Si vous le voulez
bien, nous allons « rewinder » la cassette. Allons au
paragraphe où je dis qu’en ville « je marche aisément ».
Il faut le changer. Probablement que je suis sortie le bon jour, ou
que la semaine c’est plus calme, parce que ce « Samedi saint », avec
Monsieur, « aisément » n’a pas fait partie de l'expédition. Commençons d'abord par le début:
Samedi matan, Monsieur et moi allons prendre une
marche. Il est 9h45. Nous refaisons le même trajet que je fais la
semaine : La Présidence, boul. République, et ainsi de
suite. Nous avons en tête de repérer un resto où nous allions en
2006. Mais on ne le retrouve pas. Direction rue Lamine Guèye.
Incontournable
retour à la case Kadel. Immanquable achat de sandales noires. Et pi
waxalé d’une robe en batik marron. Et pi un long
« collier-bouton » fait en noix de coco, acheté à mon amie Mariama
que je soupçonne de me suivre, parce que je la vois partout où je vais.
C’est au tour de Monsieur à s’acheter un foulard « pashmina » et il
demande pour un rouge vin. Le vendeur n’en a pas - Viens avec
moi je t’en trouve. Nous le suivons, et nous voici rendu dans « la
ruche » soit au Marché Sandaga. On ne retourne pas « en
enfer » et on lui dit que nous n’allons pas plus loin. Il nous dit
d’attendre, il revient. Bref, Monsieur obtient son foulard. Fini
les achats.
Ça fait deux
heures que nous circulons dans cette rue commerciale.
Nous en avons
marre de nous faire achaler, harceler, suivre, supplier. Est-ce parce que
c’est samedi, mais vraiment, certains sont un peu trop insistants à notre
goût. Ils sont de cette catégorie de vendeurs qui joue sur notre culpabilité.
Il faut se sentir mal d’être si riche et eux si pauvre. Alors, il faut
acheter du moins donner pour qu’il puisse vivre. Celui qui nous suit
depuis un bon moment est de cette catégorie. Il insiste pour deviner
quoi? Viens à la fabrique là-bas! Tsé?
l’hossssssse…’d’fabrique? Monsieur a été obligé de lui faire bien
comprendre « qu’il était vieux et fatigué et de le laisser
tranquillEEEEE » - Cé bon mets-toi là à l’ombre! lui
dit-il et il nous laisse en paix.
Un autre incident
détestable, c’est ceux qui te glisse un « gris-gris »dans une main.
Si tu le gardes, le contrat est signé, tu dois lui donner de
l’argent. Soit pour acheter des médicaments pour sa femme qui est malade,
enfin toutes les raisons sont bonnes. A. ne le prend pas, et le
gris-gris tombe par terre. - Mais pourquoi tu me fais
honte comme ça devant tout le monde! S’écrit-il à haute
voix. Il a même le culot de lui ordonner : -
Ramasse-le! Ah bin la, vraiment, on a
not’voyaaaaaaage! C’est le temps de rentrer À LA MAISON sinon y’a des
gris-gris qui vont se fait avaler!
Cap vers le sud
pour rejoindre la rue Mohamed V et de là aller manger à La Galette. La
petite rue que nous prenons n’est pas tellement animée. Ça je n’aime pas
tellement et je le dis à Monsieur. Le temps de lui dire que je l’entends
crier bien fort : HEY!
Depuis la grande
rue, marchaient derrière nous deux jeunes hommes, disons dans la
vingtaine. Les deux comparses se sont mis un de chaque côté de lui et
chacun lui présente une montre. La scène est familière, on se fait offrir
des montres aux dix pas. Alors André dit qu’il n’en veut pas. Un
fait geste bien troussé; il se penche et tire sur le bas du
pantalon dans but de distraire « la proie », ce qui permet à l’autre
de te pousser, tu tombes par terre, et c’est l’agression! LE
VOL!
Je n’ai pas vu la
scène, je marchais devant. C’est quand j’ai entendu le cri de A.
que je me suis rendu compte de ce qui se passait. Comme nous
restions cimenté au trottoir, les deux comparses se parlaient en
Wolof; je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais ils ont vu qu'il
n'y avait rien à faire avec nous. Nous les avons laissés aller, voire laissés
prendre une autre direction, les mains vides!
Bordel de
Dieu! Inutile de préciser que j’avais la trouille! Vite une rue
animée! Tourne à gauche, tourne à droite, arrive devant La Galette!
OUF et REOUF! "Le meilleur qu'on puisse ramener
du voyage, c'est soi-même, sain et sauf." (Paolo Coelho). C'est
bienheureusement le cas pour nous deux aujourd'hui. AHHHHH que les deux
bières FLAG bien fraîche étaient bonnes! Nous avons mangé bien
lenteeeeeement, le Wok poulet. Il nous reste maintenant à
affronter la Place de l’Indépendance, et rentrer chez-nous sain et sauf.
Et c’est quasiment "au galop" et à coups de « non merci »
qu’on l’a fait.
Nous étions au
fait de ce phénomène. Cet incident nous était aussi arrivé en 2006.
Justement en sortant un soir pour aller au resto, celui que nous voulions
repérer samedi matan. A. avait aussi « lâché un cri » et
les malfrats s’étaient enfuis.
DAKAR, c’est le
soleil, le climat exceptionnel, la mer, la Gazelle, les fruits de mer, le
poisson, le Novotel, mais c’est aussi ça!
Nous avons raconté
ça au « souper en famille » samedi soir. Nos
serveurs nous ont dit que c’est le week-end que c’est dangereux de sortir en
ville. La semaine, je peux y aller sans problème m’ont-ils dit. On
verra! De toute manière, disons que j’ai assez dépensé. Je dois
m’en garder pour les prochains séjours. Et je n’ai pas tellement le goût
de sortir. Je vais faire une semaine de farniente totale!
J’ai aussi un
voyage à préparer. Lundi de pâques c’est congé! À suivre!