THIÈS mardi 14
septembre 2010
J’aurais dû lire
mon horoscope de la semaine avant de quitter Dakar. Voici ce qu’elle
dit : Jupiter et Uranus sont de retour dans votre signe, créant
de grosses perturbations, avec des hauts et des bas spectaculaires.
Attendez que les orages passent, car ils passeront c’est sûr.
Réponse :
Depuis le dernier transfert, Jupiter et Uranus sont restés au Nat Dior et les
nuages se sont dissipés, le ciel est bleu, le soleil brille depuis lundi vers
de 10 heures.
Voici "ma
maison" pour une semaine!
Lundi matin, nous
sommes les deux pas mal amochés, because pas dormi ni l’un ni l’autre à cause
de la crissssssssse de clim qui faisait un boucan aussi perturbant qu’un moteur
de tracteur. Inutile de vous dire que le mot : TRANSFERT ne
m’a pas quitté de la nuit!
Après le
petit-déjeuner, A. quitte pour le boulot. Et moi j’attends la femme de
chambre. Dès qu’elle ouvre la porte, je lui saute quasiment dessus pour
lui raconter mon malheur.
- Mais comment se
fait-il qu’on vous a donné cette chambre? C’est la dernière que nous
offrons aux clients. Attends, je vais arranger ça!
Passe 15 minutes
et elle revient. Elle me conduit à la fameuse chambre 9 qu’on
devait occuper en rentrant ici et que « La désolée » nous avait
refusée. Elle est drôlement plus jolie que la 3. Elle pèse sur ON
de la clim…Ça ne marche pas! CR$$%%??&#@sssssse! = On
va réparer! Va faire les bagages et je reviens!
Faire les
bagages? Pas besoin, depuis notre arrivée au Sénégal qu’on ne les défait
pas, on fouille dedans et c’est le bordel total, on ne s’y retrouve plus.
Quelle affaire! Je me demande comment ils font les gens qui font les
voyages « en groupe » et qui ne restent jamais à la même place ou
tout au plus une semaine. Moi, utiliser ma valise comme placard, je
n’aime pas trop. Et comme je m’occupe aussi de celle de A. c’est une
surcharge qui brouille mes fréquences. Je préfère les longs séjours
quoi.
On ne nous avait
pas prévenu du « barouettage » d’un bord et de l’autre. C’est à
St Louis, sur le bord de la mer que je devrais être. Pas à Thiès où il
n’y a que deux endroits pour loger : un qui fait dur et l’autre qui
le fait moins! Et pi, j’aurais mis des vêtements de brousse aussi dans ma
valise, pas des vêtements de vacancières au bord de mer!!! Tsé la robe noire?
Je me demande bien où, ailleurs que dans ma chambre, je vais porter ça à
Thiès! En tout cas, elle est suspendue dans le fond du placard. Le
vrai, pas celui qui est à terre à côté de mon lit.
C’est en maugréant
sur mon sort que j’attends son retour. Et elle revient, 20 minutes plus
tard et nous remontons à la 9 pour me montrer que TOUT FONCTIONNE!
Transfert de bagages! Je m’empresse de sortir les vêtements d’A.,
ils sont fripés « ça pas d’alloure » comme dit mon amigo
Gerardo. A. il va au boulot, moi je vais sur le toit terrasse, il
n’y a pas urgence à défaire mon « placard à 4 roues ». Et la
femme de chambre, voyant tout ça sur le lit, elle les suspends un à un.
Elle me règle la température de la clim, met le ventilateur à petite
vitesse. Range ci Range ça… Hé bien, c’est le retour de Madame Priority
au Massa Massa? Il manque juste qu’elle me déshabille, me douche et me couche
dans ma couchette!
Voilà, ma vie a
changé de couleur : passée du noir au rose, et ça me va mieux.
Vous me voyez confortablement installée à mon tout petit pupitre pour raconter
mes pérégrinations à Thiès. Elle n’est pas grande la 9, mais elle est
très jolie et Climatisé-eeeeeee et sans bruit. Que demande le
peuple? Comme le dit mon amie Pauline.
Ce sont des Belges
qui sont propriétaire du Massa Massa. Rien qu’à entendre Madame, on l’a
su. Quel joli accent! Des Belges, on en a rencontré partout, (même
à Sherbrooke.) La plupart que nous avons connus tenaient un resto ou un
hôtel dans le fin fonds de la Guinée, du Mali, du Cameroun, aux Comores et j’en
passe. Mais j’ai surtout souvenirs d’un, à Mamou (Guinée) le proprio de
La Paillote. Il n’était pas trop content après moi, j’y ai
« volé » Diallo, son Chef Cuisinier. Enfin, voler est un gros
mot, il est venu de lui-même, Le Belge était malade, voir hospitalisé, et il
n’avait pas de boulot. Je ne l’ai pas volé, je l’ai « sorti du
chômage ». Il m’avait demandé de « ne pas crier après lui comme
le Belge ». Dans les tréfonds du Fouta Djallon, tu n’as aucun
intérêt à maltraiter ton cuisinier, c’est lui qui met les ingrédients dans ta
nourriture, té bin mieux de te faire aimer, sinon, allez savoir ce qu’il y a
dans ton assiette. Comme on le traitait aux petits oignons, Diallo y
mettait un « mélange italien belge » . Il avait aussi bossé
chez un Italien dans sa vie de cuisinier. Bon, ok, on s’éloigne de mon
refrain et bien loin de l’aventura de Thiès.
La Propriétaire
est vraiment sympa. Je n’en sais rien du Proprio, il est au Pérou
présentement. Il spécule sur l’achat d’une autre
Auberge. Nous on est bien contents que sa femme garde encore son Auberge,
because, ce que le Chauffeur nous avait dit (meilleure table à Thiès) s’est
avéré véridique. La carte nous offre de la délicieuse cuisine Belge
à s’en lécher les doigts. À date, on se tient dans la section
« Poisson » et « Lapin » et le Lapin au paprika d’hier soir
était un délice! Monsieur a choisi « Foie de veau sauce au vinaigre
balsamique ». Nous vivons toute sorte de séjour.
Celui-ci est un séjour culinaire. Et nous en apprécions
chaque bouchée.
On mange bien,
mais il y a tout de même des inconvénients à vivre en brousse. J’en
avais oublié les désagréments; comme l’eau par exemple. Parfois il y en a
et parfois il n’y en a pas et tu ne sais jamais quand ça ma manquer. Va
pareille pour l’électricité et va pareille pour internet. Bien
malheureusement pour A. il prend sa douche quasiment sous un
« filet » en rentrant le soir vers 18 h 30. La résidente de la
9, elle a « priority » sur l’eau et la douche l’après-midi, il n’y a
qu’elle qui se douche dans l’Auberge.
Toujours au
sujet « eau » j’avais aussi oublié qu’il ne faut pas se brosser les
dents avec l’eau du robinet. Ça m’a échappé comme ils
disent. Mon échappatoire m’a donc obligé à choisir « L’Assiette
Tourista » et du « Soda wateure » au souper mardi soir.
L’assiette Tourista? Oui, un bol de riz avec du poulet et des
carottes, le tout bouilli. Pas bin bon mais bin efficace.
L’assiette et quelques capsules de Pepto Bismol et le lendemain, j’étais
en forme pour sortir. Et parlant du Pepto, dans not’trousse médicale, il
n’y avait que ça du Pepto-Bismol. Ça aussi ça m’a échappé, acheter le
nécessaire de voyage : imodium, polysporin, enfin, vous
savez? Le kit de secours de tout bon voyageur. Il faut dire que je
ne pensais pas m’expatrier en brousse sénégalaise. Or, en ouvrant ladite
trousse, je vois qu’il n’y a que des « plasters ». Bin
bin pratique en brousse!
Alors, grâce au
Pepto, je suis ENFIN « sortie du bois ».
Mais je vous la
raconte plus tard, ma sortie, il est midi, je dois tester la cuisine du
chef. Je reviens plus tard!