Les « Canadiens
errants »* au SAFEM
*Petit Hassan, « mon
assistant » à chaque fois qu’il nous voit, nous dit « Les canadiens
errants ».
Quand j’ai du temps
libre J Je regarde
les nouvelles sur France 24. On ne parle que de EUX, tsé? les fouteurs de
trouble de la planète? Je dois
avouer qu’à force de voir les horreurs qui se passent en ce moment autour
« de chez-nous », disons que ce n’est pas
une dame rassurée qui sort de son cloître pour aller au SAFEM. J’avoue que j’ai vraiment la trouille. Je n’oublie pas ce que Issa nous avait dit, au
Méridien : - On ne
peut même plus faire confiance à son voisin ! Vous imaginez deux canadiens errants dans un Stade
maintenant ? Et dernièrement, deux femmes se sont fait "sauter". J’ai la chance de voir
autre chose que « mon territoire » actuel, alors je la force la
chance !
Z. a d’abord acheté
les 3 billets, 200 francs chacun.
Ensuite il a demandé à un des Soldats armés de leur kalachnikov qui font "barrière" en plus de la réelle barrière à porte d’entrée, si on pouvait
passer tout de suite. – Il faut faire la file! C’est un peu rassurant de voir l’Armée
à l’entrée et ça ne l’est pas en même temps. C’est signe qu’il y a danger non ?
Il fait extrêmement
chaud et on est collé-serré dans la longue file surpeuplée. Z. est obligé de me prendre la main, sinon je
vais me faire écraser ou encore faire du surplace tellement on se fait
bousculer, pousser, tasser. Je vois des
jeunes filles m’examiner de la tête aux pieds.
Malgré le bronzage acquis depuis deux semaines, je suis LA seule blanche dans la foule.
J’avoue qu’il ne
faut pas être agoraphobe pour faire cette file.
A. est derrière moi il suit tout près.
Je dois maintenant m’agripper après la chemise de Z. parce qu’il doit
tasser tout ce monde qui s’agglutine autour de nous. Forcément, il a besoin de ses deux bras. À un moment donné, A. me dit qu’il sent un
homme le collé un peu trop près. Effectivement,
je le vois il est quasiment sur ses épaules.
Mais le pauvre, il n’aura pas ce qu’il convoite, si il en a l’intention,
A. n’a rien dans sa poche. C’est moi qui
ai tout dans mon très chic petit sac « Barbara Rhill ». Et il a mis son iPhone dans le fond de sa
poche avant.
Est-ce que j’ai
déjà dit dans ce blogue qu’il fait chaud à Niamey ? Je le répète encore ; Il
fait extrêmement chaud à Niamey. Ce
matin particulièrement, dans le « line up » ou
nous sommes entassés les uns sur les autres, c’est étouffant. La visite n’est pas commencée que nous sommes
déjà tout en sueur. Ça y est, c’est à
notre tour.
Avant de franchir la barrière, une Soldate me
passe le « scanner ». Mais il y
a que moi et Z. qui avons réussi à passer.
Un Soldat a bloqué le passage juste après moi. – C’est
fini ! A-t-il crié en arrêtant
le flux de son bras. Et A. est « enfoui » dans le tas en
arrière. Il ne me suivait plus, plusieurs l’avaient dépassé. Il devait quand même voir que LE seul blanc à
part moi c’est lui et qu'on risque d'être ensemble? Je dis donc, je devrais
dire je crie donc au Soldat - il
faut laisser passer mon mari avec moi quand même !
Ils me rassurent que par leur présence, les
Soldats. Pas par leur amabilité et
gentillesse. Comme on dit dans "la langue de chez-nous" ils ont tous une "face'de'beu"!
Il est environs 10
heures, on commence la visite. Nous circulons,
de kiosque en kiosque tout plus colorés les uns des autres. Je m’arrête, je discute
avec les exposantes. J’adore circuler
dans les bazars africains. Je ne vais
pas énumérer tout les kiosques où j’ai fait un arrêt, ni toutes les discussions
qu’il y a eu, ni tout ce que j’ai acheté, mais je dois dire que Z. semble très
surpris de me voir si à l’aise dans tout ce bazar. Il ne sait pas que madame, de par son grand âge,
en a fait et refait das « bazars » et des « souks ». Même que le voilà encore plus
surpris : a un kiosque du Mali, Z. dit (je vais écrire au son ce qui se dit)
- A ni
soho’ma ! C’est le
« Bonjour » du Mali. Alors vous voyez l’ex « Fatimata Koulybali » (ainsi qu’on
m’appelait à Nioro du Sahel) continuer la conversation :
-
I ka kene ? (comment ça va ?)
-
So moho be di ? (comment va la
famille ?)
- Mbaaaaa
( bien).
Voyant les sourcils
du malien en accent circonflexe, je lui raconte qu’il y a des années, je
résidais à Nioro du Sahel et que j’apprenais la langue Bambara. En fait, il n’y a pas que Z. et A. et le malien
qui sont surpris, je me surprends moi-même de me rappeler cette litanie de
salutations. Faut dire que je l’ai
répété durant + de 24 mois. Il y a de
quoi ne pas l’oublier.
Bon, on revient au
SAFEM ?
J’apprécie Z. de
plus en plus. J Lorsque je veux faire des achats, avec
« la couleur de ma peau » indéniablement on l’associe à « l’épaisseur de mon
portefeuille » et on veut le vider d’un coup. Z. se
fait volontiers mon avocat. Et je paye
moins cher. Comme au kiosque du Burkina
Faso par exemple. Un très joli éléphant
fait avec des mini calebasses me coûtait au départ 12 000 francs. J’ai négocié jusqu’à 5 500. « Objection votre honneur » mon tout charmant Z. lui dit - non
c’est trop, il faut lui faire à 4 000 !
- Mbaaaaa ! J
Un seul kiosque
nous donne du fil à retordre, celui des paniers en paille, et du « village
de Z. » en plus. Ni moi ni mon avocat n’avons réussi à négocier
un petit panier à moins de 2500 francs (5,70$).
C’est très cher, ça valait même pas 500 francs, mais bon. J’avais le panier dans ma main, nous avions
négocié, il fallait « nous
encourager quand même » qu’a dit la nigérienne à Z. On ne m’y reprendra plus. Je ne touche pas avant de négocier. C’est juste si je vais « zieuter »
l’objet convoité. Tiens, comme ce
superbe foulard qu’un marocain a tissé de son volumineux métier à tisser. Il est à en faire un autre. Je ne le touche pas, mais je suis tombé en
amour dès que je l’ai vu. Je le veux !
La négociation est longue, je
vais juste vous dire que de 18 000 francs j’ai payé 5 000 francs et sans l’aide
de mon avocat.
Nous sommes
« dedans » le Palais, et à l’entrée c’est la place du Maroc. Semble-t-il que c’est le Maroc qui finance le
SAFEM. Il y a un orchestre de musiciens
marocains qui agrémente la visite. Avant de sortir, nous voyons qu’il y a un
arabe qui, pour 1000 francs,
calligraphie notre prénom en arabe.
J’écris Suzanne sur un bout de
papier et c’est vraiment très beau mon prénom calligraphié ainsi. Et je paye à mon tout charmant avocat ceux de
ces 3 enfants.
Voilà. C’est la fin, il est 11 h 30, Z. doit
rentrer. « C’est le weekend, je dois
voir les enfants ». La chance était avec nous, nous rentrons au
cloître avec tout nos morceaux + mes quelques achats !
TOUR DE NIAMEY
Je n’ai pas tout
dit. Avant d’aller au SAFEM on a été
obligé d’attendre un peu. Z. est venu
nous chercher à 9 heures pile. Il est à
l’heure Z. Lorsque nous sommes arrivés
sur place, ce n’était pas l’heure encore.
Les exposants s’affairaient à l’installation de leurs kiosques. –
Qu’est-ce qu’on fait ? On
attend ? On fait un
tour ? Je suis ravi de cette question. J’aimerais bien faire un tour de Niamey. Voir autre chose que la rue que je fais pour
aller à mes supermarchés Hadad ou Marina.
Comme par exemple, j’aimerais juste
traverser le pont, celui que je vois de ma terrasse, j’aimerais bien passer
dessus. Dire que « je suis passer par-dessus le fleuve Niger » quoi ! C’est fait.
J’ai passé par-dessus. Par-dessus
le vieux et le neuf en plus. Grande
sortie que celle de ce matin. Comme quoi
aussi on fait son « petit bonheur » avec ce que on a. On a rien ? On est content de passer par-dessus un
pont.
Z. nous dit que la source du fleuve Niger est dans le Fouta
Djallon, en Guinée-Conakry J’ai déjà habité au Fouta Djallon. On surnommait notre villa de Mamou « La Maison Blanche de Péthel ». Tout était blanc : l’intérieur
+ l’extérieur + les 2 occupants. Je fais
brièvement un « retour » à Mamou dans mes pensées.
Depuis que je viens
ici, de mon poste d’observation, à voir le nombre de voitures qui traversent
ledit pont, je me dis que de l'autre côté ça doit être bien intéressant. Qui sait? Peut-être y a-t-il un
« centre-ville ». Avec des
magasins ? Des boutiques de
chaussures par exemple ? Hé bien non,
il n’y en a pas. Rien. Niet. Nada ! Il y a l'Université de Niamey et encore ici, comme sur "ma rue" des boutiques en "tôles" des "bouis-bouis" qui n'intéressent pas la passagère de la Toyota.
Je constate donc que ça ne me servirait à rien de séduire Moussa pour que je
puisse aller « magasiner ». Je
suis confinée à aller encore et encore au Supermarché Hadad ou Marina. Et être confiné à résidence pour le reste du séjour.
MOUSSA
Je l’ai dans ma
poche le Moussa. Mais à quoi
bon ? Il vient me dire bonjour tous
les matins, avant que je rentre dans la salle à manger. Je sors de l’hôtel et j’entends tout le
temps «
Suzaaaaanne ! » C’est Moussa
qui me salut. Ce matin, il me dit qu’on
pourrait aller au « Marché des boubous » ? Je lui
dis que je ne peux pas sortir toute seule.
L’autre jour,
avec Diallo, je lui dit que j'aimerais acheter un « arrosoir » modulé
comme une bouilloire, en plastique et très coloré, qu'on vends à la tonne dans les bouis-bouis de ma rue. Ici on s’en sert avant la prière, pour se
laver les pieds, les mains. Pour moi, ça
serait original et parfait pour arroser mes plantes du balcon. Diallo me dit qu’il va y aller à ma
place. – Tu ne peux pas, on va te bouffer ! Je lui ai donner les 1000 francs et il m’en
a acheter une.
Le Riz de Niamey
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