Mardi 6 avril
2010. À 7 heures, en me levant, geste habituel je regarde par « le
rectangle en vitre » de la chambre. À cette heure là, les pêcheurs
en pirogue sont juste devant moi. Un « fond d’écran » que
mes yeux enregistrent chaque matin. L’image est très belle. Calme et douce. Changement de couleur, il y avait ce matin une chose étrange dans le ciel
dakarois, sur mon image un ton de gris. Y paraît que ça s’appelle
« nuage ». Je vais donc avoir du temps pour écrire un carnet:
Le temps du petit-déjeuner et ils se sont dissipés. De mon rectangle en vitre, je vois maintenant du bleu et vert. Bleu pour le ciel et vert pour la cime d’un des gigantesques arbres à caoutchouc qu’il y a au jardin. Mais je tape sur mon iBook d'abord:
Le temps du petit-déjeuner et ils se sont dissipés. De mon rectangle en vitre, je vois maintenant du bleu et vert. Bleu pour le ciel et vert pour la cime d’un des gigantesques arbres à caoutchouc qu’il y a au jardin. Mais je tape sur mon iBook d'abord:
Un lundi de pâques
sur l’île DE N’GOR
Nous avons fait
une belle sortie. Lundi 5 avril, c’était jour férié, jour de congé pour
l’Expert. LE premier depuis son arrivée. Et l’Expert en
question avait du temps pour sortir. R., celui qui fait le contrat avec
lui avait suggéré : « on devrait aller manger quelque
part sur le bord de la mer ». Soit ! J’ai donc
regardé sur ma carte « Dakar à vol d’oiseau » pour trouver un endroit
sympa à visiter et puis après j’ai regardé dans mon Guide Sénégal ce
qu’il disait sur l’endroit que je convoitais: « La partie nord-ouest de
la presqu’île du Cap-Vert et particulièrement la pointe des Almadies est
un coin idéal pour prendre un verre paisiblement ou manger de bons fruits de
mer. Je vais donc à la rubrique Ou manger ? je
lis : « Sur l’Île de N’Gor : Chez Seck, sur la
grande plage, à la pointe est de l’île. Restaurant situé à un emplacement
magnifique, dominant la passe, sa réputation n’est plus à faire !
Que vous ayez envie de crevettes, de poissons fraîchement sortis de l’eau ou de
langoustes à prix raisonnables, c’est là qu’il faut aller. Des
pirogues assurent la liaison avec la plage de N’Gor de 7 h à 18 h ;
tarif : 500 fcfa l’aller-retour.
Téléphone à MAMA
de venir nous prendre au Novotel à 11 heures. Passe prendre R., via
l’autoroute, quartier YOFF, et enfin les ALMADIES, un quartier très chic de
Dakar. Là où sont les villas cossues des grands
« portefeuille » de la place quoi. Et puis enfin N’GOR
Plage. Comme le taxi ne peut prendre la ruelle qui mène à la plage, MAMA
hèle un Sénégalais qui nous conduit au débarcadère. Achat des
billets; une photo par-ci, et puis une autre, là sur la plage de
N’Gor. Vous voyez sur la photo que Monsieur et Madame ne sont pas
malheureux ! Le guide nous donne les vestes, nous dit
d’enlever nos sandales et de retrousser nos pantalons. Je vois qu’il fait
de même et je sais maintenant qu’il ne va pas nous abandonner ici.
« All
Aboard ! » les pieds dans l’eau, et c’est les sandales dans une main,
la main du guide dans l’autre, tangue sur un bord, et tangue sur l’autre ;
que je réussis à me rendre à la poupe de la pirogue et de m’asseoir sur la
planche, sur laquelle « le guide » a déposé ses babouches pour que je
sois plus confortable. Je sens que ça va me coûter cher !
Il y a plein d’eau
dans le fond de la pirogue. Des jeunes avec une chaudière réussissent à
enlever le trop plein. Mais bon, ça prend 5 minutes se rendre à l’île,
elle n’aura pas le temps de se remplir. La petite ballade est très
enivrante. Le vent, la mer, l’île au loin, ah la la, est-ce l’air iodé
qui la grise ? Madame Dakar est bienheureuse. Et pi, en
plus que son chevalier est avec elle pour toute la journée. Pas belle la
vie ?
L’Ile de N'gor, (environ 200 x 500 mètres) se trouve à
seulement 800 mètres de la côte. Aucun véhicule motorisé n’y circule.
Un havre de PAIX ! À l’origine, seuls les villageois venaient y mettre
leurs moutons en pâturage et cultiver le mil durant l’hivernage. À partir
des années 50, les dakarois prirent l’habitude de venir y pique niquer.
Ils s’y sont fait construire de petits cabanons, puis des maisons plus
confortables. Aujourd’hui, seuls les bien nantis y ont des maisons
et viennent y passer les week-ends.
En débarquant de
la pirogue, au premier abord, nous n’avons pas l’impression d’être au Sénégal
mais dans une station balnéaire pour Européens. Et qui dit jour férié dit
foule d’européens. Il y a plein de petits restaurants sur la plage,
quasiment dans l’eau.
Avec not’guide pas
gratuit, commence un tour de l’île dans de petites ruelles ensablées qui serpentent
entre de belles maisons dont on ne peut pas voir grand chose, car elles se
cachent derrière de hauts murs décorés de bougainvilliers.
Le guide s’avère
bien utile, il m’informe que diverses personnalités très connues, comme Peter
Gabriel et Touré Kounda pour en nommer deux, y ont une maison. Il me les
montre. Et France Gall aussi, qui y séjourne à plusieurs reprises
au cours de l'année.
Elle y était ce 5
avril 2010 – Elle est arrivée ce matin que me dit le guide. Et la
visite continue : - Voici la maison de Madame Pompidou.
Mais c’est son fils Paul qui vient maintenant. - Et voici la maison
que Brigitte Bardot a abandonnée. Ah bon ? Pourquoi ? -
Parce que nous égorgeons les chèvres pour manger. –
Allo ! Brigitte ? Cé Madame Dakar. Vous
faites quoi avec votre petite maison sur la falaise ? Vous me
la donnez ? Ahhhh Merci Brigitte !
Au bout de l’île
c’est un décor époustouflant qui est devant nos yeux.
Un décor mais
aussi une sensation olfactive qui émane de cette mer tumultueuse. Elle
est bleue foncé, quasiment noir la mer et des vagues immenses avec l’écume
blanche qui contraste et tout ça fait un bruit fort agréable à
entendre. Quelle belle image ! Et les vagues, elles se déchaînent
et se brisent sur les gros rochers de pierre volcanique. Volcanique?
Pas de doute, nous sommes sur un volcan. – Allo
Brigitte ? Laisse faire pour ta maison, j’aime mieux la
mienne !
Le guide me dit
que des « surfeurs » s’aventurent là souvent. Hé bin pas
moi ! J’ai peine à me faire photographier sur le bord de la
falaise. Clic clic par-ci, clic clic par là ! C’est
magnifiiiiiiiiqueeee !
Madame Dakar et
ses babouches talon haut réussi à continuer la marche « iodée » océan
oblige, sur la falaise et ce de roches en roches jusqu’au retour dans le
fabuleux labyrinthe.
Au bout du voyage,
la fin du tour de l’île, je l’avais dit, il y a un prix à payer. Le guide
nous dit qu’il ne prend pas d’argent, il n’a pas le droit. Et je l’écoute
me dire qu’à la place, en guise de reconnaissance, il faut arrêter à la
boutique ici et acheter un sac de riz là : « - c’est de
l’aide quoi » rajoute-t-il. Il rapporte ce riz à Dakar, et
avec ça des enfants vont manger. Je sais bien que c’est LUI qui va manger
mais ça ne me dérange pas. Il y a deux sacs : un à 6 000
et un à 12 000. R. qui est pas mal plus radin que A. dit au jeune
guide que ce n’est pas le prix d’un sac de riz et ne veut pas
payer. A. lui dit « laisse faire, ça ne me dérange pas de
payer ». Et il achète un sac à 5 000 et le donne au
guide.
C’est vrai que ça
ne nous dérange pas faire un geste du genre. On s’en fout
carrément ! L’aide, elle est directe ! Elle ne va pas
dans les poches d’organismes qui se goinfrent avant de donner. Qu’est-ce
que ça fait un peu de générosité à des gens qui sont cent fois plus démunis que
nous ? D’ailleurs, plusieurs de mes achats de Dakar sont aussi
pour ça : « donner un peu de pain à mes vendeurs ».
Bon, ok, je n’en ferai pas une thèse, mais le geste de R. nous a déplu
quoi !
Après le geste de
générosité, nous arrivons à bon port...Chez Seck! Et c’est le temps de
commander : - Ça vous dit de partager avec moi une salade de
calamars persillés en entrée ? -OK Quand Madame Dakar voit
« calamar » sur un menu, elle en commande. Brochette de Lotte
avec riz pilaf en plus. Les deux autres prennent « Brochettes
de crevettes » en plus d’une assiette de frites pour R.
Monsieur une Gazelle va sans dire et pour l’autre un coca parce que de l’alcool
« cé péché ». (Sans commentaire). Est-ce la
nonchalance d’une île ? mais nous avons été servi après 45 minutes
d’attente. – Excusez mademoiselle…Le chef ? il nous a
oublié ?
Nous avons tout
reçu en même temps sur la table : entrée, plats, assiette de frites,
salades aux tomates, bref la table est pleine, et les trois convives affamés
font honneur à tout ce qui se trouve dans les assiettes ! En
sourdine la musique des vagues en furie sur les rochers de Chez Seck ! Et
des paroles d’une chanson de Céline me traverse l’esprit : « Mon
âme qui s'affole….En prenant son envole…Me laisse inanimée….Siiiiiii Dieu
exiiiiiiiiiiiste…et qu’il t’aiiiiiiiime » Là sur l’île de N’GOR,
je suis convaincue qu’il m’aime !
La panse ou
« ton frère » pour certain, bien rempli, nous reprenons une
marche dans les ruelles.
Et l’heure de
rebrousser chemin est arrivé. Un petit tour de pirogue ; Allo
Mama tu viens nous chercher? Nous rentrons, la tête remplie de
belles images ! Heureux ! Si j’habitais ici, il y a une
petite maison qui se ferait louer par Madame et Monsieur. Je l’ai
remarqué, l’ai photographié. Le guide me dit qu’à 30 000 FCFAO par nuit,
je pourrais.
Et la voici
la maison que Madame Dakar louera..."à sa retraite". Minuscule cabane,
mais teeeeeeeellement romantique!
Keep
on dreaming my dear Madame Dakar!
Et retourne à
Dakar maintenant!