Un proverbe Malien
dit : Il vaut mieux voir une fois qu’entendre cent fois!
Depuis le début du séjour qu'on nous dit: - Si tu viens au Sénégal et que tu ne vas pas à Gorée, tu n'es pas venu au Sénégal. On y est allé!
Je ne vous raconterai pas toute l’histoire de l’île
où nous avons posé les pieds samedi parce quece n’est pas le but de mon carnet. En tapant « île de Gorée » sur google, les intéressés pourront lire tout ce qui est écrit sur cette magnifique île, classée « Patrimoine mondiale de l’humanité par l’UNESCO » en 1978; Gorée étant le symbole de la traite négrière.
Par contre je vous écris le quasi-poème lu dit mon Guide Sénégal :
Plantée dans
l’azur profond de l’Océan Atlantique, à quelques encablures de Dakar, Gorée est
une petite île attachante dont les vieilles maisons fleuries de bougainvilliers
sont réunies autour d’une anse de sable minuscule et baignées d’eau
claire. Un panorama superbe qui évoque étonnamment le charme
tranquille des villages méditerranéens. Avec ses 900 m de long pour 300 m
de large, Gorée se visite à pied, et une journée s’avère nécessaire pour
l’explorer à fond. On conseille d’arpenter les ruelles ombragées qui
serpentent entre les maisons coloniales au charme désuet, avant de profiter du
soleil en déjeunant sur le port. Vous ne l’oublierez pas de sitôt!
DJIBRIL (Le Maître
D du Novotel) a pris congé pour nous accompagner. Sachant que c’était
pour nous qu’il prenait congé, les serveurs se sont arrangés ensemble pour lui
offrir sa journée, alors il nous dit « c’est tout le resto qui vous
l’offre ». Malgré cela, nous lui payons et ses frais et sa
journée. Et j’avoue que ça valait le coût : Djibril
« tassait » toutes « les mouches » qui voulaient se coller
à nous. Je dis mouche parce que c’est ainsi qu’eux-mêmes se
nomment : « nous sommes collants, mais comme des
mouches, parce qu’on ne pique pas » m’a dit la Mouche Coco Chanel
qui tient une boutique à Gorée.
Qu’ai-je retenu de
Gorée? Que du beau! Dès l’arrivée c’est la séduction. Encore
ici, l’atmosphère d’une île oblige, c’est le calme total. On a presque
envie de chuchoter. Fascinant que la couleur rouge, jaune, et ocre des
belles maisons et la végétation qui les décore, les bougainvilliers en
particulier.
L’architecture
« vieille France » des bâtiments comme l’Église, la Mairie, l’école
très prestigieuse Mariama Bâ enfin tout ce qui est bâti sur Gorée.
Et puis le parc où trône des Baobabs gigantesques. On dit des
Baobabs qu’ils sont plantés à l’envers : les racines au ciel et les
branches dans le sable. (Quand j’habitais Nioro du Sahel, le jardinier
m’en avait planté un petit dans mon jardin.) Et pi marcher dans les
ruelles, et pi l’alizé ce
doux vent bienvenu qui nous rafraîchit toute la journée, le petit hôtel du Port
où Djibril nous a amené déjeuner. En résumé, l’île au complet nous a séduit, et
encore une fois aujourd’hui, c’est un pur enchantement que d’être là, ce samedi
10 avril 2010 sur l’Île de GORÉE. Pas prête de l’oublier comme dit mon
Guide Sénégal.
Visite numéro
1 : La principale : La Maison des Esclaves!
Je dois vous dire
que pour moi juste le nom de la maison me rempli d’effroi. Je sentais les
« fantômes » en la visitant. C’est hyper touchant que d’avoir
les pieds sur les pierres que des esclaves ont usées en marchant enchaînés avec
un boulet au bout. Ça te met les larmes aux yeux quand dans la cellule
« jeune fille » avec la toute petite fente qui servait de fenêtre, on
te dit qu’elles étaient choisies selon les seins : bien ronds et
bien fermes, donc vierge, alors parfaites pour franchir « la porte du
non-retour » devant laquelle j’ai le cœur brisé. La cellule des
« Récalcitrants » qui est un trou noir est d’une tristesse. Et
tu n’arrêtes pas de te dire : Ah la cruauté et la folie des
hommes! On en a eu une grande gorgée à la maison des esclaves. Un
sentiment d’horreur nous habite tout le long de la visite et plus encore quand
le Conteur nous fait son histoire. C’est plein d’émotions que nous la
quittons. Le trouble que j’ai ressenti à la maison des esclaves ne me
quittera pas de si peu. J’y pense encore!
Et le tour de
l’île se poursuit, dans un état de bien être comme à N’Gor, dans les jolies
ruelles pavées de pierre et fleuries de bougainvilliers. Splendide est un
petit adjectif pour décrire les images que j’en garde. Je vous
« colle » quelques photos, elles expriment la beauté de
Gorée.
Après plus de 3
heures de marche, voici venu l’heure de manger. Et c’est au très
pittoresque « Hostellerie du Chevalier de Boufflers » que nous
nous attablons. De notre table; vue panoramique de la plage, du
port, et de l’animation que nous offre quelques jeunes Sénégalais sur ladite
plage.
Mangeons
maintenant!
Est-ce le pêcheur
dans sa pirogue que je voyais de ma plate... J’ai choisi le « Menu
chaloupe » à 6 000 francs: assiette de crudité, (et il y en
avait pour trois), brochette de Lotte et pirogue d’ananassssssss sans oublier
un ballon de van rosé. Tu n’as pas mangé de calamars?
J’avais le choix entre les calamars et la brochette. Je réserve les
calamars pour mes soupers au Novotel, le Chef (avec l’aide de Djibril) me les
prépare à mon goût : Spaghetti napolitaine + une assiette de
calamars sautés aux piments et il ajoute quelques coquilles de moule autour de
mon assiette. Alors je mange les brochettes de poisson quand je
sors.
Revenons aux
assiettes du jour? Djibril en bon sénégalais a choisi « Poulet
Yassa » et une eau minérale. Et Le GAZOU? Le plus important
d’abord; l’incontournable bière FLAG à défaut de La Gazelle et ensuite
une brochette de Gambas. C’est l’ami de Djibril qui nous sert,
alors Le GAZOU et Djibril ont droit à une pirogue d’ananassssssss gratuitement.
C’est beaucoup moins cher qu’au Novotel à l’hostellerie du Chevalier de
Boufflers (fiou cé long à dire). Quand Le Gazou a reçu « la
soustraction » oh surprise : 25 000 francs pour
tout ce festin!
Un moment de bonheur
encore ici; un musicien se place en retrait, pas loin de notre table, et
accompagné de son Luth à cinq cordes, il chante en wolof mais je devrais dire,
il nous berce tellement ses chansons elles sont douces et agréables.
« Je suis aux anges comme si on venait de me caresser intérieurement
avec une plume » (lu dans mon roman)
Le temps d'une
petite marche "disgestion" et c'est l'attente du traversier à
l'ombre!
Le
TRAVERSIER
Sommes arrivés à
11 h 15 et sommes retournés « à la maison » à 15 h 30. La
traversée dure 20 minutes, le temps de me fermer les yeux pour
télécharger et enregistrer clairement mes belles images du
jour.
Je vous dirais que
je le fais périodiquement, sur ma chaise longue, me fermer les yeux pour bien
garder mes images. Mes images de Dakar possèdent chaleur, odeur,
mouvement, couleur, enfin des trésors que je ne veux pas perdre. Et ceux que
j’ai accumulés à Gorée sont irremplaçables. Mes trésors, Ils me sont très
utiles, quand je tombe en pleine face dans ma réalité sherbrookoise. Mais
bon, ne soit pas nostalgique, il reste encore deux semaines pour en accumuler
jusqu’à épuisement!
LA SOUSTRACTION
En racontant la
journée à Gorée, je dis qu’à l’Hostellerie de Chooooooose, la soustraction
n’était pas faramineuse. Pourquoi je dis ça? La
première fois que nous avons « aimablement réglé la note de
semaine », le soir au souper en famille du Novotel, en recevant la facture
qu’ici on appelle « l’addition », Édouard nous dit que l’addition,
c’est pour l’hôtel et que pour nous c’est « la soustraction ».
Et il a bien raison, depuis 40 jours, j’ai beaucoup soustrait dans mes
économies. Bof! Comme Le Gazou dit : Cé pas pour quelques
milliers de dollars………
NUNC EST BIBENDUM
Je disais dans un
carnet que pour bien aimer un pays il fallait « le manger, le boire et
l’entendre ». Je suis toujours à le boire et ce depuis vendredi
dernier, car les Barmans du Novotel sont en formation et celle-ci se donne au
bar de la piscine. Kasimir, un serveur torop gentil numéro X de La
Calebasse, fait aussi Barman. Or à 15 heures, comme vous le dirait Bavard
Nombril (lire Bernard Landry) Nunc est bibendum!
C’est maintenant qu’il faut boire.
Un cocktail est
servi aux quelques clients du Novotel qui lézardent à la piscine. Comme à
cette heure, je m’y trouve tout à fait par hasard, je sers de
cobaye. Kasimir me réserve les meilleurs cocktails. Ils sont tous
fait avec des fruits frais : melon, bananes, citrons, limes,
fraises, mangues et ainsi de suite. J’en ai noté deux « 10 sur
10 » : Le Fraîcheur Casamance, sans alcool et plein de
vitamines : citrons et limes pressés avec de la menthe fraîche et du
sucre de canne le tout mélangé au mixer c’était comme le nom du cocktail;
vraiment très rafraîchissant. Et le deuxième, Passion Casamance;
est un mélange de vodka + liqueur de framboise + Malibu + jus de Bissap.
Va sans dire que Bidemdum dans la nonchalance sous les tropiques et tout en
aimant le Sénégal, ce n’était pas agréable, c’était trèèèèèèèèès
agréable!
Le Jus de
Bissap est une délicieuse boisson typique du Sénégal. En fait c’est
une infusion de fleurs d’hibiscus que l’on sucre au goût. Certain
l’infuse dans de l’eau de fleur d’oranger. Au début, le matan je buvais
du jus d’orange, mais depuis que j’ai goûté au bissap, c’est ma boisson
favorite pour le p’tit dèj. La ménagère AMI me dit que c’est une
très bonne source de vitamine C donc énergique et qu’il ne faut pas en boire le
soir. En plus elle va m’en acheter au marché. Parce que toi tu vas
payer torop cher! Me dit-elle.
Le restaurant
« sans nom »
J’ai testé un
nouveau resto. S’il possédait un nom, je n’ai pas vu l’annonce, ni sur le
menu et ni sur la soustraction. Il est à deux pas du Novotel.
Il vient juste d’ouvrir, mardi dernier plus précisément. Décor blanc et
bleu, des fleurs jaunes sur les tables, c’est très charmant et
accueillant. Mais c’est aussi pas cher. Une salade ici est à 4 900
+ Coca zéro à 2 000; tandis qu’au resto pas de nom; une salade
est à 2 000 et le coca à 800. Lundi midi, j’étais toute seule,
attablée sur le bord de la vitrine qui me donnait droit à toute l’animation de
la rue mais sans le harcèlement des « mouches ». Je n’ai
toutefois pas échappé à certains qui m’ont aperçue et m’ont offert de la vitrine
leur marchandise, mais la vitrine bienheureusement elle me protégeait. Je
tournais la tête de gauche à droite, je sirotais mon Coca et je
« picossais » dans mon assiette EN PAIX!
Non seulement pas
de nom le resto, il a aussi « pas de mets » sur le menu que la jolie
serveuse m’a donné. Je vois : Nems - 350 francs. Je veux
5 Nems : - Il y a pas! Bon, je prendrai une salade
niçoise? - Il y a pas, mais il y a salade de crudités. – Ok pour
cette salade. Y a-t-il de La Gazelle? - Il y a pas. Et
du Van Rosé il y en a? - Il y a pas. Alors là, je ne
suis pas certaine que mon GAZOU vienne manger avec moi ici. - Si je
reviens avec mon mari le soir, est-ce permis d’apporter une Gazelle ou du
Van? - Mais oui, mais bien sûr. Alors mon GAZOU il viendra.
Rubrique
DIVERS :
On a failli se
cogner le nez sur not’GouverneurE GénéralE, elle visite GORÉE aujourd’hui
(vendredi 16). À la voir aux nouvelles de la RTS hier, on aurait dit que
c’est elle La Reine et non sa représentante. Et la Reine elle loge
à l’hôtel le plus luxueux et dispendieux de Dakar. Et pi, je ne sais pas
qui l’habille, mais avec le pognon qu’elle a au budget habillement, je
« flasherais » pas mal plus. Elle avait un tailleur en tissus
« genre comme du tissu à boubou africain » et elle était
« couverte » comme si c’était l’hiver canadien.
Frrrrrrrrrrrrrrranchement! Comme on dit quand on fait du mémérage.
N’est-ce pas ce que je fais présentement?
J’en ai entendu
une bonne chez un marchand du Marché Kermel cette semaine. Alors que je
me suis montré intéressée à l’étal de mini cars rapides fait avec des
boîtes de conserve, à La Caverne d’Ali Baba et ses 40
fiancées, Abdou Seck me dit : C’est bon prix
hein! Cé moins cher que gratuit! Ahhh vraiment, ils
me surprennent à tous les jours mes truands du marché et de ma rue! Et du
gratuit 15 000 j’ai payé moins cher à 1 500.
LE MANQUE
DE :
Un soir, devant
mon assiette « Darne de Capitaine grillée » et l’assiette de
« Cuisses de poulet en afra» du Gazou, nous nous demandions ce qui nous
manquait de not’pays. Nous avons cherché et pi cherché et pi cherché
encore.
La nourriture? Dédet! Naaaaaa pas du tout. Au
contraire, c’est au retour que la nourriture d’ici va nous manquer. Le
pan, le goût du pan surtout, les fruits, les croissants au chocolat, les
brioches aux raisans. La bière, le poulet, l’agneau, les poissons, les
Gambas, les calamars, les « Tempura de crabes » et les gigantesques
pattes de crabes, les légumes, le riz, le spaghetti bolognaise,
napolitain, fruits de mer; bref c’est le menu au complet de La
Calebasse qui va nous manquer. La nourriture de chez nous? PAS DU
TOUT!
La maison? Bof! Non! la maison ne nous
manque pas du tout.
Après
l’énumération des multiples choooooses qui meublent notre vie du Québec, LE
seul et L’unique MANQUE, et c’est pareil pour les deux de la
428 et c’est pareil à chaque contrat de tous les pays:
MON CHAAAAAAR! Ah vraiment, mon PoutPout il me manque
énormément. J’avoue que la liberté et l’indépendance qu’il me procure
me fait vraiment défaut. On a beau avoir les services VIP de la
Taxi Sisters MAMA, cé pas pareil que prendre le volant de ton chaaaaaaar et
d’aller là où tu veux, quand tu veux comme tu veux partout ou tu veux!
C’est ce qui nous manque le plus.
À part ça?
Aucun enthousiasme à reprendre l’avion pour le retour. Qui sait? Le
nuage persistera-t-il en Islande? C’est ce que « ma famille du
Novotel » souhaite : ) Hier
soir, encore une fois, Assane l’autre Maître D, nous a servi a
titre gracieux, une entrée de capitaine fumé en disant : « On
fait tout pour la garder hein! ».
C’est la première
fois de tous les séjours à l’étranger que nous restons scotchés à l’hôtel comme
on le fait ici. Que voulez vous! comme dit l’autre? nous
sommes TOROP B I E N !
Dans mes journaux la première lecture avant de lire mes
« faits-divers », je vais à la page d’annonces classées, rubrique
immobilière « Villa à louer ». I keep on dreaming quoi!
L’ÉCONOME DE LA
428
J’ai fait
l’économe un midi au « resto sans nom sans mets ». Je n’y
suis pas retourné. Faire l’économe n’est pas mon « jus de
bissap » (et non « ma tasse de thé », n’en buvant jamais
ici). De toute façon l’économie n’était pas tellement considérable.
Donc je mange à la maison et j’ai une torop bonne raison.
Imaginez, qu’après
40 jours/40 nuits, j’ai appris que le midi à La Calebasse il y a un
BUFFET. Je passe pourtant devant tous les jours, et COLY Le Maître D
m’invitait tout le temps, mais je croyais que c’était « à la carte »,
et la carte en question, AZIZ me l’apporte sous mon parasol. Alors, à
quoi bon m’asseoir au restaurant.
Toujours au souper
de famille, lundi soir, à la question : « À la piscine, le
midi, est-ce que je peux manger « Tempura de crabes » qui est sur le
Menu Suggestion du jour? - Non, c’est seulement le soir ce menu.
Mais tu peux manger tout ce que tu veux au buffet. - Au
BUFFET? Il y a un buffet le midi? - Mais oui, et si tu
ne manges que les entrées c’est 4 900 francs. – Bordel de meeeerde,
le prix d’un sandwich poulet!
Et c’est ainsi que
vous apercevez Madame Dakar, à la table 22, mangeant des pinces de
crabes, cocktails de gambas, des moules, des avocats farcis, et des
salades aux artichauts, choux, betteraves, concombres, bref c’est la
« Java du Buffet à gogo ». - Et un jus de bissap avec
ça? - Certainement!
Voilà, c’est sur
les paroles de Louis Aragon que je prends congé de vous!
Tout est affaire
de décor
Changer de lit
changer de corps
C’est ainsi que
les hommes viiiiiiiiiivent
Et leurs baisers
au loin les suiiiiiiiiiiivent!