Tour de Taxi au qua’tier
Aussi, la venue de
MVI et sa délégation marocaine a en quelque sorte perturbée le début de ce
contrat. Quand ce dernier arrive ici,
c’est comme si Dieu « descendait parmi nous » et Libreville arrête de tourner. R. devait même faire le
chauffeur pour un marocain et ça ne faisait pas son affaire. Mais bon, ce
carnet n’est pas sur le sujet de Dieu VI
vs C….
Je disais donc
qu’on n’a pas de véhicule pour se déplacer en ville, on le fait en TAXI et
c’est très bien. Faut dire qu’à
Libreville, les Taxis ne manque pas. Tu
te pointes sur la rue, et même pas besoin de héler, c’est le Taxi qui klaxonne
pour te prendre. Et des taxis il en
passe à toutes les secondes. C’est LE
principal transport en commun de Libreville.
Il nous suffit de négocier la course.
Je dis négocier, mais ce n’est pas tellement compliqué. On dit notre destination et aussi le prix qu’on veut payer. Si on ne le dit pas, le Taximan le fait
lui-même et bien sûr c’est 2 à 3 fois le prix.
Donc, avant d’ouvrir la porte il faut dire par exemple - Restaurant
Émir 1500 francs ? Le Taximan
fait signe que oui, ou il passe son chemin.
Très rare qu’il passe son chemin.
La seule raison d’un refus c’est si il ne va pas dans notre direction.
Or, mardi soir, de
retour justement du restaurant "de la semaine" au Émir j’ai eu quelques frissons au
retour en taxi. Et voici pourquoi.
Je dois d’abord écrire
ce que j’ai lu samedi matin dans le journal L’Union, à la rubrique « Faits
divers & Justice ».
Association
de malfaiteurs. Démantèlement du vaste
réseau de la bande à Parisien. Deux
chauffeurs interpellés à leur tour.
Deux éléments de la
redoutable bande à Parisien, viennent d’être pris par les agents de la Brigade
anti-criminalité (BAC). Le groupe était
spécialisé dans le vol et l’arnaque sur des clients à bord des taxis, en
endormant leurs victimes à l’aide d’une poudre magique hypnotisant importée du
Cameroun. Les deux mis en cause ont révélé le manège qu’ils étaient chargés de
monter, en association avec les « calleurs » spécialisées dans le
dépouillement des victimes…… Le mode
opératoire de la Bande à Parisien, consistait dans un premier temps, à repérer des
cibles…... Une fois les clients à bord,
les malfrats usaient de la fameuse poudre pour endormir leur victimes, avant de
les détrousser et de les abandonner en chemin.
Or, avec cet
article en tête, revenons à ce samedi soir.
Je choisis tout le
temps un taxi qui n’a pas de passager.
La course est plus coûteuse, mais on s’en fout. Ce samedi, exception à la règle, le taxi qui
s’arrête il a un passager en avant.
C’est un « blanc » ou plus précisément un libanais. « Méridien
1500 francs ? ». Ça marche,
on prend place. La course entre le Émir
et la maison n’est pas tellement longue, disons pas plus de 10 minutes. Et la route est simple, c’est tout droit sur
le boulevard du bord de mer. Mais samedi soir, la direction change. Soudain, le taximan tourne à gauche et prends
une petite rue et monte, et tourne et monte encore….la passagère en arrière est
un peu inquiète. Serait-ce deux autres
membres de la Bande à Parisien et nous
les 2 victimes ?
Je vérifie si le
passager avant n’a pas un sachet de poudre.
Je ne vois rien. Enfin le taxi
s’arrête sur l’accotement de la rue du qua’tier dont je ne sais nullement où
nous trouvons. OUuu la la…qu’est-ce qui
va nous arriver ?
Le
« blanc » sort son argent pour payer, et suit une dispute entre lui
et le taximan, à tue tête, le blanc surtout, il crie presque. On ne comprend pas tellement ce qui se passe,
mais on dirait que le taximan ne remet pas la monnaie exacte. Je le vois avec un billet de 500 francs en
main et disant au blanc « je ne vais pas te donner ça, je n’ai plus de
monnaie » et il répète son refrain plusieurs fois. Et l’autre de lui crier « tu m’as dit
1500 francs et tu dois me donner la monnaie » et il compte son pognon et
il lui aussi chante le même refrain et ajoute « je vais appeler les gendarmes,
je prends ton numéro, etc. »
Et vous voyez les
deux « Méridienois », en arrière, qui ne disent pas un mot. Qu’est-ce qui va suivre ? La scène est trop surréaliste. Est-ce là la mise en scène de ladite Bande à
Parisien ? Je regarde en arrière si
les « calleurs » n’arrivent
pas pour ouvrir notre porte. Qu’est-ce
qu’on fait ? On ne sait même pas où
on est. On ne va pas tout de même pas
débarquer, comme ça, au milieu de nulle part, et attendre un autre taxi? Il fait noir, danger !
Toujours en criant,
le blanc descend, mais on ne l’entend plus, le taximan en lui criant lui aussi
« c’est ça, prends le numéro »
et il quitte sur-le-champ la pédale à fonds.
Il chiale, mais je ne l’entends plus.
Vous voyez la passagère soulagée de ne pas être une victime de la Bande
à Parisien et de retourner à son cher Méridien et « en vie ».