DAKAR le 9 mars
2010
J’ai mis du temps
à écrire mon premier récit. Je me suis donné le temps de « me
défriper ». J’avais oublié que la route, qui nous mène vers
l’Afrique, est longue, épuisante et « fripante ». Le vol Montréal
Paris Dakar me l’a rappelé. Si je compte bien, c’est quasiment 38
heures « debout ». Je dis debout, parce que le confort de
« l’Espace Tempo », ça pi debout c’est pareil. Un
événement inusitéau-dessus de l’Atlantique; qui nous a réveillés et tenu éveillés:
une passagère a décidé de s’évanouir dans l’étroit corridor et juste à côté des sièges 24 E et F, alors que je venais de « tomber dans les bras de Murphy ». On a transféré la dame (et son mari) en classe Affaires pour le reste du vol. Je la soupçonne d’avoir feint son évanouissement que pour obtenir un sur classement. J’en garde le truc pour le retour.
Toujours vérifier le billet :
une passagère a décidé de s’évanouir dans l’étroit corridor et juste à côté des sièges 24 E et F, alors que je venais de « tomber dans les bras de Murphy ». On a transféré la dame (et son mari) en classe Affaires pour le reste du vol. Je la soupçonne d’avoir feint son évanouissement que pour obtenir un sur classement. J’en garde le truc pour le retour.
Toujours vérifier le billet :
On l’a échappé
belle et failli rester à Paris. J’ai raconté les nombreux changements de
vol pour enfin en arriver à celui-ci. Or, les premiers nous demandaient
de changer de terminal E à F. Sans vérifier notre billet, j’ai en
tête qu’il faut changer de terminal. Comme l’attente à CDG est de 5
heures, nous avons bien du temps, me disais-je. Pour nous dégourdir, on choisit le mode
à pied et non la navette. Qui dit changement de terminal à pied,
dit passer aux douanes, se faire tamponner nos passeports, etc. On l’a
fait sans trop de problème. Voici l’occasion de fouiner dans les
boutiques avec arrêt incontournable à la Librairie où je me suis acheté deux
livres, André itou. Nous vérifions de temps à autre sur l’immense
tableau, la liste des départs pour savoir à quelle porte se rendre. Paris
Dakar n’est jamais affiché. Un questionnement se fait. André sort
notre billet électronique et oh surprise! il fallait rester au tout
nouveau tout beau Terminal E. C’est ce terminal qui s’est écrasé en 20?? je ne
me rappelle plus. Je me rappelle toutefois que c’est juste une semaine
après y avoir attendu l’avion pour la Tunisie.
Alors, nous
rebroussons chemin. Et le grand tableau des départs nous indique que
c’est à la porte 38 que l’attente se fera. Il n’est pas trop tard, j’ai
encore le temps de faire le tour des boutiques branchées, comme DIOR,
CARTIER et PRADA où j’ai vu un sac à main (en plastique transparent) à 17 890
Euros ma chère. Là où je m’attarde, c’est à « Beauté Illimité »
ou deux bouteilles de parfum « me saute en pleine face ». Un
dilemme à résoudre : laquelle choisir. Versense de Versace?
Ou Daisy de Marc Jacobs?: « Prends les deux » que me dit celui
que j’accompagne au Sénégal. Bin…j’ai pris les deux! 104 Euros sur
la tchique-tchique. C’est l’épuisement total sur nos bancs du Terminal
E. En fermant les yeux, la tête nous tombe tellement nous sommes fatigués.
La morale de cette
histoire : Toujours vérifier les billets avant de faire un pas au
sortir de l’avion.
Malgré l’inconfort
de l’Espace Tempo, une consolation pour les deux voyageurs épuisés, le repas
sur le vol718 Paris Dakar était dé…li…cieux! Je ne sais pas ce que
mangeaient les Premières et Affaires, mais les Tempos ce sont régalés!
LES VALISES
Vient enfin
l’éternel angoisse de toute destination: Les valises. Aurai-je ma
valise? Celle qui contient toute « ma fortune », tout ce qui
est nécessaire à « meubler » mon deux mois. La très fripé d’un
long parcours angoissait, encore une fois, devant le carrousel de
bagages. À mon grand désespoir et après 45 minutes à voir défiler les
bagages, je ne vois rien qui m’appartienne. Le carrousel est vide.
L’Expert a tout
récupéré ce qui lui appartient, les voyageurs du vol AF718 aussi. Ils
sont tous en ligne; que dis-je? En ligne? Ils sont tous
entassés, empilés, blancs comme noirs, je dirais même plutôt blancs plus que
noirs, les uns par-dessus les autres, se bousculant pour passer aux douanes
comme si il y avait le feu et qu’il fallait tous sortir d’urgence; mais
pas l’humble dame qui vous écrit. Elle brûle de désespoir, au bord des
larmes, « j’ai les jetons » comme y disent, j’ai bien peur d’arriver
toute nue à l’hôtel. Soudain, après un dernier coup d’œil, j’aperçois UNE
pauvre petite valise verte qui apparaît à l’entrée dudit carrousel et oh
bonheur oh ma chance!!!! c’est la mienne. La très fripée, qui esquisse un long
et large sourire de soulagement, se dirige dans « le tas ». Et
c’est ici que je peux titrer mon deuxième paragraphe :
LES
HOSSSSSETIES’D’FRANÇAIS
De tous nos
voyages en Afrique, en 30 ans d’embarquement et de débarquement, ceux qui nous
bousculent le plus sont les « gens du pays », en l’occurrence
ici, les Africains. Hé bien pas pour la destination Dakar.
Voici donc l’histoire « des hosssssseties’d’français » :
Je commence par le
premier : nous sommes à CDG-Paris prêt pour l’embarquement, à la
porte 38. Nous nous apprêtons à passer au ticketing. Nous sommes
debout, ce sont les passagers de la Zone 2 ceux des sièges 48 à ?? qui vont
prendre place. Nous sommes Zone 1 et avons les 29 E et F. Pas
encore not’tour. D’habitude il y a toujours un Africain qui se place
devant nous en tassant d’abord sa valise et petit à petit prend notre
place. Et pi vient ensuite son frère, sa femme et ses enfants. À la
porte 38, c’est un Français « au cheveu gris » qui, mine de rien, se
pointe devant nous, il fait comme s’il vérifie, je ne sais quoi. Moi je
sais! Il voit bien que nous attendons l’appel et nous apprêtons à
faire la queue dans le labyrinthe. L’effronté se place quand même devant
nous. « Les passagers des sièges 30 à 20 sont priés….. » Et je vois
le Français exécuter son passe-passe devant nous, mais son épouse n’arrive pas
à franchir la barrière que je « monte », en me mettant juste à côté
d’André, entre les deux rubans, sans oublier de glisser mes commentaires, à
haute voix : « il a peur de perdre sa place le
monsieur? ». Et le monsieur, il fait signe à son épouse de le
rejoindre. Elle ne bouge pas, je l’ai gênée. Il lui fait un grand signe
de la main encore et lui dit : Allez vient! Elle ne bouge pas,
elle me dit : on va tous partir en même temps quand
même! L’hosssssst….’d’français n’a pas le choix, il rejoint sa dame
et il a l’air d’un « beau tata » ha ha!
Les H’d’f numéro
2 : De toute ma vie de bourlingueuse, de vol en vol, jamais je n’ai
vu ce que j’ai vu sur le vol AF718. Qu’est-ce tu as vu? Un petit
groupe de frooooonçais se garocher les coussans (j’ai déjà l’accaaant) de place
en place. Jamais j’ai entendu une hôtesse de l’air dire et
redire : « On ne lance pas les coussans s’il vous
plaît ». Y’a rien à faire : les quatre connards,
ils continuent à se lancer les coussans et ils trouvent ça bian amusant.
Même les Sénégalais passent des commentaires désobligeant sur ces
« excités ».
Et pi comble du
jamais vu, à l’aéroport de Dakar, après récupération des bagages, nous devons
les passer au Scan. Je suis donc « dans le tas » de
français qui se bousculent. Un Sénégalais voit bien que nous sommes
coincé André et moi. Il me dit de rester là, au milieu, ainsi « tu
clignotes à gauche, tu clignotes à droite ». Je fais ce qu’il me
dit, et je clignote à gauche pour me ramasser devant le Scan en question.
Ma valise est trop lourde pour la déposer sur la table. André, avec le
chariot, est derrière un autre Sénégalais. Et André, il est poli, il
attend son tour. Et là, une « grosse crisssssse de
froooonçaise » arrive comme un bulldozer, me pousse, dépose, non non je
veux dire, garoche comme une folle et en toute vitesse ses valises à ma place,
en poussant mon sac à main et ma valise cabine. Le Sénégalais ne le prend pas.
Il dit à André : « il faut y aller ». Il retient les
valises de la « g’c’d’f » pour permettre à André de déposer et la
mienne et la sienne et sa caisse sur la table. J’en profite donc
pour pousser la «g.c.d.f. » en lui disant : « Dégage
connasse »!
Décidément, le
Français qui voyage sur Dakar est différent de tout ce que j’ai rencontré de
Français de ma vie en Afrique. Et il est d’une espèce particulière, de la pire
espèce à mon sens. Celle qui me fait dire depuis mon arrivée : Ahhhh
les zzzzzzzhosssssssties’d’frooooonçais!
Tiens, j’ai une
autre histoire pour appuyer mes dires : Au petit-déjeuner vendredi
matan, nous choisissons une place au bord de fenêtre qui donne sur le
jardan (l’accant toujours) et la piscine. Une Française nous voit la
choisir, elle prends une petite table pas loan. On se lève pour
aller au buffet, et au retour que vois-je? Un paquet de Malboro et
un petit sac sur la table. Bon, on change de place. Mais qui
vois-je s’asseoir à la place choisi? La « g.c.d.fse » qui nous
avait vu choisir la place. Ahhhhh mais on commence à me faire
« kier » là!!!!! Et c’est ainsi que nous observons, de jour en
jour que :
CÉ PAS FACILE
Ah non! Cé
vraiment pas facile! Cé dur, cé pas mal dur le Sénégal. C’est le
thème majeur de ce contrat, je pense. Depuis que nous sommes ici, on ne
cesse de dire : Cé pas facile! Cé vraiment pas facile!
C’est vrai quoi. Cé pas facile arriver à « ma salle de séjour »
(lire piscine)et de choisir quelle chaise longue sous quel parasol, sous quel
palmier nous nous installerons. Cé pas facile, à midi, quand le serveur
nous présente la carte et qu’il faut choisir avec quelle bière nous
allons nous rafraîchir. « Et l’assiette de poissons fumés et fruits
avec salade tomates oignons s’il vous plaît ». Pas facile je vous
jure!
Cé pas facile non
plus d’endurer cette brise de la mer qui « climatise » les 30°
celsiusssss sous not’palmier et d’entendre les petits oiseaux pépier et
gazouiller. Cé pas facile! Pas facile de se lever le matin et
de ne voir que le soleil qui illumine l’Ile de Gorée en face de
« chez-nous ». Pas facile le soir venu, encore une fois,
la carte en main, et de décider entre les « gambas marinés au pilipili et
la sauce dont je ne peux écrire et prononcer le nom, il est en wolof et servi
avec riz et salade à 14400FM ou "Matelote de Lotte, sauce au vin de
bourgogne et les tagliatelles aux petits légumes » à 7800F. (Pris le
premier choix un soir, pris l’autre le lendemain). Ah mais
vraiment, j’avais oublié que ce n’était pas facile la vie de
« Consultant » en Afrique. Et plus particulièrement à
Dakar. À chaque « cé pas facile », j’ajoute
« faut pas oublier qu’on a juste une petite fenêtre à la
chambre ». Misérables sommes-nous!
Ce qui me conduit
à vous parler un peu de notre :
PREMIER TOUR DE
PISTE
Dans un de mes
carnets, j’avais raconté un transit de 4 ou 5 jours à Dakar et écrit que nous
n’avions pas particulièrement été enchanté. Il faut dire que nous
courrions d’Ambassade en Ambassade pour obtenir des Visas d’entrée au Mali et
au Congo et au Gabon et que « ce n’était pas facile » pour vrai. Faut
dire aussi que nous revenions d’un séjour à Nouakchott (Mauritanie) et que le
décor était assez différent. Le désert m’enchante disons. J’ai eu
un choc en débarquant à Dakar.
Je pense
même avoir dit, dans le jargon africain : « cé pas bon
Dakar ». Et bien je me suis trompée! Du premier coup d’œil,
après quelques marches dans l’environnement du Novotel et surtout sur le
boulevard de la Corniche, qui longe la mer, Oh la la! Dakar « cé
très bon ». La ville la plus touristique de la côte ouest africaine
me semble-t-il. Parce qu’à l’hôtel il y de gros Bus rempli de touristes à
chaque jour. Mais revenons au 2 « Consultants » Canadiens qui
vivront les 57 prochains jours au Sénégal.
Selon l’ACDI, il y
a 3 phases dans le séjour d’un consultant. C’est lors d’un briefing par
ladite ACDI, alors que nous partions pour 2 ans à Nioro du Sahel au Mali, que
nous avons été mis au fait ce de phénomène. Donc, selon l’ACDI, nous
serions au sommet de la vague : la lune de miel. C’est
l’émerveillement devant tout; tout le monde il est beau, tout le monde il
est gentil, (sauf les h’d’f bien sûr). Toujours selon l’ACDI,
après 3 semaines, commence la descente vers le creux de la vague, ou s’installe
une certaine angoisse, l’ennui du pays, le monde est moins beau. Ce
creux durerait quelques semaines. Après ce fameux creux, s’il n’y a
pas noyade (lire rapatriement), c’est l’eau calme d’une mer tranquille.
Nous sommes en
haut de la vague depuis 5 jours. Et en 30 ans de bourlingage jamais nous
n’avons connu de creux. Et je ne pense pas en connaître à Dakar. Il
faut croire que nous faisons exception aux règles de l’ACDI. Nous n’avons
pas tout le temps « la bouche ouverte », mais nous ne vivons ni
l’angoisse encore moins l’ennui. Quesssss’vous voulez, cé pas facile,
mais nous aimons vivre en Afrique!
LE NOVOTEL DAKAR
J’ai mis du temps
sur internet à choisir « not’maison ». Contrairement à
Libreville, le choix est vaste. Les prix de séjour aussi. Tout
compte fait, le NOVOTEL est un excellent choix. En plein
centre-ville. Le décrire en deux mots? « très classe ». Il est
récemment rénové, tout est moderne, très propre, très confortable, mais
comme énoncé plus haut « il n’y a qu’une fenêtre » dans les chambres
et non pas une vitrine comme au Méridien. Cé pas facile pour sa Majesté
du Re’Ndama! Mais elle s’y fait.
À droite, sur la
photo, juste à droite du grand immeuble blanc, le beige...c'est ma maison.
Côté
prix : une chambre double est à 100,000 CFA (1$ = 400F). J’ai
réussi à obtenir un très bon prix pour la 428, malheureusement je ne peux
divulguer le prix préférentiel et concurrentiel dans ce carnet. On m’a
demandé d’être discrète et je le serai. Disons que j’ai obtenu + de 25%
de rabais. Chose curieuse, on a jamais vu ça ici deux personnes logées au
Novotel durant deux mois. On s’exclame haut et fort : DEUX
MOIS? Bin quoi? On a déjà fait TROIS MOIS, (voire plus) , au Maroc, en
Tunisie, aux Iles Comores, au Gabon, en Guinée et d’autres et j’en passe.
Deux mois au Novotel ne nous dépeigne pas. Bien au contraire. Me
concernant ce sont DES VACANCES bienvenues!!!! Et je compte en profiter
au maximum. Qu’on ME SERVE s’il vous plaît!
Parlant de nous
servir, contrairement à Libreville, ou nous sortons quasiment tous les soirs
pour aller manger, ici sera vraiment « not’maison ». On
ne fera pas qu’y dormir. On dit que « les gens satisfaits de leur
sort reste au même endroit ». Nous sommes très satisfait de notre
triste sort. Inévitablement, le « Côté Jardin » sera notre
cuisine salle à manger.
Pour ma part étant
donné que monsieur mangera au boulot, je déjeunerai sur ma chaise
longue à la piscine…. « genre-comme » pour 4500F : macaroni
sauce napolitaine, disons. Et les jours de débauche
culinaire : Une assiette de FRITES (elles sont délicieuses) et
facturées à 2000F.
Pour le
petit-déjeuner, il y a eu confusion les premiers matins. Il y en a
deux : « Formule » et « Buffet ». En
entrant au restaurant, nous donnions notre numéro de chambre, précisant
« le formule » qui se compose de jus, café, croissants frais et
chauds, dont un au chocolat. Alors, on se pointait avec notre grande assiette
au buffet et on composait not’formule : brioches, croissants, jus et un
pot de café et un autre de lait chaud. Au moment de signer la facture on
voyait écrit sur celle-ci : 2 Buffets à 8500F = 17000F (+ -
40$). C’est notre serveur du midi, à la piscine, qui nous a fait
comprendre que Le Formule, c’est au Bar Kharfu, juste à côté du resto qu’il
faut le prendre. C’est ce que nous avons fait ce matin, et c’est 2 fois
4000F qui était calculé sur la facture. En plus que c’est beaucoup plus calme
au bar. Pas de touristes qui babillent tout autour de nous. Et on
ne se dérange pas, on nous sert. Donc pas de « g.c.d.fse » qui
prends notre table ha ha!
Quant au dîner du
soir, nous choisissons la formule : « mange
quessssssss’tu’veux’money’is’no object ». Pas l’intention de se
priver! Le Chef nous nourrit trop bien! Et pi le pot de Rosé est très
buvable!
Bon, je vais donc
terminer ici mon récit. J’en aurais des pages encore à vous écrire, mais
je vais peaufiner le tout dans les prochains jours. Et il est 11 h, ma
chaise m’appelle : Il fait un beau 32° ce matin. Après mon
repos, j’irai au Supermarché Casino, pour l’achat de bouteille d’eau
minérale. Et c’est « pas petit affaire » que de m’y
rendre. J’aurai tout un carnet sur le chemin qui m’amène au
supermarché. Oh la la! Quelle histoire!!!! Bye Bye à tous!