Il semble que non seulement le manque de mon outil de travail mais la crève aussi m’a « fermé le eclapet » et pour être bien franche la nonchalance aussi. Plus tu paresses plus tu figes! J’ai comme l’impression que l’imagination dont je fais parfois preuve me fait défaut. Peut-être l’ai-je « mouché » du temps de ma crève? Je vais quand même tenter de vous raconter des bribes de notre vécu Casablancais. Des moments qui nous ont amusé.
Comment ça se passe après 2 mois de galère?
Ça se passe très bien! Nous sommes en
pleine forme, je vais super bian et Maître de même. Maître? Tiens,
un nouveau dans le décor? Hé bien non laissez-moi vous le
présenter. La semaine dernière, le DGA de C…. Inter et dois-je vous le
rappeler EXPERT de surcroît, de retour du boulot me dit : dorénavant
daignez s’il vous plaît m’appeler MAÎTRE. Oh la! Qu’est-ce donc que
cet illustre personnage assis devant moi? Et Maître me raconte que là où
il travaille, les Formateurs qui s’adressent à Monsieur L. le font
sous le titre de: MAÎTRE. Qu’on se le tienne pour dit!
28 jours sont déjà
marqués sur le calendrier Marocain et 65 sur le calendrier Projet Tunisie
Mauritanie Maroc et il nous en reste encore 9. Nous aurons galéré 74 jours en
tout. Comme le temps passe vite; vite et bien. Heureux qui
comme « Hadja et Maître » firent un beau voyage. Hadja? Une nouvelle ? Non non non, c’est D…, notre original
chauffeur qui m’appelle HADJA parce que je porte la Jellabah. Hadja veut
dire « celle qui est allée à La Mecque ». À l’Hôtel, on
la surnomme : « la Canado Marocaine » toujours à cause de
la fameuse Jellabah. Parlons en de mon « déguisement » Marocain.
Il fait un « effet mouton » (parce que du bœuf, on en mange pas
souvent). Une Marocaine, la responsable du bizeness centeure
ajoute : « le Maroc
devrait vous payer pour si bien porter les vêtements Marocains».
Parce que Hadja n’a pas seulement sa Jellabah, elle s’est acheté des bijoux et
des chemises marocaines, qu’elle porte avec ses pantalons. A entendre
tous les commentaires et les beaux compliments, j’ai l’impression qu’on a
jamais vu une Étrangère « prendre » de leur culture plutôt que
« d’imposer » la sienne. Chose certaine ils aiment ça et le disent.
Et j'aime bien recevoir les compliments. On m’arrête dans la rue pour me
complimenter. Et je vous dis pas toutes les petites attentions dont le
personnel du p’tit dej me porte. Une petite douceur pour l’ego de Hadja!
Hier au resto, le
Garçon de table nous a offert l’apéro gratuitement parce que j’avais une
Jellabah. Au retour, en passant devant le Marché des Fleurs, on m’a
offert un joli bouquet de rose rouge et fleurs blanches : « c’est gratuit madame à cause de votre
Jellabah ». A. n’en revient tout simplement pas de l’effet
produit à cause d’un vêtement. Quesse’vous voulez? Je trouve ça
beau la Jellabah et j’en achète et je les porte! Je suis chanceuse ça me
va bien. Je ne porterais pas n’importe laquelle, mais la mienne est très
élégante et me sert surtout de manteau. D’ailleurs chez-moi, dans
une boutique de vêtements chics, Charmante pour la nommée, j’ai vu un ensemble
Joseph Ribkof fait du même tissu et à grand prix. Bon, c’est assez, on a
assez élaboré, ne nous étendons pas sur le sujet jusqu’à épuisement et
terminons ici les éloges de Hadja et de sa Jellabah.
Le resto en
question est Le Petit Poucet. Nous l’avons découvert, comme ça, en
marchant sur la rue Mohammed VI. Comme les restos avec vin, ils sont
rares, en marchant nous vérifions tout le temps les Menus affichés sur le
trottoir. Le Petit Poucet affiche une carte des vins. Nous avons demandé
au Garçon à quelle heure il ouvrait. Ça aussi nous le vérifions tout le
temps. La plupart ouvrent à 19 h 30 une heure tardive pour les deux
affamés. Le Petit Poucet ouvre à 18 h 30. On le note sur notre
liste, à demain Inch’Allah! Et le lendemain 18 h 45 nous sommes
attablés dans un coin au fond du resto. En mangeant notre Filet de St
Pierre sauce normande et en prenant une gorgée d’une divine sève du Domaine de
Sahari, je remarque sur le mur juste à ma droite un petit cadre, qu’est-ce
donc? Est encadré une feuille qui semble être un brouillon;
un texte manuscrit avec de petits dessins au bout de certaines phrases.
Curieuse, je m’approche et je vois l’inscription en bas sur une petite plaque
doré : « Signé et en dessous Antoine de
Saint-Exupéry ». Garçon! S.V.P. c’est vraiment un
brouillon de Saint-Exupéry? Et Garçon nous raconte l’histoire du Petit
Poucet. Pas celle de notre enfance, celle de Casablanca que je vous
résume.
Il était une fois,
un très célèbre écrivain du nom d’Antoine de Saint-Exupéry. Je ne vais pas vous
faire sa biographie, vous la connaissez certainement : St Ex était
Courrier pour l’Aéropostale Française. Dans un de ses voyages à
Casablanca, s’étant cassé un bras il a fait sa convalescence à l’Hôtel Exelcior
qui se trouve à deux pas du Petit Poucet. À l’époque ce restaurant
de fine cuisine française était surtout fréquenté par les « colonisateurs ».
Ici le Garçon nous montre une photo datant de 1920 et nous dit :
« tu vois il n’y a queeee des
Fronçais sur la terrasse » Or, Saint-Exupéry allait manger au
Petit Poucet celui-là même où nous nous trouvons présentement.
Picasso dessinait sur les serviettes de table, Saint-Exupéry écrivait ses
brouillons sur les menus du restaurant. La copie encadrée est un de
ceux-là. Elle raconte son embrouille et sa réconciliation avec son ami
Guynemer. La fin de l’histoire ou de la légende est triste, il avait
mangé au Petit Poucet juste avant qu’il « plonge dans le Golfe de
Juan ».
Hé bin! Un
beau fantôme qui plane dans notre restaurant ce soir. Peut-être bien que
Maître est assis sur la chaise du fantôme? Nous reviendrons, non
seulement à cause du fantôme qui y rôde pi de la sève qui y coule mais le
cuisinier nous mijote des plats forts savoureux. « Que demande le
peuple? » Comme le dit si bien notre amie Pauline. À
Boire et à Manger! de préférence avant 19 h 30 ! A. et moi essayons de nous rappeler la vraie histoire du
fameux Petit Poucet. On en est incapable. Mes préférés étaient
Barbe Bleu et de la Belle à la Jellabah dormante! Ha ha
La semaine
dernière, prétextant des réparations à faire dans notre chambre; la
réception appelle et nous annonce que nous devions déménager à la 1208
précisant que nous n’aurons rien à faire et que tout sera remis à la même
place. Maître manifeste son mécontentement, mais comme on ne nous laisse
pas le choix, nous acceptons le délogement. Hadja n’est pas du tout
contente, elle perdra sa charmante Najatz, sa Bonne du 15e qui la traite comme une Princesse. Le Directeur le sait d’ailleurs
puisqu’il me dit : je sais que
votre chambre est fleurie à tous les jours, je suis prêt à le faire si vous
portez votre Jellabah tous les jours, elle vous va tellement bien! Le
lendemain, j’annonce à Najatz que nous déménageons pour cause de
réparations. - Réparations?
Me dit-elle, elle ne comprend pas du tout. Ce qui est suspect car le
personnel sait tout et elle ne sait pas. Une journée puis deux se
passe et nous sommes toujours à la 1522. Le troisième jour
Najatz me dit que l’hôtel est complet (on l’avait remarqué au petit-déjeuner et
aux rutilantes Mercedes stationnés devant le Farah). Elle me dit qu’ils
sont tous des invités du ROI. Ahhh bon! La voilà l’histoire.
Le ROI nolise l’hôtel et toi tu te démerdes? Najatz me
dit que tous avaient déménagé et qu’ils étaient très fâchés et que ça avait
râlé en bas. Le client du 1509 est là depuis 3 mois et il a été délogé quand
même. Et elle m’annonce : Pas toi. Toi tu restes ici!
Allah’am’doulilah! Et l’on s’est tapé dans la main!
Outre me pavaner
en Jellabah au bras (ou su’l’bras?) de Maître que se passe-t-il d’intéressant?
Passe les jours et ils se ressemblent à peu près toutes. Notre petite
routine est bien en place et nos habitudes bien ancrées. Après 10
jours, nous avons déserté le Buffet de l’hôtel pour aller dîner en ville.
Nous allions au Buffet parce que j’étais malade et n’avais vraiment pas le goût
de mettre le « nez bouché » dehors. Fait non à dédaigner, dîner
en ville nous coûte 4 fois moins cher qu’ici. Comme nous habitons le
centre ville, le choix ne manque pas. Ici les cafés, les
restaurants et les fast-foods foisonnent. Un soir à La Petite Perle un
café bistro, la soirée étant chaude et belle et Bistro le permettant, nous
étions attablés « sur le trottoir ». Ce qui n’était pas une
bonne idée. J’étais assise côté vitrine, Maître était assis côté
rue. Trottoir du centre ville veut dire beaucoup de passants, dont ce
gamin mendiant tout « crotté » qui tout doucement s’approche de notre
table, étire sa main lentement, et de ses deux doigts prends avec finesse
la cannette de Coca Light dudit Maître et poliment nous remercie en y ajoutant
un joli sourire. Son copain le suivait, mais il n’a pas eu la chance de
chipper le mien, le serveur leur a signifié de déguerpir et pas avec
finesse.
Tiens, abordons le
sujet mendiants. Vous excuserez mon insolence voire mon arrogance dans ce
paragraphe, mais ils sont vraiment « achalants ». J’ai dû
ajouter un poste « Charité » à mon budget. Poste qui nada,
niet, jamais n’a eu sa colonne dans mon budget canadien. La minute qu’on
m’aborde pour que je mette la main dans la poche; je fais comme si on m’offrait
et je dis : Merci! Et si on a eu le temps de me dire
pourquoi on m’aborde alors je réponds : j’ai tout donné mon argent à
l’Impôt. Ce qui est vraie! Mais ici on ne peut pas dire
merci. D’abord des mendiants il y en a en pagaille, quasiment à
tous les coins de rues, surtout aux abords des hôtels et des restaurants.
Beaucoup plus de mendiantes avec leur bébé accroché au dos et à côté une
ou deux petites filles de 4 ou 5 ans à qui elles elle ont bien pris soin de
mettre un voile sur la tête pour « charmer » le donneur.
Ce sont les petites filles qui font la quête : Madame! Please! Madame 1 dirhams! Et elle me tire la
manche de la Jellabah et répète et insiste. Parfois elles ont une petite
boîte avec des paquets de kleenex dedans : Madame! Please! Madame 2 dirhams! Des soirs nous
donnons, d’autre pas. Jour après jour, soir après soir c’est l’éternel
quémande! Please Madame Please sont aux postes! Parfois nous sommes
dans un restaurant et elles passent devant, nous aperçoivent et nous saluent !
Une fois A. a
donné un porte-clé C... à une petite gamine. Elle a regardé l’objet
avec un grand sourire et s’est empressée de l’apporter à sa mère cachée
derrière une voiture. Nous avons continué à marcher et voilà la petite
qui revient en courant et signifie en le remettant que ce n’est pas bon
l’étrange objet et dit en français :
l’argent! Elle est retournée avec le porte-clé :
« à cheval donné on ne regarde pas la bride ma p’tite fille ».
Nous rigolons, mais c’est plutôt triste à voir.
Hier j’ai frappé
LA petite mendiante du chef. Par la rue Chaouia, je me rendais au Café
Internet et voilà qu’une très jolie petite fille, je dirais qu’elle n’avait pas
plus de 7 ans, se pointe devant moi. Mais elle est vraiment très
jolie. Elle avait une petite caissette avec des boîtes de chewing-gum
dedans. Elle m’en offre. Je fais signe et dit
« non ». Elle insiste. Je lui dis « laisse »
qui veut dire « achale moé pâ » en Arabe. Elle se place devant
moi et me supplie Madame Please Madame!
Et elle me prends par la taille et elle s’appuie la tête sur ma hanche et
commence à me donner des bisous sur le bras. Ah yaille yaille Madame
Please est ici très surprise. Ce n’est pas une petite mendiante
mais un « petit minou » qui se frôle sur moi. Vraiment
elle me fait penser à une petite chatte qui veut avoir ses
croquettes. Vous savez, quand un chat se frôle et fais le cute pour avoir
ce qu’il veut. Ma petite fait la même scène et voilà que Madame Please se
laisse charmer. Je lui demande « combien » et elle me montre
ses dix doigts et me dit « khamsa ». Je lui montre que 5 des
miens. Elle me reprends par la taille et minaude encore et me donne
toujours des bisous sur la main. Je suis touchée! J’ouvre mon sac à
main, prends mon portefeuille et je m’aperçois que je n’ai qu’une pièce et
c’est 10 dirhams. Je ne suis quand même pas pour demander au petit minou
de me « rendre la monnaie ». Alors, Madame Please
lui donne les 10 dirhams et prends sa boîte de chewing-gum. Elle
m’arrache quasiment la pièce et part en courant. Bordel de Merde je vois
qu’elle n’était pas toute seule, arrivent 3 autres jeunes filles, un peu
plus vieilles que mon petit minou, qui sortaient de je ne sais où
pour m’offrir aussi des chewings gums. WOE la bonté de Madame
Please a des limites. Ça suffit pour aujourd’hui! Sa BA de l’année
2006 est faite! Elle a toute donné son argent à l’impôt!
Laisse! Je dirais bien ça au Ministre des Finances du Québec!
LAISSE! Ha ha
Ça m’enrage de
voir ses petites filles quêter pour leur mère. Parfois on se demande si les
mères ne sont pas à la merci d’un quelconque « proxénète » de la
quête. À Yaoundé, au Cameroun, il y en avait un qui nous quêtait comme
ça. Un handicapé qui se traînait à quatre pattes. Nous buvions
notre TuBorg, au Café « La Saladière » que Maître appelait « La
Salopière » parce que c’était le rendez-vous des prostitués, et ce quêteux
faisait le tour des tables. Le Directeur nous voyant donner l’aumône, est
venu nous dire que ce monsieur était aussi riche que lui. Il était
propriétaire de taxis et aussi de quelques petits « gardiens de
voiture ». Depuis, nous sommes restés très sceptiques face aux
mendiants.
On fait de
l’humour, mais ce n’est pas forcément agréable de côtoyer la misère et la
richesse en même temps. Un contraste assez surprenant et l’on s’y perd
presque en déambulant dans les rues : de vieux bonhommes en
Jellabah, des femmes de tout âge en Jellabah et voilées, certaines d’une
élégance! des Cadres Supérieurs en habit cravate, des femmes ultra-chics,
des jeunes filles très mode le nombril à l’air, des jeunes hommes en jeans, les
mendiants et mendiantes et des touristes, par-ci par-là. J’avoue que nous
aimons beaucoup sortir et marcher dans cette foule insolite. On se
dit souvent que les rues de notre ville nous paraîtront très
« drabe » au retour. Comme monsieur
S..... dit : il m’a
semblé voir plus de magasins que de gens » alors qu’il était en visite
dans ma ville. Je
dis : Le reeeetour! Je pense tout de suite aux deux semaines à
« décompresser » au 3290! Ahhhhh yaille yaille. J’ai lu
que le chocolat noir c’est très bon pour les déprimés. Je m’en ferai une
provision. On en mange du succulent ici.
Il fait tellement
beau et chaud qu’on a mis des chaises longues à la piscine. Et j’en suis
fort aise, j’y fais quelques séances de farniente au soleil. Je suis la
seule qui le fait. C’est l’hiver pour les Marocains. M’y accompagne
une horde de pigeons. Non Non! ils ne me chient pas sur la tête. Le
Boy a eu la brillante idée de mettre les chaises de l’autre côté de la piscine,
là où ils ne vont pas. À 13 heures, ma chaise est prête : le coussin
et la serviette sont bien placés. Il reste tout de même que le Boy
doit arroser toute la terrasse pour y faire disparaître les fientes et à
plusieurs reprises dans la journée. Je me demande ce qu’il fait l’été
quand les clients veulent se baigner. Bof, pourquoi me casser la tête
avec un problème qui n’est pas le mien. Le mien est de trouver un moyen
de me faire bronzer le maximum de peau qu’il m’est permis de découvrir et de
lire mon troisième roman poche (Rien ne va plus de Douglas Kennedy), sans
que le soleil m’en empêche.
Vous
voyez ? Cé pas toujours
facile la vie! Tellement que pendant que je vous fais mon récit la Bonne
est à me remplacer l’arrangement floral par un superbe composé de 10 belles
Roses couleur pêche, des Iris, un oiseau du paradis et en éventail une feuille
de palmier derrière. Tiens, elle revient avec un panier de fruits. Quelle
vie misérable je fais ici!
Cela dit.
Dernièrement nous avons visité des Appartements. D…, le chauffeur de
Maître, choisi lesquels, prend les rendez-vous et nous conduit aux endroits
convoités après le boulot, vers les 15 h 30. Nous en avons visité deux à
Casa dans des immeubles tout neuf et pas cher. En déboursant + ou -
60,000$ on pourrait en avoir un très grand mais inintéressant car c’était dans
des immeubles de « Standing ». Maître et Hadja ont des
exigences : la préférence va aux immeubles de « Haut
Standing » au quartier Palmier ou au bord de mer si possible. Jeudi
dernier, le rendez-vous était à Mohammedia, une jolie ville balnéaire à 25
minutes de Casa.
Mohammedia est une
ville « verte ». Dès qu’on entre dans la ville le contraste est
flagrant. Casablanca est la plus grande ville du Maghreb, la métropole
économique, et l’on y voit que de gros buildings et ses grandes tours et des
immeubles appartements en pagaille. De la fenêtre de ma chambre, je ne vois que
ça, les toits des buildings par millions (4 millions de populations ici).
À Mohammedia il y a en entrant de grands
parcs bien aménagés, toutes les rues sont bordées de palmiers et autres dont je
ne sais le nom. D… circule dans un beau quartier aux Villas qui nous fait
rêêêêver. Le centre-ville est vraiment charmant bref, un air
de Côte d’Azur flotte dans le décor de cette charmante ville. D… nous conduit
au quartier « Les Sablettes » aux Résidences Florianes à deux pas de
la plage. C’est un « complexe vacances » et s’y trouve 2
immenses piscines, un tennis et un golf à 5 minutes de marche. L’appart
visité est, je dirais entre standing et haut standing. C’est un 118m
carré : 1 salon Marocain, 1 salon Européen avec un foyer,
2 chambres, 2 salles de bain, une grande cuisine et deux balcons dont un, avec
vue mer. Les planchers sont en marbre, les murs de la cuisine sont en
carrelage (céramique) et le comptoir en granite et de même pour les salles de
bains (une salle de douche et une de bain). Tout est dans des tons de
beige ou comme les décorateurs disent : du ton sur ton. Les
murs des salons sont peinturés « effet marbre » ça porte un nom que
je ne sais pas mais c’est d’un chic! Les plafonds ont plus de 3 mètres et
avec de belles bordures sculptées. Chaque chambre a un petit balcon.
Combien coûte cette merveille? 805,000 Dirhams donc + ou -
105,000$ Cé pâ cher! Mais on n’achètera pas!
Je lis dans vos
pensées là. Effacez les tout de suite. Non, nous ne
sommes pas en train d’installer nos pénates au Maroc. Ce n’est que
par curiosité et aussi par diversion et pour meubler le temps avant le dîner
que nous visitons les apparts. Comme D…dit : « - Tu te voir, tu te fais idée. Tu te pas obligé
acheter ». D… a un Français bien particulier. « Tu
Te » fait grande partie de son vocabulaire. La grammaire française
est difficile pour le « ticoune » imaginez pour l’Arabe.
Toutefois en « jargonnant » tu te le comprendre aussi à tu te faire
comprendre de lui. Tu te réussis à tu te parler de
choses et d’autres concernant le Maroc, Casablanca et les potins à propos du
Roi Mohammed VI, M6 pour les intimes. D… nous affirme que tu te sais
tout. Il aimerait bien nous faire visiter le Maroc du nord au
sud. L’écouter on irait à Fès, Mekhnès, Tanger enfin tu te
ratisserais le Maroc de bord en bord. Maître tu te lui fais comprendre
qu’il n’est pas en mission touristique. Tu te travailles même les
week-ends. Un jour, Inch’Allah, tu te faire touriste! N’est-ce pas
Maître?
Un soir de retour
du C..., à une lumière rouge, un homme a suspendu à un arbre un enjoliveur
de roue, « cap’de’roue » en québécois, un geste qui est très courant
ici. Ça tombe bien, D… en a perdu 3 et ça tombe encore mieux la
lumière est rouge. Tu te arrêtes et tu te blahh blahh blahh (hhhhh
because on cause arabe) avec le monsieur. A. tu te dis mot, mais
prends plaisir à suivre la scène. Après quelques blah blah, malgré
le changement au vert et le concert de klaxons, le Marocain bien gentiment,
installe avec son marteau l’enjoliveur sur une roue de la voiture de D...
Ce n’est pas un enjoliveur pour une Passat mais c’est pas grave D… en a besoin
d’un. D… dit à A. que tu te reste 2 autres à te trouver.
Bon, je vois 6/6
en bas de ma page. En avez-vous assez? Je risque de vous parler de moi pi de ma
Jellabah encore. Ha Ha! Je ris, mais elle a fait son effet
encore hier soir et pas un « effet mouton » mais un
« effet salade ». Je vous
explique : Sur la rue du Marché Central juste en arrière de
l’hôtel, il y a plein de restos spécialité: Poulet grillé, fruits de
mer et ainsi de suite. Des Snacks qu’ils appellent ça. Cette rue
est très « vivante » très animée aussi parce que chaque Snack a des
tables sur le trottoir. Et des « crieurs de menu » aussi.
Et beaucoup de clients. Je passe devant quasiment tous les jours.
Ça fait un mois qu’on m’invite à manger. Je réponds tout le temps
que « je viendrai ce soir avec mon mari». Mercredi était
« le soir avec mon mari » et au YAMINE qui est celui spécialité
fruits de mer.
On dépose sur la
table une grande assiette (genre comme un cabaret) et je vous dis le
contenu: crevettes, calmars, solette et merlan et nous en avions pour 4
convives. Le propriétaire était tellement content de me voir chez
lui, qu’il nous a offert l’entrée Salade Niçoise : de
généreuses salades de betteraves, carottes, patates, concombres, choux, laitue,
tomates, thon et les incontournables œufs durs sur le dessus. J’adore ces
salades. Et pi à défaut de vin, le Garçon de table nous a apporté un
grand coca light. Quand il a apporté le coca A. a dit « mais c’est
trop » c’était un demi-litre. Le Garçon de répondre : « ce n’est pas grave monsieur, je
boirai le reste! ». Ce soir nous irons à un des Snacks
Poulet. Le Four est à l’entrée et l’on voit les poulets griller sur les
broches. Un arôme d’herbes et d’huile d’olive nous titille les
narines. C’est bien dommage qu’on ne serve pas de vin dans la plupart des
Cafés, Snacks et restaurants. Chose certaine, nous ferons une désintox de
coca light au retour!
Bien ici c’est
vrai. Je prends congé de vous. Il nous reste 7 jours
d’errance et de galère dans l’existence misérable décrite sur ces 7
pages. On l’aime bien cette misère-là. La nôtre pas celle que nous
côtoyons. Il me reste un bout de papier, juste assez de place pour une p’tite
vite avant de vous quitter : avez-vous entendu parler du méchant
moustique de l’Océan Indien, présentement à l’Ile de la Réunion, le
« Chicoungounya »? (prononcer tchicoungounya). Nous, nous
amusons à la renommer : TICOUNE-GOUNIA un méchant moustique
qui si il te pique tu votes dans des référendums! Ha ha! Bon,
té pas drôle Hadja, dit Salam Aleycoum tu déconnes. SALAM
ALEYCOUM!