait un tour ?   Je suis ravi de cette question.  J’aimerais bien faire un tour de Niamey.  Voir autre chose que la rue que je fais pour aller à mes supermarchés Hadad ou Marina.  Comme par exemple,  j’aimerais juste traverser le pont, celui que je vois de ma terrasse, j’aimerais bien passer dessus.  Dire que « je suis passer par-dessus le fleuve Niger » quoi !  C’est fait.  J’ai passé par-dessus.  Par-dessus le vieux et le neuf en plus.  Grande sortie que celle de ce matin.  Comme quoi aussi on fait son « petit bonheur » avec ce que on a.  On a rien ?  On est content de passer par-dessus un pont. 

Z. nous dit que la source du fleuve Niger est dans le Fouta Djallon, en Guinée-Conakry   J’ai déjà habité au Fouta Djallon.  On surnommait notre villa de Mamou  « La Maison Blanche de Péthel ».  Tout était blanc :   l’intérieur + l’extérieur + les 2 occupants.  Je fais brièvement un « retour » à Mamou dans mes pensées.    

Depuis que je viens ici, de mon poste d’observation, à voir le nombre de voitures qui traversent ledit pont, je me dis que de l'autre côté ça doit être bien intéressant.   Qui sait?  Peut-être y a-t-il un « centre-ville ».   Avec des magasins ?  Des boutiques de chaussures par exemple ?  Hé bien non, il n’y en a pas.  Rien. Niet. Nada !  Il y a l'Université de Niamey et encore ici, comme sur "ma rue" des boutiques en "tôles" des "bouis-bouis" qui n'intéressent pas la passagère de la Toyota.  

Je constate donc que ça ne me servirait à rien de séduire Moussa pour que je puisse aller « magasiner ».  Je suis confinée à aller encore et encore au Supermarché Hadad ou Marina.  Et être confiné à résidence pour le reste du séjour.  

MOUSSA

Je l’ai dans ma poche le Moussa.  Mais à quoi bon ?  Il vient me dire bonjour tous les matins, avant que je rentre dans la salle à manger.  Je sors de l’hôtel et j’entends tout le temps  «  Suzaaaaanne ! »  C’est Moussa qui me salut.  Ce matin, il me dit qu’on pourrait aller au « Marché des boubous » ?   Je lui dis que je ne peux pas sortir toute seule. 

Par moment, ça me désole quand même d'être assignée à résidence et n'avoir droit qu'à une sortie de temps en temps.    Du haut de mon "perchoir" (La Terrasse du Grand Hôtel) je vois à l'horizon que le désert est tout près.  Moussa me l'a dit que de l'autre bord du pont, là où je vois la colline, c'est le désert après.    Niamey n'est-il pas un Oasis dans ce désert?  Je suis comme Saint-Exupéry, j'aime le désert.  Il écrivait:  "J'ai toujours aimé le désert.  On s'assoit sur une dune de sable, on ne voit rien, on entend rien et cependant quelque chose rayonne en silence"  Je vais me contenter de m'asseoir sur ma chaise de la Terrasse, je vois la colliine, je vois le désert, j'entends les oiseaux et cependant quelque chose en silence!  Je suis sereine et très bien dans mon cloître.  J'entame ma 4e semaine de retraite fermée. 



L’autre jour, avec Diallo, je lui dit que j'aimerais acheter un « arrosoir » modulé comme une bouilloire, en plastique et très coloré, qu'on vends à la tonne dans les bouis-bouis de ma rue.   Ici on s’en sert avant la prière, pour se laver les pieds, les mains.  Pour moi, ça serait original et parfait pour arroser mes plantes du balcon.  Diallo me dit qu’il va y aller à ma place.  – Tu ne peux pas, on va te bouffer !   Je lui ai donner les 1000 francs et il m’en a acheter une. 

Le Riz de Niamey

Je ne suis pas juste passé par-dessus le pont.  J’ai appris « du neuf ».  Depuis le début, lorsque je mange du riz,  je me dis qu’il est savoureux.  Il a un goût bien spécial.  Je dirais même plus, je mange le restant que A. ne mange pas.  Dans mes moments de contemplations du matin, je vois sur les îlots du fleuve, entre les deux rives, des nigériens s’affairés dans ce qui me semble un « champ d’herbes vertes ».  On dirait une rizière ?  Je ne me suis pas trompée.  Je l’ai demandé à Z. quand on a passé par-dessus le vieux pont et en effet, le très bon riz que nous mangeons ne vient pas de Chine, Inde ou Pakistan mais bel et bien de ma ville, Niamey, de mon pays le Niger.  Et c’est le meilleur que j’ai mangé à date.  Je soupçonne même le cuisinier de mettre du beurre dedans.