Lundi 1er
février 2016
Je pense que je
vais devoir porter mes jolies « cagoules » que j’ai achetées au
Dollars King avant de partir. J’en ai de
toutes les couleurs. Je savais que
c’était la saison le L’Harmattan, celle « du sable dans l’air ». Et paraît que ça va durer encore une semaine
ou deux. Mes séances de farniente à la
piscine sont passablement écourtée parfois même je reste « à la
maison ».
Ce qui est le cas
ce matin, si on regarde par la fenêtre, on dirait qu’il y a du brouillard, de
la brume à l’horizon, mais c’est bel et bien du sable. Super fin.
Je ne vois même pas les Collines de l’autre côté du fleuve. D’ailleurs c’est mon baromètre de
sortie. Si je vois de l’autre côté du
fleuve, je vais à la piscine. Si le
fleuve m’apparaît floue, je ne sors pas.
Ce matin, c’est tout juste si je
le vois le fleuve.
Tous les matins, après
le petit déjeuner, question de prendre l’air, je fais le tour de « ma salle
de séjour » et du jardin. Ce matin, de
l’air je n’ai pas pris mais j’ai pris un bon grand bol de sable. Le Garde de Sécurité me dit « ce n’est
pas bon pour toi ». En effet, ce n’est pas bon pour les deux enrhumés de la
Suite 426/427 que de se "suiffer" du sable. Pas bon pour les poumons. Je suis grippée.
Bien sûr que j’ai
contaminé monsieur Le Doyen. Le Doyen ? C’est ainsi qu’on appelle A. au
Niger. Vous entendez donc toute une symphonie de
« rhumeries » dans la 426 et la 427.
Plus que jamais nous sommes assignés à résidence.
Il nous reste 14
dodos avant le retour à la réalité, au froid, + neige, et l’éternel question : Qu’est-ce que je fais pour souper ?
Mais d’ici là,
allons lire ce que « La Boutique » pourrait raconter?
La Boutique ?
J’ai eu bien des
surnoms au fil de mes séjours africains.
La plus belle des gazelles, La plus belle, Madame Dakar, Madame non
merci, Madame Bling bling, La Première,
La Magnifique, Princesse, et j’en passe et d’autres encore. Au Gaweye, cette fois-ci c’est La Boutique.
C’est le Maître
d’Hôtel de La Potinière, là où je prends le petit déjeuner chaque matin qui me
surnomme ainsi. Il m’accueille tous les
matins. Et derrière le comptoir, il y a
aussi la réceptionniste qui voit à ce que les clients signent la facture avant de quitter
la salle. Moi, avant de la quitter, je fais la conversation avec elle. Je lui donne des petits cadeaux. Bref, on s'aime bien elle et moi. Chaque fois que je franchi la porte, je sens les regards se jeter sur moi. On examine madame Suzanne.
Je pense l’avoir
déjà écrit. J’ai à mon bras des montres
de toutes les couleurs. Des « chinoiseries » mais très belles. Elles
s’agencent avec les vêtements que je porte.
Une rouge/noir, jaune/noir, bleu/noir, rose/noir, noir, noir/blanche, et
une en Or, toutes du toc bien sûr. À noël, Le Doyen m'a donné un armada de petites « boules brillantes » boucles
d’oreilles aussi de toutes les couleurs, et qui s’agencent aussi avec ce que je
porte. Que voulez-vous, madame est
coquette ! En écrivant ce mot, je
me rappelle une chanson que ma mère chantait : Y’a des loups Muguette,
y’aaaaaa des loups, quand on est coquette, y’aaaaaa des louuuuups
paaaaartout…. !
Bon revenons à La
Potinière.
Or, tous les
matins, je me fais belle en agençant robe et bijouterie. Après deux semaines, la réceptionniste me dit : tout ce
que vous portez s’agence bien. Les
boucles, la montre, la robe, j’aimerais bien que vous me donniez des leçons. Et voici que le Maître D. ajoute : Ce
matin c’est noir et blanc. Madame Suzanne
c’est La Boutique quoi ! Un jour
c’est rose avec les boucles roses et un autre c’est une autre couleur et tout
va bien ensemble. Vraiment je me dis que
elle est une boutique !
Depuis, vous entendez le Maître D. dire : Bonjour La Boutique ! Mieux encore. Vous n'y échapperez pas, voici venu le moment de me vanter. Samedi matin, je prends le petit-déjeuner
avec Le Doyen. En signant, le Maître D. ajoute à mon grand plaisir : Ahhhh vraiment, monsieur il a bien choisi quand il a choisi
madame. C’est une belle boutique !
Voilà. C’était l’histoire de Madame La
Boutique.
Le Gingembre
Saviez-vous que le
gingembre c’est bon pour le rhume ?
Je l’ai appris à la piscine. Un
matin, en allant m’installer à mon spot favori, Yao le jardinier, celui qui
m’installe et le coussin et les 2 serviettes dès que j'arrive (contrairement à 1 pour les autres
clients) il me demande « Maman, ça va ? ». Parce qu’il m’appelle maman et papa pour Le
Doyen. (Le Serveur du soir lui c’est
« Papi et Mami ») .
Je lui dis que - non, j’ai mal à la gorge. Au petit déjeuner, un Serveur m’a fait une
tisane avec citron et miel. Ça m’a fait
du bien.
Après m’être bien
installé sous ma paillote, mon livre sur la petite table, mes lunettes à côté, la routine s’installe
aussi. Le Barman vient me porter mon
Youki Soda water + citron pressé dans mon verre. Mais ce matin il y a un verre en plus. C’est la potion magique de Yao : Un verre de jus de citron + eau minérale +
gingembre. Il me dit que pour la gorge
c’est très bon. Pi ? Ça été ?
Hé bien oui. Le mal était
anesthésié. Mieux encore, le lendemain
plus de mal du tout. Magie!
J’ai donc demandé à
Yao de m’acheter la poudre magique. Le gingembre. C’est
fait. J’ai 2 sachets de gingembre dans
ma valise.
Le camp militaire
J’ai l’impression
de me faire bronzer dans un Camp militaire.
Il y a des soldats armés tout autour de moi. Je
suis sur ma chaise longue, et juste derrière de moi il y a en a deux qui sont
assis, Kalachnikov déposé sur leurs genoux.
Et pi dans le bosquet, derrière moi encore, il y en a six autres. Ils sont installés sous une Paillotte. Le DG m’a dit qu’ils y seraient 24 h sur
24. Il y en a aussi à l’entrée de
l’hôtel. Un est posté de l’autre
côté de la route. Sur la petite
colline. C’est rassurant. Pi ça l’est pas. Comme la chanson dit : It’s
not always right when everybody’s wrong.
On est scotché tous les
soirs, à compté de 16 h 30, sur France 24, pour voir ou entendre si pas loin de
nous il n’y a pas des horreurs qui nous inciteraient à quitter plus vite que
prévu. J'espère que le mektoub sera clément pour nous.
Mais pour le moment
nous sommes rassuré de toute part.
Certains nigériens du groupe du Doyen sont très bien pistonnés au
gouvernement. Je dirais même plus, même pire, chez les Bokos. (Je vous raconterai de vive voix).
Chronique
littéraire !
« N’oublier jamais » de Michel Bussi.
Note :
Il n’y a pas de faute de ma part, c’est bel et
bien écrit oublier avec un rrrrrrr.
Yport... l'hiver, la mer, la falaise, les mouettes nous servent de
décor et accompagnent Jamal dans sa course quotidienne... Soudain une tâche
rouge attire l'attention de Jamal, c'est un foulard rouge attaché à une
clôture. Le danger qu'il avait pressenti vient de se matérialiser sous ses
yeux. Au bord de la falaise, à seulement quelques tout petits mètres du
précipice, une jeune fille se tient debout, l'air absent, le regard vide, les
vêtements déchirés... Jamal tente de la persuader de ne pas se jeter dans le
vide et lui tend ce foulard... trop tard ?
C’est le
cinquième et dernier livre apporté, je viens de le terminer. C'est LE meilleur lu ici. Un thriller
émouvant ! C’est le 3e roman que je lis de cet
auteur. Dans celui-ci, j’ai
trouvé tous les éléments que j'aime dans un policier. Il nous tient en haleine,
nous interpelle, nous surprend...vraiment jusqu'à la dernière page!
On se prend vite d'affection pour Jamal, un jeune homme
volontaire mais un peu naïf qui va se retrouver pris dans un engrenage infernal
!
On suit, on lit avec attention ou impatience, le fil de ses
aventures...
Il ne sait plus où il en est : nous non plus !)
Vous croyez avoir trouvé le coupable ?j
Pas si sûr...
Que de suspense !
Le sujet captive, l'intrigue est bien menée, l'écriture moderne,
le rythme soutenu.
Je n’ai plus de
livre papier. Heureusement que j’ai mon
Kindle. Je ne
me verrais pas passer un jour sans un
livre. Catastrophe pour La
Boutique.
Le Maître Nageur /
Cheybou
Lorsque je logeais
au Grand Hôtel, j’avais mon « Assistant » Petit Hassane. Je voulais? Je demandais,
j’avais. Evidemment, à cause de
mon déménagement, je devais m’en dénicher un autre. Ça été facile, étant donné que je passe une
grande partie de mon temps à la piscine, le Maître Nageur aussi, depuis le
premier jour « on est ensemble » comme y dise. Et c’est ce que Cheybou me dit aussi. Je lui ai donc donné quelques petits
cadeaux : montre, etc. Alors, Je veux ? Je demande à Cheybou et j’ai.
Ce que j’ai fait samedi dernier.
Lors de mon séjour à mon Tout Inclus mexicain,
LE jour où je suis allée magasiner sur la 5e Avenida de Playa del
Carmen, je me suis achetée du tissu. En
fait ce sont des paréos, mais pour moi je savais déjà que ça allait me servir
de tissu pour me faire confectionner des robes de plage/piscine. Et en même temps, ça m’occupe et du même coup ça fait marcher l’économie en quelque
sorte. "Une pierre deux oiseaux" comme le disait mon cher Nourredine.
- - Cheybou, tu connais un
Tailleur ?
- - Bien sûr, mon ami c’est lui qui a
confectionné les habits pour les Olympiques.
- - Tu crois qu’il peut me faire deux
robes de ce modèle (je lui montre ma robe de plage que l’ami de Issoufou
m’avait fait).
- - Pas de problème. Apporte-moi le tissu demain ?
Et demain, c’était
hier. Je lui ai donné et le modèle et
les deux paréos + 2000 francs pour le Taxi.
Je lui ai spécifié - J’espère que ça ne sera pas trop cher. Il me dit que ça ne sera pas trop cher - parce
que si c’est cher je vais lui dire que Suzanne elle ne paye pas.
J’attends donc mes
deux robes.