LUNDI 18 AVRIL
: Tout va toujours et merveilleusement
bien sous le sable de Nouakchott!
Et parlant sable, on en a fait notre première «
dégustation ». Un soir,
avant le dîner, nous sommes
allés prendre une marche. Il ventait,
c'était
couvert, non pas comme chez-nous, quand on dit que
c'est couvert et
qu'il y aura de la pluie, non non, il
y avait du sable dans l'air à la place de la pluie. Tout
avait la même
couleur, le ciel comme le sol : beige. C'est
très
beau à voir, moins à vivre. Nous avons du sable
partout : dans les
yeux, dans les cheveux, dans la
bouche, dans les poches. Ce
qui n'a pas embêté les
Canadiens -Nomades que nous sommes par la force
des
choses et des voyages. Nous avons quand même arpenté les rues
sur ce qu'on
pourrait appeler de trottoir, soit une
large bande de sable très fin et très chaud,
de chaque
côté du goudronné et aussi large que ce fameux
goudronné. Je
vous avoue que ça marche très mal,
comme quand on le fait sur une plage de
sable fin, les
pieds qui s'enfoncent dans ce sable. Chose étonnante
aussi, il y
a plein de coquillages. Nouakchott,
jadis, était une mer. L'océan, du
temps où elle
recouvrait la région, a laissé derrière lui des
amoncellements de
coquillages. L'origine du nom
Nouakchott veut dire étymologiquement
: « le lieu où,
quand on creuse un puits, l'eau apparaît à un niveau
où abondent
les coquilles ».
Pour en revenir à notre marche;
une heure et quelques cuillérées de sable plus tard, retour à l'hôtel pour un bon bain s'impose. Il y en avait plein dans la baignoire après. Ç'aurait été plus convenable de porter mon voile et de tenter (je dis bien tenter et affirme d'avance, sans succès) de faire porter un cheich (turban) à monsieur C.... Presque tous les hommes en portent. Je crois bien que je réussirais mieux en suggérant tout simplement de ne pas aller en prendre de marche, du moins quand c'est couvert.
une heure et quelques cuillérées de sable plus tard, retour à l'hôtel pour un bon bain s'impose. Il y en avait plein dans la baignoire après. Ç'aurait été plus convenable de porter mon voile et de tenter (je dis bien tenter et affirme d'avance, sans succès) de faire porter un cheich (turban) à monsieur C.... Presque tous les hommes en portent. Je crois bien que je réussirais mieux en suggérant tout simplement de ne pas aller en prendre de marche, du moins quand c'est couvert.
Daouda, mon guide, m'a offert d'aller chez un marchand
de tissus
. Je dois absolument porter un pagne selon
lui. Déjà que, pour aller à la
piscine, je porte ma
dernière acquisition, une jolie jellabah toute rose
et brodée
de blanc et aussi de rose, alors, maintenant,
pour compléter le Kit
parfait de la Nouaktchottoise, selon mon cher guide,
il me manque ce pagne. En route donc pour le
marché
capitale. Bien sûr, comme partout en Afrique, le
guide nous dirige
chez LE marchand qui vend LE plus
beau tissus en ville. En fait, c'est
chez son ami que
tu dois comprendre. Et toujours la même java
:
choix du tissu, il y en a des montagnes, jusqu'aux
plafonds,
négociation du prix par Daouda, 1000
ouguiyas, pour 1 m 50 (je ne suis pas
supposée savoir
que c'est son ami), prise des mesures,
l'incontournable
thé, (le refuser serait considéré
comme une offense, j'en prends que 2, et
c'est OK), et
enfin ..donne l'argent! C'est Daouda qui ira chez
le
couturier, son ami certainement (ou peut-être bien
lui-même?), et il
reviendra avec le pagne du siècle.
Mais d'abord je donne à Daouda tout de suite 1200
ouguiyas
pour le couturier. Et le lendemain matin, le pagne
était
fait, par qui vous penser? Hé oui, par le couturier Daouda. Il est prêt à l'essai, au bord de la piscine. Une
p'tite parade avec ça?
Superbe! C'est ce que les
Mauritaniens ont dit après m'être pavanée !
les
épaules et les bras dénudés. Je vous précise ça, par
ce qu'ici,
les femmes doivent veiller à ne pas exhiber
leurs jambes, dans la société
mauritanienne il est
mieux accepté de dévoiler ses bras et ses épaules,
voire
sa poitrine. Alors, pas de « jambes à l'air »
(ne pas lire
jambes en l'air Ha ha!) c'est indécent.
Je porte donc mon pagne pour aller au
marché.
Tout en magasinant avec mon gentil guide,
j'apprends
que pour les Mauritaniens, il n'y a pas de règles.
C'est un peuple
d'origine Nomades, on fait pas ce
qu'on veut avec eux. Je m'en étais bien
rendu compte.
Je vous donne un exemple. Je vous parlais de ce
genre
de trottoir où nous marchons ? C'est quasiment
aussi large que la rue, ce
qui fait que parfois, on
se fait klaxonner par les taxis-mercedes, nous
sommes
dans leur chemin, ils ont décidé de contourner le
trafic, ou de ne pas
arrêter à la lumière. On se
tasse, tout simplement. Je voudrais
bien voir ça, à
Sherbrooke. Oh la la! Il me dit que tout se
discute
et après se paye. Du tissu aux Impôts. Les CHANCEUX
!
Enfin, bref, ce que j'en comprends, c'est la
Liberté totale. J'en
prends note. On essaiera ça
avec le Gouv. Fédéral qui veut faire payer
des impôts
à A. sur des montants qu'il n'a jamais reçus. Sa
pension de
ti'vieux comme il le dit. Il n'en a
jamais vu la couleur, il a même reçu
une lettre lui
annonçant que cette pension sera retenue pour impôt.
Plus CON
que ça?.tu meurs ! Le comptable est à régler
ça, à l'heure ou je vous
e-parle.
Ah yaille yaille!
Vive l'Afrique !
Je vous ai pas parlé
de la température? On ne s'en
souci guère de la température .
On en parle jamais.
Il fait beau. Point. Soleil, tous les
jours. 9
heures de présence quotidienne quelle que soit
la
saison. Impossible d'y échapper. Et grâce à la mer,
qui nous
fait bénéficier de l'alizée maritime nous
sommes préservé des fortes
chaleurs. Je dirais que
c'est comme l'été chez-nous. Autour
de + ou - 30
le jour et 18 la nuit. Par contre c'est la
saison des
moustiques. On doit mettre du poush-poush
anti-moustiques dans
la chambre, à l'odeur de pêche
que c'est écrit sur la cannette. Drôle de
pêche, ça
sent l'insecticide à plein nez. La ménagère en met
quand
je suis à la piscine et ne l'économise pas et le
soir avant d'aller dîner, on
fait comme elle. À date,
aucune piqûre!
Depuis une semaine nous
allons dîner « en ville »,
c'est pas mal moins cher qu'à l'hotel. Comme
il n'y
a que le L'Ksar dans tout Nouakchott qui a du vin, nous
buvons du
coca light si nous allons ailleurs. Hier soir, dimanche, nous
sommes allés au très chic et
superbe « La Palmeraie »
pour manger de la Pizza. Waou! Un oasis,
un
paradis au coeur de Nouakchott. Un autre monde. On se
croirait sur une
très luxueuse terrasse sur la riviera
Italienne. Ce très chic
Resto-Patisserie-Salon de
thé est fréquenté par les Mauritaniens et les
Arabes
aisés, et les Mauritaniennes aussi, qui y étaient en
majorité
hier. On a assisté à un « bal de voiles »,
car toutes, étaient vêtues de
leur très beau voile de
toutes les couleurs. C'est d'une élégance
ces voiles
! avec talons hauts, petit sacs à main au bras,
bien
maquillée, bijoutée et parfumée. Spectaculaire quoi!
Ahhhhhh
que cé bôôôôôô !!!!
Je vous ai mentionné, parfois, les Ouguiyas,
la
monnaie locale. Nous échangeons nos Euros au « marché
noir ».
Ainsi nous en avons un peu plus. À l'hôtel,
le taux de change pour 1 Euro
est autour de 310 ou
320, et en ville autour de 390 voir 400 (ce qui
fait
autour de 226 pour le minable $ canadien). Et les
transactions se
font le matin, pas le soir. J'ai
un peu de problèmes
avec le calcul. Je suis tellement
habituée à diviser par 6 avec les
dirhams marocains,
que je me rends compte après mes achats combien ça m'a
réelement
coûté. Exemple : j'ai pris à deux reprises
un verre (et je
précise UN verre) de rosé, à la
piscine, pour la modique somme de
3000 OM.. Si je
divise par deux.ça me fait 15$ Bordel!!!
quinze
dollars?!! Bien je me suis mis à l'eau. André prends
du
Ricard, et lui, ça lui coûte queeeeee dix dollars!
Une aubaine!
Bon, pour en
revenir à nos Ouguiyas.. Notre première
transaction c'est effectuée à
l'hôtel, mais pas au
guichet. Tout simplement au bord de la piscine,
avec
une Belge qui prenait l'avion le soir et qui avait
plein de pognon à
changer. Elle nous l'a fait à 380.
Bâ, le chauffeur m'a bien averti de
ne plus faire ça.
C'est lui qui nous trouve « le banquier » au marché.
Et à
meilleur taux. Ici aussi, il faut comprendre
qu'il est préférable de
faire affaire avec lui.
Beaucoup pour le banquier, un peu pour Bâ. Et pi pourquoi pas? C'est
ainsi que la famille réussit à manger. Et la famille
est très
« élargie » en Afrique. Imaginez, il gagne
1000 OM par jour, la très
généreuse somme de 4.40$ .
André lui glisse souvent 1000 de plus. Comme
je le
dis tout le temps : c'est de l'AIDE en direct!
MARDI 19 AVRIL :
C'est officiel, confirmation reçue de G. :
A. doit donner un Séminaire sur l'APC du 2 au 6 mai
à Brazzaville
(CONGO). Mais c'est toute une histoire
pour s'y rendre. Nous devons
d'abord aller à
l'Ambassade du Congo à Dakar (SÉNÉGAL) pour obtenir
notre
VISA d'entrée au Congo, heureusement un visa est non
nécessaire pour entrer au
Sénégal. Reste à espérer
qu'obtenir des photos ne sera pas trop
compliqué.
J'ai mes doutes. Nous nous envolons donc lundi prochain sur les ailes
d'Air
Mauritanie pour quelques jours à Dakar, le temps
de régler nos
visas. Ensuite, il faudra acheter
notre billet d'avion
Dakar-Brazzaville via Bamako sur
les ailes d'Air Sénégal et Air Mali ou celles
du Congo
dont je ne sais pas encore le nom. Ce qui nécessite
changement
d'avion à chaque escale. Et les bagages en
plus. Comme
l'Agent d'Air France dit : il serait
plus facile vous faire passer par
Paris. Et rendu à
Brazzaville, nous devrons changer notre billet
de
retour, puisque celui-ci est fait pour un départ de
Nouakchott.
Vivement l'Aventure!
Et bien voilà, c'est ainsi que s'écoule les
jours,
doucement, très agréablement, et pour moi et pour
Monsieur Compétence
alias « Le Grand » et « madame de L.... »
la « très classe » de
Nouakchott LOL. Comme ici
nous nous faisons demander à chaque
matin : « tu as
bien dormi? » j'avoue que OUI
nous dormons très
bien. J'sais pas, nous sommes beaucoup plus relax
qu'à
la maison. Sans doute causé par l'astre solaire
qui assure un effet
antidépresseur sur notre
organisme. Pour ma part, j'apprécie
beaucoup le fait
de n'avoir absooooooooooolument rien à faire, que de
me
laisser servir. Mon « organisme » s'en porte à
merveille! Dans mes
quartiers généraux, je ne mets
même pas ma serviette sur le coussin de la
chaise.
C'est le chef-piscine qui le fait. Il déplace ma
petite table,
ma chaise, mon parasol suivant la
position du soleil. Quand je vais au
super marché
avec Bâ, c'est lui qui s'occupe du chariot et dépose
mes choses
dedans et c'est lui qui transporte les sacs
d'épicerie. Je dirais même
plus, comble de l'oisiveté
causé par l'astre solaire; au cyberthé,
c'est ma
petite préposée qui me branche sur internet, je n'ai
qu'à écrire mon
message, et elle me débranche.
Ahhhhhhhh mon Dieu, comment je vais faire, de
retour
au 3290 TC quand j'aurai à déplacer mon banc de
comptoir pour mon p'tit
dèj et à pousser mon chariot
au Maxi! Hééééé qu'j'ai pas hâte!
Si la tendance se maintient, « Inch'Allah » comme
y
disent, il est fort probable que nous revenions en
septembre prochain, pour
un séjour de 2 mois. Au cas ou, nous avons visité des « Résidences »
comme on dit
ici, avec appartement à louer. C,est beaucoup moins
cher
qu'a l'hotel et aussi plus confortable. Nous
avons vu de très beaux 2
chambres, joliment décoré à
la mauritanienne, tout compris, avec jolie
terrasse
pour 16,000 OM jour. Ici, au Mercure, c'est 33,000 OM. Notre
très
gentil chauffeur dit qu'il me dénichera LE plus beau!
Alors, je crois
que mon prochain message sera ou de
Dakar ou de Brazzaville.
Écrit par suzlem
le Mercredi 20 décembre 2006