Et que fais-tu
d’autres que de visiter des « Flat Plate » et de
« nonchalancer » sous les tropiques ? Depuis le temps que j’y séjourne, j’ai
beaucoup raconté, j’ai beaucoup dit sur Libreville. Que dirais-je encore ?
Mon « récit du
jour » raconte une découverte inopinée.
Mais avant de la raconter, jasons un peu.
On dit qu’il est
bon de s’échapper de la routine. J’avais oublié de le mentionner dans ma
chronique immobilière, qu’échapper à ma routine est une des raisons majeures d’un
choix de vie à l’hôtel. Dans un
appartement, que ferais-je ? Ma
routine comme cuisiner par exemple ? Surtout que ce n’est pas ma routine
préférée. Je ne dis pas que je ne suis
pas une bonne cuisinière. « I
manage » comme on dit en anglais. Mais si j’avais le choix, si je gagnais des
millions à la Loto je ne dirais ni ne ferais pas comme beaucoup répondent à la
question : Que ferez
vous avec tout cet argent ? Voyager, m’acheter une
maison, une voiture etc. Moi ? Je
m’engagerais un Cuisinier.
Forcément, j’en profite au
max quand je voyage avec mon A. Je n’ai
de questionnement que celui de décider auquel restaurant nous irons et quel
sera le choix sur le Menu à la carte. C’est un peu comme si j’avais gagné la
Loto. Et à Libreville le choix de bons
restaurants ne manque pas. Mais nous
aimons bien le ELIWA du Méridien, (le restau de « l’espace »
piscine). On y va, les soirs ou nous ne
voulons pas sortir « de la maison ».
Depuis le temps que nous venons ici, nos petites habitudes sont connues. Je n’ai qu’à dire au Serveur : « Devinez
ce que nous mangeons ? »
Réponse de ce dernier :
« Un bolo ». Et deux généreuses assiettes de spaghettis
bolognaise arrivent. Mais je dois dire
qu’on ne va pas au ELIWA que pour ledit bolo, on y va aussi pour son
ambiance. Et quelle ambiance !
Je dis que c’est le plus bel endroit de
Libreville. Le soir, ma salle de séjour,
est d’un exotisme inouï. La piscine
illuminée, les palmiers et cocotiers aussi illuminés, la brise de la mer, le
« CHhhhhhhhhhhhhssssssss » des vagues, les chandelles aux tables, tout
cet exotisme en rajoute aux délicieux « bolo » + la bonne Regab (bière locale) et du Coca
Zero de madame. Je savoure ces soirées à
fonds. De retour chez-moi, souvent j’y
pense. Même quand je vais à ma petite
plage de Deauville, et que je m’installe sur le bord du lac pour lire mon livre
et que les toutes petites vagues me font une douce musique. Bon, je m’égare. Revenons à Libreville ?
Parlant des
bienfaits de changer de routine, comme partout où je vis, je garde ma routine
matinale, celle d’une marche santé, question de bouger, c’est essentiel à ma
« bien être » physique et mental.
Et marcher à Libreville est très différent de Dakar où les derniers
séjours, prendre une marche était s’exposer au danger à cause des voleurs et
des vendeurs aussi.
Ceux et celles qui
lisent mon carnet se souviennent-ils qu’on a attaqué mon A. en pleine sur la
rue ? À Libreville, j’y vais en
toute sécurité. Enfin, à date, je n’ai pas
de problèmes. Pas de vendeurs harassants
et insistants qui attendent à la sortie de l'hôtel et qui comme des mouches, me suivent tout au long du chemin pour me vendre ses
« bricoles ». Il n’y en a
pas. Et si il y en a un, comme à
l’entrée du Géant Casino ou du Centre Affaires, il m’offre, je réponds la formule
magique « non merci ». Et
voilà ! Rien de plus. Le seul « dérangement » que j’ai
est de répondre à tous ceux qui me disent « Bonjour » comme ça, en
passant.
Donc, « slowly
but surely » de bonjours en bonjours,
à tous les matins je vais au centre-ville. Faut dire que je n'ai pas le choix de sortir. Je dois aller à la boulangerie pour la baguette ou les croissants du petit déjeuner et aussi me chercher à déjeuner (diner chez-nous).
.
Alors, cela étant
dit, voici venu le moment de raconter ma
découverte inopinée.
Ça alors !!!
Depuis notre
arrivée, à plusieurs reprises, nous allons régulièrement souper au
« AMIGO » le petit restaurant Libanais juste à côté du Méridien. Je dirais à 2 pas d’ici.
Il n’y a que des hommes, des libanais, qui
fréquentent ce restaurant. Toujours les
mêmes. Il me semble en quelque
sorte un restaurant familial, et nous nous sommes ajoutés à « la
famille » mais petit à petit.
Vous le voyez sur a photo, le restaurant est tout petit, je pense qu’il y
a six ou sept tables. On prend place à
la table du coin, devant la fenêtre. (À gauche sur la photo). Le
premier soir, personne ne nous regarde. Enfin, devrais-je dire ils nous
regardent en rentrant, mais ensuite, tout le monde a le nez dans
l’assiette. La télé est sur un poste
libanais, et tous parlent en arabe mais un arabe qui me semble différent me
semble-t-il. Seul le Serveur nous fait
un peu la causette alors que nous avons le menu et que nous nous demandons
« qu’est-ce qu’on mange ? ».
Et à chaque choix, chaque soir, je dis que la cuisine est bonne,
etc. Et c’est vrai, c’est pas mal
bon.
Le deuxième soir, celui
qui est au comptoir, et à le voir diriger tout le personnel derrière son
comptoir, il me semble gérer la place.
Ce soir il nous salut du bout des lèvres mais sans plus. Le
troisième soir, ce dernier, qui je dois avouer est un jeune et bel arabe, oh surprise, il commence
à être plus démonstratif avec nous. « Bonsoir madame-monsieur » + un beau et grand sourire. Hé bien!
Le quatrième soir, j’ai
mangé une brochette de poisson, et elle était servie avec une sauce aux
tomates. Mais alors là, LA sauce aux
tomates fraîches comme je l’aime, c’etait un pur délice. En la mangeant, je me dis que ça serait un
repas de reine si je la mangeais avec un spaghetti. Que voulez-vous, j’AIME les spaghettis, et
avec cette sauce aux tomates, ça serait un régal.
Ne reculant devant
rien pour manger un spaghetti, je demande au serveur si
- - il y a des « spaghetti » au menu ?
- - Non. Mais parfois il y a des tagliatelles au poulet, sur le menu du jour
le midi, mais si tu veux qu’on te fasse, tu appelles avant de venir et il me
donne la carte du restaurant.
Entre temps, il va
porter les plats à la cuisine, revient avec le dessert, et le suspense continue
favorablement pour moi. Voilà que mon
bel arabe, vient à notre table et me dit :
- - Demain, si tu veux on t’en fais mais comme
accompagnement avec une brochette viande.
Qu’ai-je répondu
vous pensez?
- - Le rendez-vous est pris, nous serons ici.
Nous voilà donc invité à souper au Amigo.
-
On s’est pointé à
18 h 45 le lendemain. Quelqu’un était
attablé à notre place. Mon bel arabe lui
a dit de changer de place et l'a installer au fond du restaurant. Et comme
escompté, nous avions dans nos assiettes des spaghettis avec à côté un grand
plat de cette délicieuse sauce tomates fraîche…une brochette de filet de boeuf…va sans dire, ce fut un régal. Mieux encore, il a
changé le poste qui parle arabe pour un poste qui parle français. Juste pour nous.
Je ne me surprends
pas de cette attitude. Je pense que
c’est « culturel ». Ils
agissent comme le chat qui en premier nous craint, et qu’à force de
rapprochements, il se colle à nous.
Nous, on dit bonjour, comment allez-vous, c’est très bon ce que je viens
de manger, bonsoir, à demain, etc. On
leur parle quoi. Et petit à petit…ils
sont dans not’poche ! J
Nous avons expérimenté cette attitude que je qualifie de "culturel" la
première fois que nous sommes allés en Algérie.
La première fois de ma vie que je vivais à l’étranger et en terre
arabe. Nous avons vécu 3 mois, À
BouSaada à l’hôtel Caïd.
Au bar, les
premiers jours, le Barman ne regardait même pas A. et il lui servait une bière
« tablette » lui disant qu’il n’y en avait pas de fraîches. Pourtant, on en voyait passer sur le cabaret et
qui sortait direct du frigo. Après
quelques jours, et de bons pourboires bien sûr, c’était les autres qui
n’avaient plus de bière fraîche mais c’était A. qui était le premier à être
servi ET une bière bien froide AVEC un verre bien froid en plus ET un sourire
ET un Bonjour Monsieur L. ça va ? Et
la conversation en plus. C’est comme ça. Petit à petit l’oiseau fait son nid. Et un coup tu entre dans le nid, c’est le
paradis.
Bon, je m’égare
encore. Revenons à Libreville.
J’ai dit que tous
les matins je vais faire ma marche matinale ? Un matin, en passant devant le Amigo, qui est
fermé le matin, la petite fenêtre s’ouvre, et qui vois-je ? Mon bel arabe et son grand sourire et qui me dit :
-
BONJOUR
MAMAN ! Tu vas bien ?
Ça alors ! J’ai
un fils à Libreville ? Pourtant je
n’ai aucun souvenir ni du père qui à voir le fils devait être pas mal beau et bien malheureusement pour moi, ni du souvenir
des « plaisirs de l’avoir conçu » lol lol lol J Maman a tout oublié!
Mais non, je
blague. C’est très affectueux de me dire
ça. Il m’aime bien quoi.