Vendredi le 20 mars 2015.
Aujourd'hui je reste dans la 308. Il y a eu une tempête de sable cette nuit...et il vente encore et du sable on en mange. La piscine est "en bouette", les tables blanches sont brunes de sable. Alors j'ai pris le temps d'écrire ma petite histoire.
Dans
ma recherche à être débordée, j’ai écrit
que j’avais trouvé, grâce a Alex l’artiste, son ami le couturier Ibrahim. En fait ce n'est pas moi qui ai trouvé mais lui. Sachant
d’avance que ça ne sera pas une « tâche » facile, car je ne connais pas
l’attitude des nigériens, ni les coutumes, ni les prix, encore moins le talent de couturier
d’Ibrahim, j’étais tout de même bien contente : me voilà occupée pour quelques jours.
J’ai
aussi avoué que bien franchement, qu’ici négocier les prix ce n’était pas mon
« sport » favori. Contrairement
à ailleurs en Afrique ou souvent je me fais dire : « -
Toi, madame, tu es trop malin ! ». Pas à Niamey ou je m’en vois incapable de l’être « malin ». Forcément,
je sais d’avance, que la
« joute » sera à un gagnant et une perdante. La perdante étant Madame Suzanne. Mais bon, j’ai dit que je voulais remplir mon temps à Niamey ?
Comme il n’y a pas tellement d’activités à part celle de ma « salle
de séjour » je vais quand même m’amuser, au risque de « perdre ». Et pi bien franchement, je m’en foutre
carrément ! Perdre quoi ? 10 000 francs ? (22$) Bof !
J’ai
raconté avoir tenté le destin jusqu’à la boutique d’Ibrahim à 2 reprises, le
reste s’est fait dans « ma cour ».
Premier
morceau : une robe à partir d’un très joli pagne acheté
à Dakar sur le modèle d’une robe acheté à Libreville. 5 000 francs pour le couturier. Je sais que c’est trop cher, beaucoup trop
cher. Je ne négocie pas. Pour 12$ d’un pagne que je ne portais jamais,
j’aurai une très jolie robe pour aller à
la « plage ». Elle est
parfaite !
Deuxième
morceau ? C’est ici que le jeu se corse et je me
demande si il en valait « la chandelle ». De jour en jour, ça devient plus compliqué. Mais bon, j’ai commencé ? Je fini !
Je
crois avoir raconté que je devais retourner à la fameuse boutique du fameux
Ibrahim pour choisir un autre fameux tissu. Je
n’y suis pas retournée et j'en suis fort aise parce qu'après midi c'est la canicule extrême: 42°C. Je suis donc contente, c’est lui qui lundi
après-midi m’a amené un tissu d’une couleur
que j’aimais bien. Il m'avait dit qu'il m'apporterait plusieurs échantillons, je vois que je n'ai pas le choix: c'est celui-ci ou rien. J'aurai
le chemisier « ce soir » selon lui. Je
ne suis pas dupe, (il ne le sait pas), il est beaucoup plus probable que ça soit demain
après-midi.
Je commence à le "saisir" le Ibrahim. Comme on le dit chez-nous: juste à lui voir la face! De jour en jour, de visite en visite, j’ai l’intuition que je ne serai pas contente. Ibrahim ne m’inspire pas confiance. Est-il vraiment un bon couturier? J'ai des doutes. On verra !
Je commence à le "saisir" le Ibrahim. Comme on le dit chez-nous: juste à lui voir la face! De jour en jour, de visite en visite, j’ai l’intuition que je ne serai pas contente. Ibrahim ne m’inspire pas confiance. Est-il vraiment un bon couturier? J'ai des doutes. On verra !
Je
ne me suis pas trompée, le lendemain il arrive avec mon sac fleuri et le chemisier dedans. Je sors « le lapin du sac » et en la voyant je me dis que mon
intuition était bonne car le chemisier est affreux. Je suis à peu près certaine que ça sera trop
petit, surtout aux manches. Il a pourtant pris toutes les mesures possible avant. Il a aussi le "patron" de ma petite robe blanche. Alors il avait tout en main pour faire la bonne taille. Mais je ne fais aucun commentaire. Ah oui, faut que je dise aussi, il a même taillé le chemisier dans la partie du 3 mètres de tissus là où il y avait une grosse étiquette de collé dessus. Et la colle est toujours là. Je lui fais mention et il me dit "ça va partir!". À la question : C’est
combien pour tout ? Il me dit que
pour le tissu, ’il n’a pas payé 4 000 mais 5 000 francs et que c’est 5 000
aussi pour la confection. Ce qui n’était
pas notre entente.
Je n'ai rien dit. J'ai payé. Mais... Je commence à en avoir ras le bol de ses "niaiseries" parce que c'est évident: il me niaise! Je n'aime pas ça!
Je n'ai rien dit. J'ai payé. Mais... Je commence à en avoir ras le bol de ses "niaiseries" parce que c'est évident: il me niaise! Je n'aime pas ça!
Évidemment, il est advenu que c’est trop petit. C’est
ce que je lui dis au téléphone 10 minutes plus tard. Il revient et il me demande si je pourrais
lui donner la « petite robe blanche » qu’il va me la rapporter ce
soir…et qu’il va refaire le chemisier. Je vais jouer le jeu jusqu'au bout. Je lui donne et advienne que pourra!
Vous me suivez toujours ?
Enfin,
pour faire une histoire courte, j’ai attendu 2 jours et pas de nouvelles du
couturier. Non seulement de lui mais
aucunes aussi de son ami Alex. ??????? Ce qui me chicote c'est ma jolie robe blanche. Je LA veux! J’ai téléphoné, hier matin (jeudi) il est 9 h 30, Ibrahim d'une voix embrouillée me dit que je
le réveille et qu’il viendra ce matin.
Je passe une partie de l’avant-midi « sous mon palmier ». Il ne vient pas. Je téléphone. Il ne répond pas. Dois-je préciser que je commence à me gonfler ? Et que le jeu commence à m'écoeurer?
Qu’à cela ne tienne, je lui envoi un SMS
Qu’à cela ne tienne, je lui envoi un SMS
-
G besoin de ma
robe blanche CE SOIR.
- Bjour madam ça va?
- Non...veux robe ce soir...
- Bjour madam ça va?
- Non...veux robe ce soir...
-
Suis au marché, je viens à 14 heures
-
OK je serai là
-
Merci de ta
compré
-
J’ai confiance
-
Alors à 14 heures
-
À 14 h
Fin
de la conversation.
À 14
h je descends dans le lobby de l’hôtel et j’attends. À 14 h 30 pas encore de couturier à
l’horizon. SMS : Je suis là j’attends. Pas de réponse.
Mon
tout charmant, tout gentil et serviable Serveur du soir, « notre chouchou » qui lui aussi s’appelle Ibrahim
me voit et me demande « tu fais quoi ? ». Je lui raconte mon « aventure » et
il me dit : « - Ne t’inquiète pas
il va venir. »
Et
il EST VENU. À 14 h 50. Et j’ai ma petite robe
blanche. Mais rien d’autre. Et je m’en balance du reste ! Il ne
m’a pas refait le chemisier. Il me dit
qu’il va acheter un autre tissu et qu’il
va refaire une autre et qu’il revient demain et que je pourrai donner l'autre en cadeau.
–Va chez le diable ! ça m’a
tenté de lui dire ça.
Je
le sais maintenant : Ibrahim est un imposteur!
Lui
il ne le sait pas. Mais je ne joue plus.
Voilà,
c’était l’aventure de Madame Suzanne et l’imposteur !
Kala a
Tonton !