Je vous écris mon
coucou avec un certain vague à l'âme. Mon "règne" achève.
Ça m'attriste. Je n'ai plus que 3 jours à trôner sur ma chaise longue à
la piscine de mon Palace. Ce matin je me fermais les yeux pour mieux
télécharger sur mon disque dur (ne pas lire tête dûr) ces bruits qui m'ont
accompagnée, qui m'ont "bercée" tout au long de mon séjour. Un
à un: les vagues, les oiseaux, le vent dans les cocotiers, une personne
qui nage une autre qui plonge. La musique du snack Eliwa en
sourdine. "Madame prendra son thé? Et quoi? Qu'est-ce que j'entends? Une note de basse-cour dans mon
concert? C'est le cocorico du tchum de ma poule noire, le coq du Méridien
Re-Ndama! Ah non, lui je ne le télécharge pas.
Il y a aussi toutes ces belles images à télécharger sur le même disque. Faut vous dire qu'il y a
beaucoup d'octects sur le disque de madame L. HHHHhhhhhhHHHH (soupir) et
plus les jours avancent plus mes soupirs s'accentuent. Pour adoucir ma
mélancolie, je n'ai qu'à penser aux embêtements: aux sorties resto du
soir, pèsent-ils de plus en plus. A bien y penser, j'ai hâte d'être
chez-moi!
Il me reste 9
heures de temps de connexion sur ma carte WiFi. Le temps de vous raconter
une petite histoire. Notre sortie de dimanche.
Nous étions invité
chez le CM, pour un 4 à 7. Il est venu nous chercher
à l'hôtel. Il habite le quartier Charbonière, un quartier résidentiel
assez cossu. Des "blancs" y habitent. Sa rue n'a pas de
nom, n'est pas bitumée mais on y circule sans y laisser des morceaux de
voiture. CM a une 4X4. Il est propriétaire d'une jolie villa
qu'un Suisse à jadis construit sur un immense terrain clôturé d'un mur de
ciment avec une belle grande porte en fer forgé. Curieusement, ni la
villa, ni la clôture, ni la porte de fer ne sont peinturées comme certaines sur
la rue. Tout a couleur "ciment". Dommage, elle serait
très chic "couleur Marakesh".
Un petit tour de piste C.M. et sa dame nous fait voir des manguiers, papayers, avocatiers, caramboliers (très sucrés
contrairement à ceux acheté au Maxi)bananiers, trois sortes de cocotiers,
cerisiers et je vous dis pas toutes les fleurs et herbes médicinales que
madame cultivent dans de petits jardins. Le jardin botanique de Charbonnière quoi!
Madame me fait humer une feuille
et je reconnais l'odeur; c'est du vétiver, l'odeur des serviettes du
Snack Eliwa du Méridien! J'aime cet odeur! Elle me rappelle des
moments très romantiques! Nous nous dirigeons vers la terrasse
arrière, où le patio est à un niveau très élevé de la rue. On voit en
bas et de l'autre côté de cette rue, deux terrains abandonnés. On voit
aussi un immeuble à 3 étages, en construction au bout de leur terrain. CM aura des 3 pièces à louer un jour. Il nous en fait visiter
un. Par une fenêtre, je remarque un grand terrain abandonné, juste en
bas. Les herbes hautes hautes attirent mon regard. Madame CM me dit
que le propriétaire est mort et que plus personne ne l'entretient.
Suspiscion chez la visiteuse: terrain abandonné...herbes hautes...en
Afrique?...elle voit déjà les bébites, les serpents, les araignées qui y
cohabitent! Ouach! Bon, continuons la visite?
CM aime le
bois. Il a donc un atelier d'ébéniste, très bien équipé. En y
entrant, ça sent bon le bois. Il nous en montre quelques essences, dont
le magnifique Ébène et aussi le Kévalingo (si ma mémoire est bonne c'est ainsi
que ça s'appelle) communément appelé "bois fer" tellement il est
dense et lourd. On en fait de très beau meuble. La couleur est
comme ceux de ma maison. J'en vois de superbes, au fond de la pièce. Je
prendrais bien le buffet tient. Et les chaises aussi.
De retour sur le
patio, sous le majestueux manguier, CM demande à sa femme de nous servir à
boire et les canapés. Mmmmmmm Mmmmm Du
Champagne?!! En dégustant ces délicieuses bulles, il nous dit que lors
d'un futur séjour on pourrait louer un des appartements qui seraient meublés
avec du mobilier de son atelier. - Vous serez plus confortable qu'à
l'hôtel! Dit-il... Moi, je ne dis rien mais son offre ne m'est pas
du tout alléchante. Les images qui défilaient tout à l'heure lors
de la visite de son 3 pièces m'ont rappelé de vieux souvenirs d'un certain
séjour en Guinée, à Mamou plus précisément. Nous habitions une magnifique
Villa, avec ce genre de terrain abandonné comme "voisin" et y
cohabitaient des "horreurs" comme des "mambas verts".
Au fil de la conversation, au 3e (ou 4e?) verre de champagne, je vois que je ne
me suis pas trompée. La dame dit qu'il vient des serpents parfois dans
son jardin. OH OH ma tête tourne! et c'est pas à cause des
bulles! Je la questionne: - Des gros? -Si, des gros comme ça...et
elle me fait un rond de ses longs doigts. GULP! elle poursuit et
moi j'avale quelques bulles de plus... - Et des MAMBAS VERTS aussi! - Des
mambas verts? Oh la la j'en ai vu à Mamou, en Guinée des ces vénéneux
serpents! Ils grimpent même sur les murs...un matin le cuisinier m'en a
montré un qui se "baladait" sur le dessus de notre mur de ciment! Je sens
encore la peur de ce moment. Un te mord et tu meurs! rien de
moins. La dame me rassure: -Si tu les chasses du pieds il ne
peuvent pas te mordre, ils ont une trop petite bouche. Mais si tu les
chasses de la main, alors là, c'est fini! - Et les orteils? que je lui
demande. - Ohh oui, les orteils oui mais tu présentes pas les
orteils! Bordel! pendant qu'elle me parle, c'est immanquable, je
soulève les pieds, je regarde vers le dangereux terrain, c'est pas rassurant mais
pas du tout ses propos là! Du Champagne? Oui, avez-vous 2 verres? LOL
Et la journée
s'éteint. Ici la nuit tombe très vite. C'est le jour...c'est la
nuit. À 18 h 40, la "lumière s'éteint". «Comme quelqu'un
qui fermerait les rideaux» que dit le CM. J'entends tout de même un
"cocoricooooooo" tout près. -Ahhh un coq? -Oui, il passe
la nuit dans le manguier. -Ahhh? -Il se cache des serpents et
aussi des igouanes. -Des Igouanes? - Mais oui, il y a un étang sur
le terrain de l'autre côté de la rue. La nuit, il viennent dans la
cour. Décidément, son 3 pièces ne m'intéressent mais vraiment
pas! Vive le MÉRIDIEN!!!! au penthouse de préférence!
Toujours sous le
majestueux manguier (les pieds soulevés me concernant) la conversation se
poursuit. CM nous dit: - tu vois là bas une immense villa
jaune? Ce sont des chinois qui l'ont acheté. Elle se vendait 11
millions. Alors 22 chinois ont donné 1 million (CFA) chacun et ils vivent
là. Non seulement les onze, mais ils sont au moins une tentaine. Il
y a des femmes, des enfants, des chiens, des chats, des poules et un magnifique
jardin. Le matin, un bus vient chercher hommes et femmes pour aller
travailler en ville. Et tout en nous disant ça, on aperçoit
effectivement un bus et des chinois y prendre place. D'ailleurs j'en ai
vu, en ville, de ces bus bondé de chinois. On en voit partout à
Libreville des chinois. Même à mon Palace, des jours, à la piscine, bien
étendus mais tout habillés, sous le parasol. Le «Péril Jaune» à
Libreville?
Il est 20 heures,
on a tout bu le champagne, tout mangé les petits canapés. C'est l'heure de rentrer à la maison. CM vient
nous reconduire. Sa dame et son fils nous accompagne. Merci pour cette très belle journée!
Tiens, vous écrire
ce beau dimanche à Charbonière m'a un peu soulagé de ma mélancolie. Je
vais aller la soigner à la piscine maintenant. Samedi soir, au Snack le
serveur nous dit: «Mais où vous étiez? on croyait que vous aviez
disparu! Ça fait 3 jours qu'on vous a pas vu!» Qu'est-ce que ça
sera quand on va partir et que ça fera 3 mois? ha ha! On les aime
bien...et ils nous le rendent bien aussi.
Voilà! les
dernière pages de mon «Tour d'Afrique en 80 jours». Celles de Libreville
se terminent vendredi matin, 9 h 40. Je compte les jours, demain je
compterai les heures! De loooongues et épuisantes nous attendent,
vendredi jusqu'à notre arrivée au Novotel de Nouakchott.