Quand je décide de
sortir de ma cage dorée, pour aller dépenser mon pognon en ville tout en
brûlant des calories, il y a une rue, juste en sortant à gauche du
mur : c’est la rue PARCHAPPE.
J’avais remarqué
le premier jour que c’était une rue beaucoup plus calme que la rue Hassan
II. Mais je n’osais pas y circuler, de peur de m’aventurer seule dans une
petite rue. J’arpente les grandes artères les premiers jours. C’est
plus sécuritaire. Et pi ce vendredi matin (19 mars), comme je n’avais pas
le goût d’affronter la junte d’artisans, je me suis dit : j’y
vais! J’ai bien fait, car par la rue Parchappe; j’échappe aux
envahissants « banabanas » qui me tarabustent avec leur marchandise
« de toutes les couleurs ». Juste dire « Bonjour » me
fait du bien.
Sauf pour le
vendeur de foulards qui ce vendredi matin était au coin de
Berenger-Ferraud; la rue où je tourne à droite et qui m’amène dans
« la ruche ».
Je n’ai pas
pu résister, après « Bonjour » j’ai ajouté : - Combien les
foulards? - 5000. Finalement, après lui avoir fait tout déballer le
tas de foulards qu'il tient sur le bras, j’ai négocié un grand châle noir
et blanc pour la modique somme de 1500 francs. J’ai donné un billet de
2000 et n’ai pas demandé le change, parce que j’étais envahi de vendeurs de
lunettes, de chemises, de serviettes de plage, de paréo, de bas, et j’en passe,
la tête me tournait sur tous les bords – Non Merciiiiiiiiiiiiiiii!. Un
gendarme a senti le danger, il a dispersé l’attroupement pour ma
sécurité. Bienvenue le Casino!
On me dit d'être
très vigilante sur la rue. Parmi les vendeurs, il y a aussi de petits
malfrats, qui ne demande qu'à te faire les poches. Mais les miennes ne
sont pas bien rempli. Je sors avec juste assez de francs et quelques
"ferrailles" pour manger et pi négocier une bricole ou deux.
Et le châle en
question, Monsieur le porte autour du cou, pour se protéger la gorge du froid
de la « clim » (climatiseur en africain) de la 428. J’en ai
même négocié deux autres le lendemain, de couleurs « voyantes » et
avec « des brillants »; ai-je demandé à mon
« marchand ». Je porte donc un beau foulard jaune et un autre
orange.
Malgré tout, je
commence à m’habituer à marcher dans la rue. Je m’aventure de plus en plus
loin, en envoyant promener les plus harassants. J’ai appris un nouveau
mot, qui me sert très bien :
Bougouna :
je n’en veux pas! (prononcez
bourrrhhhouna)