Lundi 26 octobre
2015.
Ça fait deux jours
que je suis abandonnée à Niamey. Il n’y
a pas la connexion internet. Déjà que je
suis coupée de Niamey me voilà coupée du monde ! Mais qu’est-ce qu’on
faisait, avant, quand on avait pas d’ordinateur et internet ? Personnellement, j’écrivais. Je me rappelle les tonnes de lettres postées
à ma mère. Entre autres du Mali, des
Commores. Bien malheureusement, lorsque
mon père a vendu la maison, ma sœur a jeté la boîte qui les contenait et que ma
mère avait gardée au grenier. L Ça
m’attriste quand j’y pense. Elle
contenait toutes ma vie africaine de 1981 à 1990. Mais bon, c’est irrécupérable alors revenons
à 2015.
Semaine 2 rayée au calendrier
de Madame L.
Franchement,
malgré le fait d’être en retraite fermée à l’hôtel, je n’ai pas vu le temps
passer. Déjà 2 semaines de rayées sur
mon calendrier. Et qu’as-tu fait? Eeeeuuuuuu, j’ai fait comme je le fais depuis
deux semaines ; flemmarder sur le
bord du fleuve Niger. J’ai lu un autre
roman et oh surprise je suis sortie 2 fois.
Commençons par ma lecture ?
Chronique
littéraire 2:
Deuxième semaine,
deuxième livre de lu. Le collectionneur.
Ce n’est pas de la grande littérature mais j’ai vraiment passé un bon
moment avec ce deuxième livre que je qualifierais de « romantique suspense » signé par la grande reine de la romance,
Nora Roberts. Avec cette auteure plusieurs
fois millionnaire en vente de livres, je
peux dire qu’on peut s’attendre à du bon comme à du très mauvais. J’en avais téléchargé un « très
mauvais » sur mon Kindle pour lire à
Libreville. Je l’ai supprimé après 10
pages. Un roman de gare insipide et
plate ou dès les premières pages, l’on devine déjà toute l’histoire et la
fin. La belle, libre et indépendante, tombe dans les bras de la bête, macho et riche. Entre temps, elle le déteste, et l'arrogant bête et macho, il fait tout
pour la faire « suer » et sans grande surprise, tout ça finit entre
les draps. Je déteste ce genre de romance.
Avec celui que je viens de lire, force est de constater que « Le Collectionneur » passe dans la catégorie bon livre à lire de Nora
Roberts. D’ailleurs je l’ai acheté
parce que conseillé dans un magazine lu durant l’été. On le recommandait comme
« les 10 livres à lire à la plage ». Le premier étant bien sûr La fille du train. Indéniablement,
si vous voulez passer un « chouette » moment de lecture avec un livre mélangeant habilement thriller et romance, pas trop trop
nunuche, ce titre est tout indiqué pour vous !
Bien construit, ça se
lit bien, le suspense est palpitant. Bref
je le note 8 sur 10.
Sortie du Jeudi 22
octobre :
J’ai pris mon
deuxième café sur « ma » terrasse où je suis toujours en mode
contemplation et émerveillement devant le splendide décor et le fleuve. Je ne
m’en lasse pas. Et j’aime ce moment de la
journée. D’autant plus que depuis
quelques jours, à l’heure ou vous m’y trouvez, me caresse une belle brise
légèrement fraîche. Je le savoure
lentement, et le café et le moment et la brise.
Toutefois, ce
matin, j’ai un petit problème. Je vois
que l’eau de la piscine est un peu trouble et presque opaque. Je vois aussi qu’un technicien est à réparer
quelque chose. Je vois que je ne pourrai pas faire mes longueurs de
piscine. Je vois surtout que je devrai
faire autre chose pour occuper mon avant-midi.
Mais, quoi faire ? Rester
dans la 208 ? Je n’ai pas tellement le
goût, j’y passe l’après-midi ! Heureusement,
je suis comme Justin, notre nouveau P.M. « J’ai un plan » J
Ce matin, avant de
partir, A. m’a offert d’aller voir l’endroit où il travaille. C'est d'ailleurs à la demande de Z. qu'i me l'a offert. - Ta femme est ici avec toi? Il faut l'amener au Centre! Il me dit qu’il y a une boutique ou les
étudiants exposent et vendent leurs « œuvres » –Tu
peux peut-être te trouver quelque chose d’intéressant ? dit-il. Je lui avais répondu que j’irais la semaine prochaine,
je suis trop occupée pour le moment J lol Malgré l’accablante et suffocante chaleur
qu’il fait ce matin, 39° à l’ombre, et à cause du manque de mon activité
piscine, c’est le moment ou jamais d’y aller.
Je lui téléphone et il me dit que Z. va venir me chercher.
LA
question : Qu’est-ce que je vais
porter? C’est important ici « quoi porter »
quand tu sors. Il ne faut pas trop
attirer l’attention. Enfin, le moins
possible, même si l'attention, quoi que je porte,
je l’attire
« anyway » lol J J’ai
acheté plein de Hauts très beaux et très chics pour porter avec mes leggings. Très
BCBG. J’ai choisi le plus long et le
plus élégant c’est-à-dire le moins décolleté.
On ne va pas choquer personne surtout que A. m’a dit que les dames de
son groupe sont toutes voilées.
Et Z. vient me
chercher. Belle et agréable
rencontre ! Il est grand, costaud, jovial, bref, il pas
mal du tout le beau Z. Rendu au Centre,
A. me présente à son groupe. Comme il en
plein travail, c’est Z. qui me présente à l’autre et au Directeur et à la Directrice
Générale. Dois-je préciser ici que l’attention
je l’ai attirée ? Que tous m’ont
examinée de la tête aux pieds ? Je le précise, c’est bel et bien ce qui se
passe et deux fois plutôt qu’une. Je
croyais juste aller à la boutique mais la toute charmante DG m’offre de visiter
le Centre en question. Comme j’ai du
temps à étirer et plus qu’il en faut, je me montre très intéressée. C’est le vieux Leko qui le fera. Ça fait plus de 25 ans qu’il est le Directeur de la formation. J’ai beaucoup aimé !
Après une heure
trente, je sais tout. J’ai appris
comment on fait le cuir, odeur compris. La
méthode traditionnelle et la méthode moderne.
De la réception des peaux à l’état brut jusqu’à la transformation du très
beau cuir bien lisse. Je connais le
fonctionnement de toutes les machines qu’il y a dans la tannerie. Il me fait
entrer dans son bureau, et je vois le résultat de tout le travail que ça prends
pour en arriver à ce beau cuir qui sera transformé en sandales, sacs à main,
valises, boîtes à bijoux, etc. etc. Une peau
attire mon regard, plus belle que toutes les autres, c’est la ROSE FUSCHIA. Ça y est ! Encore une fois, comme Justin, j’ai un autres
plan ! J À
moi de faire en sorte de le réaliser et je sais déjà avec qui. En
arrivant A. m’a présenté à Moukaila, le Formateur en maroquinerie, spécialité
sacs à main qu’il m’a dit. On y
reviendra, à mon plan, plus tard durant
le séjour. Il me reste 4 semaines
encore.
Leko m’amène
ensuite dans les ateliers ou les étudiants fabriquent les sandales et ensuite
celui des sacs à main. On me donne un
catalogue et on me dit que je n’ai qu’à choisir un modèle et on me fera le sac
que je veux. Je feuillette, il y a des
modèles Gucci, Hermès, Chanel, etc.
etc. Mais je n’en vois pas à mon
goût. Ce sont toutes de « grosses
sacoches » et je n’aime pas ça. J’aime les sacs à bandoulière de format moyen
et qui ne m’encombre pas. Je ne passe pas de commande. Pas encore.
Allons d’abord voir à la Boutique.
Tout à coup que je trouve ?
Du premier abord,
je ne vois pas rien qui me « saute dessus » jusqu’à ce que je
« tombe » sur un très beau sac, avec un motif qui me plaît
vraiment. En plein ce que je veux. Mais j’ai pas de chance, c’est une grosse
sacoche. Et elle est à 70 000 francs
(165$). Quand même, je veux encourager
un peu les étudiantes qui exposent, j’achète 3 bracelets en « corne »
de je ne sais quoi, du Zébu j’imagine et des boucles d’oreilles en corne aussi.
La visite est terminée.
Il est 12 h
30. Je suis là depuis 10 heures. Inutile de vous dire que la sueur me coule de
partout pour ne pas dire me « pisse de partout ». J’ai
le visage mouillé comme si je sortais de la piscine. Et rouge en plus. Mes vêtements sont trempés aussi comme si je
sortais de la piscine. La lavette mouillée que je suis, sent qu'elle vai s’écrouler. On
rentre maintenant ? Ah zut !
Ce n’est pas Z. qui vient me reconduire.
En fait lui il veut bien venir, mais le DG dit qu’il a besoin de
lui. Z. et moi on n’est pas
contents ! J C’est la Directrice Générale qui viendra.
Voilà ! Je suis contente. Je suis sortie de mon cloître. J’ai « vu du monde », vu de belles
choses et j’ai un plan ! Satisfaction totale. Mieux encore, je sais que je vais sortir samedi matin. Et encore une fois avec Z. Il m’a dit que nous irions au SAFEM. Au Salon de la Femme. Ça alors ! Un salon de la femme au Niger ? Bien hâte de voir ça.
Hâte de voir ça,
mais j’ai un peu la trouille quoi. A. et
moi seront « perdu dans la foule ». Et pour moi, qui dit foule au Niger dit
danger ! D’ailleurs Z. a prévenu A.
de faire attention qu’il y aura des « pick pokets ». Très rassurant.
Le SAFEM est au Palais des Sports ou des
Congrès je ne sais plus trop lequel, mais je sais que l’emplacement est immense. Z. me
dit qu’il y aura beaucoup, beaucoup de monde, puisque plusieurs femmes de pays
limitrophes exposeront ; Mali,
Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Nigéria, Maroc etc. On a toujours en tête que « nos
voisins » les Boko H. font toujours du trouble. Je vois tous les matins passer dans le ciel
les « jet turbo Mirage » qui se dirigent vers le nord. Ils font un boucan terrible.
On a aussi en tête
que les kamikazes préfèrent se faire exploser dans ce genre d’endroit, là où il
y a beaucoup de monde. Et samedi matin,
belle occasion, on y verra deux blancs
en plus. Ça m’inquiète vraiment. Mais comme sortir du cloître me fait du bien,
tentons le mektoub, et allons-y quand même !
Mais pas
aujourd’hui. Il est 14 heures, le
« retour du guerrier » est imminent.
On ira au SAFEM ensemble un autre jour.