Carte Postale: Y
fait beau!
Si je compte bien,
cela fait 22 jours que nous habitons à Dakar. On ne cesse de trinquer La
Gazelle à notre triste sort. Ça se passe bien, comme ils
disent. Trrrrrrrrrès bien! On a même découvert que la
« Pression » du Bar du Novotel est « pas mal bonne ».
Deux grands pots bien froids, dont un avec citron pour Madame Dakar, servi à la
piscine; c’est un petit bonheur que nous goûtons, pour faire durer
le plaisir; à petite gorgée.
Je viens
d’un pays où la température est un sujet quotidien; où la météo est une
obsession. Elle fait la UNE de tous les médias, à la moindre goutte de
pluie ou flocon de neige. Pire encore, aux nouvelles de 18 heures, on
nous dit la température qu’il a fait pendant la journée. Comme si on ne
l’avait pas vu! Au Sénégal, à mon grand bonheur JAMAIS
personne ne nous parle du climat et de la météo. Sauf moi dans ce carnet!
C’est tout de même
remarquable : pas une goutte de pluie en 22 jours! Du soleil, du
soleil et encore du soleil! Je ne saurais dire les degrés qu’il fait,
mais je pense qu’il fait autour de 28° le jour et 19° la nuit.
Le Sénégal est
situé dans la zone intertropicale. Il y a deux saisons : la
saison sèche (d’octobre à juin) et la saison des pluies, qu’on appelle
« hivernage » (de juillet à septembre). Le matin, saison sèche
oblige, nous n’avons pas besoin de regarder par la fenêtre ou d’écouter les
nouvelles « y vas-tu mouiller aujourd’hui? ». Y FAIT BEAU
tout le temps. Nous n’avons pas à dire : - Samedi s’il fait
beau, nous irons à Ngor. Le questionnement ne fait pas partie de not’vécu.
Nous allons à Ngor quand bon nous semble.
Je vous dis ça,
mais la semaine dernière, nous avons eu la visite de l’harmattan ce
vent de sable qui saupoudre le paysage et colore le ciel en beige.
Ça te laisse un peu de poussière sur les lèvres. C’est
Khadime qui m’a fait état de ce vent. Il devait tout nettoyer, 2 fois par jour,
les chaises et tables à la piscine. Je déposais mon livre sur la table,
le temps de me baigner, et il y avait de la poussière de sable sur mon
livre. Il vient du désert Mauritanien le sable. Bin oui!
Nouakchott (Mauritanie) n’est qu’à 604 kilomètres de Dakar.
Et la saison des
pluies, il paraît que c'est la saison des tornades et des pluies
diluviennes. Le maximum de jours de pluie « tombe » au mois
d’août. « Je connais »; j’ai vécu deux ans, à côté d’ici
au Mali, plus précisément à Nioro du Sahel. Même que je me rappelle avoir
été tellement contente de voir tomber de la pluie, je sortais me faire
« mouiller en lavette» en allant au marché avec ma mobylette.
Mobylette sur laquelle j’avais posé une grande étampe « Harley
Davidson » : « j’appuis
sur le starter…et voici que je quitte la terre…J’irai peut-être au paradis…mais
dans un train d’enfer » (Brigitte Bardot)
Alors, comme il y
a un retour au mois d’août, je me dis que je connaîtrai la saison des pluies
sénégalaise mais sans mon Harley Davidson. J'irai au marché dans un train
d'enfer avec mes belles sandales noires Aldo!
Ok!
Bass! (fini) pour le sujet météo.
LA RUE PARCHAPPE
2 :
La rue
Parchappe? Je ne la prends plus. J’ai failli me faire écraser
par un GROS 4X4 qu’un C@@##$$%%?&&&ssse de Libanais
conduisait. Elle est très étroite la rue. Le weekend, c'est bien, il y a les trottoirs, mais La semaine, vous ne les
voyez plus. C’est impossible de marcher sur les trottoirs, ce sont des
stationnements : des voitures et des camions sont stationnées tout
le long. Parfois en double parce qu’il y a des livraisons de
marchandise. Je me faufile donc au travers et marche au milieu de
la rue. Et les Libanais ils ne sont pas gentils. Alors le
GROS 4X4, au lieu de me laisser « me garer » sur le bord du mur d’un
immeuble pour LE LAISSER PASSER, il a klaxonné pour que je me tasse et IL A
PASSÉ; et me tasser était forcément impossible, il y avait justement un
camion. Il a continué quand même. Je vous le jure, il m’a quasiment
écrasé les pieds. Je préfère tasser les banabanas que de me
faire tasser par un Libanais. « Celui qui veut la rose doit
respecter l’épine » : Je suis donc retourné sur mon
épineuse Avenue Hassan II. La « rose » m’attend à La
Galette. C’est là que je vais déjeuner le midi. Pour 1300
francs, je mange un sandwich chaud à la brochette de poulet :
« - ça va prendre 15 minutes pour la cuisson du poulet. – Pas de
problème, je peux attendre, j’ai du temps ».
Il faut dire
qu’après trois semaines, j’ai apprivoisé mon voisinage et « mes
voisins ». Je me sens à l’aise dans « ma ruche
grouillante ». Même que ça m’amuse, tout ce brouhaha. Je
baragouine mon Wolof, je leur dis n’importe quoi, je me rends où je veux, et
sans histoires. Et même s’il n’y a pas de Jean Coutu, « je me suis
fait un ami »; Sidi Bâ. Le jeune vendeur de Carte
Orange et de cellulaire. Et Sidi Bâ, il est Guinéen. – La Guinée?
Mais je connais que je lui ai dit.
Voilà donc que du
Casino jusqu’au Novotel, je lui raconte « ma Guinée ». - Tu connais
Mamou? - Mais tu ne connais pas « La Maison-Blanche de
Péthel », c’était ma maison que les « Mamoumois » appelait
ainsi, parce qu'elle était peinte tout de blanc, intérieur comme extérieur, et
que nous étions aussi les seuls peint en blanc à Mamou.
Tu connais
Le Mirador? Tu connais L’African Queen? - Tu connais les Sierras Léonais
qui fabriquaient des meubles en bambou? – Ceux qui sont à côté de la
Pâtisserie Les Palmiers? - Oui! Ils avaient fabriqué les meubles de
ma villa de Mamou. Et comme la villa en question appartenait au Ministre
« qui a les deux mains dans la caisse » le Ministre des Finances,
c’est un camion du Ministère des Transports qui a déménagé tout mon ameublement
de Conakry à Mamou. C’était pas petit affaire! Un grand convoi! Il faut
dire que la villa en question avait 60 pieds de façade et 30 pieds de
profondeurs.
Mais tu ne connais
pas mon très cher Cuisinier, Ibrahim Diallo. Il avait travaillé pour des
Italiens avant de travailler pour nous. On lui avait acheté
une mobylette toute neuve...pour qu'il puisse aller, comme Brigitte Bardot
"dans un train d'enfer" au marché! Ainsi il arrivait avant
le vétérinaire et c'est nous qui mangions du filet mignon! Ah yaille
yaille! Que de beaux souvenirs!
Et c’est ainsi, « développant mes rêves, vaporeux comme des
nuages d’été » (lu dans mon roman) à cause de ma rencontre avec Sidi Bâ, que j’ai passé le reste de
l’après-midi à me remémorer ma vie à Mamou. Surtout les premiers
jours, ou j'en avais baver un coup. J’en ai même fait un rêve.
Il faudrait que
j’écrive un autre blogue « Attendez que je me rappelle ». J’en
aurais long et large à dire.
Bon, je me suis
égarée dans mes nuages vaporeux. Revenons au Sénégal.
Les gens
satisfaits de leur sort reste souvent au même endroit.
C’est notre cas.
Nous ne sortons pas du Novotel le soir. Djibril, le "Serveur
en chef" (not’chouchou) nous a présenté au Chef Cuisinier (qui est un
Français) et aussi au Directeur du Novotel. La famille est
complète. Les clients de l’hôtel doivent certes se demander qui sont ces
deux clients à la table 22. Le personnel du restaurant y défile tout au
long du souper. Certains pour nous saluer, d’autres pour apporter le
pain, l’eau, le vin. Bref nous avons un plaisir fou à chaque
soir. Pourquoi aller ailleurs? Hier, ils étaient cinq à
nous faire des « salamalecs » en sortant du restaurant. Viendra
le tapis rouge?
RUBRIQUE ACHATS
Elle ne sera pas
bien longue la rubrique. Je me fais achaler par bien des marchands de
tout acabit, mais à date je n’ai achetéq que quelques bricoles et des foulards,
et je compte m’en acheter d’autres, ils sont très beaux et je ne les paye pas
cher. Au Orca Plus j’ai acheté des petits contenants pas mal cute pour
servir les escargots. Et pi deux tasses pour prendre le thé :
exactement comme celle du Lagon 1. C’est l’anse de la tasse
qui nous a fait succomber à la dépense. Et pi à l'heure du "tea
for two and two for tea" sur la rue C-Bau, je me penserai encore sur le
ponton du Lagon 1.
Mon dernier
achat? Des GROSSES barniques de soleil. Je ne peux pas les appeler
« lunettes » ce sont des « portes de garage » alors le
« barnique » leur convient fort bien.
J’ai négocié la
première paire de GUCCI à 3000. Il en voulait 25000. Et pi la
deuxième? Des CHANEL, le vendeur me dit : - combien tu as payé tes Gucci?
- 2000 - Donne l’argent!
À baratineur,
baritaneuse and a half!
Marchander est
pour moi un jeu, auquel je ne compte pas me priver. Et je suis de plus en
plus rusée. J’ai d’abord bien du temps pour le faire ce qui me donne la
patience pour le faire. J’y ajoute de l’humour, saupoudré de ruse et
sang-froid, je vous jure ça en prend, et j’obtiens ce que je veux à très bon
prix. Ils me le disent. – Toi madame, tu n’es pas une Canadienne,
tu as tout d’une Sénégalaise! - Djeuredeuf!
Je vois toutefois
de bien belles choses. Spécialement chez les artisans : des
tableaux pour ma maison d’une beauté incroyable. Mais je les accroche sur
quel mur les tableaux? Je vois aussi des sculptures vraiment très
originales. Je les dépose sur quel meuble les sculptures? Je n’ai
plus de place dans ma maison. J’ai donc besoin d’une DEUXIÈME MAISON. Et
c’est ce que je magasine pour le moment. J’achète les journaux et tourne
tout de suite à la page « Immobilier ».
Et c’est sur cette
page que je vous laisse. Nous sommes lundi matin le 29 mars. Je
vais prendre ma marche sur la Corniche. Paco m’attends.