Depuis que nous
sommes ici, je veux retourner au restaurant Barracuda! Un endroit de
rêêêêve, très exotique, mon endroit préféré à Libreville. SG nous y avait invité en 2002, le jour J, celui de notre départ.
Un resto spécialité poissons et fruits de mer tenue par une Française. C’est très beau. Une grande paillote avec quelques tables sur une très jolie plage privée, où contrairement au Méridien, les « cochonneries » de la mer ne se ramassent pas sur la grève. Cet exotisme a un prix. Il est sur la route du fameux quartier Owendo. THZE quartier des contrôles policiers! Pas un taximan ne veut s’y aventurer. On a tenté de le trouver nous-mêmes, sans succès. On ne se rappelle pas où c’est. Hier soir, on avait en tête d’y aller. On a pris les grands moyens! On ira en TAXI!
Un resto spécialité poissons et fruits de mer tenue par une Française. C’est très beau. Une grande paillote avec quelques tables sur une très jolie plage privée, où contrairement au Méridien, les « cochonneries » de la mer ne se ramassent pas sur la grève. Cet exotisme a un prix. Il est sur la route du fameux quartier Owendo. THZE quartier des contrôles policiers! Pas un taximan ne veut s’y aventurer. On a tenté de le trouver nous-mêmes, sans succès. On ne se rappelle pas où c’est. Hier soir, on avait en tête d’y aller. On a pris les grands moyens! On ira en TAXI!
On se rends au
bord de la rue, on hèle un taxi, en fait on hèle pas, la minute qu’ils nous
voient sur la rue, les taxis klaxonnent pour nous offrir leur service. Un
klaxonne. On fait signe que oui. – Le Barracuda, vous savez c’est
où? - Mais oui. – Vous nous y amenez? - Eeeeeee Ouuuuuu
Oui. – Combien? - 4000 francs
En route pour le
Barracuda! Le taximan fait guide touristique : il nous nomme
les quartiers qui sonne comme une petite musique à mes oreilles « LaLaLa
droite, LaLaLa gauche, LaLaLaDakar» sont mes favoris. Nous circulons sur LaLaLa
droite. Passons le Owendo de malheur sans contrôle, c’est un
exploit! Je lui demande si après, c’est facile de revenir en taxi.
- Ahhh mais non! C’est loin du chemin et il n’y a pas de taxi. Je
peux vous attendre si vous voulez. – Et c’est combien pour
attendre? - 15,000 - Je te donne 10,000! (le bonheur n’a pas de
prix ce soir) - Je vous attends!
Nous arrivons au
bel endroit convoité! Ahhhhhhh que c’est beau! Que s’exclame
madame L. C'est comme je l’avais imprimé dans ma tête! Rien n’a
changé. On prends place, en début de terrase, quasiment sur le bord de la
plage. Le sable blanc et fin à portée d’orteils. La mer est à 5 mètres. Il est 18 h 30, on a un coucher de soleil à couper le sifflet
(histoire de contrôles oblige). Qu’on me prenne en Otage! Je veux
rester ici! Le garçon nous présente le menu : capitaine sauce
au poivre vert pour madame et bar sauce à l’oseille pour monsieur. Un
Merlot du Pays d’Oc s.f.p. Ce soir, c’est un des petits bonheurs
que monsieur et madame DeL......... déguste en glouton! Nous trinquons
notre succulent Merlot, pour je ne sais plus la combientième fois, «À
notre triste sort » chin-chin! Non, mais attendez! Vous
vous rendez compte? C’est NOUS qui sommes constamment devant le
danger! C’est NOUS qui risquons de se faire piquer par la dangereuse
moustique qui donne la malaria! Ne l’oublions pas!
J'aime ce poisson, Le capitaine! Devant mon « petit accent » la dame
propriétaire me demande de quel pays je suis. Canada est ma
réponse. – Mais, vous ne parlez pas canadien? - Madame, je parle
pour qu’on me comprenne, parce que si je parlais canadien vous auriez besoin
d’un décodeur. Et la soirée se passe comme dans un
enchantement! On se jure de revenir souvent. C’est vraiment mon
endroit préféré. Un petit coin de mon petit paradis à moi. Et,
partagé avec mon Prince Charmant, je roucoule de bonheur! Elle est pas
belle la vie?
Il est 20
heures. C’est le retour avec notre taximan sur la route d’Owendo.
Il nous raconte que les Gabonais en ont marre de cet « État de
Siège ». Que même en temps de guerre, c’est pas comme ça. Il
dit qu’il nous a demandé 4000 France au départ, parce qu’avoir deux blancs dans
son taxi augmente la rançon. (n.d.a : On a l’impression
d’avoir la tête en forme de caisse enregistreuse en Afrique). Et il nous
jase de Politique Gabonaise, quand soudain :
HHHHHhhhhhuuuuiiiitttt! Un barrage! Silence dans le Taxi!
Le taximan tourne
son volant, il réponds au signe du gendarme à la matraque qui lui signifie de
se garer. Le taximan fait semblant et ce n’est non pas pour s’arrêter, c’est pour le préparer à se
sauver! Il tourne sur le coin de rue et Oh la la commence non pas le
Rallye Paris-Dakar, mais le Libreville-LaLaLaDakar et à fonds la caisse dans
les rues en terre, pleine de trous, de bouette, de crevasses, de roches, et le
taximan n’arrête pas, il fonce et s’enfonce dans les quartiers, qu’il nous
nomme à chacun : Atmosphère, Apostrophe, et je ne me rappelle plus
les autres tellement on en passe. Il évite habilement chaque trou, chaque
crevasses, comme s’il avait un radar pour les détecter. Sa vieille Toyota
fait toutes sortes de bruits inquiétants. Ah yaille yaille!
Attachez vos ceintures! Malgré une petite peur, on s’amuse comme des
fous. On aime l’action? On en a à gogo en ce moment!
On se croirait
dans un film de James Bond. Vous savez? Les scènes de poursuite
dans les petites rues de Monaco! Cé pareil, mais nous sommes à
Libreville. Clap! Clap! Silence on tourne!
ACTION ! Le taximan ralenti sa course. On a Un réalité
show en pleine face! Le Qua'tier, comme ils disent ici, est
ahurissant. De petits bars, des "buvettes", des coiffeurs, des "dépanneurs". Des boutiques, des bazars de tout genres, des couturiers, des
barbiers, et du monde partout. Tellement de gens dans la rue que le Taxi
a peine à circuler. Et puis, les gens, il se penchent pour regarder les
deux blancs égarés qui sont passagers du Taxi en question.
« Qu’est-ce qu’ils font ici? » qu’ils semble se dire. Je vais
vous le dire : Ils sont en cavale! Les fugitifs circulent dans
le Quartier dieu sait lequel à toute vitesse. Un spectable en lumières tout autour.
Des lumières de noël aux buvettes et aux petites épiceries mettent de la
couleur au spectacle. De la musique à tue tête. Elle est belle la
musique Gabonaise. Et les cases, où vivent ces gens, avec leur 25 watts
aux plafonds comme éclairage. On aimerait avoir des yeux tout le tour de
la tête pour tout filmer. Tout voir. Et tiens! Je me
reconnais, on est pas loin du Méridien. Quand nous arrivons à l’entrée,
sains et saufs, et que le portier ouvre la porte du taxi, puisque nous venons
de vivre comme dans un film, quand A. descend du Taxi, il me vient ce qu’on
entends dans les OO7 « Bond! James Bond! » Ha Ha!
DIMANCHE 5 juin
A. a un gros défi
devant lui. Une solution doit se trouver d’ici lundi matin. Les 2
ménagères qui servent le café et les croissants n’ont pas été payées depuis le
début. Si lundi matin elles n’ont pas leur solde, c’est rien de moins que
LA Grève! La « caisse enregistreuse » doit trouver une solution
aujourd’hui. Un Séminaire ne se fait pas sans croissants, café, ou verre
de lait sucré (pour les dames) et cela tous les matins s.v.p. Depuis le
début, c’est A. qui fournit des kilos de sucre, de lait en poudre et de
café. Seulement en croissants c’est 6000 francs par jour.
Comme le Séminaire doit se poursuivre sans histoires, les ménagères étant
indispensable, une solution s’impose. Elle se solutionnera, au bord de la
piscine, cette après-midi, en buvant une Grosse Regab bien fraîche!
En terminant, une
petite anecdote pour les dames. A. est à discuter avec E. de la
« Prime au rendement » et il demande à E ce que ça peut
représenter comme prime. – J’sais pas, toi qu’est-ce que tu en
penses? - J’sais pas, c’est quoi ici? Bref, de poli j’sais
pas en j’sais pas, A. dit : - Je vais te donner un
exemple: Chez-nous, nous donnons l’équivalent d’un bon souper au
restaurant avec sa femme. E. rétorque : - Non, ça, ça va
pas. D’abord, ici on va pas au restaurant avec sa femme mais avec sa
copine, Et un souper au resto avec sa copine, c’est pas la grande
affaire!
Vous m’excuserez,
mais le secret professionnel m’oblige à ne pas vous divulguer le montant de la
Prime en question. Chose certaine, ils sont tous contents. Leurs
femmes le sont elles? Je ne saurais pas vous le dire!
La dessus, je
prends congé de vous. Il est midi, c’est dimanche, nous allons au Salon
de thé du centre-ville. À pieds! Les croissants jambon-fromage sont
servis chauds! Et l’endroit est superbe. On dirait un immense café
du temps de la colonie. Très Très french quoi! Et la très très
Gabonaise Regab y est servi bien fraîche. Il nous reste que 3 semaines à
« souffrir » tous ces bons moments!
HHHHhhhhhhhhhhh
(soupir) à+