On dit ici que Libreville est enÉtat de Siège. Les contrôles des Gendarmes et de l'Armée Républicaine se font un peu partout dans la ville. Particulièrement ici devant le Méridien mais aussi dans les rues du centre-ville, à l'entrée du Quartier Louis, qui est le quartier (prononcer "quâtier) des restaurants, des boutiques de tout genres et aussi des Night clubs. Et le pire étant le quâtier Owendo. Il y a des barrages sur les deux côtés de la route, même la nuit. En fait, c'est surtout là où les blancs circulent. Aussi, j'affirmais bien pompeusement, qu'au volant de notre Peugeot, on ne nous contrôlerait pas? Erreur! J'ai parler trop vite. On nous a contrôté et pas qu'une fois. Surtout les fins de mois. Je vous raconte?
Premier
contrôle : À la sortie de l’hôtel. Coup de sifflet, un
gendarme avec sa grosse et longue….matraque…nous fait signe de se garer sur
l’accotement : - Papiers! Permis de conduire! Il
vérifie, tout est en ordre. - Passeport! Carte de
séjour! - Nous ne les avons pas avec nous monsieur. – Vous
êtes en infraction! Et vos ceintures ne sont pas attachées! On a beau lui
montrer que beaucoup de chauffeurs qui passent ne le sont pas, que notre
Ambassade nous a dit de ne jamais circuler avec nos passeports. Rien à
faire. – Une amende de 24,000 francs pour une telle infraction!
Qu’il nous dit. Précisions : n’oublions pas que nous sommes
Canadiens, nous ne connaissons pas la couleur de la corruption (hum hum).
En bons démocrates canadiens purs et transparents, on discute, on veut s’en sortir sans
contribuer à cette corruption qui sévit ici. Un autre gendarme arrive
derrière et dit : -« Je vois qu’il y a des histoires ici? Il y a
certes moyens de s’entendre avec mon collègue. » Sous entendre
« donne-lui 1000 francs et tu te barres »! Je vois A. sortir le
1000 francs de sa poche, le gendarme le prends, et nous On se barre!!!!
Deux rues plus
loins. HHHhhhuuuuittttt! (entendre son coup de sifflet).
Matraque qui fait signe. Woe! Nous faisons signe que ça vient de nous
arriver à deux coins de rues. La matraque nous montre la voie du boul. de
l’Indépendance! Nous sommes libres et sauvés! Pour le moment que j’ajoute.
Mon amie qui
habite à Cotonou et qui connaît bien Libreville me dit dans un email que le
resto La Tomate, à Montée Louis, est un très bon resto et pas cher en
plus. Elle me précise même que le Mérou sauce au lardons est un
délice. Je veux en manger! Un vendredi, nous décidons de chercher
La Tomate. Direction quartier Louis. Dès notre entrée sur la Montée
Louis, on entends ce bruit qui ne trompe pas!
HHHHHhhhhuuuuiiiittttttt! Chitttttttttt est le mien! On
voit un soldat de l’armée Gabonaire, en costume de «camouflage»
s.v.p. (On en aurait bien besoin d’un nous-mêmes….ha ha) et son comparse derrière
lui, avec accroché à l’épaule une kalachnikov. « -Papiers! Permis de conduire! Passeport! Permis de séjour! » Putain!!!!!! On donne ce que nous avons maintenant en permanence dans le
coffre à gants, bien rangé dans une enveloppe étampée C….. ça fait plus
sérieux! Encore ici, on a l’intention de ne pas contribuer à la
corruption, ne l’oublions jamais : les canadiens ne sont pas
corrompus, je l’ai encore vu à la télé ce matin, le Juge Gommery nous le
démontre tous les matins à TV5.
Et voilà que je
râle. Je dis : - Monsieur tous les jours on s’est fait
contrôler. C’est du harcèlement pur et simple. Notre Ambassade ne
nous permet pas de circuler avec nos passeports en poche. Monsieur, même
si on les avait, nos papiers et tout le bataclan, vous trouveriez certainement
une autre raison pour nous contrôler. Un miroir de travers, un phare
cassé serait une raison. N’importe lequel motif serait un bon motif pour
nous verbaliser. Et j’en ajoute : Monsieur! Ayez pitié
de deux pauvres canadiens qui se font harceler tous les soirs à
Libreville. Qu’est-ce que vous croyez? Que nous sommes des
brigands? Des truands? (je le vois sourire) Des hors la loi?
Mais non. J’vous jure monsieur, nos papiers sont en règle, nous
respectons vos lois, regardes; nous sommes attachés, nous roulions
lentement, nous cherchons le restaurant La Tomate tout simplement. Bref,
le « mâche patates » comme disait ché pas qui ne m’arrête
pas. L’atmosphère est à la rigolade. Soudainement, il
dit : - Ça suffit! On ne rigole plus! C’est sérieux! Et
l’autre s’approche avec sa Kalach….GULP! On
ne rit plus! - Je vous arrête pour non présentation de permis de
séjour…. Enfin, que’qu’chose du genre. Disons que la vue de l’arme
m’a bouché les oreilles et fermé la bouche. Qu’est-ce qu’on a fait? Le très sérieux
qui ne rigole plus empoche les 2000 francs qu’A. lui glisse dans la main.
Et vlan! Je referme la porte! Fuck La Tomate! Y’en a
marre! On rentre “à la maison”! On mangera à l’hôtel!
Hier, de retour
du marché, nous nous dirigeons vers l’hôtel, toujours sur le boul. de
l’Indépendance, A. décide de prendre un raccourci par les petites rues du
centre ville. On évitera les contrôles qu’on pensait. Aussitôt
pensé, aussitôt tourné le coin…..qu’est-ce que nous voyons? Comme le dit
la chanson : « Bonjour laaaaaa police »! Comme le
dit le québécois : « ??%%$$$ **& » (lire
crissssssse). Ça recommence : Papier! Permis! Et
je redis mes litanies, but, à notre grande surprise, voilà qu’il ne nous donne
qu’un avertissement : - faites photocopier votre passeport avec visa
et la date d’entrée au Gabon. Ça alors! On en revient pas. À
sa demande : - depuis quand êtes-vous au Gabon? Je n’ai pas su
répondre. Le soleil m’a grillé quelques neurones, je n’ai plus souvenance
ni du jour ni de la date où nous sommes arrivés. On est où là? Ha
ha!
André exécute
l’ordre : il fait des photocopies de notre passeport et de la page
du visa et date d’entrée au Gabon. Au sortir de la Supérette St-Michel du
quartier Oloumi, nous décidons d’aller faire une petite ballade avant de
rentrer à l’hôtel. Il n’est que 16 heures. On a pas fait deux rues
que ce bruit familier se fait entendre : HHHHhhhhuuuuiiiiittt!
Ahhhhh bin &&??%%$$&&? (Lire tabar…notre bruit familier québécois à
nous) mais cette fois ils ne nous auront pas! -Papier!
Permis! Carte de séjour! Nous les sortons fièrement. Tiens’toé!
Trouve la faute maintenant! Bordel de meeeeeeerde! Faute il y
a! - La photocopie du passeport n’est pas conforme, il vous faut un
timbre de la Mairie! - Ahhhh? Du nouveau? Que lui dit
A. – Vous êtes pas mal plus vigilant que les quinze autres gendarmes qui
nous ont contrôlés depuis un mois, et bla bla bla. –OK!
Circulez! - Quoiiiii? On peut partir? Nous sommes surpris,
mais le gendarme doublement : A. lui glisse quand même les 1000
francs. Dorénavant il a toujours son billet de 1000 en poche. Faute
ou pas, on le donne! On y prends goût quoi!
Libreville en ce 14 juin 2005
Bonjour! Ce matin,
c’est la grisaille à Libreville.
D’habitude ça s’éclaircit, mais ce n’est pas
le cas en
ce 14 juin! J’en profite pour écrire mes emails et ensuite je
ferai
« mon lavage » aussi. Ma "p'tite brassée de p'tites
culottes" dans le lavabo de la salle de bain.
C’est la saison
sèche,
la saison froide pour les Gabonais. Une saison très
confortable nous
concernant. Je ne peux pas dire
combien il fait, il n’y a pas
de météo dans les infos.
Selon mon thermostat, je dirais que c’est autour de
25 degrés. Comme ils sont familiers avec des 32 et +
;
c’est l’hiver. Notre chouchou Adèle, la charmante bonne de nuit, a dit hier soir
: Ahhh madame Suzanne,
il fait trop froid là! Tout le
monde tousse et a le
rhume! A. me dit que c’est pareil avec
ses
stagiaires....et les secrétaires. Sauf qu’ils se sentent tous
mieux
quand vient la « pause café-croissants » quand
même! Ha ha
ha!!!
Je vous ai parlé
du journal quotidien l’union. Je
vous ai parlé des
contrôles. Je vous ai aussi raconté
notre rallye Lalala
Dakar. Je vais rattacher à tout
ça une histoire.
Bouleversante. Dans l’union, il y a
un éditorial en première page
qui s’intitule « Makaya
». Samedi matin, Makaya pestait contre ces
fameux
contrôles. Je vous lis un extrait.
«On
dirait, comme le cave de ce célèbre film
gaulois-là, que le taximan se rebiffe,
quoi. Ces
derniers jours se sont multiplié des scènes
aussi
cocasses qu’inquiétantes qui montrent que le
ras-le-bol est à son comble
chez les transporteurs.
Et moi, Makaya, je crois qu’il serait grand
temps
qu’une décision claire soit prise au sujet de tous ces
contrôles.
Premier
incident, il y a trois jours à peine. Vers 7
heures du soir sur le
boulevard qui porte le nom du
père du ‘dipenda’, à hauteur du carrefour
de
l ’ancienne Sobraga. Un taximan refuse de répondre au
coup de
sifflet d’un pandore. Ce dernier sort son
arme et tire dans la direction
de l’automobile. Ni
celle-ci, ni ses passagers, ni les passants ne
sont
touchés. Une chance inouïe! »
Putain! On
l’a échappé belle? Ah yaille yaille! C’est là
même où notre taximan a pris
fuite! À la même heure ou
presque. Depuis cet incident, nous sommes
retourné au
Baracuda, mais avec notre voiture, et « chance inouïe
» nous avons
traversé les barrages à l’aller et au
retour sans
problèmes. Il faut dire que les « gens
d’armes » comme
l’écrit Makaya, étaient occupés à
parlementer avec des taximen justement. Toutefois, tout ça
n’assombrit
pas notre séjour. On s’en amuse. On
garde notre 1 000
francs dans le cendrier. Et nous
sommes très courtois, quand ça
nous arrive et bien
heureux quand on réussit à les éviter!
Chronique «
entourloupettes » de IG maintenant.
Voulez-vous entendre la
dernière?
IG demande à A. 2 cartouches d’encre
pour
Blandine, la secrétaire principale : une cartouche noire et
une
couleur. A. lui signifie que, dans les
circonstances, une
couleur est inutile. IG lui donne
donc les numéros de cartouches
pour une HP 3420.
A. demande au seul stagiaire qui a un véhicule
d’aller
acheter les dites cartouches. Il lui donne 40
000 francs + 2 000
pour l’essence. Le stagiaire
revient et donne à Blandine
les 2 cartouches. Elle
dit : « mais, ça fait pas sur ma
machine ça!». IG
n’est plus à son bureau, il est parti.
A. redonne
donc 2 000 francs d’essence au stagiaire pour qu’il
retourne et
change les cartouches. Il revient avec les
bonnes. Blandine est
toute heureuse, elle a 4
cartouches d’encre en
stock. 4??? A. la questionne.
Le stagiaire sait très
bien qui a une imprimante
HP3420. Qui vous pensez? Non,
c’est pas IG. C’est
l e copain de ce dernier! Décidément,
il ne lâche pas
celui-là!
Bon, cela
raconté, comme A, me disait ce matin, il
ne nous reste que 9 jours
avant « d’aller faire des
tours d’avion ». Je ne vous cache pas que
revenir à
la maison nous fera du bien. A, a bien hâte de
conduire sa
Mercedes plutôt que son vieux taco.
Suzanne a bien hâte de conduire, et…..de
changer de
vêtements! Y’en a marre de mes 6 robes, 6 jupes, 8
t-shirts, 2 pantacourts, 1 jeans et 2
nuisettes! Le
plus embêtant après 3 mois?
C’est de sortir pour
aller au restaurant. On a fait le tour
quoi! Vivement
ma cuisine et ma salle à manger! Le décompte commence
:
9 – 8……
On a
mangé à la chambre hier soir; du
poulet aux herbes de Provence et
riz au curry acheté au supermarché M'BOLO délicieux!