7 HEURES PLUS TARD
J’ai été
dérangé. À 8 h 10, au moment où je racontais mes petits bonheurs passés
et mon drame, l’Urgence médicale est arrivé dans la W303 : 2
médecins en blouse blanche.
Aussitôt que mi esposo a annoncé à not’Amigo que j’étais blessée, ce dernier est allée chercher el meyor ORTHOPÉDISTE de Mehhhhico. L’autre jolie médecin(e) qui l’accompagnait, est la Tante de mon Amigo. L’orthopédiste inspecte le pied de la blessée : « Je ne crois pas qu’il y ait une fractura. Toutefois, elle doit aller passer des radiographies à la Clinique et après aller à l’hôpital pour recevoir les soins au besoin». La blessée a le moral 30 étages plus bas, je dirais même encore plus bas : niveau stationnement E3.
Aussitôt que mi esposo a annoncé à not’Amigo que j’étais blessée, ce dernier est allée chercher el meyor ORTHOPÉDISTE de Mehhhhico. L’autre jolie médecin(e) qui l’accompagnait, est la Tante de mon Amigo. L’orthopédiste inspecte le pied de la blessée : « Je ne crois pas qu’il y ait une fractura. Toutefois, elle doit aller passer des radiographies à la Clinique et après aller à l’hôpital pour recevoir les soins au besoin». La blessée a le moral 30 étages plus bas, je dirais même encore plus bas : niveau stationnement E3.
À la Clinique del
CHOPO, toute belle et toute neuve, aussitôt arrivée dans le stationnement, un
gardien m’attendait avec la chaise roulante, et il m’a poussée jusqu’à la porte
de la « Rayon X ». Pendant ce temps, not’amigo et mi esposo
m’inscrivent à la réceptionnnnnne. Prise de radiographies et rembarque
dans ta chaise roulante. Aucune attente, tout s’est passée à haute
vitesse et tout cet excellent service m’a coûté 26,92$ stationnements
inclus. La médecine « à deux vitesses » chu pour!
Not’amigo arrête devant una Farmacia et je le vois arriver avec una bolsita
rempli de toutes les sortes de bandages et aussi mon anti-dolor Naxen que je
prendrai a la manana et a la noche. Entonces, Directionnnnnnne
Hôpital!
Je suis chanceuse,
porque la Tante de not’amigo, elle est la Directrice générale de l’Hôpital
PUBLICO del Centro où nous nous dirigeons. Mais je n’entre
pas dans ledit hôpital. La Tante a installé une petite clinique privée,
dans une pièce du stationnement de l’immeuble où elle a acheté un Condo, et qui
est juste à côté de la Hospital. Condo qu’elle utilise, que pour se
reposer avant de se rendre à la maison ou lorsqu’elle est fatiguée. Juste
à côté? En fait, c’est quasiment dedans l’hôpital. L’immeuble est
collé dessus l’hôpital pour en faire un portrait. Un gardien nous
ouvre la porte de son garage, et me voilà installé sur la table de la petite
pièce. Elle utilise cette petite pièce pour soigner « les
pauvres » qui n’ont pas les moyens de payer une consultationnnnne.
Et c’est très sympa, très propre, tout blanc, je me sens bien juste de me voir
là plutôt que de me voir dans la salle d’attente d’un hôpital publico mexicaine.
Pendant que la
« pobre » blessée est assise sur la table, Matante
et l’orthopédiste et l’amigo et mi esposo examinent les
radiographies : et j’entends «FISSURA». Je sais à
ce moment que l’heure est grave; c’est celle d’un PLÂTRE à mon
pied! Moral au niveau sous terrain, pour la fissurée.
Je comprends le pourquoi du container de bandages que mi esposo tient en
main. Je comprends surtout que MARCHER ne fera pas partie de mon
programme para « tres semanas » Ahhhh PUTAIN!!!!! TROIS
semaines? Je vis un cauchemar!
Et l’orthopédiste
fait le job, avec beaucoup de délicatesse. Il dit que la fissura
est normal « vu l’âge » et la décalcificationnnnnnnne. Fumar?
Me demande-t-il. No fumar! repondis-je. Semblerait que c’est
mieux ne pas avoir fumer de ma vie. Défense d’appuyer mon poids sur
le pied, sinon la fissura deviendra fractura! Je ne sais pas, je
pense que 45 minutes plus tard, je suis « attelée » d’un beau gros
plâtre qui couvre ma jambe. Et c’est lourd.
Je ne peux pas rester handicapée et impotente pour le reste du séjour. Je veux me
déplacer, du moins dans ma Suite. Alors, directionnnnnne boutique de béquilles
et marchettes. Essaye une, essaye l’autre, réessaye une, je n’arrive pas
à me faire une idée. Nous les pauvres de la petite clinique de matante,
ne reculons devant rien, le prix n’a aucune importance : j’achète et
las mulatas et une marchette à 500 pesos chacun. Le vendeur me dit
qu’une sandale est nécessaire pour protéger le plâtre, si je marche sur la
rue. Ok pour la sandale à 280 pesos. Je ferai le don de mes
prothèses à ma « Petite Clinique de Matante » à mon
départ. Dio sait quand sera le départ!
Et voilà, cé
faite, je suis handicapée! Invalide! Mi esposo se moque de
moi. Il me dit que las muletas, c’est pour l’autoroute et la marchette
c’est pour la rue. Té bin comique esposo! Dans la Suite, je me
déplace plus aisément avec la marchette. Mais je compte me pratiquer dans
le corridor avec les béquilles. Il est écrit en el cielo de mehhhhico que je ne vais pas rester
impotente dans mon chic Penthouse.
Mon dear amigo,
pour me remonter le moral m’offre de m’amener dîner au « La Perla de
Ordera » qui est un resto de fruits de mer. « Le resto est dans
le quartier le plus dangereux de Mehhhhico ; c’est comme le Bronx New
Yorkais » nous dit-il. C’est rassurant. D’ailleurs en nous
disant cela, nous voyons circuler une « grosse » Mercedes blanche
avec chauffeur et un autre Caballero assis derrière. Suit, une autre
« grosse » voiture noire et 4 caballeros habillés de noir et aux
lunettes noires.
Comme nous ne nous
« affichons » pas d’or et de bijoux et de grosse voiture, il y a
moins de dangers nous redit-il. Et pi moi j’ai mis mon « habit de
camouflage militaire » ce matin. J’ai vraiment l’air d’une
« soldate » en convalescence, avec mes muletas, mes jeans militaires et mon ticheurte kaki et en
plus je ne suis pas maquillé, c’est pour vous dire que je suis
« invisible ». Alors je ne suis pas inquiète. Et
oserait-on kidnapper une dame à la jambe dans le plâtre? Parlant de
lui, le plâtre : Avec quelle prothèse, je vais tenter de me rendre à ma
table? J’ai choisi les béquilles. Sapristi que ça marche mal!
ANIMA Susssssana me dit mon amigo. COURAGE Susssssana!
Prendre la
commande n’est pas commun : la serveuse nous donne une longue liste
des plats de poissons et de fruits de mer et breuvages et dépose un crayon sur
la table. Il faut cocher notre choix, le nombre et aussi écrire le
prix. Elle fera le total. Mi esposo coche « Pescado a la
plancha y arroz » (Poisson grillé et riz). À l’époque où je
marchais, j’en mangeais au Vips de mon quartier. Époque bien
malheureusement révolue, je me suis mise aux fruits de mer. Amigo?
Que me conseilles-tu? : « Sopa Vuelve de la Vida » qui veut dire
« Soupe pour te faire revivre ». La serveuse dépose devant moi
un grand bol d’un mélange de crevettes + poulpes + huîtres + poisson + crabes
et sur le dessus des morceaux d’avocats et le tout baigne dans un bouillon de
tomates « genre salsa picante ». À la Mexicaine, je dois manger
ça avec des biscuits soda. À la Mexicaine aussi, je dois ajouter du limon
dans ma soupe. Du limon, on en ajoute à tout sauf dans mon maquillage le maint. C’étais-tu
bon? Si muy rrrrrrrrrrico! Je me suis réééééééégalééééééééée! Mes compagnons de
table itou! Et personne ne nous a kidnappé. Ici, on dit
que « si tu n’es pas kidnappé c’est parce que tu n’es pas
riche ». C’est bien le seul avantage d'être et d’avoir l’air
pauvre!
Cela étant dit,
vous me revoyez assise à la même place que ce matin 8 h 10. La marchette
à côté de moi. Les béquilles accotées sur le mur. Et le pieds chaussée
d’une « grosse sandale » pour plâtre. On dirait une
raquette.
Et ici la
nostalgie me revient : hier encore, je marchais dans les rues
de PACHUCA, un très joli village mexicain, à 1 h 30 d’ici. Not’amigo nous
avait invité à prendre le petit-déjeuner. (Je vais mettre les photos,
elles parleront plus que mes mots). C’était féerique! Rien de
moins! « beau comme ça se peut pas » si je veux le décrire bien simplement
le charmant petit village. Même que je m’étais acheté des images de
« La Virgen de la Guadeloupe » pour qu’elle me protège.
J’imagine qu’elle était occupée avec un autre pauvre à la petite clinique de
matante?
Hé voilà! Hasta la
Vista Baby! C’est mon histoire du jour. Triste histoire, mais la
vie continue! Je vais me pratiquer avec mes « patentes
d’handicapée » et je compte bel et bien sortir, ne fut-ce qu’aller souper
au Vips con mi esposo. Pas question de cuisiner à Mehhhhico, handicapée
ou pas! Ce soir not’amigo va apporter le souper, directement du
Vips. J’ai commandé un Club Sandwich et mi esposo un Hambourgeure.
Hasta Luego!