C’est la question
qu’on nous pose depuis notre retour de brousse. Et quand tu reviens du
Diamarek, incontestablement, tu réponds : Oui ça vraiment
été! Mon Guide du Sénégal, à la page Saint Louis, et à la
rubrique : « Où dormir? Prix moyens à plus chic »
le plus chic étant le DIAMAREK, termine le texte sur cet hôtel par
ceci : Très bon cuisinier. J’appuie (très fort) ce
commentaire. Tellement que de retour au Novotel, nous trouvons que
« cé pas si bon finalement ici ».
La restauration est changée et ça ne fait pas tellement l’affaire des résidents du 1032. Il n’y a plus de « Menu du jour » mais seulement « À la carte ». Et la carte en question, elle n’a même plus le savoureux « Poulet en Affra » et les « Gambas grillées pili-pili » et non plus le savoureux « Spaghetti bolo ». Il est remplacé par « Keftas à la bolognaise et son spaghetti » : 3 boulettes de viande hachée épicée au cumin et paprika dans une sauce tomates. Ce n’est pas méchant, mais ce n’est pas du« sphagate bolo ». Le « filet mignon sur lit de champignons » semble bien alléchant. Erreur, il est comment on dit chez-nous? de la « semelle de botte »? C’est ce que j’ai mangé. Rien à comparer avec les tendres et juteux « Médaillons de Zébu sauce au paprika » de notre très excellente cuisinière du Diamarek. Et que dire de son « clafoutis aux ananas ». Que dire de TOUT ce que la cuisinière nous a concocté!!!!! Robinson et sa VendrediE ont été très choyés et très gâtés au Diamarek et j’ajoute aussi au Massa Massa, alors la réadaptation à la cuisine du Novotel n’est pas facile. « Cé pas ivident » comme disent mes compatriotes. Et pour m’esssssprimer en Dakarois : « Ça va aller », il nous reste une semaine à faire au Novotel.
Semaine que nous
avons débuté ce samedi 16 heures, après un long et périlleux
voyage. Samedi matin, 10 h 30, départ de notre
« bungalow» 132
Dernier regard sur
ma "terrasse" privée sur laquelle je prenais mes marches matinales.
AUCUN Touriste à l'horizon...quel bonheur!
Comme le chauffeur
roulait parfois à plus de 155 Km heure, je me disais qu’on arriverait plus vite
mais j’espérais juste qu’on arriverait tout en morceau. A. avait beau lui
dire de modérer, c’est comme s’il n’avait rien dit. Il s’en moque le
chauffeur. Il dit qu’il fait de la «conduite
commercial ». J’ai donc imploré Notre Dame du Cap-de-la-Madeleine, encore une fois, de nous ramener à Dakar vivant!
Avant de partir
nous demandons au Chauffeur : « Ça prend combien de temps jusqu’à
Dakar? » Réponse : « 3 heures ». J’étais
très contente, je me disais qu’à 13 h 30 je rentrerais « à la
maison » et que j’irais me rafraîchir à « ma » piscine. Il
n’a pas tout dit le chauffeur, il a oublié de nous spécifier que les 3 heures
de route en question, c’est jusqu’à RUFISQUE, (banlieue à 20 minutes
d’ici) et que rendu à Rufisque c’est «CATASTROPHIQUE » comme dit un
serveur du Novo. Castatrophique, parce que comme à Saint Louis, Rufisque
est inondée. Toutes les routes de contournement de Rufisque sont
fermées. Té o u té e! Touttttte! Et il ne reste plus
que la route nationale pour rentrer à Dakar. Donc, c’est la cacophonie
totale! Et nous étions coincés dedans!
Ça nous a pris 2
heures pour faire 1 Km. DEUX HEURES en position
«stationnement » à avancer cm par cm. C’est là que j’ai
compris pourquoi on m’avait dit auparavant que c’est 5 heures Saint Louis –
Dakar. On « sèche » sur place deux heures à Rufisque. Les
heures que le chauffeur gagne à rouler en fou, hé bien il les perd à attendre à
Rufisque.
C’est un méchant
problème que cette « bouette » et les trous et les cahots dans
les rues. Enfin, ce qui était « rue » en saison sèche. Au
Diamarek, on m’a offert de faire un tour de Saint Louis en Calèche. Je me
demande comment il aurait fait pour circuler. C’était infernal, juste
sortir de l’hôtel. Le Taximan qui prenait A le matin, il a carrément
« cassé » sa voiture un matin. Le trou était trop gros et le
taxi est « resté dedans » le trou. A. a été obligé de
prendre un autre Taxi. Surprenant qu’il n’a pas dit comme notre chauffeur
de Yaoundé qui n’évitait pas lesdits trous et qui cassait la voiture,
enfin ce qui lui restait de voiture: « cé pas moi, cé le trou ».
Revenons à
Rufisque. Ce qui était stupéfiant, c’est tout le système économique
« des petits boulots », c’est-à-dire le marché ambulant qui se
fait sur place. Étant stationnaire pendant des heures, les vendeurs
apparaissent à tour de produits devant ta fenêtre de la 4X4, des vendeurs de
tout ce que tu veux. Chacun te présente sa marchandise. Le chauffeur m’a
même déniché un petit pot de « baume mentholée » pour mon
rhume. Et plus loin, comme il nous est impossible d’aller manger au resto
à midi, nous avons acheté des petits sacs de « cashews » très
frais. C’est la saison. Nous n’avons pas acheté les petits sacs d’eau,
qui sait d’où elle vient l’eau. En fait j’aurais pu revenir avec un
radio, des sandales, des ticheurtes, un balai, un fer à repasser, des biscuits,
du café, tsé? Toute toute toute ce qui est imaginable et vendable!
Alors vous vous rendez compte du drame que ça causerait si on faisait des
vrais routes « surélevées » pour empêcher l’eau d’y stagner et que la
circulation serait comme sur not’autoroute 10? Fini le
commerce! Dramatique! Une partie de la population
« crève » tout simplement. Impensable! L’attente de deux
heures est donc là pour y rester!
Et vous nous voyez
au Penthouse du Novotel, vue mer,
jusqu’à samedi 2
octobre, jour du départ. Nous redécouvrons les "trucs"
modernes, comme le rectangle noir, sur le mur de la 1032 et qui nous donne des
images de toutes les couleurs quand tu as pesé sur un piton d'un autre
"truc" qui était sur le pupître et qui s'appelle "la manette". Et ça parle dedans le
rectangle. On se rappelle que ça s'appelle TÉLÉ cet étrange rectangle noir. Et si
je pèse sur un autre piton de la manette, j'ai de la musique ou des nouvelles.
Je préfères peser sur 43, c'est la Radio RFI. Tu parles! La
télé ça fait deux semaines qu'on a pas regardé ça. La radio non plus on l'a pas écouté puisque par excès de générosité, je l'ai donné à notre femme de chambre du Novotel.
Retraite fermée que je disais. Ça a fait beaucoup de bien.
Nous n'avons rien manqué.
Comme j’ai
beaucoup dit sur Dakar, je n’en rajouterai pas. C’est la même
vie : je vais faire mon tour en ville, je me fais dire que « je
suis torop belle » et « toujours torop mignonne » ce qui fait
toujours plaisir à Madame Dakar. Ce qui le fait moins, c’est que je me
fais harceler encore et encore par les « Artisans », surtout les
nouveaux qui me posent LA question qui devrait accrocher Madame Dakar et
la conduire au Marché Sandaga : « Française? ». Je
fais semblant que je ne parle plus. Je tousse et fait signe que je n’ai
pas la voix. Ils me laissent tranquille. Sauf UN : le
vendeur (le crissssse de vendeur) de chemises m’embête toujours avec ses
chemises (ses crissssssses de chemises) Polo Ralph Lauren. Je lui répète,
pour la millième fois : Ndjiénouma! Et il me fait sa
litanie usuelle : « je n’ai pas d’argent pour rentrer à la
maison, mes enfants n’ont rien à manger, etc... » C’est la
tactique employée des vendeurs : « culpabiliser le blanc »
tactique qui ne marche jamais avec moi, je ne suis coupable de rien. Ce
matin je lui ai dit : Écoute-moi bien MON MARI NE VEUT PAS DE
CHEMISES! Il insiste, je le laisse parler tout seul. Ça
suffit! Celui-là « il me gonfle ». Mais
les vendeurs de montres, foulards, et lunettes de soleil, eux, ils
nourrissent leur famille grâce à mes achats. J’ai marchandé deux montres,
quatre foulards et deux lunettes. J’ai donné mes «compensées
roses» au Cordonnier sur la rue Albert Sarraute. Les talons sont
finis. Pour 2 500 francs, (je vais lui donner 3 000) il va me les remettre
« à neuf ». Je verrai le résultat demain matin. Et
ce matin, du nouveau dans mon marchandage; j’ai négocié des CD de ISMAEL
LO.
Cé qui Ismael Lo?
C’est un auteur compositeur Sénégalais. Et c’est la musique qui jouait,
en dînant le soir au Diamarek. Une chanson en particulier m’a
envoûtée: Incha’Allah! Cé teeeeeellement beau! Mais tout le
CD est agréable à entendre. De retour à ma vraie vie, Ismael va me ramener sur
ma douce Langue de Barbarie. Je l’écoute présentement. Le vendeur
voulait me les faire à 4 000 du CD. Félicité m’avait dit de ne pas payer
plus cher que 1 500. J’ai tenu ferme, et j’ai 4 CD pour 5 000. Il
m’a donné un CD (compilation de chanteurs sénégalais) en cadeau, parce que lui
et moi « On né ensemble ». Voilà, c’est FINI pour le
marchandage. Il me reste 4 jours et j’ai prévu d’en profiter
« sereinement ».
J’ai donc repris
ma place à la piscine; place que je compte occuper le reste du séjour.
Faut dire que sortir en ville est comme sortir dans un sauna. La chaleur
plus l’humidité est insupportable. La canicule québécoise de l’été
dernier est le printemps, à comparer à ici. Même les Sénégalais
disent que ça n’a jamais été aussi chaud. Ce matin sur RFI on disait que ça
faisait des années qu’il n’y avait pas eu autant de pluie à Dakar.
Personnellement je ne sais pas quand elle a « tombé » la pluie.
Tous les jours j’ai vu le soleil et Y FA CHAUD. Après ma marche matinale,
je rentre trempée comme si je sortais de la piscine. J’imagine que
c’est la nuit que les ravages se font. Mais la nuit, nous dormons torop
bien pour se rendre compte que la pluie tombe. Par contre, la nuit
passée, OUI nous avons entendu et la pluie et surtout entendu le vent. Oh
la la! Mini ouragan, rien de moins.
Ce matin, j’ai
réservé une chambre à l’Hôtel KYRIAD PRESTIGE, à l’aéroport CDG.
Nous arrivons à Paris à 6 h 05 le matin, heure de Paris. Pour nous il
sera 4 h 05 et le vol est à 19 h 10. Il n’est absolument pas
question de se « faire kier » sur un banc du Terminal 2F durant plus
de 10 heures. Alors nous irons dormir un peu, se doucher, manger et enfin
nous attendrons notre vol qui nous ramènera chez-nous. Trouver une
chambre n’a pas été facile. Beaucoup d’hôtels affichent complet. Le
IBIS où nous allons la plupart du temps aussi affiche complet.
Alors « money is no objetc » pour les Priority, nous irons où il y a
de la place. Et au très beau Kyriad Prestige il y avait une chambre, et
oh surprise, 10 euros de plus que le IBIS. Bien contente de ne pas avoir
trouvé de place au Ibis en fin de compte.
Et c’est ainsi que
se termine la deuxième mission au Sénégal. Nous avons hâte de rentrer à la
maison. Monsieur « Le Feu », il est impatient d’aller acheter les
pneus d’hiver de son nouveau Chaaaaaar! Moi? Je ne les ai pas fait
poser, j’ai passé l’été en pneus d’hiver.
JEUDI 13 H 29
J'avais dit que je
terminerais ma semaine en toute sérénité à la piscine? Ce matin j'ai
"pris le large" par la rue Parchappe. Direction devinez
laquelle? Hé oui, Boutique Kadel. Et devienez quoi encore? Hé
oui encore une belle sandale de toutes les couleurs pour ajouter à la
collection de Suzanne "Marcos". En marchant ce matin je vois
passer un très joli tout petit tout petit Taxi. C'était une TATA. Tsé
les mini-voiture Indienne. L'usine est à Thiès. Alors je me suis
dit qu'au retour je prends une TATA pour retourner à la maison. Et c'est
ce que j'ai fait. Ce n'est pas moi qui ai vu la TATA c'est la TATA qui
m'a vue et m'a klaxonnée. - Combien pour le Novotel? - 1000 francs.
Il ne le sait pas, mais il m'aurait dit 5000 et j'ouvrais la porte quand
même. Un tour de TATA quand même je ne pouvais pas éviter.
Bon, là c'est
vrai, je termine sur une citation que j'ai lu hier sur ma chaise longue:
On peut toujours
courir derrière des chimères, mais c'est tellement bon de se dire:
"Ce que j'ai dans ma vie actuellement, c'est formidable"