De chacune de
« mes » contrées, je m’exclame que « je suis au
ciel ». Eh bien, je rebelote encore une fois. J’en ai visité
un autre coin, la semaine dernière. Je vous y amène? Allez!
Venez
Nous voyons, de la
vitrine de notre chambre, « Pointe Denis ». Tout le monde
depuis que je viens ici (2002) me demande : - tu es allée à Pointe Denis? -
Non! - Ahhhh mais c’est à voir han! Il faut y aller!
Aujourd’hui, c’est chose conseillée et chose faite. C’est Monique qui a
organisé l’expédition. Ce ne fut pas simple, parce que tout d’abord
faut y aller en bateau. Et la Navette Castel (bière locale) qui se trouve
à la marina de Port Môle n’y va pas en semaine. En fait on répond à M. que
tout est fermé en semaine. Heureusement, M. connaît Madoooooo la
Française qui connaît Jackiiiiiiii le Français qui a un petit hôtel
là-bas. Il arrive à ce dernier d’ouvrir son hôtel une journée de
semaine. Et Jackiiiiii a dit à M. que c’est de Michèle Marine que nous
partons.
Le jeudi 18 mai, à
9 h 05 un taximan me « ramasse » à la porte du Méridien.
Dans son taxi s’y trouvent déjà : ma chère amie et…..ah bin tiens ?.... Mich’liiiiiine là?. Je les accompagne donc à Pointe Denis. Ladite marina « Michèle Marine » se trouve à deux pas de l’hôtel. Enfin, disons quelques rues. Disons 5 minutes en taxi. Madooooo avait dit à M. que la Navette Orangina, qui supposément nous sert de l’Orangina à bord, quitte pour Pointe Denis à 9 h 30. Il est 9 h 30, et le guichet n’est toujours pas ouvert. Michèle n’est pas encore arrivée. Pire encore ladite Navette Orangina est non pas sur l’eau mais sur terre, parquée « sur 4 roues » et devant le garage. Qu’est-ce qui se passe? Hugues, un Gabonais qui semble faire « le trafic » nous dit que c’est la Navette Andza qui viendra. Andza est la marque d’eau de sources que nous buvons. Ah bon! Nous servira-t-on un verre d’eau? C’est à 9 h 45 qu’Hugues nous fait signe que Michèle a ouvert son guichet. Nous achetons nos billets, 10,000 francs pour aller-retour. (Dommage, la Navette Castel est à 8,000 francs et l’on y sert de la Castel).
Dans son taxi s’y trouvent déjà : ma chère amie et…..ah bin tiens ?.... Mich’liiiiiine là?. Je les accompagne donc à Pointe Denis. Ladite marina « Michèle Marine » se trouve à deux pas de l’hôtel. Enfin, disons quelques rues. Disons 5 minutes en taxi. Madooooo avait dit à M. que la Navette Orangina, qui supposément nous sert de l’Orangina à bord, quitte pour Pointe Denis à 9 h 30. Il est 9 h 30, et le guichet n’est toujours pas ouvert. Michèle n’est pas encore arrivée. Pire encore ladite Navette Orangina est non pas sur l’eau mais sur terre, parquée « sur 4 roues » et devant le garage. Qu’est-ce qui se passe? Hugues, un Gabonais qui semble faire « le trafic » nous dit que c’est la Navette Andza qui viendra. Andza est la marque d’eau de sources que nous buvons. Ah bon! Nous servira-t-on un verre d’eau? C’est à 9 h 45 qu’Hugues nous fait signe que Michèle a ouvert son guichet. Nous achetons nos billets, 10,000 francs pour aller-retour. (Dommage, la Navette Castel est à 8,000 francs et l’on y sert de la Castel).
On entend
pétarader un moteur et je vois poindre une barque, à plein gaz, « ciel
l’Andza fonce sur nous! » et ce n’est pas un traversier, mais bel et
bien une petite barque, bof, disons une grosse chaloupe? qui peut
transporter, selon mon évaluation personnelle, pas plus de 20
personnes. Le quai d’embarquement est des plus « élémentaires
mon cher Watson », et quai est un grand mot. Quelques vieilles
planches, une plaque de ciment, 2 marches, et tu fais ton possible pour
embarquer. Inutile de vous dire que prendre place dans l’Andza qui
tanguait n’était pas petit’affaire! À mon grand bonheur, « le
matelot » nous aide; et Hop la me voici dans la barque!
Suivent M. et Micheline et 4 autres blancs. Effectivement, nous sommes
une vingtaine de personnes, en plus de sacs de riz, de poche de-ci et de boîte
de ça. Mais quelque chose manque. - Eeeeeeeeee, Excusez-moi, Monsieur, où sont les gilets de sauvetage? - Ils
arrivent! Et arrivent les gilets de sauvetage orange fluo tout beau, tout
neuf, certains avec le ticket du nettoyeur scotché après. Les 7 blancs se
couvrent d’orange, et 2 ou 3 noirs seulement. Il est 10 h 35,
larguer les amarres! Pointe Denis here we come!
Moi qui m’étais
imaginé « La Croisière s’amuse » à déguster (à défaut de Castel)
mon Orangina light, avec de la musique zoulou et tam tam et le tout
le kit d’Afrique quoi! On a même pas un verre d’eau. De musique
nous avons que le bruit du moteur. Et pi, eau nous avons, mais ce sont
les vagues qui frappent sur la barque (ou la barque qui frappe sur les vagues?)
et ça nous arrose un peu un peu. On a le vent en poupe, et ça me donne
une certaine ivresse le vent, l’air marin, une « saoulerie » bien
agréable et qui ne me donne pas mal à la tête. « Terre à
tribords! » Elle n’a pas niaisé « su’l’gaz »
l’Andza! la traversée à durée un peu moins de 30 minutes. Il est
autour de 11 heures ? Je ne le sais pas : « qui veut
voyager loin ménage sa montre » que dit un proverbe chinois. Enfin
il dit monture, mais moi c’est ma montre que je ménage. Nous abordons sur le rivage de Pointe
Denis! Première impression? Ça y est! Me v’la encore
une fois au ciel! Queeeee cèèèèèèè bôôôôôôôôôô!
Ce n’était pas
jojo embarquer? Débarquer est un exploit. Il n’y a pas de marina,
ni de port, on débarque sur la grève, les deux pieds dans l’eau. Moi pi
mes sandales avec des « diamants », pi mon sac de plage, pi mon
Ombrelle. Ombrelle? Non mais excusez-moi, je protège ma peau
princière des rayons nocifs du soleil équatorial. Je me suis acheté un
maxi parapluie fleuri que j’utilise comme ombrelle. Même quand je vais
faire mes courses à Libreville il me tient compagnie. Or avec tout ce gréement,
comment descendre les 2 marches ? Le matelot a compris, il prend le
gréement et… Allez! Sautez Madame C.! Et les 7
« blancs » suivent : nous trois, Aliiiiine une jeune
canadienne de Toronto, un couple de je ne sais quelle nationalité, et enfin,
Jackiiiiii le propriétaire de l’Hôtel AYO. Les « noirs » à bord
ne descendent pas. Ce sont des travailleurs qui se rendent un peu plus
loin, là où Madame Bongo, la dame du Président OBO, se fait construire une
« Résidence » en fait, en prenant notre marche on a constaté qu’il
n’y a pas moins de 5 gigantesques Résidences, une pour ses domestiques entre
autres. Quand tu as « les deux mains dans la
caisse »!
Ça y est, nous
voilà à l’endroit que j’ai regardé tous les matins que je me suis levée à
Libreville. Pourquoi Pointe Denis? Aucune idée. Pointe parce que
nous sommes carrément à la pointe de ladite île, mais Denis? À voir
le décor paradisiaque, je m’imagine que Denis était un copain d’Adam et Ève. Un
jour Adam dit à Denis : Mon cher Denis, je te fais cadeau de la Pointe. Moi
pi ma femme pi le serpent, on va occuper le reste du territoire plus
précisément sous le pommier. Ma femme aime bien les pommes. Non mais sans déconner, je sais que le premier
Roi du Gabon s’appelait Denis Rapontchombo. L’Ile devait certes
être sa propriété. Vous parlant de ROI. L’hôtel AYO se trouve
à Équateur Safari. À 30 minutes de marche, il y a aussi Assala et son
petit hôtel. Jusqu’à l’an dernier, il y avait EKWATA, le plus bel endroit
de l’île, du côté de l’Océan Atlantique. C’est là que M. voulait
aller. On pouvait y louer un petit bungalow et revenir le
lendemain. Selon elle, le sable est encore plus blanc et la mer encore
plus limpide. C’est désormais interdit, même d’y aller à pied, juste pour y
jeter un coup d'œil.
« M6, l’a acheté. Les rumeurs disent qu’OBO lui a
plutôt DONNÉ en cadeau. Acheté! Donné! Comme s’il avait besoin de
ça!
Ce que je vois est
mirobolant. « Je te jure » encore une fois rebelote; me voici
au ciel! Ici, aucune pollution touristique. Aucune construction
moderne qui gâche ce superbe décor tropical. Il n’y a pas de magasins, ni
buildings, ni grands hôtels. J’ai comme l’impression qu’il n’y a pas de
routes. Que des kilomètres de plages de sable blanc, de palmiers, de
cocotiers, de pins, de lauriers en fleurs, et j’en oublie. Vous ne voyez
que les 7 blancs à jouir de tout ça pour la journée. La mer est calme, on
peut s’y baigner sans risquer de se faire engloutir par les vagues, ni manger
par les requins; ils sont du côté de l’Océan Atlantique, là où M6 a
acheté. On ne risque pas de se faire brûler par les méduses, Mich…. dit
que ce n’est pas encore la saison. Je ne suis pas convaincue, j’en ai vu
(et je lui ai montré) une grosse sur la plage. Et le plus
intéressant; pas UN touristes! Pointe Denis ce n’est pas une
destination touristique. Seuls les Librevillois bien nantis, noirs comme
blancs y passent la journée du samedi et particulièrement du dimanche. Y paraît
que le dimanche, c’est infernal, à cause des motomarines que louent Jackiiiiii
et autres proprios. Avant ils louaient aussi des 4 roues, mais cette
année c’est défendu. Et, certains, encore plus nantis, et certes très
près « du Présida» y ont une maison, « genre comme » cabane en
bois. Je n’ai pas trop compris comment ça marche, mais je sais qu’aucun terrain
de l’île est à vendre. Tu loues un terrain, en revanche tu achètes la
cabane. Et il n’y en a pas beaucoup de cabanes, pas beaucoup de
chanceux. C’est difficile savoir le « fonds » des choses
ici. Tout semble appartenir à OBO. Alors je ne vous écrit que des
sous entendu.
Et qu’est-ce qu’on
fait sur une magnifique plage et que le soleil plombe de tous ses feux?
On s’installe sous le parasol, s’allonge sur la chaise transat et on lit son
roman « La jalousie des fleurs » d’Isabelle Lacamp.
Ensuite, viens l’heure d’une grande marche de deux heures. Le moment où
mes deux amies ont « attrapé » un coup de soleil…pas moi…je suis sous
mon ombrelle! Après c’est la baignade. Les plus courageuses
nagent, la moins se laisse tout simplement flotter. Devinez qui est la
moins? Et Jackiiiii annonce : « Hola!, les Spice Girls! Le repas est servi ». Les
Spices Girls ? Ce surnom va
nous rester.
Sous une des
petites paillotes en bambou où se trouvent une table et chaises, nous
mangeons des calmars en persillade et des langoustes grillées et des brochettes
de gambas royales que nous arrosons d’un petit rosé de Provence. On
retourne sur la "transat" pour digérer le festin. Encore
une marche d’une heure. On se rebaigne et Jacki nous accompagne. Il
est pas mal amusant ce Jacki. Ça fait 15 ans qu’il est au Gabon. Il
connaît le « Français gabonais » et nous fait rire avec ses
histoires. Il demande à son Boy d’apporter Maya. Maya? C’est
une grosse abeille en plastique gonflable sur laquelle, si tu réussis à bien
t’installer, tu te laisses flotter. Ahhhh yaille yaille!
À Équateur Safari,
en ce 18 mai 2006 j’ai « dégusté » chaque moment! Je les conserve là
dans ma tête, comme dans une boîte à trésors. Il y en a « en
pagaille » des trésors, dans les méandres de mon esprit. J’ai ajouté
un grand bonheur de plus aujourd’hui. Un jour, quand je serai très
vieille, je les ressortirai et je les partagerai avec ma toute charmante
Marilou.
Bien
malheureusement, comme tout bonheur une fin, à Pointe Denis c’est à 17 h 30 que
ça se produit. L’Andza aborde de nouveau, embarquement, pétarade du
moteur, ivresse de balades en mer, débarquement à Michèle Marine et nous revoici
à Libreville.
MARDI 23 mai 2006
Hier, au Glass
Center, le supermarché où nous allons acheter notre baguette pour le p’tit
déjeuner et qui est à deux pas du Méridien, je vois dans la porte une
affiche avec cette annonce :
À VENDRE à
ÉKWATA maison « toute équipée » avec climatisation. 10
chambres, maisonnette pour personnel. Cuisine à part.
Compris : bateau, 4 roues, etc.
PRIX :
30,000,000 FCFA (65,217$)
Location
terrain : 25,000 FCFA/mois (54.34$)
Et des photos
appuyant la description sont sur l’annonce. Elles sont tout à fait
SUBLIMES.
On regarde ça, A.
et moi, et dois-je vous préciser qu’il nous passe l’idée en tête d’acheter, d’y
déménager, d’y vivre comme Adam et Ève en attente de la fin du monde? Je
le précise. On y a pensé, on en a parlé toute la soirée. Vous
imaginez? Le Paradis pour 65,000$? PUTAIN! Si je vous
montrais les photos de la propriété, je vous verrais rêvasser avec nous.
Prévert a écrit : « La vie, les rêves, c’est pareils! Ou
alors ça ne vaut pas la peine de vivre! » Bin moi je rêve! Imaginez,
on aurait Mohamed VI comme voisin? P’têt bian qu’il nous inviterait à ses
soirées? Ha ha! Ok Suzanne, tu rêves pas là tu niaises!
MERCREDI 24 mai
2006
Parlant du Glass
Center, avant il s’appelait Super Glass. Des Frooonçais en était
propriétaire. Ils ont fait faillite. Ce sont des Chinois qui ont
repris le commerce. Et ça marche! Et ça nous fait marcher. Il
est à deux pas du Méridien. Pas besoin de prendre la voiture pour aller
au MBOLO. Et parlant Chinois, nous constatons qu’il y en a de plus en
plus de Chinois à Libreville. Nous les voyons partout. Ils achètent
des restaurants, des kiosques à légumes, des boutiques de chinoiseries, des
magasins de tissus, de vaisselles etc. bref ils s’installent. Quand
je vais au centre ville, j’entre dans une boutique, et que vois-je? Des
chinoises! À l’hôtel, on en voit beaucoup aussi. Ça me fait bizarre
voir des Chinois se faire bronzer. On dit que La Chine va remplacer La
Frooooonce en Afrique. A. est à lire un livre à ce sujet
d’ailleurs : La
ChineAfrique. En tout cas, au
Gabon, c’est bel et bien entrain de se concrétiser « Le péril jaune ».
Parlant de Chinois
encore. Hier soir nous avons choisi le resto Ding Ding comme salle à
dîner. Un bon restaurant Chinois. La carte est très élaborée et la
nourriture très raffinée. Alors privation ne s’applique pas à notre
table : Langouste sautée aux fruits, gambas vapeur à l’ail,
vermicelle sauté aux légumes et un Chenet Rouge. La commande est
passée. Le Garçon est allé la réciter au chef. On nous sert le
vin. L’Expert met sa main dans la poche. Je le vois sortir son
« miang » (pognon version Makaya). Bordel! Il n’a
que 15,000 francs en poche. Pas assez pour payer la note. On ne
prends pas la carte crédit. Heureusement le Méridien est à 5 minutes
en voiture. Je reste donc seule sur ma chaise et attends que Monsieur
revienne avec assez d’argent pour nous faire manger. Ah la la! Il a
la tête au bureau LE Expert Canadien en APC.
Je vous glisse une
petite histoire amusante, sujet : « Le Couple » !
J’ai dit qu’un des Gardes de Sécurité à l’entrée extérieure de l’hôtel nous
désigne ainsi. À chaque fois que nous sortons, il dit :
« Ahhhh LE Couuuupleeeee »! D’autres qui sont assis un
peu plus loin sur le mur de pierre au bord de mer ont entendu ce garde nous appeler
ainsi. Un matin, A. quitte pour le boulot, et un de ceux-là lui
dit : Bonjour Monsieur Le Couple! Sapristi! Il pense que
c’est son nom! Ha Ha!
Et bien
voilà, « je vais chercher ma route! » Jusqu’à la piscine, c’est
l’Ascension, le jour où Jésus est monter au ciel aujourd’hui. CONGÉ pour
l’Expert. Congé de bureau uniquement, parce qu’il rédige son rapport dans
la 365.