21 janvier 2006
Inch’Allah
Inch’allah! Bien le fameux Allah, il ne m’a pas protégé malgré toutes les
incantations que je lui fais. La ménagère du Novotel avait entièrement
raison. L’harmattan a dans sa « poche d’air et de sable » le
virus de la crève. Une grande malade qui vous écrit. Le virus m’a
frappé de plein fouet avant de partir de Nouakchott. Me concernant qui
dit grippe dit toux, qui dit toux dit bronchite et qui dit bronchite, bien
malheureusement dit asthme. Évidemment, je ne suis pas belle à voir! But,
cela ne m’empêche pas de « fonctionner ». Casa Here I Come!
Où en étions-nous
avant que je « pogne la crève »? Je crois bien que nous
attendions l’avion. Et la valise de Monsieur Laflamme ? Il ne
l’a toujours pas récupérée cette valise. On ne l’a toujours pas
localisée. Le dernier jour nous sommes allés à l’agence RAM (Royal Air
Maroc), mais les bureaux ferment à midi : car le vendredi
après-midi, les musulmans vont prier à la Mosquée. Tout est fermé. A. devait vérifier avant de
prendre l’avion et aussi à l’arrivée à Casa? Il ne l’a pas fait. Il
ne voulait pas y aller de peur de la trouver. Ha ha! Il se fout de
perdre ses vieux vêtements. Il n’y a que son vieux Mac qui lui fait un
« ptit point au cœur ». Quelqu’un quelque part va certainement payer
cette perte? Une partie du moins. Notre assurance ? Visa ? RAM ?
Inch’Allah! Parce que, outre William Rackham et Sugar, j’y ai aussi
perdu mon très joli veston acheté expressément pour ce voyage. J’aurais bien
aimé le porter mon veston. C’est mon ptit point au cœur à moi.
À suivre. Entre temps, nous reprenons la route?
Un vol à 3 heures
35 du matin est très pénible. Non pas à cause du vol, mais à cause du
manque de sommeil. Nous ne dormons pas avant, ni pendant le vol, ce qui nous
fait un bon 24 heures debout. Et, avec une vilaine grippe, on n’a pas forcément
la pêche. La seule chose appréciable est qu’à 1 heure le matin, les
« bagagistes de l’aéroport » se font rare. On n’a pas eu
d’emmerdes avec eux. Par contre, avec la Police, je ne dirais pas que
nous avons eu des histoires, mais un a réussi à nous extorquer 2000
ouguiyas. Et il ne voulait pas que je sois présente à sa séance
d’extorsion. L’Expert seul a eu droit d’entrer dans le
« confessionnal », le petit compartiment de la fouille.
Et il n’y a pas eu de fouille. Le douanier lui a dit : - tu
vois tu n’as pas de problèmes donne-moi 2000. À cette heure matinale, la
paix pour 2000 c’est une aubaine! Tiens! Au
revoir!
J'espère
sincèrement revenir à Nouakchott.
J'aime ça ici!!!! En tout cas, tout le personnel du
Novotel m’a dit prier tous les vendredis pour notre retour. Y paraît
que nous sommes « trop trop sympas les Canadiens » et que nous
allons leur manquer. Une histoire à suivre. Pour le moment nous
sommes rendu au TOME lequel déjà? Je ne sais plus mais je sais qu’il vous
racontera le MAROC.
23 janvier 2006
Hé « bian »
(il ne faut jamais oublier que in devient an ici) nous voilà à Casablanca pour
la quatrième année. Depuis 2002 que nous venons faire « notre tour »
ici. Comme à chacun ce fut des séjours de 3 ou 4 semaines; disons
que « son air » et ses rues nous sont très familiers. On ne
découvre plus on retrouve. Du
moins dans les quartiers que nous connaissons. Alors, on se sent un peu comme
chez-nous quoi. Là où on se sent moins comme chez-nous c’est à l’Hôtel Farah
rue des Forces de l’Armée Royale. Ex-hôtel Safir. C’est ici qu’il y
a eu un attentat terroriste en 2003. Une bombe a sauté sur le parvis du
Safir. Il y avait une belle terrasse paraît-il. Il y a eu des morts
et toute l’entrée a été refaite. Sauf la terrasse. Très sécurisant savoir
ça. Nonobstant cet attentat, je ne crois pas que nous sommes en
danger. Côté sécurité ça manque pas. De la rue n’entre pas qui
veut. Pour les voitures il y a des deux côtés de l’entrée, une clôture et
une barrière qui est ouverte par des agents de sécurité. Un autre agent
est à la porte d’entrée et comme à l’aéroport, nous passons dans une porte qui
détecte le métal et les armes. En plus, autour de l’hôtel, il y a des postes de garde à tous les
coins. Il reste que ça nous fait tout drôle de voir tout cet
arsenal.
Je dis que nous ne
découvrons pas mais retrouvons. Hé bien j’ajoute que nous comparons
beaucoup. Les rues ne sont pas aussi propres qu’à Tunis. C’est plus
« speedé » ici. Tunis était pas mal plus relax. Il y a autant
de gens sur les rues. Et ils sont aussi sympas qu’à Tunis. La rue TC que
dis-je, la ville où j'habite sera plate et morne pas pour rire à
notre retour. HHHHhhhhh (soupir). Ce qui est plaisant ici,
c'est que le coût de la vie est très abordable pour deux canadiens.
Nous sommes surpris à chaque fois que nous avons à payer quoi que ce
soit. C’est renversant! Nous mangeons au resto pour 23$ et nous
mangeons très bien à ce prix. Ici aussi, je pense qu’on multiplierait le
montant de notre retraite par deux. Ahhhh yaille yaille!
À chaque séjour,
nous logions à l’Idou Anfa qui est dans le quartier des affaires. On a
voulu faire changement. Être en plein centre-ville. J’ai donc
réservé au Farah. On dit un 5 étoiles sur Internet? La critique en
hôtel que je suis devenue par la force des séjours la cote plutôt d’un 3.5
étoiles! Faut dire qu’après le Novotel de Nouakchott, c’est bien
difficile à « accoter ». On tombe de haut quoi. Il
est « super bian » cet hôtel. Et plus encore. Tout le
personnel nous porte sur la main. Alors quand tu arrives au Farah,
que le réceptionniste ne répond pas à ton bonjour et ne nous dit pas un mot
parce qu’il converse avec son compagnon. Il nous garroche quasiment la
carte de séjour à remplir, nous dit « passeport » et non pas – s.v.p.
pourriez-vous me donner votre passeport je dois inscrire le numéro du
douanier? Il donne la clé au bagagiste et ne nous dit rien. En
fait, c’est une « face de bœuf » qui nous a reçu. Ce qui
augurait très mal.
Au premier abord,
au premier coup d’œil c’est plaisant : le hall d’entrée, la
salle à manger « art déco » au fond avec sa belle fontaine qui coule
le long d’un haut mûr en mosaïque. Les planchers de marbre, les miroirs
au mur, les gigantesques bouquets de fleurs posés sur des colonnes dans le
corridor. Une boutique « dépanneur » au bout. Une tabagie
et ses journaux et magazines. À gauche du hall d’entrée il y a un très
joli salon de thé, meublé de beaux
fauteuils en rouge et beige et une grande vitrine qui donne sur la rue.
Le « bizness centeure » juste à côté, avec 3 ou 4 postes.
Tout ça mis ensemble : ça regarde bien comme on dit.
Mais rendu à la
chambre 518? Oh la la! Ça regarde mal! On déchante quoi! Nous
y sommes restés que 15 minutes. A. est descendu à la réception avec sa
liste des affaires qui ne fonctionnaient pas : télé, téléphone,
frigo, un banc avait une patte de cassée et je ne me rappelle plus quoi
d’autre. À face de bœuf, face de bœuf et demi; en déposant la clé
sur le comptoir « la demie » a tout simplement dit :
« tout ceci ne fonctionne pas, je change d’hôtel ». La face de
bœuf de l’autre côté du comptoir s’est transformée. – Non non, s’il vous plaît monsieur.
Tenez, allé voir la 1522. Monsieur conserve son air indigné et ne
montre aucun intérêt à aller voir et ne prends pas la clé. L’ex-face de
bœuf transformé en gentil insiste. Bon, ok, gardant toujours son air
indigné, Monsieur prend ladite clé et remonte me chercher. Nous allons
voir sa 1522 et l’inspection est positive : tout est en bon état
voir même la chambre est pas mal plus confortable, plus agréable
aussi : du quinzième la vue
sur Casa est impressionnante. On se demande pourquoi il a essayé de
nous « passer » sa vieille piaule du 518. –Allo, nous prendrons la 1522 veuillez nous envoyer le bagagiste s’il
vous plaît. Et nous nous sommes installés. Comme chante Gildor
Roy : ….Une autre chaaammmmbre d’hooootel une autre…. Je crois qu’il
dit « peine d’amour » dans la chanson... ce n’est pas le
cas à la 1522 : « Love
is in the air » que dit une autre chanson !
Depuis, la face de
bœuf nous fait des salamalek. –
Alors ça va? C’est bien? Bonjour, Monsieur L! Désolé,
Monsieur L. conserve son air indigné. Pi madame a bien envie de
prendre le même air. Mais ça va être difficile. Ce matan,
(n’oublions pas la prononciation) la ménagère a déposé sur le pupitre un très
bel arrangement floral avec des roses, des oiseaux du paradis et une feuille de
palmier en éventail comme fond. Superbe! En plus une assiette avec
des oranges et un couteau et fourchette pour les mangers. Comment avoir
l’air bête devant tant de gentillesse? Carrément impossible! –Merci
madame, c’est vraiment gentil. Contrairement à chez-nous devant un Merci
on ne répond pas « bienvenue ». On vous
répond : « j’vous
en prie »!
Après avoir dormi
comme des bûches samedi matin jusqu’à 10 heures, étant donné que le dimanche
tout est fermé, il était impératif de trouver une mercerie. LE
Directeur Général Adjoint de C Inter n’est pas pour se présenter au bureau devant le Directeur avec son saroual et
son ticheurte « quick change », quand même! Comme le Farah est en
plein centre-ville nous avons vite trouvé et à deux pas de l’hôtel. Omar,
le vendeur de la Boutique Roxane avait du flair et beaucoup de goût pour
« quickchanger » Monsieur L. Il dit que ça fait 38 ans
qu’il habille ses clients. À l’œil, il a deviné la taille du client en
question, il lui a choisi : un habit, 3 paires de pantalons, 5
chemises, 2 cravates et tout ça pour combien? 2365 Dirhams – 307.14$
(1$=7,7 dhs). Nous sommes à la saison des soldes. Presque tout est à 70%
de réduction. Et je vous dirais que Casablanca n’est rien de moins que La
Mecque des vêtements pour homme. Et du très « classe» s.v.p. Tout
est de confection Marocaine avec des tissus Italien. Cé d’un chic!
Il y a plein de boutiques de Tailleurs qui peuvent confectionner un habit sur
mesure. Monsieur L.... y songe très sérieusement. Il aura le temps,
nous pensons rester ici jusqu’au 15 février.
Ahhh là vraiment
qu’il avait l’air d’un « vrai » DGA ce matin vêtu de son bel habit
vert foncé et sa chemise jaune. Comme un dirhams neuf! Sans oublier qu’il
a ajouté dans sa nouvelle garde-robe : 8 caleçons tout neuf et 7 paires de
chaussettes. Pi cé pas fini. Il a aussi des babouches, et pi, on ne
lésine pas, deux paires à part ça. Tout en cuir. Il y a un Hyper
Marché Marjane pas tellement loin d’ici. En taxi c’est environ 10 minutes
et la course est à + ou - 2$. C’est le plus gros magasin en Afrique
dit-on. Je pense que c’est vrai. C’est à perte de vue. Après
le département des sous-vêtements nous avons « spotté » la caverne
d’Ali baba rempli de vins Marocains. Devant les prix affichés, on ne
lésinera pas dans ce département non plus! Je connais des taximans qui
vont faire beaucoup d’argent! Ha ha!
25 janvier 2006
Il pleut ce matin. Dommage depuis notre arrivée c’était comme l’été. Étant donné que mon manteau était dans la valise, je porte ma chic Jellabah. Y paraît que je la porte très bien! Qu’elle est très belle! Et qu’ainsi vêtue j’ai l’air d’une Marocaine de Fès! Les dames me demandent où je l’ai acheté. Au Habous! que je leur réponds. Le Habous c’est la nouvelle médina que j’ai ratissée avec Nourredine notre ancien chauffeur il y a deux ans. J’avoue que c’est vrai : je suis très élégante avec. J’aime bien la porter. Je m’en cherche une noire. Mais je me cherche aussi des bottes noires puisque j’ai perdu les miennes dans la valise d’André. Je ne suis pas inquiète; je trouverai. Vous voyez Miss Casablanca sur la photo...avec bien sûr sa jolie Jellabah...elle attends son Chawarma poulet!
Nous découvrons
petit à petit notre nouvel maison et sommes pas mal plus enchanté de notre
choix. Elle ne manque pas de client en tout cas. Elle affiche
quasiment complet. Il y a 4 restaurants : Italien, Marocain,
Libanais, et le Buffet où nous prenons le p’tit déjeuner. Nous avons
testé le El Lorenzo hier soir. On mange quoi dans un resto
italien ? Je ne vous dis pas
ce que nous avons mangé, je vous laisse le deviner. Mais je vous dis que
c’était SUCCULENT! À 19 heures, nous étions seul dans la salle à
manger. Nous avions oublié : l’on dîne très tard ici.
C’est à 20 heures que les restos se remplissent. À 17 heures, nous, nous
sommes affamés. Comme les magasins ouvrent jusqu’à 20 heures, nous partons dès
le retour du travail et marchons et magasinons et entrons dans les boutiques et
achetons. Ce n’est vraiment pas facile la vie que nous vivons!
Il y a aussi, à
l’étage des restos, un charmant salon de thé, avec une déco très
particulière. On se croirait dans un sérail, sur la véranda de la
Sultane. C’est très dépaysant. Comme j’adore cet ambiance, j’ai bien hâte
d’aller y siroter mon thé à la menthe. Et juste à côté il y a une
brasserie, où ils vont écouter le foot à la télé. En plus il y a un
« Night club » avec des spectacles de danseuses baladi et
autres. Et j’ai découvert qu’il y a en plus un salon de beauté, de
coiffure, un sauna et fitness club. Bin coudon, l'ennui ne fera pas parti
de notre séjour! Et puis, le personnel n’est pas du tout à l’image
laissée par le réceptionniste, samedi matin 6 h 30. Tout le contraire,
ils sont super sympas! Très attentionnés, très serviables. Nous
serons bien! Et comme la pub, l’Oréal le dit : « parce
que je le vaux bian! » . Ooops on frappe. Minute.
C’était La Gouvernante venue pour me saluer. Bonjour Madame, Soyez la BIENVENUE m’a-t-elle dit. - Merci!
- J’vous en prie!
A. a donc débuté
lundi matin 9 heures. L’O.... met un Chauffeur à notre disposition
jusqu’à la fin du séjour. Pire encore, Monsieur le directeur général, qui demande tout
le temps à A. : comment va
madame? Comment va madame va très très bien. Hier je suis allée porter la
liste du contenu de la fameuse valise au litige bagage de RAM. Après
m’avoir elle aussi complimenté sur l’Élégance de ma Jellabah, elle dit que ça
prend un mois avant d’avoir un suivi. Comme nous sommes un mois ici on a
peut-être la chance de régler cet inconvénient avant de partir. Espérons
qu’il ne la trouverons pas, que dit le « très
nommé ». Inch quoi? Hé oui…Inch Allah! Ha
ha Au retour je suis arrêtée dans une pharmacie. J’ai pas eu besoin
de demander : Des médicaments S.V.P. j’en peux’pu! Je toussais
tellement qu’elle a tout de suite compris et m’a diagnostiqué sinusite +
bronchite. Elle est vraiment vilaine ma grippe. J’étouffe et suis
obligée de me pomper avec ma pompe ventolin. J’ai donc du sirop Mucocil
et un décongestionnant Ephedryl qui me « gêle » un peu. Espérons que
ça va se passer car je déteste être malade!
Bon, je dois
prendre congé de vous, la ménagère me signifie qu’elle doit passer la
balayeuse. Ouach ! Quel vilain mot ! Hé que j’ai pas hâte de retomber en pleine face dans tout
ceeee…Comment l’appeler? Toute cette &&??%$ de job qui me donne
le tournis juste y penser. Enwêye toé…passe la balayeuse moi je descends
au bizeness centeure!